5 0 F O R
F endoir ou C ouperet ; outil tranchant dont
on fe fert pour divifer le bois.
Forme ; c’eft le morceau de bois qui a à peu
près la figure d’un pied , fur lequel on monte le
foulier pour le faire.
Il y a la forme Jïmple & la forme brifée ; celle-ci
eft compofée de deux demi-formes, à chacune eft
une couliffe entre laquelle on fait entrer à force une
clé ou efpèce de coin de bois qui écarte les deux
demi-formes.
L’ufage de cette forme eft d’élargir les fouliers
quand ils font trop étroits.
F ormier ; ouvrier qui fait St vend des formes
de bois, fur lesquelles on bâtit des fouliers.
Il y a peu de ces fortes d’artifans à Paris. Us ne
font point un corps de jurande , St n’ont ni ftatuts
ni jurés ; ils travaillent librement fans qualité &
fans maîtrife.
Frotter ; c’eft donner la dernière façon à la
forme, pour la mettre dans fa perfe&ion ; ce qui
fe fait avec un frottoir'de peau de chien de mer.
G ouge a main ; efpèce de plane recourbée, &
dont le manche eft perpendiculaire au plan de la
courbure.
G ratter ; c’ eft rendre la forme beaucoup moins
imparfaite qu’elle n’étoit auparavant, & propre à
recevoir fa dernière façon, en la grattant avec une
vieille lame d’épée.
G ra tto ir ou GRATTEAU^eft une vieille lame
d’épée avec laquelle on gratte un ouvrage quelconque
, pour le préparer à recevoir fa dernière-
façon.
Hache a main ; infiniment tranchant; large de
fer & court de manche , dont on fe fert pour divifer
les piècës de bois qui font trop greffes.
Latte ; morceau de bois coupé de fente, de peu
de largeur , de peu d’épaiffeur, & de quatre à cinq
pieds de longueur.
Mairain ; on nomme ainfi un.bois refendu en
petites planches plus longues que larges, & propres
à quelques ouvrages de menuiferie, de boiffellerie
& de tonneleriè.
Marinière ; ( forme à la f c’eft la forme en bois,
dont le bout du pied eft en pointe , & qui, étant
droite fur fa longueur, fert de moule aux fouliers
qui doivent porter talon de cuir.
Navrer ; c’eft faire une hoche avec la ferpette
à un échalas de treillage quand il eft tortu,.
Paro ir ; outil de fer tranchant dont on fe fert
opur parer .81 polir le bois.
FOR
Pendu ; (forme en pied de) c’eft une forme en
bois, dont le bout du pied eft en pointe baffe , &
qui eft renflée vers le coude-pied.
La forme en demi-pied de pendu eft moins renflée
que la précédente vers le coude-pied. •
Plane ; inftrurnent tranchant, long & étroit,
garni par un bout d’une poignée, & attaché de
l’autre fur un banc pour lui donner plus d’aâion.
Planer ; c’eft une façon qu’on donne au bois
pour le rendre moins matériel, St ôter la plus grande
partie de ce qui étoit refté de trop après avoir été
ébauché.
Planure ; c’eft le bois que la plane coupe, &
qui tombe aux pieds de l’ouvrier qui plane.
Pointure ; c’eft la longueur de la forme, ou,
pour parler plus clairement , la forme prife dans
toute fa longueur, depuis le talon jufqu’à la pointe.
Râpe ; inftrurnent en forme de lime, mais qui a
des dents beaucoup plus groffes & plus écartées
l’une'de d’autre qu’une lime ordinaire.
Renard ; maillet dont on fe fert pour chaffer le
coin entre deux fabots pour les faire tenir dans la
table de l’établi de l’ouvrier.
Rond ; ( forme en ) celle dont le bout du pied
eft arrondi, cambré & droit fur fa longueur.
La forme en demi-rond a le bout du pied à demi-
arrondi , plus cambré que celui de la précédente, St
aufli droit fur fa longueur.
Rouane ; inftrument de fe r , ou efpèce de compas
qui fërt à marquer les bois.
Sabotier ; ouvrier qui fait des fabots.
Sabots ; forte de chauffure faite de bois léger
& Creufé , dont lès payfans fe fervent.
T a lo n ; petit morceau .de.bois léger, propre,
bien plané, qu’on met aux fouliers & aux mules de
femmes, & qui répond, quand elles font chauffées,
à la partie du pied qu’on appelle le talon.
T alon de bois plat ; ( forme à ) eft celle qui,
étant droite fur fa longueur , eft deftinée aux fqu-
liers de femme qui doivent porter des talons de bois
plat.
T alonier ; ouvrier qui fait des talons de bois
pour les cordonniers.
T arière ; morceau de fer terminé en une cuiller
• bien acérée, emmanchée à un manche de bois.
T ranch e t; efpèce de couteau dont la lame eft
un peu courbée & bien acérée, dont on fe fert pour
couper le bois, le cuir, &c.
V oliçe ; nom que l’on donne à la latte pour l’ar-
doife ; elle eft deux fois plus large que la carrée, St
elle a la même longueur St épaiflèur.
5 1
FOURBISSEUR, ARCTIER-FLÉCHIER.
( Art du )
F O U RB IR, dérive d’un ancien mot qui, dans
la langue des Francs, fignifie nettoyer, polir. Ainfi
l’art du fourbiffeur eft proprement l’art de polir St
de rendre reluifant toute efpèce d’armes ; telles que
les lances, dagues, maffes, épieux, pertuifannes,
hallebardes , couteaux , poignards, épées, &c. &
quantité d’autres armes blanches défenfives & offensives
; le fourbiffeur a aufli le droit de fabriquer ces
armes, de les vendre/& débiter. .
L’art du fourbiffeur paroît fort ancien , quoiqu’on ;
ne puiffe déterminer exactement le temps de fon
origine.
Les hommes ont été dans la néceflité de fe défendre
d’abord contre la férocité des animaux , en-
fuite contre leurs femblables. L’intérêt & l’ambition
ont prefque toujours armé les nations les unes contre
les autres ; les hiftoriens facrés & profanes, en parlant
dès héros de l’antiquité la plus reculée, s’accordent
affez fur la beauté de leurs armes St fur
l’induftrie des artiftes, fans ceffe occupés à les embellir
& à les perfectionner.
Anciennement oh appelloit indifféremment four-
bijfeurs, tous ceux qui travailloient aux armes. Mais
depuis que les nouvelles armes fe font multipliées
St divifées en différentes efpèces , l’art du fourbiffeur
s’eft auffi partagé en quatre branches.
On diftingue donc , i ° . \?i fourbijfure proprement
dite, laquelle a pour objet la fabrique des armes
blanches, offenfives St défenfives, comme épées,
fabres, hallebardes, lances, Stc.
2.0. U armurerie , qui comprend la fabrique des
armures, efpèce d’armes défenfives, comme caf-
ques , cuiraffes , boucliers St autres. Voye^ à cet
égard l’A rt de Y A rmurier.
3. Uarquebuferie, qui confifte dans la fabrique de
toutes fortes d’arquebufes, efpèces d’armes à feu
inventées dans ces derniers fiècles ; tels que les
fufils, piftolets, moufquets & autres. Voye^ dans
ce Dictionnaire l’Art de Y A rquebus ier.
40. La fabrique & fonderie des canons, mortiers,
bombes, 8tc. Voyc^ cet Art à l’article Canons.
Nous ne dçvons traiter ici que de la fourbijfure
proprement dite.
On la divife en deux parties ; l’une eft la con-
noiffance des métaux convenables à cet art, l’autre
eft la fabrique des ouvrages.
Des métaux propres à la fourbijfure.
Les métaux que l’on emploie le plus communément
dans la fourbiffure , font l’acier , le fe r , le
cuivre , l’argent St l’or. L’acier quelquefois feul, St
quelquefois mêlé avec le fer,, .entre dans la composition
des lames. Les autres métaux , comme plus
rares St moins propres aux lames , font réferves
pour les gardes, foit en partie, foit par incrufte-
ment, félon leur rareté , quelquefois enrichis de
brillans St de pierres précieufes.
Les lames faites pour trancher, couper, piquer ,
ou percer, font de deux fortes ; les unes font elaf-
tiques, 8t les autres non élaftiques. Les unes fervent
ordinairement aux épées, fabres, fleurets, Stc.;
les autres, aux couteaux, lames., piques,^hallebardes
St autres. Leur bonté, en général, dépend,
non-feulement de la quantité du fer St de 1 acier
que l’on emploie pour les compofer, mais encore
de la manière de les mélanger, félon les differentes
efpèces de lames que l ’on veut faire.
Ce mélange eft d’autant plus néceffaire pour
rendre les lames bonnes , que , premièrement, le
fer étant mou St pliant, n’auroit pas- feul affez de
roideur pour donner aux unes de l’élafticité , en
même temps de la fermeté ; St aux autres , une
flexibilité jointe à une force capable de réfifter aux
efforts auxquels elles font fujettes. Deuxièmement,
l’acier étant dur 8t caffant, feroit feul trop roide St
trop fujer à caffer, pour les unes St pour les autres j
c’eft pourquoi ces deux métaux, joints enfemble,
procurent en même temps St comme de concert,
la perfeâion convenable aux lames.
On fait de deux manières l’amalgame du fer St de
l’acier. La première, en mêlant indifféremment 1 un
St l’autre enfemble , moitié par moitié , ce qu’on
appelle étoffe ; ce qui fe fait en les corroyant tous
deux enfemble à différentes reprifes. Cette dofe doit
cependant varier, félon la qualité des métaux St la
roideur que l’on veut donner aux lames ; car un
acier trop fort St trop roide, a befoin d’un peu plus
de fer pour l’amortir , lui donner du reuort , St
l’empêcher de caffer ; un fer mou St filandreux, a
befoin d’un peu plus- d’acier pour lui donner du
corps.
La deuxième manière d’amalgamer le fer St l’acier,
fe fait ainfi ; on commencé d abord par forger la
lame en fer , St on lui donne à peu près la forme
qu’elle doit avoir. Cela fa it, on fend le fer fur fon
champ , en formant fur fa longueur une entaille
ou fente capable de contenir environ le tiers ou la
moitié de la largeur d’une lame d’acier en forme
de couteau que l’on y infinue à froid , lorfque le
fer eft chaud.
On dit à froid, parce que la malle d’acier, étant
plus petite que celle du fe r , St recevant auffi par
G ij