
V O C A B U L A I R E des termes ujît
13 erceau ; outil de graveur propre à grainer une
planche de cuivre, pour là manière noire.
Blanc ; c’eft le produit du mélange des trois
couleurs primitives impalpables.
Bleu ; couleur propre à rendre les tournans &
les fuyans, dans l’impreffion en couleurs,.
Bois de Brésil ; il fert à donner de la couleur
à la laque. \
Brunissoir; outil de graveur pour polir les
planches de cuivre.
C adre de c arton ; on l’emploie à porter un
v o ile , pour calquer fur les planches de cuivre.
C amayeux ; on nomme ainfi les eftampes à
deux couleurs, comme de biftre rehaufle de blanc.
C anif ; outil pour lever le cadre du carton.
C armin; rouge tiré de la cochenille.
C avités dans le cuivre ; leur plus ou moins
de profondeur *, fait les ombres plûs ou moins
fortes.
C ouleurs ( impreflion en ) ; c’eft l’impreflion
qui fe fait de plufteurs planches préparées, pour
communiquer à une même eftampe des couleurs
différentes.
D échirer ; le papier fe déchire à l’impreflion,
quand les couleurs ne font pas broyées extrêmement
fin.
Effets des ombres ; ces effets, dans l’impref-
fion, viennent de la réunion des couleurs, & de
îa profondeur dans la gravure~des cuivres.
/ F onds blancs ; ce font les blancs du papier
qu’on conferve.dans l’impreflion des eftampes.
Fuyans ou T o u r n an s ; ce font des contours
dont les paffages peuvent être rendus par le bleu,
dans l’impreflion en couleurs.
G lacer ; c’eft la manière de fondre les nuances.
G rainure ; forte de gravure ou de préparation
des planches gravées ,. que l’on couvre de petites
hachures en forme de grains.
G r ato ir ; outil tranchant à trois faces, qui fert
à ufer la grainure des planches préparées pour la
manière noire.
Graveur en manière noire ; il doit regarder
fon racloir comme un crayon blanc ; & le graveur
en taille-douce doit, au contraire, regarder
fon burin comme un crayon noir.
Hachures du Burin ; elles font quelquefois
employées pour augmenter les. ombres du tableau
ou du deftin.
Héros du théâtre ; L e b lo n fe fe r t d e ce tte
s dans l’Art de l’ImpreJJion en couleurs.
expreflion , pour défigner Yobjet principalement
éclairé, ou la ma (Je de la première lumière.
Impression en couleurs ; c’eft l’impreftion
de plufieurs planches préparées & colorées. Il faut
autant de planches qu’on y emploie de couleurs
différentes.
Laque ; c’eft la terre d’alun qui doit faire la
bafe de cette couleur.
Lessive pour nettoyer les planches elle fe fait
avec de la cendre & de la fonde.
Manière noire ; genre de gravure propre à
imiter le velouté de la peinture.
Orangé ; fa couleur eft produite par le mélange
du rouge & du jaune.
Pa p ier ; on doit le tremper long-temps avant do
le foumettre à l’impreflion.
Pinceau ; on s’en fert pour, faire les correct
tions à détrempe fur les épreuves.
\ Planches ( les trois ) ; elles fervent, par leur,
réunion fur le même papier, à faire les ombres
jufqu’aù noir.
Pourpre ; cette couleur eft produite par la réunion
du rouge. & du bleu.
■à Primitives ( couleurs ) ; celles admifès dans
l’impreffion en couleurs , font au nombre de trois
feulement ; favoir, 1 ejdeu, le jaune & le rouge.
Racloir ; outil tranchant pour ufer la grainure
fur le cuivre.
Rehauts ; ce font les blancs ou les hachures
blanches de la gravure.
Rentrées ; nom que l’on donne aux différentes
planches préparées pour l’impreflion en couleurs.
Stil de grain fôncé ; c’eft le jaune propre à
l’impreflion en couleurs. *
T a b leaux; nom que l’on donne aux eftampes
coloriées : on ne peut guère en tirer plus de huit
cens, fans retoucher les planches.
T irer une estampe ; c’eft l’imprimer.
T ransparence; elle eft néceffaire aux couleurs
pour fuppléer à l’effet du pinceau.
T ro^ ; on en métaux quatre coins des cuivres,
pour les river & les fixer enfemble.
V ert ( le ) ; il eft produit, .dans l’impreflion en
couleurs, parJe jaune & par le bleu.
V ernis pour les eflampes imprimées en couleurs $
c’eft un compofé d’huile de Copahu & de gomme
copale.
V oile ; il doit être coufu à points ferrés fur le
cadre de carton, pour tranfmettre aux planches
le trait pris fur l’original.
m
INDIGO ET MANIOC. ( A rt dé préparer 1’ )
D e L* 1 N D I G O.
L ’ IN D IG O eft une fubftance de couleur bleue,
fervant aux teinturiers & pour la peinture en détrempe.
Cçtte fubftance eft le produit d’une plante qü’on
a fait macérer & fermenter dans une certaine quantité
d’eau, & dont l’extrait, après une «longue &
forte agitation , dépofe Yindigo que l’on fait en-
fuite deffécher.
On regardoit autrefois en Europe Yindigo comme
une efpèce de pierre naturelle de l'Inde ; ce -qui
lui fit donner le nom d'inde, à'indic ou de pierre
indique.
On n’a bien connu fa nature & fa fabrique ,
que depuis les grandes découvertes & les conquêtes
par les Européens én Amérique & dans les
Indes; cependant, on ne peut pas douter qu’on
ne fît avant ces temps de Yindigo en Arabiè,, en
Egypte & même à Malte ; mais c’étoit myftérieu-*
fement, & fon origine & fes procédés y étoient
tenus cachés.
De toutes les îles de l’Amérique, celle de Saint-
Domingue eft réputée la première où l’on ail cultivé
la plante de l’indigo. '
Au refte , la plante qui fournit l’indigo eft extrêmement
variée dans fes efpèçes, & on la trouve
dans des pays & dans des climats fort oppofés.
De plus, la manière de travailler cette plante
eft fouvent différente, d’où il réfulte une grande
diverfité dans les produits. C ’eft ce que nous verrons
, foit en parcourant le Parfait Indigotier de M.
Elie Monnereau ; foit avec M. de Beauvais Ra-
feau , qui a donné fur ce fujet un traité fort approfondi
, intitulé les Manufactures d’indigo des di-
verfes contrées.
Indigo d’Europe.
La plante dont on retire l’indigo, croît naturellement
dans les pays fitués entre les tropiques,
& on peut la cultiver avec fuccès dans ceux qui
ne font éloignés de la ligne que de quarante degrés.
Elle ne fe plaît point au-delà de ces-bornes.
Burchard, dans fa defcription de l’île de Malte,
dit qu’il croît dans ce pays une efpèce de glajlum,
que les Efpagnols nomment anil , & que les
Arabes & les Malrois appellent ennir , d’où l’on
tire une teinture. Son herbe eft àffez tendre la
première année, & fa fécule donne une pâte imparfaite
tirant fur la rouge , trop pefante pour fe
foutenir fur l’eau. On défigne dans le pays l’indigo
de la première année, fous le nom de nouti
. ©u moud, celui de la fécondé année eft violet &
fi léger, qu’il flotte fur l’eau. On je. nomme alors
cyerce ou fiarie.
Celui de la troifième année eft le moins eftimé ;
fa pâte eft lourde & fa couleur terne. On le nomme
cateld.
Quand on a coupé cette plante, on la met dans
une citerne ; on la charge de pierres ; on la couvre
d’eau ; on la fait macérer quelques jours, jufqu’à
ce que l’herbe ait dépofé fa couleur & fa fubftance.
On fait écouler l’eau ainfi chargée dans
une autre citerne, au fond de laquelle en eft une
petite : on l’agite fortement avec des bâtons , puis
on la foutïre peu-à-peu , jufqu’à ce qu’il ne refte
plus au fond qu’une fubftance épaiffe, qu’on étend
fur des draps pour l’expôfer enfuite au foleil.
Quand cette fubftance acquiert un peu de fermeté,
on en forme alors, foit des boulettes , foit
des tablettes, que l’on fait fécher fur le fable. L’indigo
en cet état eft nommé aaliad.
Celui de la meilleure qualité doit être fec ,
léger , flottant fur l’eau , d’un violet brillant au
foleil. Lorfqu’il eft expofé fur des charbons ardens,
il donne une fumée violette , & laiffe peu de
cendres.
Indigo d’Afrique.
Le Nègres du Sénégal tirent l’ indigo d’une plante
qu’ils nomment gaugue. Ils arrachent avec la main
la fommité des branches de fa plante; ils pilent ce
feuillage jufqu’à ce qu’il foit réduit en une pâte fine ;
ils en compofent de petits pains qu’ils font fécher
à l’ombre.
. Les Infulaires de Madagafcar tirent leur indigo
d’un arbriffeau, efpèce de genet que les Portugais
appellent Hevra d'anir. Ils pilent les feuilles avec
les branches encore tendres ; ils en forment des
pains d’environ trois livres qu’ils font fécher au
foleil. Veulent-ils faire une teinture , ils broient
un de ces pains dont ils mettent la poudre avec
de l’eau dans des pots de terre , qu’ils font bouillir
un certain temps. Ils laiffent enfuite refroidir cette
.teinture, & ils' y trempent leur foie & leur coton,
qui , étant retirés , deviennent d’un beau bleu
foncé.
On dît qu’il y a encore aux environs du Caire
une herbe appelée nil, avec laquelle on fait tin
bleu d’indigo.
Indigo d'A f e ,
Baldeus, dans fa defcription des côtes de Malabar,
dit que la plante dont on tire l’indigo, eft
un arbrifleau de la hauteur d’un homme , avec
1 une tige femblable au mûrier des haies ou à 1»