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d’être falés , devant recevoir leur parfaite falaifon
dans le royaume avec du fel de brouage, fuivant le
tarif de 1699, & l’arrêt du confeil d’état du Roi,
de 1710.
Mais depuis la paix d’Utrecht , les Hollandois
ont obtenu un arrêt du confeil, du 30 mai. 1713 ,
V O C A B U L A I R E de t A n
J^-iNES ; petites branches de bois auxquelles on
attache les harengs pour les enfumer.
B o k k i n g ; ( hareng) celui qui a été falé &
fumé.
Br a k ; ( hareng ) c’eft le hareng à moitié falé.
Breuilles ; ee terme fe dit des entrailles du
hareng.
Buise ; petit bâtiment de mer que les Hollandois
emploient à la pêche du hareng.
C aque ; c’eft le baril dans lequel on entafle les
harengs.
Caquer le h ar eng ; c’eft lui couper le deffous
de la tête à mefure qu’on le jette dans la huche,
& enfuite arracher les entrailles ou breuilles , &
l ’apprêter pour le mettre dans la caque ou le baril.
C raquelin' ou C raquelot ; c’eft le hareng
qui a été falé & féché à la fumée.
D rogue ou D roguerie ; (hareng d e ) ce font
de petits harengs qu’on regarde comme d e rebut,
dont la valeur eft moindre.
Encaquer les harengs ; c’eft les mettre lit
par lit dans des caques ou barils, après les avoir
talés & apprêtés comme ils doivent l’être.
Flibots ; petits bâtimens de mer que les Hollandois
emploient â la pêche du hareng.
Hareng ; en hollandois haring, poîflbn de mer
que l’on a coutume de faler, d’encaquer, & même
de fumer pour le conferver.
Hareng blanc ; c’eft le hareng qui a été ap-
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qui leur permet d’apporter en France du hareng
falé à leur manière.
On trouvera les autres détails relatifs aux harengs,
dans plufieurs divifions de cet ouvrage , principalement
dans le Diétionnaire d’Hiftoire naturelle,
& dans celui du Commerce. .
d apprêter & de faler le hareng..
prêté, falé & encaqué, mais fans être féché à la
fumée.
Hareng frais ; c’eft celui qu’on mange tel
qu’il eft forti de la mer, fans être falé ni foré.
Hareng pec ; c’eft le hareng blanc nouvellement
falé.
Hareng rouge , sor ou soret ; c’eft le hareng
qui, après avoir été falé, eft féché & enfumé.
Hareng d’une nuit ; celui qui a été falé &
apprêté dans la même nuit de la pêche.
Hareng de deux n uit s ; celui qui n’a été falé
que la fécondé nuit de la pêche.
Liter les harengs ; c’eft les arranger par lit
dans les caques ou barils.
Marque ; ( harengs de ) c e , font les harengs
blancs renfermés dans des barils, avec une marque
de feu pour en annoncer le choix ; il y a aufli de
ces harengs à la marque moyenne & à la petite marque.
Paquer les h ar eng s ; c’eft les preffer fortement
l’un fur l’autre à mefure qu’on en fait de
nouvelles couches.
Roussables ; on nomme quelquefois ainli certaines
cheminées auxquelles on fufpend les harengs
que l’on veut faire fécher à la fumée.
Sorer les harengs ; c’eft les faire fécher à la
fumée!
T ouques ;petits bâtimens de mer qu’on emploie
à la pêche du hareng.
V arander les haren gs ; c’eft les faire égouttes
en les tirant de la faumure»
H O R L O G E R I E. ( An de r )
JL’H O R L O G E R I E eft l’art de faire des
machines qui mefurent le temps; |
L’art de mefurer le temps a dû faire l’objet des
recherches des hommes dans les fiècles les plus
reculés, puifqüe cette connoiflance eft néceflaire
pour difpofer des momens de la vie : cependant
il ne paroît pas que les" anciens aient eu aucune
connoiflance de l’horlogerie , à moins que l’on*
n’appelle de ce nom l’art de tracer .les cadrans
polaires, de faire des clepfydres ou fabliers, des
horloges d'eau, &c.
Il eft vraifemblable que les premiers moyens que
l’on a mis en ufage pour mefurer le temps, ont
été' les révolutions journalières du foleil ; ainfi le
temps qui s’écoule depuis le lever jufqu’au coucher
du foleil, fit une mefure qui fut appelée un jour,
& le temps compris depuis le coucher du foleil
jufqü’à fon lever , fit la nuit ; mais on dut bientôt
s’appercevoir qu’une telle mefure étoit défeétueufe ,
puifqüe ces fortes de jours étoient plus longs en
été qu’en hiver.
Il paroît que l’on fe fervit enfuite du temps qui
s’écoule depuis le point de la plus grande élévation
du foleil au deffus de l’horizon ( lequel on nomme
midi ) , jufqu’à fon retour au même point ; mais
comme les befoins des hommes augmentèrent à
mefure qu’ils devinrent plus inftruits , cela les:
obligea a avoir des divifions du temps qui fuffent
plus petites. Ils divisèrent donc le temps qui s’écoule
entre deux midi, c’eft-à-dire, une révolution du
Foleil, en vingt-quatre parties ou heures : de - là
l’origine des cadrans folaires ,• dont les heures font
marquées par des lignes.
Voilà en gros l’.origine de la mefure du temps,
par le mouvement du foleil : o r , on voit que cette
manière étoit-fujette à bien des difficultés; car
©n ne pouvoit favoir l’heure pendant la nuit, ni
lorfque le foleil’ étoit caché par des nuages ; c’eft
ce qui donna lieu à l’invention des clepfydres ou
horloges d’eau, &c.
Cette dernière manière de mefurer le temps,
toute imparfaite qu’elle e ft, a fervi jufqu’à la fin
du dixième fiècle , qui eft l’époque de l’invention
des horloges, dont le mouvement eft communiqué
par des roues dentées , la vîteffe réglée par un
balancier, l’impülfion donnée aux roues par lin
poids , & le temps indiqué fur un cadran divifé en
douze parties égales au moyen d’une aiguille portée
par l’axe d’une roue ; cette aiguille fait un tour en
douze heures , c’eft-à-dire, deux tours depuis le
midi d’un jour au midi fuivant.
Lorfqul l’on fut ainfi parvenu à avoir de ces
horloges, dont les premiers furent placées aux clochers
dçs églifes ; des ouvriers adroits & intelligens
enchérirent fur ces découvertes ,• en ajoutant à
côté de ces horloges un rouage , dont l’office eft:
de faire frapper par un marteau fur une cloche les-
heures indiquées fur le cadran ; de forte qu’au
moyen de cette addition , on pouvoit favoir les
heures pendant la nuit fans le fecours de la lumière,
ce qui devint d’une grande utilité pour les mo-
naftères ; car il falloit qu’avant cette invention,'
les religieux obfervaffent les étoiles pendant la nuit,
pour ne pas manquer l’heure du fervice , ce qui
n’étoit pas fort commode pour eux.
Il y a quelques auteurs q u i, fur un paflage de
Ditmar, mal interprété , attribuent la première
invention des horloges à Gerbert, né en Auvergne,
d’abord religieux dans l’abbaye de Saint Gérand
d’Aurillac , depuis archevêque de Reims, enfuite
archevêque de Ravenne , & enfin pape , fous le
nom de Sylveftre II. Ils prétendent qu’en 996 , il
fit à Magdebourg une horloge fameufe , regardée
comme un prodige ; mais il n’en refte pas le moindre
veftige dans cette ville du nord, ni même aucune
tradition reconnue authentique par les hiftoriens
de ce pays. On trouve ce fait très-favamment dif-
cuté à la fin du feizième tome de l’hiftoire littéraire
de France, mife au jour par les PP. Bénédi&ius
qui concluent que cette prétendue horloge n’étoit
qu’un cadran folaire.
Quoi qu’il en foit*, ' quand on fut parvenu a
avoir de ces horloges , on en fit de plus petites
pour placer dans les chambres ; enfin d’habiles ouvriers
firent des horloges portatives, auxquelles
on a donné le nom de montres.
C ’eft à ce -temps que remonte l’origine du reflort
fpiral, dont l’aétioii entretient le mouvement de
la machine , & tient lieu, du poids dont on fe fert
pour les horloges, lequel ne peut être appliqué à
une machine portative continuellement expofée à
des mouvemens, inclinaifons , &c. qui empêche-
roient l’a&ion du poids, On fit gufli des montres à
fonnerie.
C ’eft proprement à ces découvertes que commence
Y Art de V Horlogerie. La juftefle à laquelle
on parvint pour mefurer le temps en fe fervant
des horloges & des montres, étoit infiniment au
deffus de la juftefle des fabliers & horloges d’eau ;
aufli faut-il avouer que c’eft une des belles découvertes
de ces temps-là : mais elle n’étoit rien en-
comparaifon de la perfeétion que l’horlogerie acquit
en 1647. Huyghens, grand mathématicien, créa
de nouveau cet art par les belles découvertes dont
il Fenrichit ; je veux parler de l’application qu’il
fit du pendule aux horloges , pour en régler le'
mouvement ; & quelques années après, il adapta
aux balanciers des montres un reflort fpiral, qui
K k . i j