
contre du papier préparé à cet effet, y laiffe fon
empreinte.
On compte vingt fortes de corps de caractères.
On diftingue le cara&ère romain & le caractère
italique , comme on le voit dans cet exemple
même.
C a rton ; les imprimeurs appellent ainfi une
maculature bien unie, fur laquelle ils collent des
hauffes pour remédier à l’inégalité du foulage, qui
fe rencontre à prefcme toutes les preffes. Ce carton
fe place entre le petit tympan & les blanchets.
Chaque ouvrage doit avoir fon carton particulier.
Quand il eA bien fait , il y a peu de hauffes à
mettre fur le tympan; & prefque toujours la pér-
feâion ou la "défeChiofité d’une impreffion en dépendent,
tant il eft utile & de conféquence de le
bien faire.
On nomme auffi petit carton ou carton d'en haut,
le premier tiers d’une feuille pliée en in-11 , lequel
contient les 8 pages du milieu de la feuille, c’eft-à-
dire , depuis la page 9 inclufivement jufques &
compris la 16 , & qui s’infère entre les 8 premières
& les 8 dernières pages du grand carton ;
de forte que ce grand carton renferme les 16 autres
pages ; favoir, les 8 premières pages de la feuille
& les 8 dernières.
C ase ou C asse d’imprimerie ; c’eff une efpèce
de table en deux parties, formant enfemble un carré
de deux pieds neuf à dix pouces de long fur deux
pieds cinq à fix pouces de large. Chaque partie eft
entourée & traverfée dans fa largeur de tringles de
bois de dix à douze lignes de large, fur un.pouce
& demi de hauteur-, qui font entaillées à certaines
diftances pour recevoir les extrémités de petites
réglettes de bois environ de deux lignes d’épaiffeur,
& un peu moins hautes que les tringles ; lefquelles en
fe traverfant, forment fur le fond de la table nombre
de caffetins ou compartimens , qui fervent à
placer les. différentes lettres dont une fonte doit
être affortie. La partie inférieure appelée bas de
caffe , eft partagée en cinquante - quatre caffetins
de différente grandeur, deftinés pour les voyelles
& confonnes minufcules , les efpaces , les qua-
drats, les quadratins, &c. La partie fupérieure,
qu’on appelle haut de cajfe, eft divifée en 98 caffetins
tous égaux , 49 de chaque côté , deftinés
pour les capitales ou majufcules, les petites capitales
, les lettres accentuées', quelques lettres doublés
, &c. Quand on dreffe une caffe pour y travailler,
on la pofe fur deux tréteaux , beaucoup
plus élevés fur leurs pieds de derrière que fur ceux
de devant ; ce qui fait que la partie la plus baffe ,
qui contient les lettres les plus courantes, eft la
plus proche du compofiteur ; & la partie la plus
éloignée eft la plus haute, & eft celle qui renferme
les lettres les moins fréquentes dans le difcours 9
comme les capitales , les lettres accentuées , &
lettres doubles.
La caffe italique ne diffère point de la romaine
par la difpofition des lettres.
CASSE (ouvrier de la) ; c’eft celui qui travaille
à l’affemblage dès caraâères. -
C asseau ; on entend par ce terme le diminutif
d’une caffe : c’eft une efpèce de tiroir dont les
caftètins ou compartimens font égaux , plus ou
moins grands & plus ou moins profonds, à proportion
de la groffeur du caraétère auquel il eft
deftiné. Le nombre de fes-caffetins eft ordinairement
de quarante-neuf, ou de fept en tout fens,
parce qu’il eft exactement carré. Le caffeau fert à
mettre les lettres de deux points, ou les vignettes
de fonte : on lui donne le nom du corps de caractère
qu’ il renferme. Il y a le caffeau de deux points
de gros romain , celui de deux points de faint-au-
guftin, & ainfi des autres corps de cara&ères.
Cassetins ; petits compartimens divifés par des
lattes pofées de champ, égaux dans le caffeau fu-
périeur & inégaux dans l’inférieur.
C a ta lo g u e ; c’eft la lifte méthodique des livres
d’une bibliothèque.
Censeur de livres ; c’eft un homme de lettres
chargé par le gouvernement du foin d’examiner
un manufcrit ou un livre , qui doit l’approuver s’il
peut être imprimé, ou déterminer l’auteur ou l’éditeur
àretrancher ou corriger les chofes qui pa-
roiffent contraires au gouvernement, à la religion,
aux perfonnes & aux moeurs.
C ensure d ’un l iv r e ; c’eft l’examen qu’un cen-
feur nommé par le gouvernement fait d’un ouvrage
, pour l’approuver ou le rejetter.
Chapeau de la presse ; c’eft la pièce de bois
qui eft affemblée'au deffus des deux jumelles, pour
les tenir fiables.
C haperon ; c’eft un nombre de feuilles ou de
mains de papier, que l’ôn ajoute au nombre que
l’on fouhaite faire imprimer : elles fervent pour
les épreuves, la marge, la tierce, & pour remplacer
les feuilles défeéhieufes, celles qui fe trouvent
de moins fur les rames, & celles qui fe gâtent
dans le travail de l’impreflion.
C hasser ; une copie qui chajfe eft celle qui
étant d’un cara&ère ferré , donne beaucoup de
matière à l’impreffon.
Chasser en imprimant ; c’eft efpacer les mots
ou fès lignes & y jeter du blanc, afin de gagner
une certaine étendue dont on a befoin.
C hâ ssis; c’eft un affemblage de quatre tringles
de fer p lat, d’environ quatre à cinq lignes d’épaiffeur
fur huit à dix lignes de largè, & dont la
longueur détermine la grandeur du châftis. Ces
quatre tringles, dont deux font un peu plus longues
quelles deux autres , font rivées à angle
droit l’une à l’autre à leurs extrémités, & forment
à peu près un carré, partagé dans fon milieu par
une autre tringle de fer de la même épaiffeur, &
moins large que les autres. Quand cette tringle
traverfe le châftis dans fa largeur ou de haut-en-bas,
c’eft un châftis pour le format in-folio, l’in-quarto,
l’in-oélavo , & tous les autres formats imaginables.
Quand cette même tringle traverfe le châftis dans
fa longueur ou ’’fie gauche à droite 9 on l’appelle
châjjis in-12. :
C hevalet du t ym p a n ; c’eft une petite barre
de bois aufli longue que le tympan eft large, af- *
femblée en travers fur deux petites barres de bois
qui font enchâffées à plomb dans des mortoifes
derrière le tympan , fur la planche du coffre. Ce
chevalet fert à foutenir & reçoit le tympan, étant
un peu courbé en forme de pupitre, lorfque l’ou-
vri-r eft occupé à y pofer la feuille , ou qu’au
fortir de deffous la platine, il relève le tympan
fur lequel eft margée la feuille qui vient d’être
imprimée.
C hevalet de la presse ; c’eft un morceau de
bois en forme de bifeau, lequel fert uniquement
à foutenir le barreau après que l'imprimeur a tiré
fon coup, & s’attache avec une vis qui traverfe.
la jumelle.
C hevaucher ; . s’entend de quelques lettres
qui montent où qui defcendent hors de la ligne
à laquelle elles appartiennent.
C hevilles de presse d’imprimerie , font deux
morceaux de bois rond de neuf à dix pouces de
long, chevillés l’un à côté de l’autre à deux pouces
de diftance dans l’épaiffeur d’une des jumelles ;
de façon que les bouts relèvent un peu, & vont
toujours en s’éloignant.. Sur ces chevilles l’imprimeur
pofe fes balles montées, ou quand il veut
fe repofer , ou quand il s’agit de faire quelque
fonélion de fon miniftère ; pour cet effet, il paffe
le manche d’une des balles dans le Vide des chevilles
; ce qui retient le corps de la balle fait en
forme d’entonnoir ; enfuite il pofe fur cette première
balle la fécondé, le manche en haut. Par
cette fituation , elles fe trouvent mutuellement
appuyées fur les chevilles & contre la jumelle
de la preffe.
C hiffres ; dans l’imprimerie, il y a deux fortes
de chiffres en ufage ; favoir r celui des Arabes &
celui des Romains.
Le chiffre arabe, qui fe marque ainfi 1 , 2., 3 ,
4, 5, & c . , eft celui dont on fe fert en arithmé-
thique, algèbre, trigonométrie & aftronomie ; il
fert encore pour numéroter les feuillets d’un
liv re , ainfi que pour les renvois des paffages dans
le corps du livre, & des matières dans la table.
Le chiffre romain eft celui qui fe marque
par certaines lettres de l’alphabet. Ces fortes de
chiffres fervent ordinairement pour numéroter les
feuillets d’une préface , d’une épître dèdicatoire,
des avertiftemens, & autres pièces femblables qui
font détachées du corps d’un livre. M (m i l le ) ,
D (cinq cens), C (cent), L (cinquante), X (dix) ,
V (cinq) , I , I I , III, IV (un, deux, trois, quatre.)
Ces chiffres romains fervent encore pour numéroter
les fignatures au bas des pages.
C hronographe ; c’eft une infcription dans
laquelle le temps eft marqué en chiffres romains.
On fait ordinairement les chronographes en lettres
capitales ; les lettres q.ui marquent le temps ou
l’année, doivent être de plus grandes capitales‘que
les autres.
C icéro ; c’eft un. corps des caraélères d’imprimerie
dont on fait beaucoup d’ufage. Il eft le huitième
en rang; il eft plus fort que la philofophie,
& moins que le faint-auguftin.
C lavettes ou Brochettes ; ce font deux
petites chevilles rondes de fe r , à tête par un bout,
qui s’enchâffent dans les pentures pour joindre
la. frifquette avec le grand tympan.
C lef de la vis ; c’e f t , dans une preffe d’imprimerie
, un morceau de fer p lat, plus large par
le commencement que parle bout, lequel fe met
au trou de l’arbre qui eft au bas de la boîte. C ’eft
ce qui foutient la platine qui eft attachée aux quatre
coins de la boîte*
C lercs-libraires ; nom que portoient autrefois
des libraires lettrés, qui faifoient partie du
corps de l’univerfité & qui jouiffoient de fes privilèges.
C offre ( le ) ; c’eft le fond ou le milieu de la
preffe. Le coffre doit avoir un peu plus de profondeur
que l’épaiffeur du marbre qu’on veut mettre
dedans, afin qu’on puiffe mettre deffous le marbre
un lit de fon, ou de telle autre chofe qui l’empêche
de fe caffer.
C ogn oir o u D écognoir ; c’eft un coin de
bois. Voye{Décognoir.
C oins ; on nomme ainfi nombre de petites
pièces de bois de chêne, taillées de fept à huit
lignes d’épaiffeur , de façon que l’un des bouts
foit plus large que l’autre de quelques lignes. Ces
coins font de g-andeur différente , & fervent,
avec le feçours d’un marteau , à ferrer la forme
dans le châftis, de façon qu'on peut la lever de
deffus le marbre, la defcendre, la tranlporter , la
laiffer fur champ , mais adoffée à quelque chofe
de ftable.
Mettre Les coins en prifon ; .c’eft les ferrer fi fort
dans la forme , qu’on eft obligé de fe fervir d’un
fer pour les arracher.
C ollationner (terme d’imprimerie) ; c’eft voir
& vérifier fur une fécondé épreuve , fi toutes les
fautes marquées fur la première ont été corrigées
: exactement par le compofiteur. La même vérification
fe fait enfuite fur la troifième épreuve, &
; quelquefois fur une quatrième avant d’imprimer.
C ollationner ou faire le C ollationnage
I (terme de librairie) ; c’e ft, lorfque les feuilles d’un
'.livre ont étéaffemblées, les lever par les coins ou
à leur extrémité , pour vérifier fi elles fe fuivent
bien régulièrement, & s’il n’y a point de feuilles
de trop ou de moins.
On , collationne pareillement un livre entier,'
quand on veut s’affurer s’il eft complet ; ce qui
fe voit par la fuite non interrompue des lettres
,de l’alphabet qui fe trouvent au bas de chaque
feuille.
C olombier , dans la pratique de l'imprimerie,
fe dit par allufion ; c’eft le trop grand efpaée qui