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la rapidité det la -cocibuition contribue fur-tout à
la violence de la chauffe, on ne doit le brûler que
très - fec. Le ;b©is. verd s’enflamme lentement, &
répand auparavant beaucoup de fumée. Il eft donc
effentiel de ne tifer qu’avec du bois coupé depuis
long-temps ; il ne faut cependant pas attendre qu’il
ibit paffé, c’eft-à-dire , qu’il commence à tendre à
fa décompofidon. Deux années de coupe font à peu
■ près l’époque, à laquelle on doit brûler le bois , fi
l’on veut être affuré de le trouver clans le meilleur
état.
Le meilleur hois ne peut s’enflammer fur le champ ;
-s'il eft trop gros, on a foin.de le r e f e n d r e ,d e le
réduire en morceaux de quatre, à fix pouces de tour,
ou tels qu’on puiffe les embraffer aifèment avec le
pouce & le doigt du milieu : dans cet état, il prend
‘le nom de billette.
La. longueur de la biüette eft déterminée par la
pofition quelle doit prendre dans le four pour favo- ’
rifer fa prompte combuftion. II. eft certain, que, fi
■ on la . couche fur L’àtre.jde la tonnelle, .elle brûle
moins aifèment que.fi, difpofèe prefque perpendiculairement
fur .latte depuis , le tifar, par lequel
on l’introduit, .elle éprouve, quelque effet de l’ac-
.cefîionde .l’air .extérieur. Le .tifer eft de 20 à 24
,pouces-au deffus de l’âtre des ; tonnelles ; en don-
/rrant.à la biUette-vingt-.fix ou -vingt-fept pouces,,
lorfqu’on la met dans*le four, d’un bout elle,touche
l’âtre., de. lfeutre -elle refte app uyé.e-contredetifar.
Lesatteutioasdutifeur, dans fon travaildoivent
toutes tendre :à ^produire uitfeu ttèsraélif, elles
-fe rédutfent, -1 °..Jàri*e laifferi jamais manquer le four
.de bois.; n.°. girPeëO ;pas .mettce trop à-laffois : il ne
•pourroit s’enflammer., comme-.il le faut., adans.un
jnftant, pour ainfîdire, indivifibie : ilrépandroit
^beaucoup de funaée, ,ce que.les ouvriersappellent
'bôuçamrj 30. enfin ,.h favorifor la. combuftion , en
.confervant toujours la même aétion de l’air par
les foupiraux delà glaye.
Il eft très-facile au tifeur de régler la quantité
-de -bois qu’il doit jetter dans le-four par chaque
*tifar, attendu’le petit volume des billettes : il lui
•fufnr d’augmenter le nombre des morceaux, fuivant
de * befoin ; -mais , pour -mettre dans fon ^travail
une régularité sûre , -indépendante de.fon jugeaient,
on a imaginé de l’affujettir à une marche
confiante. Il met meceflivement à peu-près un même
.nombre de billettes dans chaque -tifar, & il-fe tranf-
•porte-d’un tifar-à l’autre, d’un pas égal & foutenu.
•Ce moyen le dilpenfe en grande partie -de toute
•combmaifon : fi Ton a befoin , dans -quelques cir-
«conftanees , d’un degré de-feu plus violent, ilffüffit
qu’il -marche plus vite. En ; général, ïà démarche
habituelle doit être telle , qù?il parcoure, dans fix
"heures que dure -fon travail , un éfpace égal à
»environ fept lieues.
La quantité de billettes , qu’un tifeur jette dans
un tifar à chaquetonr qu’il -fait amour du-four, doit
être telle , qu’elle foit à peu-près -confirmée ,.pen-
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dant le temps qu’il emploie à porter du bois au tifar
•oppofé, & à revenir.
Rien ne peut déranger la difpofition des fou-
piraux de la glaye, que la‘ braife & les cendres produites
par la combuftion fur l’âtre des tonnelles :
en les laiffant s’amonceler , elles ne tarderoienr pas
à intercepter les eourans d ’air, & cette raifon feroit
bien fuffifante pour diminuer l’aétivité de la chauffe.
Airifi-le; tifeur doit-il avoir, la plus grande attention
à empêcher le four de s’engorger de braifes : il
lui eft impofîible dé les- tirer en entier, à mefure
qu’elles fe forment ; cette opération, qui demande
un peu de temps , fouvent répétée', apporteroit
trop de lenteur, dans le tifagè, mais il fe borne “à
dégager fréquemment le devant des foupiraux.
Il emploie à cet ufage un outil dont on voit le
plan K c , pl. XVIII. Il reffemble, par la forme, au
rable à fritte que nous avons déjà décrit : il en diffère
.par les dimenfions , & on le nomme rable de tifeur.
Le manche de ce rable a huit pieds de long, pour
qu’il puiffe atteindre-à- l’extrémité de la tonnelle , &
être manié avec facilité : la partie de eft un manche
de bois, de deux pieds de long, qui fe joint, par une
douille à celui de fe r , & qui empêche que la main
de l’ouvrier ne foit incommodée par la chaleur.
La patte du rable a quatre pouces de 1 en 2 ,
& autant de 2 en 3. Lorfque le tifeur ne cherche
qu’à tenir libre le paffage de l’air par les foupiraux,
fon opération-s’appelle raller, & il doit la répéter
fouvent. ;I1 porte la ,patte de fon rable jufqu’à l’extrémité
de la tonnelle , & faifant porter le rable fur
la partie -2, 3 , il gratte l’âtre de la tonnelle ; retirant
le rable à lu i , il ramène en dehors les braifes
-qui .fe trouvent devant les foupiraux : il a fur-tout^
la plus grande attention à dégager les environs des
joues. Comme elles font-placées chacune du-côté
-du fiège -eorrefpondant ; cette manoeuvre porte la
flamme vers ces-parties du four , où il eft fur-tout
important qu’elle dirige fon aétion.
Les braifes, tirées du four en ràblant ,-relient au
pied du ebio en dehors de là glaye, & elles.doivent
être difpofées de la même manière , devant chaque
foupirail, comme on le voit-en ï-s l ,fig-y ,pL V III,
pour que leur aétion foit -uniforme. L’expérience
prouve la néeeflké -de cette exaétitude.; car, fi par
quelque eirconftance, la fafion d’un des-pots paroit
être retardée,-on l’accélère-en-éeartant les braifes
du foupirail -quilui eft diamétralement oppofé, &
en donnant par ee moyen un plus libreaceès à l’air
extérieur ;-c?eft ce qu’on appelle donner l’avantage à
■ un -pot.
Lorfque , malgré le foin qifon a eu de rabler,
les 'braifes & les cendres deviennent-trop abondantes
dans le four , on nettoie alors-eomplettement
l’âtre -des tonnelles avec le rable. Cette-manoeuvre
-s’appelle débraifer, & on aftreint communément
chaque tifeur rà l’exécuter en quittant fon travail,
c’éft-à - dire, au bout de fix heures de tifage, à
moins que l’approche de-quelque opération inté-
reliante n’en difpofe -autrement.
Pesrdànt'le débraifage ; oïttfok for-toutavorrfom
de-nepasdaifferrefroidir le fo ur ; &-pou*cet? effet',
pendant qu’on' débr aif© par: une- des tonnelles , - on
tifie?vivement! par l’autre.
Dès'que les braifes’ font retiréesdu-fouf, orales
aaoteqiour modérer'l’aétivité- dé-leur chaleur: au
moyen d’une pelleplate-'^r, planche X V I I I , on les -
met1 danscun coffre d©tôlé*TP'; monté für- un brancard
à-roue , & fermant,exactement'avec unjcou--
vercle-X : on tranfporté- ainfi les ■ braifes "hors ' dé la-1
halle, fâns rifque dUncendie. La pelle• a^ eft dite
pelle déb-raifèr, & le' coffre avec fon'brancard ,
brouette? à ihr aifes*
Pour; nértoyer le-bas d’iln four^ d’vmboutà l’autre
par un© fouler tonnelle, -on» fe fèrt-’ dït: grand' rable
e fg h , planche X V I I I , atiqnel'on- dônfte' iÔ -pieds ;
dè manche ; fevotr-, .io^en fer ÔCcpeivb&is &'dènt
lai-patteeimd à; lo.poaces'dê i en m y d e - r w -
en L O n introduit lô>ràble par le bas-de la- g la y e ,
&-on s’en fért en le-fâifanr pofèr fur la partie-/ffîi
Opérations.
Eu décrivant'lès opérations -, il fembleroit-natu- -
rel de commencer pàF lès moyens 1 qu’on met en-
oeuvre' pour placer1 dans Larché ■ lès- pots^ 8c^ les
cuvettes , pour les en retirer-après-leur reeuiffon ,
ëfr- pour! les i rttrodüire dans1 le four , pnifque ces-
opérations döiventindifpenfablement précéder“ toutes
lès-autres^; cependant nous nous déterminons,
par- plufteuFs- confidérations , à commencer par les
opérations dont l’ordre fueceffif produit la glace :
i?. nons croyons fatisfeire pàrda I# curiofité du lec-
teairi^ .qui1, c'orïnoiffàne' petrt^êlre- quelques verreries^
& fo reprefentant lés* potS'cléja-placés, feroit |
impatient d’être inftruit-dès’procédés' particuliers à
laglacerie : i°. nous’ fui vo ns l’ordre dès excellentes
plaflchôs' de l’àncienne encyclopédie.
Polir rendre d’autant moins languiffànte la défi
ctiptiondes opérationsy déjà1 fi sèche par ellè-même,
nous commencerons par indiquer & 'décrire ' tous
les-outils qui fervent à chacune d’elles ; fi nous
nous^ interrompions^ peur donner les dimenfions
des inftrumens, à nieiure que leur ufage fo préfen-
têroit, nous tomberions à coup sûr dans des longueurs
faftidieafes:
L’opération d’enfourner confift© à mettre de' la
compofition dans les* grands pocS , où s’exécute la
fofion : cette opération eft extrêmement fimple ;
auffi les outils que l’on y emploie font-ils:peu nombreux:
ils fe réduifent aux fuivans. •
he ferret, A B C D , planck. XVIII. Nous l’avons
décrit ci-devant': il fert à; enlever* les-tuiles
qui bouchent’ les ouvreaux d’en haut1 pendant la
chauffe.
‘ La pelle' à enfourner. On en voit le plan géorfté-
tral P Q R S , & la repréfentation-perfpeétive RH ,
planche XVIII. Elle eft "de tôle, ôéelle a environ mr
pied de long, fur 8 à io.pouc.es dé large, ôé'4.
pouces de-rebord : on y attache un manche d’environ
7 pieds, dont 3 ~ en-fer, & 3 j-en bois;
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L©:gratùn >, 3 » pianck. XX-, reffemble àffez à -
un-petit rable, dont la patte a environ 3 pouces d e ;
large, & un pouce ou un pouce ^ de-rebord': il porte--
un» manche dê 8-pieds , dont une partie eft'de'for,
&. une partie de, bois: Lufage dn graton eft 'd’enlever
de- deffùs l’âere de l’Ou-Vreau-, les' morceaux- de
compofition qui-y tombent en enfournant, Si-qiti ,
en'-s’y'fondant, contribtieroient'à la dégradation du
four:
Ôft doit enfourner avec célérité &-avec propreté .
L’é€onoi«iedu-temps©ftieffentiellé ;-& comme l’ouvreau
refte débouché pendant l’opération , on doit
craindre q-U© trop dê dongueur ne reffOidiffe le four.
Les-ouvriers; ont- foin de nepas trop^remplir leurs: *
pelles, pour ne pas lâiffer tomber d e matière, foit eit*
,1a- portant de farche-1à rôuvreau,foit enintrodüifant
la* pelle dans-le four. On ramafferoit les;morceaux
fries , ou on les perdroitk
Après^avoir fait'entr erpa-r l’oiivreau-lapelle^cha?-
gée, on ne la-renverfe que lorfqù-elle eft immédiatement
au; deffus - du pot que l’on veut1 remplir.
Pour donner- plus1 defàcilit-ê aux- ouvriers-, on dif-
pofe fur les plaques^ devant les ouvreaux i, des barreaux
de fonte , qui, s’élèvent un-peu au deffus'des
âtres'des ouvreaux1, & qur, par leur-poids , prefon-
tent un point'd’appui folid'e^ toit pour pofer la pelle, •
foit -pour la -pouffer j ufques fur le pot- : ces barreau x j
s’appellent barres de l’ouvreau-9 & font-bien exprimés»
dans la vignette de la planche < XVIII.
Le chef-ouvrier qui veille à l’opération , doit '
{avoir foin de ne parfaire trop remplir les pats de;
'peur que le bourfoufflement, qui a quelquefois lieo
dans les premiers- inftans de la" fution-, ne faffe--
répandre du verre dans le four , & raêjny qu’erï-
.enfournant , il ne tombe dés morceaux dé fritte hors*'
des’pots;
{ On-peut enfourner par- lés ouVreaux-à -trejetter
lou par l’ouvreau du milieu , puifque, par la- conf-
itruélion dufour, les uns & les autres donnent également’
fur les pots; Il femble' cependant-qu’îl y*
I auroit un avantage à f ë fervir dés ouvreaux-du
milieu, parce que chacun d’eux donnant fur deuxs
pots, on n’aura befoin- de déboucher que deux ouvreaux
, pour remplinlesquatre pots , au lieu qu’ont
eft obligé de déboucher fücceftivemeitt les quatre?
ouvreaux à trejetter:
La manoeuvre de l’opération d’enfournerfera,
très-bien confine par1 l’infpeftion de la-vignette de
la planche XVIII. L’ouvrier 1 prend de la - fritte;
dans l’arche'; l’ouvrier 2 porte fa pel-lè chargée de-
l’arche à l’ouvreau; l’Ouvrier 3, verfe fapelle dans le-
pot; l’ouvrier 4 attend que celui qui-le précède
ait1 enfourné-, pour lefaire à fon tour; les ouvriers-
5 ,6 ; attendent, chacun felonfon rang, l’inftant d e
-, prendre de la fritte dans l’arche ; & le chef ouvrier 7,;
communément appelle maître tifeur, furveille l’opé-
! ration. On voit aifénrentqu’enluivantcet ordre, fix:
i hommes peuvent enfourner les quatre pots avec une.-
I grande rapidité:
' Il ne fuffif pas d’enfourner une fois-, pour rempli**