
fe trouve e'ntre les mots. Ce défaut répété dans
une fuite de lignes, produit dans une page d’impreflion
un blanc confidérable, qui devient un des
défauts effentiels. Les petites formes en gros caractères
& celles à deux colonnés , font fujettes à
cet accident : mais un ouvrier qui a de la propreté
dans fon ouvrage , ou n’y tombe pas , ou fait y
remédier en remaniant fa composition.
Colonnes ( impreflion à plufieurs ) ; c’eft lorf-
qu’une page d’impreflion eft partagée en deux ou
trois parties & plus. Cette difpofition eft ufitée
dans différentes Occafions ; i°. lorfque la page eft
d’une juftification fort large ou d’un caraâère très-
fin , qui rendroit la portée d’une ligne fatiguante
à la lefture ; 2°. lorfqu’on met la traduâion à
côté du texte , & dans-ce cas on a coutume de
diftinguer les deux langues par deux fortes de caractères
, employant dans une colonne le caraétère
romain, & dans l’autre le caraâère italique.
Colporteur ; c’eft celui q u i, fans être reçu
libraire, eft autorifé par les fyndic & adjoints de
la chambre fyndicale, à faire un petit commerce
de livres.
C om m a ; c’eft le point virgule ( ; ) .
Compositeur ; c’eft l’ouvrier qui travaille uniquement
à l’arrangement des caraâères , c’eft-à-
dire-, à la caffe, dans laquelle il lè v e , les unes
après les autres, ce nombre prodigieux de lettres
difperfées dans les différens caffetins , dont l’af-
femblage dirigé fuivant la copie & fuivant le format
defiré , donne les formes ou planches deftinées
à être imprimées.
Composition ; s’entend de l’arrangement des
lettres , qui , levées les unes après les autres ,
forment un nombe de lignes , de pages & de
feuilles. Un ouvrier compofiteur interrogé pour
favoir où il en eft de fa compofition , répond :
il me refle à faire 6 pages zo lignes de compofition
ppur parfaire ma feuille. .
Composteur; infiniment d’imprimerie & particulier
à l’ouvrier compofiteur. C ’eft un morceau
de fer ou de cuivre , plat, poli , de neuf à dix
pouces de long fur cinq à fix lignes de large , 8c
portant un rebord de deux à trois lignes de haut
dans toute fa longueur ; il eft terminé à fon extrémité
antérieure en forme d’équerre ; l’autre
extrémité en eft arrondie : le corps eft une efpèce
de lame percée de plufieurs trous de diftance en
diftance , pour recevoir par deffous une vis , 8c
par deffus l’écrou de cette vis ; cet écrou eft
échancré par les deux cotés, & deftiné à ferrer
deux petites couliffes de trois ou quatre pouc'es de
long pofées l’une fur l’autre, & fur la lame, dont
elles n’excèdent paâ la largeur, maintenues entre
la vis & l’écrou , 8c appuyées contre le rebord ,
avec lequel leurs extrémités antérieures forment
une autre équerre,; ces couliffes, ou plus ou moins
avancées fur la lame , déterminent la longeur des
lignes, d’une page, C ’eft dans l’efpace que laiffent
entre elles l^s deux équerres, que le compofiteur
tient de la main gauche, qu’il pôffe le pied de’ la
lettre qu’il lève de la main droite, jnfqu’à ce qu’il
ait rempli fa ligne.
• Il y a une autre forte de compofleur qui fert à
compofer delà note , des vignettes , de l’algèbre;
il ne diffère du premier qu’en ce que celui - ci
porte un rebord de douze à quatorze lignes géométriques
; ce qui donne la facilité de pouvoir y
faire entrer cinq à fix lignes de compofition les
unes fur les autres.
Il y a aufli un compofleur de bois de près de
deux pieds de longueur , fait pour compofer les
groffes lettres ou caractères des affiches.
C onscience ( compofiteurs en ) ; on appelle
ainfi , dans quelques imprimeries , les ouvriers
capables d’aider le proté dans fes fondions.
C ontrefaçon o u C ontrefaction ; ce terme
fe dit en librairie de l’édition ou impreflion d’un
livre , au préjudice de celui qui eft le vrai propriétaire.
C ontrefacteur o u C ontrefaiseur ; nom
qu’on donne en librairie à celui qui , fans aucun
droit, imprime un livre au préjudice de fon propriétaire.
C ontrefaire; c’eft faire, contre le droit d’un
tiers & à fon préjudice, une édition ou la réim-
preflion d’un livre.
C op ie; c’eft le manufcrit ou l’original d’un ouvrage
deftiné à être.imprimé. Par le mot copie,
l’ou n’entend parler que d’une partie du tou t;
c’eft dans ce fens que l’on dit ; I l faudroit demander
de la copie à l’auteur. On dit d’une copie en
général, qu’elle eft bien écrite, qu’elle eft d’un
auteur très-connu, ou d’un anonyme.
Copie ( compter fa ) ; c’eft combiner combien un
manufcrit pourra faire de feuilles d’impreflion d’un
caraétère défigné.
Copie de chapelle ; c’eft un nombre d’exemplaires
que les ouvriers de l’imprimerie ont droit de retenir
fur les ouvrages auxquels ils travaillent.
C opie (droit de) ; c’eft le droit de propriété
que le libraire a fur un ouvrage littéraire, manufcrit
ou imprimé.
C oquille ; c’eft une lettre déplacée de fon
caffetin , & mêlée parmi d’autres lettres de la
même caffe : ce mélange répété* brouille le caractère
, & charge une épreuve de nombre de lettres
pour d’autres , que l’on appelle des coquilles.
C orde du rouleau ; la corde du rouleau
d’une preffe d’imprimerie, eft une corde à quatre
brins d’environ un pouce de diamètre, qui fert
à mouyoir le train. Il y en a ordinairement deux,
celle de devant & celle de derrière. Celle de devant
, après avoir fait deux tours 8c demi ou trois
tours fur le rouleau où elle eft arrêtée par une
de fes extrémités, va fe terminer à la partie an-,
térieure du coffre, où fon autre extrémité eft arrêtée
à un peti,t piton de fer qui s’y trouve : elle fert
à faire dérouler le train , c’eft-à-dire., ,à le faire
revenir de deffous la platine. Celle de derrière ne
fait qu’un demi-tour fur le rouleau , paffe au travers
de la table , 8c va paffer & eft arrêtée fur
un autre petit rouleau qui eft deffous le chevalet
qui foutient le tympan : cette corde fait rouler
le train , ç’eft-à-dire, le fait avancer fous la platine.
C ordelière ; dans la pratique de l’imprimerie,
s’entend d’un petit rang de vignettes de fonte qui
fe mettent au haut d’une page, & dont on formé
un cadre pour l’entourer : on ne s’en fert aujourd’hui
que pour entourer des enfeignes de marchands
, des avis aux âmes dévotes , 8c autres
bilboquets. On «met aux éditions recherchées des
filets ou réglets fondus d’une pièce, Amples, doubles
ou triples.
C ornières cCune prejfe d'imprimerie, & , félon
quelques - uns , Cantonnières. Ce font quatre
pièces de fer plat , dont chacune a un pied de
long , deux ou trois lignes d’épaifleur, & fept à
huit de hauteur; coudée dans ion milieu en angle
droit, 8c allant un peu en diminuant de hauteur
& d’épaiffeur jufqu’à fes deux extrémités, à chacune
defquelles eft prife une patte percée de plufieurs
trous , pour être attachée avec des clous.
Au moyen dé ces cornières pofées aux quatre coins
du coffre, on arrête une forme fur la preffe, en
mettant un coin entre l’extrémité de chaque cornière
8c le châflis de la forme.
C orps (mettre les parties e n ) ; quand toutes
les feuilles que contient un volume ont été affem-
blées , collationnées, pliées , & qu’enfin elles ont
pris le nom de parties , on affemble ces parties
com me on a affemblé les feuilles, 8c cela s’appelle
mettre les parties en corps.
C orps de caractères ; ce terme s’entend
d’une épaiffeur jufte 8c déterminée , relative à
chaque cara&ère en particulier. C’eft cette épaiffeur
qui fait la diftance des lignes dans un livre
, 8c qui donne le nom à chaqué efpèce de ca-
raâère.
On compte vingt corps de différens caraCtères. -
Le plus petit fe nomme parïfienne, 8c en defcen-
dant de la parifienne jufqu’aux caraCtères les plus
gros , on trouve fucceflivement la nompareille ,
la mignonne, le petit-texte, la gaillarde, le petit-
romain, la philolophie, le cicéro, le faint-auguf-
tin, le gros-texte, le gros-romain, lé petit-parangon
, le gros-parangon, la paleftine , le petit-
canon , le trifmégifte, le gros-canon, le double-
canon , le triple-canon, la groffe-nompareille.
C orrecteur d’imprimerie ; eft celui qui lit
les épreuves, pour marquer à la marge, avec diffé-'
rens fignes ufités dans l’imprimerie, les fautes que
le compofiteur a faites dans l’arrangement des caraâères.
Le correcteur doit être attentif à placer
fes corrections par ordre, 8c, autant qu’il le peut,
à côté de la ligne où elle's doivent être placées.
Rien n’eft fi rare qu’un bon correcteur : il faut qu’il
connoiffe très-bien la langue , au moins celle dans
laquelle l’ouvrage eft compofé ; ce que le bon
fens fuggère dans une,matière quelle qu’elle
foit ; qu’il fâche fe méfier de fes lumières ; qu’il
entende très - bien l’ortographe 8c la ponCtua-
tion, 8cc.
C orrection ; terme d’imprimerie, qui s’entend
de deux façons. On entend par ce mot les fautes
corrigées fur une épreuve ; 8c l’on dit, s’il y en â
beaucoup, voilà une feuille bien chargée de corrections.
On entend encore par ce mot, les lettres
néceffaires pour corriger une épreuve ; 8c l’on dit,
lever fa correCtion dans une cajfe avant de corriger :
diflribuer fa correction après avoir corrigé.
C orriger ; c’eft une des fondions principales
que le compofiteur eft obligé de faire. Après
avoir levé la correction dans fon compofleur, il
couche fa forme fur le marbre, 8c la defferre ;
enfuite il corrige , par le moyen d’un petit inf-
trument appelé pointe, les fautes qui ont été marquées
par le correcteur en marge de l’épreuve.
C oulisse de galée ; c ’eft une planche de bois
plat , ’ de deux ou trois lignes d’épaiffeur, plus
longue que large, 8c d’une grandeur proportionnée
au corps de galée auquel la couliffe eft deftinée ;
elle a un manche de quatre pouces de long, pris
dans le même morceau de bois, 8c plus large à
fon extrémité qu’à fon origine : elle fert de fond
poftiche à la galée, fur lequel fe pofent 8c fe lient
les pages, 8c elle donne la commodité, en la tirant
du corps de la galée, de tranfporter les pages
liées fur le marbre pour y être inapofées.
C oup (premier 8c fécond) ; lorsqu’un compofiteur
arrange les formes de caraCtères dans le
châflis qui.doit les contenir, on appelle le premier
coup, la partie de fon côté gauche, 8c le fécond
coup, la partie de fon coté droit.
On appelle aufli premier coup de preffe, lorfque
le compagnon imprimeur ayant porté la main
gauche fur la manivelle de la preffe, lui fait faire
plus d’un tour pour avancer à moitié le train fous
la platine.
Le fécond coup ; c’eft lorfque le compagnon ifti.-
primeur achève de conduire le refte du train fous
la platine.
C ouplets de presse d’imprjimerie , font les
deux groffes charnières de fer qui attachent le
grand châflis ou tympan au coffre de la preffe :
ils doivent être extrêmement juftes , pour éviter
divers inconvéniens qui arrivent dans le cours du
travail de l’impreflion. Il y a deux autres petits
couplets ou charnières à l’extrémité fupérieure de
ce même châflis ou tympan, qui fervent à y attacher
la frifquette au moyen de deux brochettes.
C ourir ; on dit que la matière court, lorfqu’elle
fournit abondamment à l’impreffion.
C rampons ou Pattes d'une prejfe d’imprimerie ;
ce font douze morceaux de fe r , chacun de huit
à neuf pouces de long fur fept à huit lignes de
large, plats d?un côté oc convexes de l’autre , dont
chaque extrémité fe termine en une patte large
percée de plufieurs trous, pour recevoir des clous