chaleur nèceflaîre pour lui donner la couleur
bleue.
X C V I I.
Il y a diverfes opinions fur la figure que doit
avoir la lame d’un reffort fpiral.
J’ai entendu dire à des horlogers , qu’il falloit
les faire d’une égalité parfaite d’un bout à l’autre.
D'autres prétendoient qu’ils dévoient être plus
foibles en dehors; & d’autres, au contraire, di-
foient qu’il faut que le bout foible foit en dedans,
& ainfi en augmentant imperceptiblement jufqu’au
bout de dehors.
Tout ce que je puis dire fur ces différentes
opinions, eft, que tous les refforts fpiraux font
bien leiir effet , tant cette invention eft admirable
, parce que les lames de ces refforts en fai-
fa nt leur effet ne fe touchent point, & que les
fpiraux tirent en pleine liberté depuis un bout
julqu’à l’autre.
Mais ce à quoi on doit faire attention, c’eft
à la fenfibilité du fpiral, quand on veut régler
une montre.
Par exemple, fi le reffort eft foible en dehors,
il faut faire faire à la rofetre plus de mouvement
pour régler Fanion du balancier; fi au contraire
il eft plus fort en dehors, on ne peut prefque
pas toucher la rofette pour faire avancer ou retard
e r , que cela ne faffe un changement capital fur
la marche plus ou moins vite du balancier;
L’on voit par là que ces refforts agifl'ent inégalement
dans leurs differentes fpires , & quoi qu’il
en foit de ces défauts, ces petits régulateurs font
toujours leur effet d une manière très-avantageufe
pour la jufteffe des montres.
Horloges & montres mannes.
Les horloges marines & les montres marines font
faites, avec une extrême précifion, pour l’ufage
des longitudes en mer. M. Harrifon en Angle-,
terre, M. Berthoud & M. le Roy en France, en
ont conftruit avec tant de fuccès, que , dans
des voyages de long cours, où leurs montres ont
été éprouvées, elles donnent la longitude, fans
qu’il y ait un demi-degré d’erreur, dans fix fe-
maines ou deux mois de navigation.
Nous n’entreprendrons point la defcription de
ces machines précieufes, que M. de Lalande ,
fivant aftronome de l’academie des fciences de
Paris , s’eft réfervé à jufte titre de faire connoîrre
dans fon Dictionnaire d'Astronomie, par fuite de
cette Encyclopédie méthodique.
C A D R A N S.
Quant aux cadrans d'émail qui s’exécutent pour
l ’horlogerie, nous en avons donné les détails de
conftru&ion dans l’art de ÏEmailleur, tome I I de cet
ouvrage, page 4/d; nous y renvoyons nos lecteurs
.qui feront curieux d’en connoître les procédés.
Examen de toutes les parties d*une montre, avec
un détail des attentions nécejfaires pour repajfer
ou finir un mouvement, & pour le réparer.
i°. M. Gaudron, célèbre horloger de Paris, a été
le premier qui foit entré dans les détail« nécef-
faires à celui qui veut examiner ou finir une
montre avec le dernier foin, ou la remettre dans
un état de perfection, lorfque, par la négligence
du finiffeur , ou par un long efpace de temps,
elle eft devenue moins parfaite. Nous allons fuivre
la plus grande partie de fes remarques, imprimées
en 1741, dans le Traité d’horlogerie de M. Thiout,
en y faifant.les additions & changemens convenables.
2°. L’art de raccommoder les montres eft aufli
effentiel_ que celui de les finir , c’eft pourquoi
nous les mettons ici de pair. Comme les horlogers
les plus habiles ont befoin de tous les détails
dans lefquels ils doivent entrer, pour ne rien
laiffer à defirer dans leurs ouvrages , on ne fau-
roit les leur mettre trop ou trop fouvent devant
les yeux; & nous avons cru faire plaifir aux finif-
feurs en particulier, & à tous les horlogers en
général, en leur rappellant toutes ces petites attentions
, qui font à la fois fi utiles , mais fi faciles
à oublier. Nous croyons même que les particuliers
trouveront leur avantage & leur fatis-
faftion à connoître par eux-mêmes, d’un côté,
toute l’importance qu’il y a . à ne confier leurs
montres qu’à des artiftes qui foient en état de
fuivre tous ces détails ; de Fautre, tt>ute la peine
& le temps qu’exige un■ ■ •examen■ aufli fcrupuleux
que celui dans lequel nous allons entrer.
3°. Il faut qu’yne montre foit montée, & toutes
les pièces en place, pour pouvoir en bien juger ;
pourvu d’ailleurs qu’elle foit nette, & que les pivots
me foient point gênés dans leurs mouvemens
par quelques corps étrangers : il feroit donc utile
de reinonter une montre, lorfqu’elle eft nettoyée,
pour examiner en place toutes les pièces.
40. La première obfervation qui fe préfente,'
concerne l’intérieur de la boîte. On verra fi le
criftal ne touche point au cadran, de manière
qu’il puiffe le faire éclater, ou empêcher de fermer
la lunette. On examinera fi la charnière ne
branle point, fi le reffort du cadran enelique bien ,
s’il n’ufe point le bord de la boîte , s’il entre affez
avant pour bien tenir, fi le mouvement ne ba-
lotte point en hauteur ou en largeur ; fi le trou
par lequel on tire le reffort du cadran n’eft point
trop court ; ou f i , étant trop près dü bord, le bec
du reffort ne va point toucher au criftal.
50. Paffant enfuite aux aiguilles, on obfervera
que les aiguilles doivent êtrè affez éloignées entre
elles pour ne point fe gêner mutuellement ; qu’elles
doivent être bien fixées ; .que l’aiguille des minutes
doit être fixe fur fon carré, fans aucune vacillation
; tourner parallèlement au cadran, & n’en
approcher pas plus dans un point que dans Fautre,
©n doit prendre garde qu’elle ne touche point
au criftal, qu’elle ne s’accroche point au bec du
yeffort du cadran, foit lorfqu’il eft recule en arrière
, foit lorfqu’il eft fermé ; que l’aiguille des
heures ne frotte point fur le cadran ; que fon extrémité
ne touche point au carré de la fufée qui
fouvent excède le cadran ; qu’elle tourne fur fon
cadran également.
6°. Si la chauffée des minutes n’eft pas bien
ajuftée , il faut y remédier avant que de remonter
la pièce , parce qu’il arrive fouvent que Fon force
line dent de la rou e, en le faifant enfuite.
Pour cet effet l’on dégagera, avec une lime a
entrer, la chauffée des minutes ; Fon confervera
feulement les deux extrémités fur lefquelles le
canon des heures doit rouler; & vers le milieu,
à proportion que la chauffée fera longue, on la
limera des deux côtés jufqu’au vide ; enfuite on
refferrera un peu le milieu avec un coup de marteau
: par-là, la chauffée tournera également &
avec douceur.
La roue de cadran doit être libre & être retenue
par fon afliette fous le cadran , de^nanière qu’elle
ne puiffe point paffer pardeffus le pignon de la roue
des minutes.
70. En ôtant le cadran, on verra fi les goupilles
ne le forcent point, fi les engrenages de la ca-
drature font bons, fi la roue de cadran n eft point
trop jufte fur la chauffée des minutes, fi la roue
de renvoi eft libre en tout fens, fi elle n a pas
trop de frottement fur la platine : dans ce cas, il
faudroit la creufer pardeuous, & ne lui laiffer
qu’un petit champ auprès des dents.
8°. On remontera autour de la fufée, pour ©b-
ferver fi chaque dent du rochet tient bien, fi le
cliquet eft bien r iv é , fi les rebarbes de fa rivure
ne nuifent point à la grande roue moyenne, s’il
eft affez long & affez libre , & fi le reffort fait
fon effet, fi le garde-chaîne réfifte bien à l’effort
de la main, fi le crochet de la fufée eft bon, &
s’il appuie bien fur le garde-chaîne.
90. En voyant marcher le mouvement, on examinera
les engrenages de la petite roue moyenne,
& de la roue de champ ; fi le pignon de la roue
de rencontre eft de bonne groffeur, Vil tourne &
retourne librement dans les dents de la roue de
champ , lorfque la montre chemine bien, & fi le
pignon de la roue de champ eft de groffeur.
io°. Le balancier doit tourner bien droit, n’avoir
point trop de jeu dans fes trous, mais uniquement
la liberté néceffaire, fur-tout dans celui du
coq ; les bouts des pivots doivent être le plus
plats qu’il eft poflible, & ne gratter en aucun fens
fur l’angle.
n°.^Le balancier ne doit point toucher au coq
ni à la platine ,*non-plus que fon afliette ou fa
virole. Cette virole doit circuler rondement, n’être
ni trop groffe, ni trop petite. La goupille ne doit
point faire appuyer le fpiral fur l’afliette du balancier,
ni percer en dedans de la virole, parce
qu’en ce cas il fe dérangerait en tournant la virole.
Le balancier doit être exactement de pefan-
teur, c’eft-à-dire, en équilibre avec fa virole &
fa goupille.
II". Le reffort fpiral doit être plié exaélement
& régulièrement en fpiral, tourner droit, & n’être
point obligé à battre contre quelques pièces, fur-
tout lorfque le rateau eft pouffé du côté du retard,
ou lorfqu’il décrit de trop grands arcs : on aura
foin pour cela que la fente du rateau foit affez
diftante de la couliffe, qu’elle foit affez profonde
& affez large pour ne pas faire pliffer le fpiral ,
en conduifant le rateau à droite ou à gauche.
130. Le piton doit avoir fon trou difpofé vis-
à-vis la fente du rateau, iorfqu’il eft entièrement
pouffé du cété du retard , afin que la fente ne
pouffe ni ne retire le fpiral.
Le piton ne doit être qu’à une ligne de l’endroit
où s’arrête la queue du rateau au bout du
retard ; il faut qu’il ne foit point trop épais pour
que la longueur de fon trou ne force point le fpiral
^ que la goupille foit un peu plate des deux
côtés, afin de pouvoir baiffer ou élever le fpiral
avec la pincette.
14°. Il faudra examiner fi le rateau fait bien
tous fes effets ; fi la roue de rofette eft bien ajuf-
tèe ; fi fon carré, auffi-bien que celui de la chauffée
des minutes , eft de même groffeur que le
carré de la fufée ; fi , en le conduifant doucement
, il n’y a point de dents qui forcent ou faffent
lever la couliffe , ou fi l ’engrenage n’a pas trop
de jeu : on fent bien en effet que, dans ce cas-là,
on feroit trompé par le mouvement de la rofette,
& qq’on croirait avoir avancé ou retardé fa montre
, lorfque réellement le rateau n’auroit point
changé de place.
i ï ° . On paffera enfuite à l’intérieur du mouvement,
pour voir fi la palette d’en bas n’approche
pas trop du talon de la potence ; fi elle n’eft point
trop à fleur du cercle de la roue de. rencontre,
enforte que la montre étant à plat, les dents de
cette roue prennent la palette inférieure trop en
bas ou trop au bord ; fi la roue de rencontre ne
touche point à l’afiiette du balancier j fi les palettes
de la verge font d’équerre, bien plates & bien
polies , d’égale longueur , propres à faire lever
40 degrés , un peu arrondies par les bords , pour
empêcher qu’elles ne grattent les dents lorfqu’elles
les ramènent.
160. Il faut prendre foin d’éviter les battemens,’
renverfemens ou accrochemens J conduire le balancier
doucement & à la main, pour juger de l’égalité
ou de l'inégalité de la roue de rencontre,
en comptant deux fois autant de vibrations qu’il
y a de dents à la roue.
1 170. En démontant le co q , on appercevra fi
les vis font folides, fi elles ne forcent point le
coq ou la platine , & fi elles ne rempliffent pas
trop les noyures dans lefquelles elles font logées,
; ce qui forcerait le coq.