
Salicou ou salicorne ; c'efl une foudc qu’on
recueille dans4e Languedoc.
Salin ; nom que l’on donne communément
dans les manufactures de glaces à l'alkali fixe.
Sàlinier ; c’efl celui qui efl chargé d’extraire
l’aikali fixe des foudes.
Scellage des petites glaces : la manière de
les fceller, efl de les aiïembler fur une glace doucie,
& de les fceller en cet état.
Sceller la glace a travailler ; c’efl l’affu-
jettir fur une pierre de fciage bien unie, & foigneu-
fement dreffée.
SÉCHÉE ; c’efl le temps & l’aétion qu’on met à
employer la potée dont le poliffeir efl chargé , pour
polir la partie de la furrace d’une glace.
Séchée d’eau ; c’efl une légère eau de potée
répandue fur la furface d’une glace , qu’on sèche
avec le polifïoir.
Sergent ; ( le ) c’efl une forte barre de fe r ,
qu’on place devant la gueule de l’arche du four.
Sièges ; on défigne par ce-mot deux banquettes
difpofées une de chaque côté du four , & deflinées
à recevoir & foutenir les creufets.
Sonder un verre ; c’e f l, après la recuifTon ,
juger de fon état par le fon qu’iî rend en le frappan
légèrement.
Soude ; c’efl une plante qui', par fa combuflion ,
fournit beaucoup de fel alkali fixe.
Soude d’A licante ou de C arthagène ;
c’efl la foude qui fe tire de ces endroits, & qui
fournit la meilleure qualité de fel alkali pour la
glacerie.
Sourcillier ; nom qui défigne la partie extérieure
& faillante du devant du four de glacerie.
T a b l e ; caiffe de bois où l’on met la pierre à
laquelle la glace efl fcellée , pour la travailler.
T able; s’entend aufïi de la table de cuivre très-
épaiffe, fur la furface de laquelle on donne au verre
la forme de glace.
T ain d’une glace ; c’efl le tain amalgamé avec
le mercure, qui fait réfléchir les rayons de la lumière
de deffus la furface d’une glace.
T ain sec ; c’efl lorfque le tain a pris la folidité
convenable.
T en ailles ; c’efl un cadre de fe r , dont on em-
braffe les cuvettes où le verre efl en fufion , afin de
les renverfer fur la table de cuivre.
T ête de la glace ; c’efl le bourrelet qu’on forme
avec l’inflrument qu’on nomme le procureur , à
l’extrémité de la glace, aufli-tôt qu’elle vient d’être
coulée.
T êtes de la glace ; (les ) ce font les deux petits
côtés.
T iré e; c’efl la portion de furface d’une glace ,
qu’on polit à la fois par le moyen du poliffoir imbibé
de potée.
T isag e; c’efl l’aâion de chauffer le four de glacerie.
T isar ; c’efl l’ouverture d’un fourneau par laquelle
on le chauffe.
T iseur ; ouvrier chargé de chauffer le four.
T onnelles ; on défigne fous <ce nom les ouvertures
deflinées à introduire les creufets dans le four
d’une glacerie.
T orches ; ce font des poignées de foin roulées
dans de l’argile , avec lefquelles on garnit le tour
des tuiles, qui ferment les ouvreaux du four de
glacerie.
T orchis ; argile commune corroyée avec du
foin.
V erre ; ( faire revenir le ) c’e fl, lorfqu’il prend
des bulles ou bouillons par le refroidiffement, le réchauffer
pendant quelques heures pour fe ramener
à fon premier état.
V erre blanc ; c’efl un verre fans coûleuraffi-
gnable.
Y g rec ; ( 1’ ) c’efl un outil de fer qui a environ
quinze pieds de manche, & qui préfente à l’une de
fes extrémités , un crochet d’environ deux pouces,
avec lequel on faifit la tête de la glace , lorfqu’en la
plaçant, on a befoin de la tirer à foi.
G L A C I E R E
ET GL A C E ART I F I C I E L L E .
X-j A glace efl un fluide qui efl devenu concret &
folide par un grand refroidiffement.
La glace, confidérée par rapport à nos befoins &
à l’ufage qu’on en fait dans lesfciences & dans les arts,
mérite qu’on s’occupe des moyens de la conferver,
& même de fêla procurer dans les faifons & dans les
pays où le froid n’en produit pas naturellement.
On la conferve dans des glacières ; on la reproduit
, on l’augmente même par les fels & par d’autres
procédés que nous allons indiquer.
Des glacières.
Voici le plan d’une glacière, que M. de Machi
nous donne dans fon Art-du Diflillateur.
Il y a , dit ce favant chimifle , dans plufieurs
contrées de l’Europe & en France, des fouterrains
dans lefquels on trouve en tout temps de la glace
dont fe fervent les perfonnes du voifinage.
Les montagnes les plus élevées ont leurs fom-
mets couverts d’une neige fi condenfée , qu’elle
vaut prefque de la glace ; & elle s’apporte dans les
villes prochaines, pour l’ufage des habitans.
Les premières glacières n’ont été que des trous
profonds qu’on empliffoit de glaces, où elle fe con-
fervoit plus ou moins long-temps.
L ’art a perfectionné la bâtiffe de ces trous, & ce
font à préfent des édifices réguliers.
D ’abord, on a vu que l’eau qui abordoit des lieux
voifins dans le trou où les glaces fe confervoient,
fondoit ces glaces & les faifoit s’écouler avec elle. On
en a conclu qu’il falloir empêcher, par un mur, ces
filtrations, & placer ces glacières dans un lièuélevé,
mais pourtant à l’abri des influences trop fortes du
foieil ; & l’afpeét du nord a paru le plus avantageux.
On a vu enfui te que toute maffe de glace, dans
l’été fur-tout, fe fondoit toujours un peu, & que
lapréfente d’une première quantité d’eau, devenoit
la caufe certaine de la fonte & de l ’affaiffement des
glaces amoncelées. On a fenti la néceffité de donner
à cet accident naturel & inévitable , une iffue qui,
ne lui permettant aucun féjour dans la glacière,
laiffât toujours à fec les glaces qu’elle renferme.
De ces confidérations fucceffives, efl réfulté le
• plan obfervé maintenant pour conflruire des glacières.
On choifit de préférence qjn lieu haut &
abrité, foit par la nature, foit par des bouquets
d’arbres. Au défaut de meilleur emplacement, on
prend une demi-côte du côté du nord.
On y fait un trou rond & profond de quelques
quarante pieds, pour y établir un careJfement en
pierres de fix à feptpieds de hauteur, formant un
puifard qui doit être au centre du fond de la glacière.
Ce fond s’élève en cône renverfé dans la di-
menfion de fix à fept pieds vers le fond, pour avoir
vingt-quatre pieds à rafe-terre.
La forme de cette bâtiffe efl ronde ; les murs font
en chaînes de pierres de taille, & les retnpliffages
font de moilons piqués ; le tout bâti à chaux & à
ciment.
Si jamais il fut utile de découvrir un ciment
aulîi parfait que celui qu’a publié M. Loriot, &
dont la préparation a été perfectionnée par M. de
Morveau, c’e fl, fans contredit, dans la conflruc-
tion des glacières qu’on en fentira l’ufage. (Voyez
Varticle Ciment de ce Diêlionnaire. )
On recouvre ces glacières de deux manières : ou
l’on forme au deffus une efpèce de dôme en pierre ,
ou bien on établit une charpente qu’on recouvre en
chaume ; & l’on penfe généralement que de ces
deux méthodes, la fécondé a l’avantage d’abforher
mieux les rayons du foieil, & par conféquent de
mieux garantir la glacière.
Il efl inutile de dire que, pour entrer dans toute
glacière , on ménage une double porte dans le
dôme; qu’au deffus de cette porte on établit une
poulie & une corde-avec un feau, & qu’il y a fe
long du mur intérieurement, une échelle dont les
carriers font ufage pour defcendre dans leurs carrières#
Pour remplir une glacière, le puifard étant garni
de quelques barres de fer, on met un lit de gros
rofeaux à l’épaiffeur d’un pied au plus ; puis on y
jette les glaçons en ayant foin de les brifer, pour
qu’ils fe taffent uniformément, le point effentiel
étant qu’il y ait le moins de vide poffible.
Lorfque la glacière efl pleine, on la recouvre
avec les mêmes rofeaux à E^paiffeur de deux pieds.
On ferme & calfeutre la première porte fur laquelle
on ferme la fécondé, & on laiffe la glacière jufqu’au
temps où les chaleurs rendront utile la glace qu’elle
renferme.
Pendant ce temps, il s’efl fait un léger fuinte-
ment aqueux entre les glaçons , qui prend bientôt
avec eux une fermeté égale, enforte que fouvent
on efl obligé de piocher pour détacher la glace.
Autre defcription d- une glacière , d'après l ’Encyclopédie.
Une glacière efl donc, comme on vient de le dire ,
un lieu creufé artiflemsnt dans un terrain fe c , pour