
en 1654, & enregistrées en parlement le 14 avril
i 6 55- .
Les jurés font au nombre de quatre, dont l’é-
leéïion fe fait en la même forme que dans les autres
corps.
Les apprentifs font obligés pour quatre ans, &
doivent enfuite fervir les maîtres pendant deux ans
comme compagnons , pour afpirer à la maîtrife,
& ils font obligés au chef-d’oeuvre.
Mêmes droits pour les veuves que dans les autres
corps.
Il eft ordonné aux jurés de faire deux fois l’année
leurs vifites dans les terres, marais & jardinage
des fauxbourgs & banlieue de Paris, pour
V O C A B
jA ldos & Côtière ; c’eft un endroit naturel ou
artificiel, qui va en pente vers le midi, & qui eft
à couvert des mauvais vents par fa fituation, par
des murs, ou par des paillaffons.
Arrosoir ; infiniment de jardinage. C ’efi un
vafe difpofé de façon qu’il verfe & difiribue l’eau
comme de la pluie, au moyen d’un long bec évafé,
&. criblé de trous.
Bêche ; infiniment de jardinage. C’eft un fer
large & tranchant, avec un long manche de bois.
C hâssis ; ce font des affemblages de bois, de
la largeur des couches, ou de ce que l’on veut
couvrir, dont tous les vides font remplis par du
verre.
Cloches ; ce font des vafes ou couvertures en
forme de cloches , foit de verre d’une feule pièce,
foit de plufieurs verres joints enfemble, foit même
tout en paille, h
Couche ; c’efi un amas de fumier & de terreau,
que Ton entaffe par Kts.
Marais ; on appelle ainfi , à Paris , des lieux
marécageux, bonifiés & réhauffés par les boues de
la ville qu’on y a apportées , & où , à force de
fumier & de culture, on fait d'excellens jardinages.
Maraisçhers ou Maragers ; ce font les jardiniers
qui s’adonnent à la culture de ces ^marais,
où ils font venir des légumes , & d’autres plantes
potagères.
Paillasson ; c’efi un affemblage de longue
paille de feigle ou de froment, de l’épaiffeur d’un
pouce au moins , qu’ou attache enfemble avec des
veiller a ce que les jardiniers ne fe fervent point
d’immondices, fientes de pourceaux, ou des boues
de Paris pour fumer les terres qu’ils veulent enfe-
mencer ; ce qui leur eft défendu expreffément.
Les maîtres font tenus en poffeflion de vendre
tous les matins leurs légumes & herbages dans les
halles , depuis la halle au bled jufqu’à la rue S. Honoré,
& rues adjacentes.
Les maîtres de cette communauté font, à Paris,
au nombre d’environ douze cens.
Par l’édit du ro i, du n août 17 7 6 , la communauté
des jardiniers eft au nombre de celles
fupprimées, & qui peuvent être exercées librement.
' L A I R E.
ficelles ou avec des ofiers, fur des échalats , gau*
lettes , & autres bois longs & légers.
Plantoir ; outil de jardinage. C ’eft un bout de
bois tourné , d’environ un pied de longueur, armé
par le bas d’une langue de fer de douze à quinze
lignes de largeur , d’environ trois pouces de longueur,
& affujettie par un anneau de fer fur le
bout du bord qui reçoit cette langue. C ’eft auflî
quelquefois un fimple bout de bois arrondi & effilé
par le bas.
Préoliers ; c’eft ainfi que font nommés , dans
leurs ftatuts & lettres-patentes , les maîtres jardiniers
maraifchers de la ville , fauxbourgs & banlieue
de Paris.
Rateàu ; infiniment de jardinage, C’eft:, au
bout d’un manche de bois, une planche armée
de dents de bois ou de fe r , qui fervent à raflem-
bler les ordures, comme les pailles & les herbes
d’un jardin.
Rechauf ; c’eft du fumier chaud , dont on fait
un fentier autour de la. couche d’un pied à quinze
pouces de large, & qiii furpafie de cinq àfixpouces
le fumier de la couche.
Sarcler ; c’eft ôter & arracher les iqauvaifes
herbes, ou éclaircir un plant.
Serre ; c’eft un caveau ou un cellier voûté,
dans lequel le jardinier maraifçher' conferve ou
fait venir des légumes.
T erreau ; fumier réduit en terre après avoir
fervi aux couches. On appelle auffi terreau de la
bonne,terre bien meuble, bien graffe, & repofée
depuis long-temps.
I M PRIMERI E - L I B R A I R I E .
( Art de 1’ )
J j ’ IM P R IM E R I E eft l’art moderne de tirer
fur du papier ou fur vélin, l’empreinte des lettres,
parle moyen d’une certaine encre épaiffe & gluante,
dont on touche des formes ou planches de caractères
mobiles jettés en fonte.
On appelle autrement l’imprimerie art typographique
ou typographie.
Nous partagerons en trois parties principales ce
que nous avons à dire de l’art important de l’imprimerie.
i°. Nous tracerons fon hiftoire ou ce qui concerne
fon origine, fes tentatives, les progrès, fe s
premières productions , avec la notice de la vie &
des travaux de quelques-uns des premiers imprimeurs
étrangers & François.
2°. Nous développerons, d’après la doCtrine &
les inftruâions confignées dans les ouvrages les
plus accrédités, la théorie, la pratique & les principes
de cet art.
3°. Nous ferons connoître dans l’explication des
planches gravées pour l’intelligence de l’imprimerie,
les détails de la main d’oeuvre & l’application de
fes principaux procédés.
I. Hijloire de l’origine & des progrès de l'imprimerie.
On a voulu enlever aux modernes & aux Européens
la découverte de l’imprimerie, de cet art
confervateur des productions de l’efprit humain,
des connoiffances en tout genre, & des faits mémorables
de l’hiftoire.
Des critiques en quelque forte envieux de notre
gloire, ont cherché à établir que cette merveilleufe
invention étoit connue des Chinois & des Japonois,
plus de trois cents ans avant la naiffance de J. C.
Mais ce qu’ils citent de cette ancienne imprimerie
tient aux procédés d’une gravure groflière,
faite fur des planches de bois ou de métal; ce
n’eft nullement là l’imprimerie, qui confifte dans
l’emploi de caractères mobiles qu’on peut rafferri-
bler, combiner, féparer, & remanier à volonté
& à l’infini.
L’avantage inappréciable de notre imprimerie
eft de pouvoir multiplier les bons écrits, en tirer,
en renouveller fans celle le nombre d’exemplaires
qû’on defire , fans que les copies le cèdent en valeur
aux originaux.
Que né payeroit-on pas d'un Virgile , d'un Horace
, d’un Homère, d’un Cicéron , d’Uii Platon,
d un Ariftote, d’un Pline, fi leurs ouvrages étoient
confinés dans un feul lie u , ou entre les mains
d’une perfonne, comme peut l’être une ftatue, un
édifice, un tableau ?
C ’eft donc à la faveur du bel art de l'imprimerie
que les hommes expriment leurs penfées dans des
ouvrages qui peuvent durer autant que le foleil,
& ne fe perdre que dans le bouleverfement uni-
verfel de la nature. Alors feulement, les oeuvres
inimitables de Virgile & d’Homère périront, avec
tous ces mondes- qui roulent fur nos têtes.
Puifqu’il eft Vrai que les livres pafient d’un fiècle
à l’autre, quel foin ne doivent pas avoir les auteurs
d’employer leurs talens à des ouvrages qui tèndcnt à
perfectionner la nature humaine £ Si, par notre condition
de particuliers, nou§ ne pouvons pas faire des
chofes dignes d’être écrites, difoit Pline le jeune ,
tâchons du moins d’en écrire qui foient dignes d’être
lues.
Quelqu’utile & quelque récente que foit cette
invention, on ne convient guères mieux de fon
origine, que de celle des arts les plus anciens &
les moins néceffaires.
Différentes nations & plufieurs villes ne s’accor-
dent point entre elles ni fur le temps, ni fur le
lieu où cette découverte s’eft faite, non plus que
fur fon véritable inventeur. En effet, c’eft quelque
chofe d’affez furprenant que le nombre confidé-
rable de traités hiftoriques, critiques & polémiques
touchant ce point de l’hiftoire moderne ;
& ce ne feroit pas une petite affaire que de dreffer
un catalogue exaêt & raifonnè de tous les auteurs
qui ont écrit fur ce fujet.
Cependant, après une leâure attentive ^ r é f lé chie
des principaux d’entre e u x ,& fingulièrement
de Trithème ,• de la chronique anonyme de Cologne
, de Jean-Arnaud de Bergelles, de Junius,
de Salmuth, de Naudé, de Mallinkrot, de Box-
horn, de Mentel, de Chevillier, de Struve, d’Oudin
, de Maittaire, ceux de tous qui ont examiné
cette queftion avec le plus de foin & qui
l’ont traitée avec le plus de lumières, voici ce quon
trouve de plus vraifemblable & de plus authentique
à cet égard, fui vaut l’opinion de Profper
Marchand, & d’après le féntiment du favant bibliothécaire
de Sainte-Geneviève , M. Barthélémy
Mercier, abbé de S. Leger.
Vers l’an 1440, Jean Guttemberg, ou- Jean Gens-
fleifch, furnommé Guttemberg, ou Jean-Zumjun-
gende Guttemberg, natif de Strasbourg & bourgeois
de Mayence , félon les uns , ou natif de
Mayence & bourgeois de Strasbourg, félon les
autres, fimple domeftique félon quelques-uns ,
O o o ij