
dule. La difficulté de l’art çonfifte à ajufter parfaitement
ces pièces en équilibre, afin qu’elles n’exigent
point une augmentation fenfible de la force
motrice.
Par, ce moyen on peut avoir fur fon bureau ou
fqr fa cheminée une pendule de peu de hauteur,
qui marque & batte les fécondés, comme une
grande de. quatre, à cinq pieds., qui embarrafferoit,
beaucoup, 64. dont le tranfport n’eft pas facile.
On peut même ajufter ce mé'canifme à une ancienne
horloge qui auroit urt pendule de neuf pouces,
ou fi elle ne Kay oit pas on pourroit le lui donner
en changeant quelque choie à la çadrature. Le
iieur le Nepveu , maître horloger à Paris, a beau- '
coup exécuté de ces pendules foivant les idées.
<le f inventeur. •
Pendule en forme de globe.
Un horloger, près de la ville de Luxembourg
dans les Pays-Bas, a imaginé de placer une pendule
dans un globe qui refte fufpendu'au milieu-'d’un
appartement. Sa pefanteur feulé lui (ert .de moteur..
Le cadran eft circulaire , & l’aiguille des heures,
ainfi que celle des minutes , font recourbées* Le
tout fe trouve dans l’hémifphère inférieure de l'a
boule.
Il n’eft befoin, poi£ remonter cette horloge ,
que de la foulever.
Pendule à équation*
La pendule d’équation eft une efpèce de pendule
conftruite de façon qu’elle marque & l’heuré du
temps , vrai , & celle du temps moyen ; au moyen
de quoi, la différence entre ces deux efpèces d’heur
e , indique l’équation du foleîl.
Quoiqu’on ait commencé" de très-bonne heure
a faire des horloges curieufes qui marquoient les.
mouvemens des planètes, &c. cependant leur mouvement
étoit trop irrégulier , pour qu’on penfâtà
leur faire marquer les équations dix foleil, ces horloges
avançant; ou retardant fouvent d’une demi-
heure en très-peu de temps , tandis que l’équation
du foleil h’eft que de feize minutes dans l’efoaçè
de trois mois. Mais dès.que l’on eut appliqué i e .
pendule aux horloges , le mouvement de ces horloges
, ou plutôt de ces pendules, en devint fi jufte '
par rapport' à celui des horloges ordinaires , qu’on '
s ’|ppêrçut bientôt que pour les bien régler , il fai- '
loït avoir égard à l’équation , du foleil ; cé qui ,fit
apparemment naître l’idée des pendules à équation.
Les pendules à équation doivent non-feulernent
marquer le temps qui indique une pendule parfaitement
exécutée , c’eft-à-dire , les vingt-quatre
heures juftes d’un midi à l’autre , ce qu’on appelle
l e temps moyen , mais ellés font en même temps, la
différence du temps que le foleil parcourt d’un midi'
à l’autre, & qui eft le temps vrai.
Ces deux temps ne fe rencontrent jamais préci-
fément à la même fécondé, parce que le foleil ne
revient jamais au même point de fon midi en
vxngt^ quatre heures juftes, ou , pour mieux-dire,
en 86400 fécondés précifes. La différence eft très-
inégale & change tous les jours , de forte qu’il arrive
que le foleil retarde même jufqu’à 14 minutes;
& 44 fécondés, tandis que dans un autre temps
de l’année il avance par degrés jufqu’à 16 minutes
9 fécondés.
Or les pendulés à’équation, moyennant une roue ,
annuelle qui fait fon tour en 365 jours, 5 heures
49 minutes , 12 fécondés, & une courbe c o n f o n dante
à cette roue marquent le temps vrai par une
troifieme aiguille ; ou bien, félon l’invention nouvelle
encore plus fore & moins compliquée, par
un cadran mouvant , fur lequel font gravées les
minutes delà différence du foleil ; de forte que d’un
feul coup-d’oeil on peut voir le temps moyen que la
pendule marque par,fa jùfte.ffe , & le temps, vrai
ou les variations du foleil, qui deviennent quelquefois
très-confidérables.
On peut même fe difpenfer de faire faire à la
rpüé annuelle les cinq, heures , quarante-neuf minutes
, douzè fécondés de plus que les 3.65 jours,
qui font., le nombre de ceux qui compofent l’année
civile, parce qu’il faut également remettre tous les
ans j le premier de JVÎars , l’équation à l’heuré du
foleil’ : fans cette précaution, la pendule ne feroit
pas long-temps à l’heure prècife.
‘ Cette réunion des deux temps eft une des plus-
utiles découvertes que l’art de l’horlogerie ait jamais
faites. Les ’ plus habiles horlogers de Paris &
de Londres font arrivés à un tel point de perfection
, que leurs pendules à équation , une fois bien-
ajuftées , font prefque toujours parfaitement d’accord
avec les tables d’équation reconnues pour le s -
meilleures.
Les premières pendules à équation ont paru en
Angleterre vers l’an 1692..
Il s’en trouva aufli mie, dans, le cabinet du roi
d’Efpagne en 1699 , dont parle, M. Sully dans la
règle artificielle du temps. Cette pendule marquoit
l’êquâtion du folei|,. au moyen de deux, aiguilles
dont l’une indiquent le temps’ ’v r a i, & l’autre le
temps moyen ; & ç’eft de cette façon qu’on les a
faites en Angleterre. Le même M; Sully propofe.
dans le même livre de faire une pendule , non pas
, d’équation , mais dont l’inégalité des vibrations1 du;
jpendule répondroit à l’inégailté dès jours,, &c. Idée;,
qui, étoit aufli venue au...JR. P; D . 'A le x a n f béné-
;? ce -9U5V prouve.par l e certificat;,
de l’académie royale des fciences j qufil rapporte..
Ce père , dans fon traité, des horloges , s’efforce de
prouver la beauté de cette invention ; mais pour
peu qu’on entende l’horlogerie , on verra combien
elle, eft ridicule -, & que les pendijles ne font pas
déjà trop précifes pour ajouter, de nouvelles fources
d’err.éur dans rallongement "&'le raccourciffement
pé'fipdiqué du.pendule ; mais il eft inutile de parler
de cette efpèce de.pendules , qui ne font réellement
pas des pendules à équation.
Ces pendules furent inventées & perfectionnées
en France vers l’an 1717. Comme celles qui furent'
faites à Paris eurent une indication du temps vrai
différente de celle employée dans les pendules an-
gloifes , on a admis deux fortes d’équation , une .
grande & l’autre moyenne : celle-ci produit exactement
les effets dont on vient de parler, & qui,
à tous égards ,■ font les plus naturels ; celle-là' eft
eft indiquée dans la Connoijfance des temps , fous le
nom à!équation d'horloge. Elle marque le temps vrai
d’une manière louche & embarraffante, parce qu’on
a jugé à propos de la faire avancer en tout temps
de feize minutes , neuf fécondés ; en forte qu’elle
ne peut fe trouver d’accord qu’une feule fois l’année
avec le foleil, ce qui arrive le 2 de novembre,
jour auquel cet aftre devance le temps moyen de
feize minutes, neuf fécondés.
. De ces deux efpèces d’équation, la moyenne eft
celle qui fe conforme avec plus de précifion au
mouvement du foleil, puifqu’elle le fait trouver
quatre fois l’année parfaitement d’accord avec le
temps moyen.
. Tout ce qu’on vient de dire fur les pendules à
poids, peut de même s’exécuter dans des pendules
à reffort, qu’on place fur des cheminées, confoles
ou bureaux , ou qu’on accroche contre la boiferie
des appartenons. Ces pendules ne font pas tout-
à-fàit aufli exaâes que celles qui font à poids, mais
elles font fufceptibles d’affez de jufteffe depuis
qu’on ajoute une fufée au barillet.
■ Cette fufée , dont nous parlerons ci-après, ar-
tiftement entaillée en forme de v is, & attachée au
barillet par une chaîne d’acier , attire à elle le
reffort moteur qui fe trouve enfermé dans ce barillet
, & fait que ce reffort agit toujours avec une
force aufli parfaitement égale, qu’il eft pofljble.
Quelques horlogers font dans-la perfuafion que
le reffort moteur peut avoir une égalité affez jufte
en lui faifant faire moins de tours ; & par cette
raifon, pour Amplifier les pendules p is retranchent
la chaîne & la fufée ; mais ces fortes de pendules
ne font, jamais d’un fervice durable.
On a encore prétendu qu’on peut fe paffer de
la fufée dans les pendules, en leur appliquant.de
longs & pefans balanciers -, & en-pratiquant à leur
mouvement des échappemens à repos pour corriger
l’inégalité de la force des refforts , ce- qui peut
rendre ces mêmes pendules plus Amples, pourvu
qu’on faffe faire peu de tours à leur reffort. On
affure encore que ces pendules peuvent durer tout
autant & même plus qiïe celles qui bnt des fufées.
Mais quelque précaution qu’on puiffè préndre, les
p,endules à reffort n’approcheront jamais de la jufteffe
& de la folidité de celles qui font animées
pari.des. poids dont la pefanteur eft .toujours la
même.
, Toutes les horloges, pendules ou-montres, ont
des échappemens que nous ferons connoître plus
particulièrement ci-après.
Les échappemens, font ces mouvemens alternatifs
que la dernière roue , à compter de celle à
laquelle eft attaché le poids ou reffort moteur, eft
obligée de faire en vibrations égales , lorfqu’elle
fe trouve arrêtée pour un inftant dans fon cours,
& qu’elle communique par-là ce mouvement à tout,
le refte du rouage.
Ces échappemens de pendules, tant à reffort qu’à
poids, fe réduifent principalement à deux efpèces ;
favoir, les échappemens à recul,. & les échappemens
à repos.
Il fuffit de dire ici que pour diftinguer du premier
coup - d’oeil un échappement à recul d’avec1
un échappement à repos,- on n’a qu’à regarder pendant
quelques inftans l’aiguille des fécondés.; fi;
l’on voit qu’après chaque battement elle rebrouffe'
chemin, comme fi elle rencontroit une efpèce de
reffort qui- la fait revenir , on conclura que c’eft
un échappement à recul ; ft au contraire on voit
qu’elle refte fixe fur le point de la fécondé marquée
après chaque ofcillation ou vibration jufqu’à celle
qui la fuit, on reconnoîtra par-là l’échappement à
repos ; & c’eft aujourd’hui celui qui eft le plus
ufité.
Cet échappement à repos, aufli bien que celui
à re cul, s’exécutent , pour ainfi dire , d’autant
de différentes façons qu’il y a d’artiftes célèbres.
Chacun d’eux a fon invention en ce genre.
Les artiftes font d’autant plus portés à adopter
l’échappement à repos , qu’il > eft fupérieur aux
échappemens à ancre & à recul, en ce qu’il tranfmet
au pendule les forces telles qu’il les reçoit du
rouagè, & qu’il n’en exige que très - peu de force
motrice , au moyen dès petites vibrations qu’il
permet au pendule. Sa fupériorité confiftê encore
en ce qu’il ne permet au rouage aucun mouvement
rétrograde ; que ce rouage eft fans aétion , pendant
qu’une des dents de la roue d’échappement eft fur
l’arc de repos des leviers -, & qu’il n’a d’aétion que *
dans l’endroit où l’aiguille paffe d’une fécondé k
l’autre ; par ce moyen, il rend aux pendule ce qu’il
perd d’une vibration à l’autre, en tranfmettant au
pendule lesr forces telles qu’il les reçoit. La marche
de toute la machine eft plus conftamment la même.
Pendule en tant qu appliqué aux. horloges.
L’invention des horloges à pendule, qu’on appelle
Amplement pendule , eft due à l’induftrie heu- -
reufe du fiècle paffé : -Huyghens & Galilée s’err
difputent l’honneur. Le premier, quia fait un vo lume
confidérable fur ce fujet, déclare qu’on n’a
exécuté cette efpèce d’horloge qu’en 1657 , &
j qu’on n’en a imprimé la defeription qu’en 1678«
Becker, dans fa Nova dirnetiendi temporis theoriay
fe déclare vivement pour Galilée, & rapporte ( à
la vérité de la feconde main ) toute l’hiftoire de
cette invention , ajoutant qu’un nommé Tefsler,
horloger du père du grand duc de Tofcane , qui
vivoit de fon temps, avoit fait la première pendule
à Florence , fous la direâion de Galilée', Galileq
& qu’il en àvoit envoyé un modèle en Hollande.
L’académie del Cimento dit expreffément que l’ap