
la pièce fur laquelle l’on vent tracer des divifions,
cet outil tracera fur la pièce une ligne que l’on
rendra plus ou moins longue , & plus ou moins
profonde, par les moyens que l’on va décrire.
En effet, il eft facile d’appercevoir que la vis I ,
fië- 47 » qui peut s’accourcir ou s’allonger, mais dont 1 ecrou L eft fixé au châfïis qui porte la couliffe,
arrêtera cette couliffe au point que l ’on jugera convenable
, lorfque fon mouvement fe fera vers E ,
& que la vis K , dont l’écrou M eft fixé fur la coul
é e , l’arrêtera de même en s’appuyant contre la
pièce L , qui tient au châflis immobile , lorfque fon
mouvement fe fera vers H.
D ’ôii il eft aifé de conclure que, par le moyen
de ces deux vis, on peut fixer le chemin que l’on
veut faire faire à la couliffe, & régler par-là les di-
verfes longueurs que l’on veut donner aux lignes
qui doivent former les différentes divifions.
Pour pouvoir faire ces différentes lignes des di-
verfes longueurs dont on les a déterminées, on fe
fert de la petite pièce N , fig. 46, qui eft plus développée
dans la fig. 34. Comme cette pièce eft attachée
fur un des couliffeaux qui relient immobiles,
fi l’on trace fur cette pièce quelques lignes qui foient
entre elles à des diftances égales aux différentes longueurs
des lignes que l’on veut former pour marquer
les différentes efpèces de divifion, & que l’on marque
enfuite fur la couliffe une feule ligne qui, par fon
mouvement, répondra alternativement à chacune
des autres, on pourra, par le moyen des vis I & K ,
déterminer la courfe de la couliffe, de façon qu’elle
ne puiffe excéder la diftance d’une de ces lignes à
une autre, & par conféquent le tracelet à ne tracer
que la longueur que l’on aura déterminée. Un
exemple fera encore mieux fentir cet ufage..
Si Ion veut, par exemple, divifer un cercle en
degrés, comme on en voit une portion, fig. f8 , &
que l’on veuille diftinguer les lignes a^b, c3 d 3 qui
marquent les degrés fimples, les cinq degrés & les
dix degrés, on voit tout-d’un-coup qu’il faut plus
de courfe au tracelet pour les cinq degrés que pour
les degrés fimples, & plus pour les dix que pour
les cinq.
Alors, en traçant fur la petite pièce, fig.34, qui
eft la même que N , fig. 46, i° . une ligne a , qui
bornera l’extrémité de toutes les autres ; 20. une
autre ligne qui foit a la diftance a b de la première ;
30. une troisième à la diftance a c ; & enfin, une
quatrième a la diftance a </, & que , par le moyen
des vis I & K , on ne laiffe au tracelet, pour les
degrés fimples, que la courfe a b, pour les cinq,
la courfe a c , &c. on fera sûr que toutes les lignes
de chaque efpèce feront de même longueur.
Lorfque l’on aura ainfi réglé la longueur des
lignes, fi l’on veut rendre les divifions plus ou
moins profondes, on peut fe fervir de l’une des
deux méthodes fuivantes.
La première eft de mettre dans le petit feau O ,
fig '4 7>uae plus ou moins grande quantité de grains
de plomb. Comme ce petit feau eft porté par la
queue du levier O P Q , dont le point d’appui eft
en P , il eft aifé de voir que plus il fera chargé,
& plus il fera effort contre la queue du châfïis qui
porte le tracelet .q u i , étant lui-même en bafcule fur
le point d’appui f l , fera enfoncer davantage le tracelet
, à mefure que le petit levier O P Q fera plus
d’effort fur fa queue.
La fécondé méthode eft de repaffer plufieurs fois
le tracelet fur chacune des divifions : l’extrême juf-
teffe de la machine permet d’employer cette méthode
fans crainte de faire des lignes doubles ,
ainfi que l’expérience répétée bien des fois l’a
prouvé.
On doit même préférer cette méthode à la première
, parce qu’elle eft moins fujette_ à incon-
véniens : car, fi, en fe fervant de la première , on'
chargeoit trop le, petit feau , il pourroit arriver que
le tracelet entrant trop profondément dans le cuiv
re , pourroit, s’il rencontroit quelque grain dur,
comme cela arrive quelquefois, ou s’égrener ou faire
quelque faut qui rendroit la divifion moins propre;
D’ailleurs , il eft très-avantageux pour l’égalité de
la divifion, de n’avoir pas befoin .d’affuter le tracelet
pendant tout le cours de cette même divifion ;
& c’eft un des plus grands avantages de la machine
que l’on vient de décrire, l’expérience ayant appris
que l’on a fait des divifions de 28,80 parties,
telles qu’un pied divifé en vingtièmes de ligne,
fans avoir eu befoin de toucher au tracelet; an
lieu que les plus adroits divifeurs d’inftrumens conviennent
qu’ils font obligés , dans les divifions d’un
beaucoup plus petit nombre , d’affuter plufieurs
fois leurs outils, ce qui rend néceffairement leurs
divifions moins égales & moins parfaites.
L’outil que l’on vient de décriredepuis l’explication
de la fig. 7 inclufivement, étant ainfi monté,.
fe place fur la planche de bois décrite dans les fix
premières figures. On le fixe fur cette planche par
le moyen du petit coin de bois fig. ip & 20, ainfi
qu’on l’a détaillé dans l’explication de la fig. 8.
Il eft facile de voir qu’on peut l’arrêter dans la
pofition que l’on juge convenable, & lui faire faire
avec le côté A C de la planche fig. 1 , tel angle que
l’on .voudra, & qu’on pourra le fixer par-tout où
on le jugera convenable, puifqu’étant retenu fous
le bifeau du limbe K de la fig. 3 d’un 'côté, & le
talon K de la fig. 8 , fe trouvant toujours à même
diftance de la canelure O du limbe , fig. 4 , qui eft
concentrique au limbe K de la fig. 3 , en plaçant le
coin de bois, fig. ip & 20, entre cette canelure O &
le talon K , dont on vient de parler, on fixe l’outil
d’une façon inébranlable.
Quand il fera queftion de la planche ainfi garnie
de l’outil, pour abréger & pour plus de clarté, nous
l’appellerons Y infiniment à tracer.
Cet inftrument à tracer peut s’appliquer à deux
établis différens, i’ua propre à divifer le cercle, &
l’autre à divifer la ligne droite, qu’on va décrire
l’un après l’autre, après que l’on aura fait quelques
réflexions générales,
Si l’on fuppofe une plate-forme divifée avec la
plus grande précifion, on donnera, par la fuite , le
moyen de la divifer ainfi ; fi fur cette plate-forme,
dis-je , mobile fur fon centre, on fixe le cercle que
l’on veut divifer de façon, i°. qu’il foit bien centré,
c’eft-à-drre, bien concentrique avec elle ; 20. qu’il
foit bien arrêté pour qu’il ne puiffe fe mouvoir
qu’avec elle; 30. que le tout foit dïfpofé de manière
que le cercle à divifer préfente tous les points
de fa circonférence fous le tracelet de Y inftrument
à tracer, que l’on aura fixé d’une façon inébranlable;
40. que l’on puiffe faire tourner la plateforme
& l’arrêter à chacune de fes divifions , l’une
après l’autre , vis-à-vis d’un index très-délié & inébranlable
auffi : il eft certain que fi l’on tire un trait
avec le tracelet fur le cercle à divifer, chaque fois
qu’une des divifions de la plate-forme fera arrêtée
vis-à-vis de l’index, les divifions de ce cercle feront
parfaitement conformes à celles de la plate-forme.
On peut dire les mêmes chofes de la ligne droite,
en fuppofant, au lieu de la plate-forme, une règle
bien divifée , qui fe meuve parfaitement parallèlement
à elle,,- même, & portant la règle à divifer,
la préferite toujours fous le tracelet avec les mêmes
conditions, dont on vient de parler pour le cercle.
11 eft facile de varier les moyens d’exécuter ces
deux fuppofitioms, & de donner aux machines qu’on
fera pour cela, telles dimenfions qu’on voudra : nous
nous contenterons de donner ici celles qui ont été
conftruites, & dont le fuccès a été juftifié par l’expérience.
Elles peuvent être fufceptibles d’être perfectionnées
, ou peut-être même remplacées par dé
meilleures; mais elles ferviront toujours à mettre
fur la v o ie , ceux qui voudront s’appliquer à ce
genre de travail.
Nous avons préféré de commencer par donner la
•defcription des machines, avant d’expliquer la méthode
que nous avons employée pour conftruire la
plate-forme & la règle, que nous avons feulement
fuppofée divifée avec la plus grande précifion ,
parce que la connoiffance de ces machines donnera
beaucoup de facilité & de clarté à l’explication que
nous donnerons enfuite de la méthode même.
Etabli pour divifer le cercle-.
Les fig. 48, 4p, /o & S1 > f ° nt Ie P^an & différentes
coupes d’une pièce de bois, qui eft proprement
l’établi fur lequel doivent être montées toutes
les pièces qui fuivront.
La fig. 48 eft le plan de cette pièce. On y voit
en b, un trou deftiné à recevoir une vis faite pour
placer un microfcope.
G V H X , eft un incruftement fait pour recevoir
différentes pièces, qui feront décrites plus bas.
P Q R S , eft une efpèce de pied d’efcabeau deftiné
à recevoir Yinftrument à tracer , qui s’y fixe
par le moyen des quatre vis E de la fig. 2 , qui.,
en traverfant les mortaifes E-E de là fig. /, entre
dans les trous i , i , i , i ;,de cette figure-ci. G ,
eft un pivot de cuivre qui fera décrit fig. fi.
La fig. 4p eft la coupe de la figure précédente,
prife fur la ligne C D , dans laquelle on voit en
M un écrou de cuivre encaftré dans le bois, fait
pour recevoir la vis L qui eft. deftinée pour arrêter
le microfcope ; en N , la coupe de la rainure &
du trou N qui eft conique, pour donner la facilité
de tourner une vis dont la tête fe loge dans cet
efpace, comme on le dira plus bas; en P Q-, l’élévation
en coupe du pied deftiné à recevoir Y inftrument
à tracer 3 enfin, en K , l’une des deux brides
dé fe r , qui, par le moyen des vis en bois I , I , .qui
entrent dans les trous i , i , i , i , de la fig. 48 , & fer-^
vent à contenir la pièce de fe r , fig. 53, dont on
parlera plus bas.
La fig. 30 eft la coupe de la fig. 4 8 , faite fur
la ligne X V. En regardant du côté marqué D ,
on y voit en N une vis qui entre dans l’écrou Y ,
qui fert à appuyer fur le talon O de la piece de
fer, fig. 33, & à l’affermir dans la rainure ; en N ,
le trou conique dont on a parlé dans la figure précédente
; & en G , le bout d’un pivot de cuivre
dont on va parler.
La fig. f i eft la coupe d’uné partie de la fig. 4 8 ,
prife fur la ligne G H. On y voit le pivot de cuivre
G Z & , dont l’embafé Z porte, fur le bois, pendant
que l’écrou qui fe place par deffous, l’affermit
dans la pofition verticale. Ce pivot eft terminé
par en haut en v is , & eft deftiné à recevoir
un écrou qui empêche la plaque, fig. 60, du
micromètre , qui doit tourner fur ce pivot , de
reffortir quand on l’y a fait entrer.
La fig. f2 eft le plan d’une pièce de fer dont
On voit l'élévation en perfpeéïive , fig. f3 , qui
avoit été originairement faite pour une machine
à refendre les roues d’horlogerie. On y voit en
A & B , deux montans terminés par deux tenons ,
dont le bout eft en v is , pour paner dans les mortaifes
A & B de la traverfe , fig. $4 , & y . eft
fixé par l’écrou à pans a , fig. f3. On voit auffi
dans ces deux figures le trou en écrou C , deftiné
à recevoir la vis E qui porte le contre-écrou D.
Cette vis , terminée en pointe & qu’on peut affermir
par ce contre - écrou, eft deftinée à foutenir
& à laiffer tourner librement le pivot dé la plateforme
, dont on parlera dans un moment ; c’eft
pour laiffer la place de cette vis & de fon contre-
écrou , qu’eft fait le trou conique N des fig. 4 8 ,
4P & fo.
On voit encore en O , fig. f 3 , un talon qui fert
à affermir cette pièce dans la rainure V X de la
fig. 48. Pour cet effet , quand on a placé cettè
pièce dans la rainure , on fait entrer la vis X ,
fig. fo , dans fon écrou , & on la tourne jufqu’à
ce qu’elle appuie fortement fur ce talon'; après
quoi, pour achever d’affermir cette pièce, on> met
deffus les deux brides K , que l ’on arrêté forte-
- ment par les vis I , I , &c. fig% 4py dans les trou*
h h h ‘ > de la fig. 48,