
nera une roue double de 60. T elle eft la propriété
de cet ajuftement, de faire mouvoir la plate forme
infenfiblement, & de la quantité qu’on le veut,
fans être obligé de démonter les roues de deffus les
taffeaux, oùfouvent on a eu de la peine à les mettre
vides.
Sur l’H , pl. X L V , fig. i , s’ajufte la fraife F ,
laquelle eft fixée par un écrou fur un arbre qui porte
aufli le pignon P ; l’arbre tourne fur fes pointes ,
dans les points faits au centre des vis V V , parallèles
aux vis T T , fur lefquelles fe meut l’H.
12 , eft une manivelle qui entre en quarréfurle
prolongement de l’arbre qui porte la roue 6 : cette
roue a 40 dents ; elle engrène dans le pignon P
qui en a 16.
C ’eft en faifant tourner la manivelle que la fraife
fe meut & fait les ouvertures ou fentes des dents.
On fe fert aufli d’un archet dont la corde s’enveloppe
fur un cuivrot qui tient lieu de pignon ;
mais cela devient trop embarraffant, ainfi on préfère
la manivelle.
Pour fendre des roues épaiffes dont les dents
font fort greffes, M. Hullot fe fert d’une grande
manivelle qui entre en quarté fur le prolongement
de l'arbre même' qui porte la fraife (P l.
X L V I I , fig. /.) Pour cela il a percé la vis y
dans toute fa longueur, & la tige de l’arbre qui
porte la fraife y , pafle & fe termine en quarré qui
entre dans la manivelle ; par-là il acquiert plus
de force, puifque la fraife a moins de vitefle,
laquelle eft la même que celle de la manivelle.
M. Hullot fe fert d’un très-bon moyen pour
fixer les vis T T , v v de l’H ( P/. X L V ll, fig. /.);
c’eft par une preffion perpendiculaire à l’axe des
v i s , tout comme on fixe les broches d’un tour
à coufiinet d’horloger. Pour cela il a fait des
entailles e e au travers des canons taraudés de
l’H ; c’eft dans ces ouvertures e e que font ajuf-
tés les couffinets Ç , percés & taraudés comme les
vis T v. Ces Gouflinets portent les parties taraudées
d , fur lefquelles entrent les éeirotis f , dont
les bords appuient fur les deflous des ouvertures
e e de l’H ; ainfi, en tournant cet écrou on fait
prefler les coulfinets fur les vis, & on les empêche
par là de tourner. Cette prelfion a l’avantage
d’être folide, & dé ne pas changer les directions
«Jes yis.
Au deflous de l’H il y a un reflbrt pour la faire
remonter dès qu’on çeffe d’appuyer diffus, ce qui
dégage la fraife de la denture , & permet de faire
tourner le divifeur.
Le divifeur P eft, comme on l’a v u , une grande
plaque de cuivre, fur laquelle on a tracé autant
de cercles concentriques que de nombres on veut
y marquer : ainfi, chaque cercle eft pointé d’un
nombre différent.
Voici ceux qui font fur le divifeur. 720, 487,
306, 3 6 6 ,3 6 5 ,3 6 0 , 2.49, 192, 186, 150, 144,
14 2 , 120, 110, 108, 102, 10 1 , 100, 9 6 ,9 0 ,
88, 85, 8 4 , 80, 78 , 7 $ , 7 4 , 7 2 , 70 , 69, 68,
66 , 6 4 ; 63 j 60, 59, 58, 56 , 34; 52; 5.0;
48 , 46.
On peut par le moyen expliqué ci-deflus doubler
tous ces nombres en faifant mouvoir l’alidade
après avoir fendu la roue fur le nombre qui
eft fur le divifeur, & pris une fraife qui laiffe
affez de largeur aux dents pour être divifées en
deux; ainfi, voilà d’abord pour les grands nombres.
Pour en avoir de moindres que ceux du divifeur,
il faut chercher s’il n’y en a point qui foient
multiples de celui que l’om cherche.
Exemple. Je voudrois fendre une roue fur le
nombre 73 qui n’eft pas fur le divifeur. Je cherche
dans un grand nombre s’il n’y eft point contenu
exactement un certain nombre de fois : je prends
au hafard le 365 , lequel fe divife par 3 , par 4
& enfin par 5 ; ce^qui me donne 73 au quotient,
lequel eft celui que je cherche : ainfi, en mettant
l’alidade fur le nombre de 365 , & arrêtant le divifeur
à chaque cinquième divifion , on fendfa une
roue de 73 dents, & ainfi pour les autres nom-
brës.
Pour fendre les roues ordinaires de la pendule
on commencera par faire entrer jufte cette roue
fur le tafleau m n (P/. X L V ll, fig» 3» ) on la fixera
par le moyen d’un écrou & d’une rondelle tournée
, mife entre l’écrou & la roue ; enfuite on
mettra la pointe 9 de l’alidade fur le cercle où
eft divifé le nombre fur lequel on veut fendre la
roue. On fera après cela approcher la pièce Q R
du centre du divifeur par le moyen de la manivelle
& de la vis V , jufqu’à ce que la fraife pafle
fur la roue de la quantité à peu près pour la longueur
de la dent.
Il faut avoir foin aufli que la fraife foit exactement
dirigée au centre du divifeur ; enforte que
fi on la faifoit avancer jufqu’à ce centre ,-la pointe
du tafleau partageât l’épaiffeur de la fraife : .c’eft
une condition efféntielle pour faire que la denture
foit droite,
Pour éviter de rapprocher du centre du divifeur
la fraife H , &c. à chaque fraife qu’ôn change
on peut fe fervir de la pièce S (P/. X L V l l , fig.
ƒ ) & en place du rouleau A on fixera une pointe,
placée de forte que lorfque la fraife eft ijien au
centre du tafleau, elle fe rencontre exactement
avec cette pointe & tienne lieu du centre du tafr
feau. Ainfi, à quelque diftance de ce centre que
foit la fraife, on pourra toujours s’afîùrer par cette
pointe de la pièce S que la fraife eft bien dirigée.
On tournera la vis i ( PL X L V & XLVI.) pour
fixer la pièce Q R fur le châflis : alors faifant
tourner la fraife par la manivelle on fera la fente
d’une dent ; cela fa it, on lèvera la pointe d de
l’alidade, afin que le divifeur puiffe tourner. On
le fera paffer au premier point du même cercle ;
& laiffant pofer la pointe de l’alidade dans ce
point ( la pointe 9 étant forcée d’y entrer par le
« reflbrt que fait l’alidade) on fendra une fécondé.
dent ;
dent ;• ainfi de fuite, en s’arrêtant fur tous les points 1
de divifion du cercle , jufqu’à ce que la révolution
foit faite. .
Pour fendre des roues d’un grand diamètre,
comme d’un pied, &c. il eft néceffaire de leur
donner un point d’appui près de l’endroit où agit
la fraife pour empêcher la roue de fléchir ; c’eft
là l’effet de la piece S (P L X L V ll, fig. y .) Elle
s’ajufte fur le plan A «d u châflis. Le rouleau A
de cette pièce étant élevé jufqu’au deflous de la
roue, il fait un point d’appui qui la rend folide.
Pour fendre les roues de montres , toute la
différence avec les grandes, confifte dans la manière
de fixer la roue fur le tafleau.
Les roues des pendules fe fixent comme on l’a
vu par le moyen d’un écrou ; pour celles des montres
, on fe fert de la preffion de la pièce a ( Pl.
X L V ll, fig. 2 ) Elle forme une efpèce de cône ■
dont la baie appuie fur la roue , & la pointe dans
un point fait à l’extrémité b du levier L. Ce cône
ou cette affiette a eft percée dans fa bafe d’un trou
qui eft pour laiffer paffer la pointe du tafleau qui
centre la roue, & dont le bout faillit au deffus de
l’épaifleur de la roue.
La pièce A eft portée par celle B , fixée après le
pilier F du châflis par le moyen d’une vis V qui
fixe en même temps la pièce C. Cette pièce C
porte un rouleau r qui fait un point d’appui du
levier L. Ce rouleau eft mobile pour faciliter le
mouvement du levier.
L’autre point d’appui du levier fe fait fur la
pointe du cône a. La vis T appuie environ au milieu
du levier L ; ainfi, fi on la fait tourner enforte
qu’elle defcende , elle fera aufli defcendre la partie
b du levier, & le cône a , jufqu’à ce que fa
bafe appuie fur la roue & celle-ci fur le tafleau.
C ’eft cette preffion qui fixe la roue fur le tafleau,
& l’oblige de tourner avec lui.
Pour mieux empêcher la roue de tourner féparé-
ment du tafleau , on taille comme une lime les bafes
du cône & du tafleau, lefquelles on trempe. Ainfi
cela entre dans les pores du cuivre & fixe la roue
très-folidement. On peut changer les preflions du
levier fur le cône, & les rendre plus ou moins
puiffantes, fuivant le trou où on place la cheville
c qui entre dans, les trous de la pièce B.
La pièce A fait deux mouvemens, l’un fur cette
cheville c , & l’autre fur celle d , ce qui luidonne la
facilité de fe mouvoir en tout fens ; cela fert dans le
cas où le côrife ne feroit pas parfaitement au centre
du tafleau. Ces mouvemens évitent de s’aflujettir
à le faire.
Pour fendre les roues de rencontre & rochets
d’échappement avec plus de prècifion, on les fend
toutes montées fur leurs pignons. O r , comme il
faut que les taffeaux foient percés pour laiffer paffer
les tiges , & qu’il n’eft- plus queftion dans, ce
c-as d’employer d’écrou, on s’eft fervi de plufieurs
moyens pour les fixer, comme de la cire, des
yiroles de la grandeur des roues, &c. On ne s’ar*
Arts 6* Métiers. Terne III. Partie /.
rêtera ici qu’au moyen qui paroît le meilleur pour
les pendules. C ’eft un tafleau m n (P l. X L V ll y
fig. 3 ) fur lequel on fixe la roue par la preffion
de quatre vis fur la plaque P , qui preffe par ce
moyen la roue contre l’afliette A du tafleau.
Voilà pour la fixer ; mais pour la placer parfaitement
au centre du taffeau , on ne le faifoit
qu’en tâtonnant ; c’eft donc pour le faire aifément
& avec prècifion qu’a été imaginée la machine
fig. 4 , même PL Elle s’ajufte fur le châflis comme
on le voit fig. 2.
A eft un cadran divifé en 60 ; l’aiguille e eft
portée par le prolongement du pivot d’une petite
poulie mife dans une efpèce de cage formée par
le cadran & la pièce pon&uée B. La pièce C eft
pofée dans cette même cage & eft mobile en i :
la partie 0 p de la pièce C eft un reflbrt qui forme
une efpèce d’arc. Aux deux bouts eft attaché un
fil de foie qui s’enveloppe fur la poulie n qui porte
l’aiguille. A deux lignes de diftance du centre de
la pièce C , eft placée une cheville S qui appuie
fur la partie b de la pièce D , laquelle fe meut
en couliffe dans la pièce E , & dans l’ouyerture
où pafle la vis V.
Le reflbrt r eft pour faire prefler la cheville S
fur la partie l de la pièce D ; ainfi, l’on fait mouvoir
cette pièce D dans fon coulant. Le plus petit
efpace qu’elle parcourra, en fera faire de très-
grands à l’aiguille.
Maintenant fi on fùppofe que le roche t R ( Pl.
X L V ll, fig. 2 & 3') eft attaché fut le taffeau m
n par la preffion des .vis fur la plaque P , & qu’en
cet état le taffeau eft fixe fur l’arbre o p q , & que
l’on faffe appuyer le -.bout d de la pièce D fur le
bord du rochet, & qu’on faffe tourner le divifeur,
on verra par la variation de l’aiguille fur le cadran
pour un tour du rochet, le nombre de degrés
qu’elle aura parcourus. O r , en repouffant le rochet
par le côté oppofé à celui fur lequel appuie
la pièce D , d’une quantité qui faffe revenir l’aiguille
à la moitié de l’efpace qu’elle avoit parcouru
, on aura le centre pour ce point-là. On
continuera à faire tourner le divifeur & le rochet,
jufqu’à ce que l’aiguille ne fe meuve plus : dès -
! lors on fera sûr que le rochet aura le même centre
que le divifeur.
P L A N C H E X L V l l I.
Carillon à quinze timbres vu en perfpeêlive , avec le
rouage qui le fait mouvoir.
PLANCHE XLIX. Suite de la pl. précédente
Développement du rouage & des détentes du Carillon.
Fig. 1 , plan du rouage qui fait tourner le c y lindre
du carillon , fur lequel il y a douze airs
notés.
Fig. 2 , la fauffe plaque derrière laquelle eft le
cadran de la pendule ; on y voit les détentes qui
communiquent au carillon,
I i i