
qui puiffent les attacher tranfverfalement par leur
furface plate au deffous de la table , où ils font
en effet cloués fix de chaque côté , & de façon
que leur partie convexe porte fur le berceau &
les bandes qui font revêtues de fer. L’ufage de
ces crampons donne la facilité de faire rouler &
‘dérouler le train de la preffe le long des bandes
& fous la platine.
C ran ; c’eft un petit enfoncement ou brèche
faite au corps des caraâères , vers les deux tiers
de leur longueur du côté du pied. Ce cran fe forme
en fondant les caractères ,' & fert à faire connoître
le fens de la lettre : le compofiteur mettant avec
foin le cran de chaque lettre du même c ô té , eft
sûr qu’elles fe trouveront en leur fens.
C rapaudine , pièce qui fe trouve à quelques
preffes d’imprimerie; elle eft de fer, de la longueur
environ de dix pouces fur un pouce d’épaiffeur
dans fon milieu , qui eft la partie la moins large ;
elle eft percée d’un grand trou carré poqr recevoir
le pied de la grenouille. La crapaudine eft
unie du côté par lequel elle eft appliquée fur la
platine, & de l’autre eft en quelque façon convexe.
Ses quatre extrémités fe terminent en une
efpèce d’ailes ou de jambes, auxquelles font attachés
quatre anneaux qui fervent, avec les quatre crochets
dépendans de la boîte, à lier la platine, & à la
maintenir dans fon état. Cette pièce ne fe trouve
qu’à quelques preffes dont la platine eft de fer :
aux preffes dont la platine eft-de cuivre, la platine
& la crapaudine ne font qu’un feul & même
morceau.
C rochet ou C rochets ; les crochets font au
nombre des fignes dont on fert dans l’écriture ,
autres que les lettres. Les crochets font différens
des parenthèfes ; celles-ci fe font ainfi ( ) , au lieu
que les crochets fe font en ligne perpendiculaire,
terminée en haut & en bas par une petite ligne
horizontale [ ] . On met entre deux crochets un mot
qui n’eft point effentiel à la fuite du difcours ,
un fynonyme, une explication, un mot en une
autre langue, & autres femblables. On appelle
aufli crochets certains fignes dont on fe fert dans
les généalogies, dans les abrégés faits en forme
de table ; ce qui fert à faciliter la vue des divi-
fions & des fubdivifions.
C roix f f ; lignes d’imprimerie qui fervent ordinairement,
favoir, pour les oraifons, les prières
des exercices, aux bénédi&ions du pain, de l’eau ;
dans le canon de la meffe, & autres cérémonies
de l’églife.
f Celle-ci fert plus fouvent pour marquer les
renvois des additions, des remarques , &c. .
C uirs de balles ; ce font des peaux de mouton
crues dont la laine a été féparée, & qui font préparés
pour l’ufage des imprimeries. On taille dans
ces peaux des coupons d’environ deux pieds &
demi de circonférence, lefquels fervent à monter 1§§ balles.. On a foin de les entretenir humides ,
au moyen d’une autre peau de cette efpèce qui les
double, & que l’on appelle doublure.
C ul-de-lampe ; c’eft une gravure en bois, en
cuivre, ou même en fonte, d’ornemens que l’imprimeur
met à la fin d’un livre, qu des chapitres ,
lorfqu’il y a du blanc qui feroit un trop grand
vide. On fait cet ornement de forme un peu pointue
par le bas, & telle à peu près qu’une lampe d’é-
glife, d’où eft venu le nom de cul-de-lampe.
A l’égard des grandeurs , ceux fervant à de
grands in - fol. font d’environ quatre pouces en
carré ; ils ont quelque chofe de moins pour les
petits in-fol. Pour les in-/f. trois.pouces aux plus;
aux in - 8°. un pouce & demi, & aux in - 12. un
pouce ; au refte , chaque imprimeur doit les ordonner
fuivant fon goût , & fuivant les places à
remplir.
Les imprimeurs compofent encore1 des culs-de-
lampe <de différentes petites vignettes de fonte,
arrangées de façon que le premier rang foit plus
long que le fécond , le fécond plus long que le
troifième , ainfi de fuite jufqu’a la fin , toujours
en rétréciffant & terminant par une ou deux pièces
au plus.
Anciennement, on faifoit volontiers les frontif-
pices ou premières pages dans ce goût ; mais cela
n’eft plus d’ufage.
On dit imprimer en cul -d e - lampe, quand on
difpofe les lignes d’un titre, d’un fommaire , de
la fin d’un ouvrage, de façon qu’elles vont en
diminuant de part & d’autre , & qu’dües fe terminent
en pointe.
D avier ; les imprimeurs donnent ce nom à
une petite patte de fer ou de bois, qui , placée
entre les deux couplets , fert , au moyen d’une
vis qui traverfe le grand tympan , à maintenir
par en bas le petit tympan dans l’enchâffure du
grand.
D éblo quer; ce terme eft d’ufage dans l’imprimerie
; c’eft. remettre dans une forme les lettres
qui, ayant manqué dans la caffe, ont été bloquées,
c’eft-à-dire, dont les places ont été remplies par
d’autres lettres de la même force , mais que l’on
a renverfées.
D é ch a r g e ; on nomme ainfi une feuille de
papier gris un peu humeétée, qu’on met fur le
tympan lors de la retiration»
D écognoir o u C ognoir ; c’eft un morceau
de bois & de buis pour le meilleur ufage , de
cinq à fix pouces de long, taillé comme un coin
de fer à fendre le bois ; il fert d’agent médiat au
marteau, foit pour ferrer, foit pour defferrer les
formes : au moyen de cet uftenfile, on n’eft point en
rifque de détériorer ou de faire éclater le marbre fur
lequel fe pofent les formes, & on jouit cependant
de la force & du fecours du marteau, par le coup
duquel le décognoir force le coin de ferrer ou de
defferrer la forme, en frappant plus ou moins fut
la tête du décognoir que l’on tient de la main
gauche,
gauche , appuyant l’autre extrémité for le coin
qu’on a deffein de chaffer de haut ou de bas.
D entelle ou Bordure; c’eft, particulièrement
dans l’iriiprimerie en lettres, de petits ornemens
de fonte , plutôt que gravés en bois , tous femblables
, affemblés à volonté, Si fervant à entourer
des pages de livres ou des a v is , enfeignes de
marchands, & autres chofes femblables, & quelquefois
à fuppléer de petites vignettes au titre d’un
chapitre.
Défets ; ce font les feuilles imprimées d’un
livre, qui refient après que les affemblages font
faits.
Comme il eft moralement impoffible que toutes
les feuilles d’un livre foient au même nombre
immédiatement après l’impreflion, foit parce que
les rames de papier, qui doivent être de cinq cents
feuilles, ne font pas toutes également bien comptées
, foit parce que dans le cours de l’impreflïon
le nombre des différentes feuilles qui fe gâtent ou
qui fe déchirent, eft inégal ; il arrive qu’une ou
plufieurs feuilles du livre manquent à la fin des
affemblages,-lorfqu’il en refte encore des autres.
Ces feuilles qui reftent, fe nomment défets , du
mot latin defeElus, parce que réunies elles ne peuvent
pas former des exemplaires complets. On a
1 attention de les recueillir & de les conferver,
pour fervir à completter dans la fuite les exemplaires,
du même livre , qui peuvent fe trouver
imparfaits ou défe&ueux.
D istribuer ; ce verbe a deux lignifications
particulières à la pratique de l’imprimerie : on dit
diflribuer de la lettre, Si dijlribuer les balles. r
Diflribuer de la lettre , c’eft remplir une caffe ,
en remettant dans chaque caffetin les lettres d’une
forme, fur laquelle on a tiré le nombre d’exemplaires
que l’on s’étoit propofé.
Diflribuer les balles, c’eft, après avoir pris de
1 encre en appuyant légèrement une des deux balles
fur le bord de l’encrier , les frotter l’une contre
1 autre dans tous les fens , pour l’étendre également
fur les cuirs, & éviter une inégalité qui em-
pliroit l’oeil de la lettre.
D istribution; ce mot, dans la pratique de
1 imprimerie, s’entend d’une'quantité de pages ou
de formes deftinées , après avoir paffé fous la
preffe, à être remifes dans les caffes lettre à lettre,
Si dans leur caffetin , pour reproduire de nouvelles
pages & de nouvelles formes.
D ivision ; c’eft une petite ligne ou tiret, dont
on fait ufage en quatre occafions différentes.
i°. Lorfqu’il ne refte pas affez de blanc à la fin
d une ligne pour contenir un mot entier , mais
qu’il ^ ren a fuffifamment pour une ou deux fyl-
labes du mot, on divife alors le mot : on place
au bout de cette ligne les fyllabes qui peuvent y
entrer, 81 on y joint le tiret qu’on appelle divifion,
parce qu’il divife ou fépare le mot en deux par-
ties, dont l’une eft à une ligne Si l’autre à la ligne
qui fuit. Les imprimeurs inftruits ont grande atten-
Arts & Métiers. Tome U l. Partie IL
tîbri à ne jamais divifer les lettres qui font une
fyllabe. Ce feroit, par exemple, une faute de di-
vifer caufe, en imprimant ca \ une ligne, & ufe
à la ligne fuivante : il faut divifer ce mot ainfi ,
cau-fe. On doit auffi éviter de ne mettre qu’une
feule lettre d’un mot au bout de la ligne : après '
tout, il me femble qu’en ces occafions le compofiteur
feroit mieux d’efpacer les mots précédens ,
& de porter le mot tout entier "à la ligne fuivante;
il évireroit ces divifions, toujours défaeréables au
lecteur.
2°. Le fécond emploi de la divifion eft quand
elle joint des mots compbfés , arc-en-ciel, ponte*
manteau, c efi-à-dire\ ' vis-à-vis, &c. j-en çes occasions
il n’y a que. les imprimeurs qui appellent ce
figne divifion, les. autres lé nomment trait d'union
ou fimplement tiret.
30. On met une divifion après un verbe fuivi
du pronom tranfpofé par interrogation : que dites- >
vous? que,''fait-il? que dit-on ?. • ' ’
4°. Enfin , on met une double divifion :, l’une
avant, l’autre après le t euphonique; c’eft-à-dire,
après le t interpofé entre deux voyelles , pour
éviter le bâillement ou hiatus ; la prononciation
en devient plus douce : m'aimc-t-il?
Voici une faute dont on ne voit que trop d’exemples
; c’eft de mettre une apoftrophe au lieu du
fécond tiret, maime-t’ïl? U n’y a point là de lettre >
fupprimée après le t ; ainfi c’eft le cas de la dm- ï
fion, & non de l’apoftrophe..
D o s ; ce terme defigne le côté oppofé aux
bords ou barbes des feuilles affemblées &. ployées
enfemble pour en faire des cahiers.
D oublage ; c eft lorlqu’un mot. ou plufieurs
mots, une ligne ou plufieurs lignes, font marquées
à deux différentes'fois fur une feuille de papier
imprimé ; ce qui eft un défaut de la preffe ou de
l’ouvrier.
D oublon ; c’eft la répétition d’un mot ou de
plufieurs mots, d’une ligne ou d’une phrafe, que
le compofiteur a faite dans fa composition; faute
qu’il eft obligé de corriger en remaniant, pour
éviter ce qu’on appelle colombier.
D oublure ; c’eft le double cuir qu’on met
fous le cuir principal des balles.-
D rogue ; c’eft de la potaffe ou une. efpèce de
fel blanc , qu’on fait fondre dans la lefiive pré- '
parée-pour laver les formes qui ont fervi à l’im-
preffion.
D roit de copie ; c’eft le-droit de propriété
qu’un libraire prétend avoir fur un ouvrage littéraire
, manuferit ou imprimé.
Ecouler un livre, une édition; c’eft, dans le
langage du commerce , faire circuler & débiter
un ouvrage à Paris & dans les provinces.
Enchassure , c’eft un morceau de bois de
noyer de dix-huit pouces de long, de dix à onze
pouces de large, & de deux pouces d’épaiffeur,
très-uni d’un côté, & creufé & entaillé de l’autre,
de façon à recevoir une platine, foit de fer, foit
§