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mes difpenfés de développer davantage a cet égard
les procédés de l’art du fontainier.
On verra, dans un autre article de ce diélion-
naire, le moyen de Couder les tuyaux, la façon
de les embrancher, comment il faut difpofer les
robinets , & plufieurs autres parties concernant les
fontaines, qui font du reffort & de l’art du plombier.
Explication des Planches de V Art du Fontainier, t. I l ’
des gravures,
Planche I. Outils de fontainier.
Fig. i , une poêle de fonte qui fert à faire fondre
la fouduré, & à la contenir fondue.
Fig. 2 , porte-foudure ,• c’eft un morceau carré de
coutil, coufu en double ou triple, que l’on graiffe de
fuif pour porter la foudure.
Fig. 3 , compas ; infiniment de fer à deux branches
, qui fe joignent en haut par un charnon ,
s’ouvrent par en bas, & font terminées en pointe
pour prendre telle mefure que l’on veut.
Fig. 4 , un marteau un peu long , dont un des
côtés eft coupant. Il fert à forger le plomb. Le bas
du moule eft ra y é , pour être plus ferme dans la
jnain.
Fig. $, un maillet plat par le côté pour battre le
plomb.
Fig. 6 , un hourfault ou batte toute ronde qui eft
plat à la main, pour les petits ouvrages de plomb.
Fig. 7 , deux ferpeftes. a , une grande, b , une
petite. C’eft un outil de fer acéré & tranchant d’un
côté , qui a une poignée de bois. Il y a des ferpettes
courbées par le bout & d’autres qui fe ferment.
Fig. 8 , un grattoir qui fert à nettoyer les foudures
& à les raviver. Cet outil fe relève en pointe &
coupe des deux côtés.
Fig. p j une gouge; outil de fer fait en demi-canal ;
Jequel eft taillant de tous côtés , pour travailler les
petites pièces & y former des cavités.
Fig. io , un couteau ; il eft en tout femblable à
l’outil des maréchaux, ne coupant que d’un côté,
Ùvec un dos de l’autre ; on le mouille pour couper
le plomb en frappant deflùs avec le marteau.
Fig, n , un niveau, qui eft le même infiniment
dont fe fervent les maçons pour tracer une ligne
parallèle à l’horizon , ou pour pofer de niveau
quelque ouvrage de plomberie,
Fig. 12, e, d , e , différens fers à fonder ; ce font
des morceaux de fer formant une poire arrondie ;
il y,en a aufE de triangulaires que l’on fait chauffer
pour manier la foudure chaude , la faire fondre ensemble
, & la coller aux tables de plomb par des
noeuds <& des traînées où le fer chaud paffe en y
faifant des arêtes.
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Fig, 13, f , g, attelles ; ce font deux petits mor^v
ceaux de bois creufés , qui, étant mis l’un contre
l’autre, forment une poignée pour prendre le manche
chaud des fers à fouder.
Fig. 14, une râpe ; forte de lime pour ufer les
parties trop graffes du plomb.
Fig. 13, une cuiller fervant à puifer la foudure
dans la poêle, & à la porter jufques fur la partie que
l’on foude.
Bas de la planche.
Fig, id , niveau.
Fig. 17, nivellement en defcendant par un feul
coup de niveau.
Fig. 18 , nivellement defcendant & remontant
des deux côtés d’une vallée par plufieurs coups de
niveau.
Planche II, Fig. 1 , manière de tenir regiftre des
différens coups de niveau en defcendant & en montant
, & d’en trouver la différence. Cette figure eft
relative à la précédente.
Fig. 2 , nivellement en defcendant pour trouver
la hauteur d’une eau jailliffante.
Bas de la planche,
Fig. 3 , A B , conduite d’eau par des tuyaux de
grès. C , réfervoir. E E , ligne de niveau. D D ,
ventre en gorge & contre-foulement.
Fig. 4 , jauge d’eau.
Fig- S , quille.
Planche III. ConflruStion dyun bajjin de glaife, fable
6* pavé.
Fig. 1 , B B , contre-mur pour foutenir les terres
du côté du baflin. E E , corroi de glaife. C C , mur
de douves. D D , rouet de la charpente fur lequel
repofe le mûr de douves. F , corroi de glaife qui
forme le fond du baflin. G G , fond du baflin fablé ,
pavé. A , intérieur du baflin.
Fig. 2 , conftruélion d’un baflin de ciment. HH,
maflif de pierre fervant en dehors de côntre-mur.
K , maflif du ciment.
Fig. 3 , conftruélion d’un baflin de plomb. L L ,
MM , maflif de pierre fervant en dehors de contre-
mur. O , O , N , O , N , O , O , N , O , tables de
plomb foudées.
Fig. 4 , conftruélion d’un baflin de terre franche.
A A , contre-mur. BB , mur de douves. C C , rouet
de charpente pofé fur la maffe naturelle de terre
franche. D D , corroi de terre franche. Le fond.de
ce baflin eft aufli fablé & pavé.
Planche IV. Fig. 1 , 2 , 3 , 4, ƒ , cinq différentes
pièces d’eau.
r O C A B U L A I R E
F O N JF 0 N 4 l
V O C A B U L A I R E de F A n dà-'Fbntainiën
A joUTOIR ; pièce de cuivre ronde & à jour ; que
l’on foude au bout du tuyau de conduite par où
l ’eau fort & s’élance dans l’àir.
: Il y a des ajoutoirs fimples & compofés.
A joutoir a l’épargne ; c’eft celui qui ri’eft
ouvert que d’une zone qui entoure fa fupemcie , &
qui eft bouché dans fon milieu.
A justages ; petits tuyaux de fonte qtfon ajüfte
au bout d’un tuyau de fontaine, pour en faire fokir
l’eau en différentes manières. Il y en a qui font à
têtes d’arrofoirs ; d’autres qui forment- des fleùrs-
de-lis ; d’autres, des vafes de diverfes façons.
A tteles ; ce font deux petits morceaux de bois
creufés. /.qui y étant mis l’un contre l’autre ,■ forment
une poignée pour prendre les fers à fouder lorfqu’ils
font chaudsi
Barre ; on appelle, bâfre de fondeur , une pièce
étendue en long , compoféé de' plomb & d’étain ,
pefant environ 18 à 20 livres.
Bassins ; c’èft un amas d’eau dans' une enceinte
ronde ou ovale , où de telle autre forme, du milieu
de laquelle s’élance fouvent un.jet d’eau.
Boisseau; on appelle ainft la boîte de cuivre
dans laquelle tourne'la clé d’un robinet.
Bo îte s; ce font des coffres dé fer qu.de tôle,
percés de trous, que l’on met à la fuperficie des
pièces d’eau, pour arrêter les'ordures & empêcher
l’engorgement d’une conduite.
On appelle encore boîte , ce qui fait la jonélion
des deux pièces d’une foüpâpe.
Bouillons d’e a u ; ce font des jets d’eau;qui
s’élèvent de peu de hauteur en manière de fources
vives. Ils fervent pour garnir les cafcades , gou-
lotes , rigoles, gargouilles, qui font partie de la
décoration des jardins.
Boursault ; c’eft une batte ronde & facile à
manier pour arrondir le plomb en bourrelet.
Branches de tu y au x ; ce font plufieurs tuyaux
joints enfembte par des noeuds de foudure.
Brides ; ce font les extrémités des tuyaux de fer
faites en platines , avec quatre écroues dans les
angles, pour les joindre & les brider, en y mettant
des rondelles de cuivre bu de plomb entre deux,,
avec du maftic à froid.
Brimbale ou Bringuebale ; c’eft là barré ou là
ÿerge qui fait jouer une pompe. .Ce mot eft un peu
vieilli ; & il convient mieux de dire la tringle de fer
qui eft attachée d’un bout à la manivelle , & dë
l’autre au pifton qui fait fon jeu dans le corps de la
pompe.
Buffet; c’eft une demi-pyramide d’éàp adofféq
contre un mur, pu placée dans lp. fond.d’une niche,
avec plufieurs çqupès & baflins formant des nappes,
& accompagné au moins d’un bouiftpn fur le haut
qui les fournit. I ly .a de ces buffets plus compofés ,*
qui ont plufieurs bouillons ou jets d’eauv .
Arts & Métiers. Tome III. Partie /.
'-■ Calibre-; fendit dé Fouverftire d\m tùyaii, d’un
corps de pompe, exprimée par leur diamètre ; ainft
on dit, tel tuyau a un demi-pied de calibre, c eft-
à-dire, de diamètre. ,
• C anal ; fe prend pour un fuyait de fontaine.
C ascades; ce font' dés chutes d’eau ménagées
pour faire fpeâacle.
C hampignon d’eau-ù c’eft un bouillon qui
fortànt de fa tige ;'tombe‘ dans une coupe élevée"
-fur un pied en manière de grosbaluftre , d’où il fait
nappe dans le baflin d’en bas : quand il eft compofé
de plufieurs coupes, il change-de nom, & s’appelle
-pyramide.
C handelier; c’eft un jet d’eau ordinairement
plus élevé que celui d’un bouillon, à: moins que
pour le faire paroître plus gros on ne le noie î alors
Feâü retombe en nappe.
C hesneau ; e’eft une rigole de plomb qui dif-
tribue à un rang de mafques ou de chandeliers ,
l’eau qu’il reçoit d’une nappe ou d’un bouillon
| fupérieuf. -
C onduite d’eaui c’eft la route que le fontainier
trace à un courant d’eau dans des tuyaux, ou par
•des canaux.
C orroi ; c’eft une terre glaife bien pétrie pour
contenir les eaux d’un baflin ou de tel autre ■ réfèr-
• voir en terre.
C o u te au ; éfpèce de cifeau ne coupant que d’un
côté, avec un dos de-l’autre, femblable à celui des
maréchaux ferrans» _■ '
C u iller; petit vafe creux, attaché à un long
: manche déçois,pour puifer.du métal fondu.
D épense des e a u x ; ç’eft leur écoulement ou
leur débit-dans un temps donné.. •
La dièp en fe naturelle, eft celle du cours de l’eau ,
àbftra&ion faite des frottemens & autres, empê-
chemens.
La dépenfe èjffê&ive, eft celle qui fe faif réellement.
' Emboîter dés tu y a u x ; ç’eft les faire entrer
I l’un dans l’autre. '
Embranchement de tu y a u x ; c’eft lorfque
plufrëurs tuyaux font joints enfemble par dès noeuds
de fouduré. On fe fert de l’embranchement quand
on veut qu’une îqême eau ferve tour-autour à une
; fontaine , a‘un jet d’ean, &c. mais il faut alors dçs
robinets pour ouvrir ou fermer le paffagé de l’eau.
F ers a souder ; morceaux dé fer formant une
poire arrondie , ou 'de forme triangulaire, que l’on
fait chauffer pour appliquer la foudure.
Fqntaine ; c’eft une èau vive qui fort de terre,
pu un amas d’eàù raffemblé par l’art du fontainier
dans, un réfervoir.
F ontaine artificielle ; celle qui doit fon
aétioii à des machines par le moyen defqüelles
l ’eau eft yèrfée daQS un réfervoiF, ou lancée dans
| !Vir» .