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celui qui produit l’ébullition, eft au tifar C 2. L’eau
ne doit être que tiède dans la chaudière D 1 , feulement
pour favorifer la diflolution ; un plus grand
mouvement empêcheroit la prompte clarification
de la leflive. La chaudière D 3 n’a befoin que d’un
degré de feu, q u i, entretenant la chaleur de la
leflive épaiflie, la maintienne dans un état d’évaporation
qui hâte la réduâion. Les tifars C i , C 3 ,
par cette raifon, ne reçoivent que des braifes, ou
tout au plus un feu léger.
On pourroit même fe paffer des tifars C i , C 3 ,
en fàifant aux murs qui féparent les trois portions
du fourneau de communication, par lefquels le
feu du tifar C 2 chaufferoit les chaudières D 1 &
D 3. Lorfque l’aâion du feu fe fer oit trop fentir,
on pourroit la diminuer ou même intercepter en
entier toute communication , au moyen d’un régulateur.
Soit a b c d y fig. 4 , pl. ƒƒƒ, le mur qui fé-
pare la portion B 1 du fourneau, fig. 3 , de la portion
B 2 ; 'e , le trou de communication, par lequel
le feu du tifar C 2 chaufferoit la chaudière D 1 ;
jfi l f g h j deux barres de fe r , formant deux feyures
dans lefquelles glifferoit la plaque ƒ de forte tôle,
à laquelle on joindroit un manche ƒ i oui fortiroit
de ta maçonnerie. Au moyen de la plaque ƒ , on
fermeroit à volonté, en tout ou en partie, le trou
e ; il feroit même aifé de graduer la marche f i i , de
manière que l’ouvrier fut parfaitement réglé, pour
placer le régulateur & intercepter la commmuni-
cation avec le tifar , en totalité ou à —, i , &c.
Pour donner plus d’a&ivité au feu du tifar , il
conviendroit d’établir le bois fur des barreaux de
fe r , & de conftruire au défions un cendrier d’environ
cinq pieds de profondeur, qui rècevroit les
cendres réfultantes de la combuftion, & favorife-
roit celle - ci par l’acceflion puiflante de l ’air extérieur.
Si l’on chauffoit avec du charbon de terre, comme
la flamme, quoique très-aâive, s’élève moins que
celle du bois, il faudroit élever la grille fur laquelle
on place le charbon enflammé,, & l’approcher du
fond de la chaudière.
Lorfque la foude a éprouvé la diflolution dans la
chaudière D 1 , elle conferve communément encore
quelques parties d’aikali. On auroit trop à
perdre , fi on entreprenoit d’obtenir cette petite
quantité d’alkali à force de répéter la lixiviation,
& l’on feroit expofé à faire évaporer des eaux trop
peu fàturées. On retire le marc des foudes de la
chaudière D 1 , & on le |ranfporte dans des baflins,
P , F , F , F , qu’on peut voir dans la fig. 5 ,pl. I I I ,
qui repréfente l’atelier, au milieu duquel efl placé
le fourneau.
On délaie ce marc dans une grande quantité
d’eau ; on la laiffe repofer. Lorfqu’elle efl: bien clarifiée
, on la fait couler dans les petits baflins G ,
G , G , G y même fig. ƒ , & on emploie cette leflive
légère, à la diflolution de la foude neuve dans la
chaudière D 1, Les baflins F 8c G , peuvent être,
fans inconvénient, des cuves de pierres ou de mtr-
çonnerie proprement conftruites.
A l’autre extrémité de l’atelier, on forme des
cafés H , H , H', H , même fig. $, que l’on entretient
dans un-degré de chaleur modéré, par le moyen de
braifes ou d’un feu léger placé dans le 't ifa r l, au
deflous des cafés : c’eft-là que les fels , en fortant
de deflus les égouttoirs, achèvent de perdre leur
humidité fuperflue; ce qu’on appelle fie rejfiuer, &
qu’ils fe confervent fecs.
La haùteur des fourneaux qui reçoivent les chaudières
, figure 3 , efl réglée par la profondeur de
celles-ci, & par la condition, dont nous fommes
convenus , de les difpofer de façon que le fond de
la chaudière D 1 , foit à niveau du bord de la-' chaudière
D 2 , 8cc. S i, par exemple, la hauteur B t =
• 30 pouces, & que lés chaudières D 2, D 3 , aient
chacune 8 pouces de profondeur, B 2 =222 pouces,
St B 3 =2 14 pouces. Au refte, comme le principal
tifar efl C 2 ,‘ on réglera la hauteur de B 2 fur la facilité
de la chauffe; on conclura de la hauteur de B2,
celles de B 3 & de B 1 , 8c on difpofera le terrain
autour des chaudières, comme l’exigera la commodité
de leur fervice.
Il faut aufii avoir foin de placer le robinet de la
chaudière de diflolution D 1 , quelques pouces au
deflus de fon fond, pour que la leflive n’entraîne
pas avec elle le marc de foude.
Autre machine à extraire.
M. Dantic , qui avoit communiqué au public
d’excellentes obfervations confignées dans deux
volumes de mémoires imprimés , avoit imaginé
une chaudière à extraâion, dont le premier afpeét
étoit très-féduifant ; elle fut conftruite & employée
fous fes yeux , à la manufa&ure royale de Saint
Gobin : je m’en fuis depuis'fervi fous fes aufpices
mais j’ai été , ainfi que MM. les intérefles de Saint
Gobin, obligé d’y renoncer, les avantages qu’elle
fembloit promettre ne contrebalançant pas les in-
convéniens réfultans de fon ufage.
Faire le fourneau, la chaudière de diflolution ,
8c celle d’évaporation en même temps, & pour
ainfi dire d’une feule pièce : tel étoit le but que
M. Dantic fe propofoit, & cette vue annonçoit
une fimplicité 8c une économie faite pour féduire;
mais il arrive journellement que les moyens les
plus avantageux dans la fpéculation, préfentent
dans la pratique des arts, les obflacles les plus difficiles
à furmonter.
Les fig. 6 , 7 , 8 , p , pl. I I I , offrent le détail de
la machine de M. Dantic. Ce n’eft qu’un coffre ,
conflruit avec de fortes tôles, clouées les unes à
côté des autres, auquel on donne 10 pieds de long
fur 4 pieds de large, & 4 pieds de hauteur. Ce
paraliejipipède efl établi fur un maffif folide , &
il manque du grand côté qui poferoit par terre. La
fig. 6 repréfente fon plan géométrai, 8c la fig. 9 fon
élévation, que l’on voit aufli en G H N P , fig. 8b
On forme un tifar e f i de 18 pouces, fig. 7 , fur l’un
{
des petits eptés du coffre H IK ; ce tifar efl suffi
éxprimé dans la fig. 8. A l’autre extrémité de la
machine , on adapte deux cheminées g , h ,fig. 7 :
on cloue tout autour de la partie fupérieure du
coffre un rebord L M N H , d’un pied de hauteur,
fig. 8. Du bas de la machine part un entourage de
tôks bien clouées enfemble, divergentes, & dif-
pcfées comme P O , même fig. 8 , de teile forte que
Q O — 18 pouces. Cette partie de la machine,
qu’on appelle fies ailes, l’environne en entier, excepté
du côté du tifar.
Les ailes font prolongées de manière que lorf- ■
qu’on les remplit d’eau, la fur fëce Q O , fig. 8 , \
de celle-ci, furmonte la clouure H N qui attache I
le bord de la machine pour empêcher que l’a&ion
du feu ne la calciné, 8c on foutient le poids des
ailes par une maçonnerie P R O.
Suivant les intentions de M. Dantic, le vide
du parallelipipède fervoit de fourneau, 8c on le
chauffoit par le tifar e fi, fig.'y ; on faifoit la diffo-
lutioH dans les ailes ^ 8c on faifoit évaporer dans
la chaudière formée au 'deflus de la machine , par
le rebord d’un pied qu’on y avoit adapté.
Voici les inconvéniens de cette machine. i°. Elle
efl toute de fe r , 8c par conféquent très-chère.
20. Elle efl d’une cOnftruâion très-délicate ; on
en efl àifément convaincu , fi l’on confidère le
nombre de elouures indifpenfables, tant pour former
toutes fes parties que pour les réunir.
3°. Elle exige, dans le fe rv k e , des foins 8c des
attentions, qu’on ne peut guère attendre des ouvriers.
Là plupart des parties de la machine font
expofées à un feu afièz v i f : fi quelques-unes d’entre
elles manquent d’être recouvertes par l’eau, elles,
font promptement calcinées.
4°. Le coffre, le rebord 8c les ailes ne faifant,
en quelque forte, qu’un tout, la plus légère réparation
à l’une de cës parties entraîne l’inutilité des
autres , 8c l'opération efl néceffairement interrompue.
Par les méthodes ordinaires, les chaudières
tant de diflolution que d’évaporation, étant fépa-
rées, s’il arrive accident à l’une d’elles , il efl très-
aifé d’avoir des rechanges, 8c une réparation ne
fufpend pas le travail.
50. La machine de M. Dantic-efl'fort pefante,'
8c lorfque quelque circonftance oblige à l ’enlever
de fa place , il faut une main - d’oeuvre d’autant
plus délicate , que fi lon poids n’efl pas foulevé
par-tout avec égalité, on court Iss rifques de la
gauchir , de déchir: r les enclouures, 8c de faire
plus de mal qu’on n’en avoit à réparer.
6?. La leflive fe clarifie difficilement dans les
ailes, parce que, n’étant léparée du feu que par- I
l’épaifl'eur d’une tôle, elle chauffe prefque autant
que dans la chaudière d’évaporation. On peut éviter I
cet inconvénient -, en revêtant l’intérieur du fourneau
d’une maçonnerie; mais alors, fi la machine
vient à laiffer échapper la leflive, comment juger
de l’accident ?
7°% Lorfque le marc de. foude s’efl. précipité au
I fond des ailes, comment l’en tirer au travers d’une-
mafle d’eau qui va toujours en augmentant ? On
' f*e iert 9 pour cette opération, d’inftrumens adaptés
par leur forme au fond des ailes : avec cette condition
f ces fortes de pelles ne peuvent pas être bien
grandes; le travail efl long, 8c il efl très-difficile
de faire pénétrer les pelles jufqu a la clouure des
ailes.. Aufli arrive-t-il fouvent que, dans cet endroit,
le marc de foude fe coagule, fe durcit p ar
l’aéHon du feu , 8c la clouure fe calcine. Si on diminue
l’eau dans les ailes pour donner plùs de facilité
à tirer le marc de foude, on efl obligé à diminuer
l’aâion du feu pour prévenir la calcination*
de quelques parties de la machine, 8c le travail
languit.
Telles font les difficultés qui accompagneront
toujours l’ufage de la machine de M. Dantic.
3e. Appareil pour VextraElion de Valkali.
La pl. X I offre le plan d’un atelier d’extra&ioir
plus commode que les appareils précédemment:
décrits. On difpofe fur une maçonnerie quatre chaudières
B , A , A , A , fig. 1, de telle forte que A 1
. fi§‘ 2 9 foit elevee au deflus de B; A 2 , au defliis-
A 1 9 & A 3 au deflus de A 2 , pour que les eaux
puiffent couler par des robinets, d’une chaudière
dans la fuivante. On pratique à l’un des bouts du.
fourneau un tifar E de 18 pouces d’ouverture. La
fio-fi » qui préfente la coupe en long du jfourneau.
oc des chaudières, montre la forme intérieure du
premier 8c l’arrangement des fécondés. Le tifar
occupe toute la longueur de la chaudière B ; le
J301S efl fupporté par des barreaux de fer a ya , <z „
au deflous defquels on pratique un cendrier^
A l’autre extrémité du fourneau 8c vis-à-vis dus
tifar, efl un trou /, pour favoriier la combuflionf
en etabliflant un courant d’air, 8c pour laiffer uir.
libre paffage aux fumées. On peut adapter une cheminée
au trou /, 6c fé conferver le moyen de la:
^enir phis ou moins ouverte par un régulateur.
j . P £Puis Ie point f du tifar , îâ maçonnerie eft!
dirigée en un plan incliné ƒ G , tel que la diflan c é dé
la maçonnerie au fond de la chaudière A 3 , ,
foit égale à la diftance de cette même maçonnerie:
à la chaudière B.
La fig&3, même planche, achève dè nous montrer
la difpofition intérieure du fourneau , elle exprime
fa coupe dans la largeur de la chaudière B
On y voit que le tifar E occupant le milieu de-
lefpace, la maçonerie depuis les barreaux .en c fe;
dirige en c d, pour embraffer le fond de. la chaudière.
Le fond de la chaudière A 1 , fig. 2, n’efl pas;
au niveau du bord de la chaudière B , mais il lun
efl inférieur d’environ 4 pouces : il en efl de mème-
des chaudières A 2 8c A 3.
La chaudière B doit être élevée d’environ «h?
pouces au deflus du fol de l’atelier. Ainfi, en fu p -
pofant que chaque .chaudière ait un pied de p ro -
foftdeur, A 1 fera de 8 pouces au. deflus de B , A v