
Relier ; ce mot fe dit chez les imprimeurs j
pour lignifier mettre en réferve une partie des caractères
, ou même quelques corps en entier de lettres
dont on n’a pas befoin , mais qu’on lie pour les
contenir.
Relié ( l iv r e ) ; c’eft un livre dont les feuilles
font coufues, & couvertes avec un carton revêtu
de peau de veau, de maroquin, &c.
Remanier ; il s entend ou du remaniement de la
compofition , ou du remaniement du papier.
Remanier fa compojîtion ,* c’eft lorfqu’on eft contraint,
par 1 oubli de la part du compofiteur, ou
par des corre&ions extraordinaires du fait de l’auteur
, de retrancher d’une page ou d’y ajouter des
mots ou des lignes entières : on entend aufli par
remanier ou remaniement, lorfque l’on transforme
un format in-1 2 , par exemple, en în-40 à deux
colonnes; ce qui fait qu’un même ouvrage peut
paroître imprimé en même temps de deux formats
différens.
Remanier le papier, fon&ion, des ouviers de la
preffe; c e f t , dix ou douze heures après qu’il a été
trempé, le remuer, de huit en huit feuilles , en le
renverfant en tout fens , & paffer la main par
dèflus , pour lètendre & ôter les plis qui fe font
quelquefois en trempant, afin que les feuilles n’étant
plus dans la même pofition les unes à l’égard
des autres, il ne s’en trouve aucune ni plus ni
moins trempée., & qu’elles foient toutes également
pénétrées de l’humidité convenable pour l’impref-
fion ; cette opération faite , on charge le papier
comme on a fait en premier lieu.
£ Répons brefs ; ils fe marquent ainfi $ : on
s en fert principalement dans les livres d’églife,
dans les bréviaires, miflels, heures, &c.
Retiration ; les imprimeurs difent qu’ils font
en retiration y quand ils impriment le fécond côté
d’une feuille, c’eft-à-dire, le côté oppofé à celui
qui vient d’être imprimé.
Retirer ; c’eft achever d’imprimer une feuille,
la tirer de 1 autre côté. Pour bien retirer un ouvrage
, il faut exa&ement obferver le regiftre ;
c’eft-à-dire , remettre les pointes du grand tympan
précifément dans les trous qu’elles on faits au
papier, en imprimant la première forme des deux
qui font néceffaires pour chaque feuille.
On appelle aufii retirer une lettre , un caractère
, les ôter de la forme avec un petit poinçon
de fer, pour y en remettre d’autres, fuivant les
corre&ions des premières épreuves.
Retourner in - o c ta v o ; c’eft retourner de
haut en bas & fens deffus défions, la feuille qu’on
veut mettre à l’imprefiion.
- Romain ; corps de caraéleres d’imprimerie : on
diftingue le gros-romain, le petit-romain.
Le pçtit-romain eft le feptieme des caraéleres,,
plus fort que la gaillarde, & moins que la phi-
lofophie.
Le gros-romain e& le onzième des corps; il eft
entre le gros-texte & le petit-parangon.
Romains (romains); ce font des cara&eres ou
lettres qui approchent de la forme ronde. Ce font
les caraéleres employés ordinairement dans l’im-
prefiion , & qui font différens des cara&eres italiques.
Roset.te ; on nomme ainfi l’encre rouge en
tifage principalement dans les livres d’églife pour
la partie des rubriques , & quelquefois dans des
titres & frontifpices des livres.
Rouleau | piece d’une preffe d’imprimerie, eft
un morceau de bois rond, de la largeur de cinq
a fix pouces , fur dix à onze pouces de diamètre,
avec un rebord de deux ou trois lignes, qui régné
autour de fes deux extrémités : il eft fitué
fous la table entre les deux bandes , & percé dans
fa longueur pour recevoir la broche : il eft aufii
percé de deux trous faits de biais , pour arrêter
par une des extrémités la côrde appelée corde de
rouleau.
C eft dans le'rouleau qu’eft paffée la manivelle,
& c eft fur lui que tourne la corde & roule tout
le train avec fon marbre emboîté dans le coffre ,
au moyen de douze crampons de fer attachés fous
la table, & des deux bandes aufii de fer appliquées
fur le berceau qu’on huile de temps en temps.
Rouleau s’entend encore dans l’imprimerie d’un
morceau de bois très-rond , d’un pied & demi environ
de longueur, & de quatre à cinq pouces de
diamètre , que l’on a foin de revêtir d’un blan-
chet, & dont on fe fert dans quelques imprimeries
pour faire des épreuves : on tient même que quelques
ouvrages prohibés ont été. entièrement imprimés
au rouleau.
Rouler ; c’eft imprimer de fuite le nombre de
feuilles à tirer.
, R ubrique ; on nomme ainfi les lettres rouges
d’un livre.
Sa c a noir ; c’eft une petite chambre tapiffée
de papier ou- de peau de mouton bien calfeutrée ,
dans laquelle on brûle la poix.-réfine dont on veut
tirer le noir de fumée. #
Sa in t -Jacques ( envoyer à ) ; c’eft une expref-
fton dont on fervoit autrefois dans les imprimeries,
pour dire que le compofiteuravoit à faire entrer dans
fa composition plufieurs mots oubliés.
Sedanoise ou Parisienne; corps de caraéferes
d’imprimerie : c’eft le plus petit de tous après la
perle.
Seize (livre i n - ) ; celui dont chaque feuille d’im-
prelfion, étant pliée , compofe feize feuillets ou
trente-deux pages.
Sign a tu re; c’eft un figne ou une marque que
l’on met au bas des pages au deffous de la dernière
ligne , pour la facilité de la reliure, & pour
faire connoître l’ordre des cahiers 8 c des pages qui
les compofent. Les fignatures fe marquent avec
dçs lettres initiales qui changent à chaque, cahier.
S’il y a plus de cahiers que l’alphabet n'a de
lettres, on ajoute à l’initiale un. caraélere courant
de même forte, ç’eft-à-dire, un petit a à la fuite
d'un grand A , & ainfi du refte; ce qu’on redouble
tant qu’il eft néceffaire. Pour indiquer l’ordre des
feuilles qui compofent chaque cahier , on ajoute
après la lettre initiale quelques chiffres qui ne
paffent pas le milieu du cahier, & q u i, par leur
nombre, marquent le format de l’édition.
Signes ; il y a différens lignes qui font partie
des caraélères d’une imprimerie, & qui font employés
les uns pour repreÉnter les fignes du zodiaque
& les figures des planètes ; d’autres, font
d’ufage dans les mathématiques pour l’algèbre ;
d’autres encore , fervent dans la pharmacie pour
exprimer les poids , &c. On a fait connoître leurs
figures dans l’explication de cet art.
Il y a aufii des fignes pour les renvois des notes
& citations, que l’on place, foit en bas, foit en
marge des pages. Ces fignes fo n t, ou des lettrines
, comme a , b , c ; ou des étoiles* ; ou des
croix f f , &c.
Soleil ( le ) ; il eft fouvent indiqué dans l’im-
preftîbn par ce ligne. f||
^ Sommaire ; imprimer en fommaire eft lorfqu’un
titre un peu long , eft difpofé de façon que la
première 4igne avance de deux ou trois lettres ,
tandis que le s s iv an te s font en retraite , & ont
chacune un cadratin au commencement. Ce mot
fe dit par oppofition à cul-de-lampe, dont les lignes
vont en diminuant de part & d’autre.
Sommier ; c’eft un morceau de bois à peu près
carré , de deux pieds de long , fur deux pieds de
diamètre, & dont chacune des extrémités fe termine
par deux tenons : il y a à une prefle deux
fortes de fommiers , favoir , celui d’en haut &
celui d’en bas.
Le fommier d’en haut eft: celui où eft enchâffé
l’écrou de la vis de la prefle ; & fur celui d’en
bas, eft pofé lé berceau dans lequel roule , va &
vient tout le train de la prefle : ils font pofés l’un
& l’autre entre les deux jumelles , & maintenus au
moyen de leurs doubles tenons qui entrent dans
les doubles mortaifes faites au dedans des jumelles.
'
Sonnettes; ce terme fe dit en parlant des lignes
qui, étant ou trop fortes ou trop foibles
fe détachent de la forme dans le tranfport. *
Souscription d’un livre ; c’eft la propofition
faite au public de payer d’avance, en tout ou en
partie , un ouvrage qui eft mis fous prefle.
Sous-Lïgner; c’eft imprimer en italique un mot
ou pmfieurs qui font fous-lignés dans un manuf-
crit , à deffein de les faire remarquer, ou pour
quelque autre raifon.
A Straction ; il fe dit particulièrement lorfqu’on
ote avec une pointe quelques lettres d’une forme
déjà imprimée , pour en remettre d’autres à la
la place, qui' aient été lqftrvées', afin de les imprimer
en rubrique, & que l’encre noire ne pâte
point la rouge. En générai ftraàim , qu’iLfaudroit
dire extraElion , Cgnifie tirer un caraâère ou un
cadrat, pour les remplacer par d’autres.
Supérieurs ; on appelle c a r a ltè r e s f u p m c u r s ,
de petites lettres qui fe mettent, au deffus de la
ligne courante , ce qui fert d’ordinaire aux abréviations,
comme lorfqu’on marque p r im o avec un
p , un point, & un petit ° au deffus.
Support ; c’eft une réglette de bois, plus ou
moins forte, que l’on colle à l’endroit de la frif-
quette qui porte fur un vide dans la forme, pour
foutenir la preflion-de la platine en cet endrt.it
& pour empêcher que le papier ne crève ou né
Cîfflè , ou que l’imprefiion ne vienne trop noire
aux endroits découverts où la lettre ne fiipporte
pas affez. Mais comme ces fortes de fupports laif-
fent toujours fur le papier une empreinte défa-
gréable, on eft aujourd’hui dans l’ufage d’élever
les. bois de garniture prefque à la hauteur de là
lettre , c’eft-à-dire, à Pépaiffeur d’un papier près :
en fuivant cette nouvelle méthode, on a la fâtïs-
faftion de voir que les bois de garnitures fbutien-
nent mieux l’effort de la preffe, ménagent même
l’oeil de la lettre , & empêchent jufqu’à la plus
petite apparence de foulage.
T a b l e ; c’eft une planche de chêne environ
de trois pieds quatre pouces'de long fur un pied
& demi de large, & douze à quatorze lignes d é -
paiffeur, fur laquelle eft attaché le coffre, où eft
renfermé le marbre de la preffe ; ellê eft garnie
en. défions de deux rangs de irampôns oupattes
de fer , cloues à cinq doigts de diftancé l’un de
l’autre.
.T ablette ; la tablette de la preffe d’imprimerie
eft faite de deux planches de chêne, chacune environ
de deux pieds de long fur quatre pouces
de large & feize à dix-huit lignés d’épâiffepr
jointes l une contre 1 autre ; elles font arrêtées par
les deux extrémités (au moyen de deux efpèces
de chevilles de bots carrées , qui Vont néanmoins
un peu en diminuant d’une extrémité à l’autre-
leur longueur eft'de cinq à fix pouces fur quatre’
pouces de diamètre; elles fervent, & on les appelle
aufii c lé d e l à ta b le t t e ) , parce quelles entrent
avec elles dans des mortaifes prifes! dans l’épaif-
feur & dans le dedans de chaque jumelle f ces
deux planches font cependant entaillées carrément
dans leur milieu, pour donner paffage à la boîte
quelles entourent dans fa circonférence, & maintiennent
dans un état fixe & ftable, aihfi que la
plîtme liée aux quatre coins de cette même
boite.
T ailler la frisque tte; c’eft découper lé
morceau de parchemin qui couvre !a frifquette
pour que la forme-ne porte que fur ies endroits’
qui doivent être imprimés dans les feuilles qu’on
tire. ^
T aquer ; c’eft, avant que de ferrer entièrement
une forme , & après avoir arrêté foiblement les
co;ns , ahaiffer les lettres hautes, ou pids-élevées
qu’elles ne doivent être , avec le taquoir, fur lequel
on frappe légèrement avec le manche du
marteau , en parcourant tout.refpace de la forme.