
d une pierre creufée, ou de baquets de bois : mais
ces derniers font fujets pendant l’été à de grands
inconvéniens.
Berceau de prejfe £ imprimerie ; ce font deux
pièces de bois à rainures, pofées fur champ, af-
femblées aux deux extrémités par deux traverfes
plates. La figure d’un berceau de preffe eft celle
d un châflis carré long, dans le vide duquel font
placées les bandes , qui font deux autres pièces
de bois de .même longueur , pofées à diftance
égale, & revêtue fur leur plat, de fer à arête ou
en lame. Ce berceau eft foutenu d’un bout par
un pied qui lui. eft propre; il eft appuyé par le
milieu fur un fommier mobile , & à l’extrémité
fu t une des barres de bois du train de derrière,
où il entre comme dans une mortoife, & y eft retenu
, ou par un écrou , ou par une barre de bois
qui le traverfe, pofée derrière le fommier,
B ibliognosie ; fcience des livres.
Bib lio gno ste; ce terme, tiré du grec , fe dit
d’un homme qui a la connoiflance des livres, relativement
à leurs titres, à leflrs différentes éditions,
au lieu & au temps où elles ont été faites.
Bibliographe ; c’eft celui qui a la connoiflance
des livres, relativement à leur rareté , à leur prix,
S i au mérite des différentes éditions.
Bibliographie ; defcription des livres.
Bibliomane ; celui quia la paflion des livres pour
fos entaffer, les raffembler en grand nombre, fans
utilité , & fans objet d’études fuivies.
Bibliomanie ; paflion d’amaffer des livres.
Bibliothèque ; c’eft le lieu deftiné à mettre
des livres rangés fur des tablettes* 1
On entend aufli par bibliothèque , la colleâion
même des livres, & quelquefois le recueil d’ouvrages
du même genre.
Bilboquet : on défigne par ce mot certains petits
ouvrages de ville qui s’impriment , tels que
les billets de mariage, de bout - de - l’an, adreffes
de marchands, avis au public, &c.
Biseau ; c’eft un morceau de bois long , large
de douze à quinze lignes dans fa partie la plus;
large, fur fept à huit lignes d’épaifleur, très-uni
d’un côté & de l’autre, qui va en diminuant depuis
fa tête jufqu’à fon extrémité. Il y en a de
tailles pour la couche droite, & d’autres pour la
couche gauche; ainfi ils ne peuvent être changés
de côté : ils font plus ou moins longs , fuivant
la grandeur de l’ouvrage. Le côté "uni du bifeau
foutient une des extrémités des lignes, & l’autre
côté donne là facilité de ferrer la forme avec les
coin$.
Blanc ; ce terme défigne quelquefois des réglettes
minces de fonte ou de bois , qu’on met
entre chaque ligne de caraâères pour les éloigner
les unes des autres, & laiffer par-là plus de blanc
entre elles.
Une fonte porte fon blanc lorfqu’un caraâère
eft fondu fur un corps plus fort qu’il n’a coutume
I d’être ; ainfi, le caraâère de petit romain fondu
fur le corps de cicéro, laiffe entre les lignes plus
de blanc que s’il êtoit fondu fur fon corps naturel.
Blanchet; les imprimeurs nomment ainfi un
gros drap blanc , qu’ils emploient pour garnir le
grand tympan d’une prefie; ils en font ufage pour
faciliter le foulage de l’impreflion, & garantiren
même temps l’oeil de la lettre. Un blanchet entier
eft un'morceau de ce drap d’une aune environ,
plié'en deux; un demi-blanchet eft fimple : par
ce moyen , on a la facilité de garnir le tympan
d’un blanchet ou d’un demi-blanchet , pour raccourcir
ou alonger le coup de la prefie.
Blo quer; c’eft, en compofant, mettre à deffein
dans fa compofition une lettre renverfée, St exactement
de la même épaiffeur que celle qui devoit
y être , mais qui manque dans la cafle, parce
qu’elle court beaucoup dans l’ouvrage.
Bois de moule fervant à fondre les caractères
<Timprimerie ; ce font deux morceaux de bois taillés
fuivant la figure du. moule , tlont l’un eft à la
pièce de deflùs, & l’autre à la pièce de deflous :
ils fervent à tenir le moule , l’ouvrir & le fermer,
fans fe brûler au fer qui eft échauffé par le
métal fondu que l’on jette continuellement dedans.
*
Bois de têtes, Bois de fonds, Bois de marge;
les imprimeurs nomment ainfi certains nforceaux
de bois de chêne qui entrent dans la compofition
d’une forme, lefquels font de diverfes grandeurs,
mais égaux dans leur épaiffeur , qui eft... réglée à
fept à huit lignes , afin qu’elle foit inférieure à la
hauteur de la lettre, qui eft de dix à onze lignes.
Ce font ces différens morceaux de bois qui déterminent
la marge. Ils doivent être plus ou moins
grands , fuivant le format de l’ouvrage & la grandeur
du papier.
Bois plats ; ce font des bois qui fe mettent
contre le châflis , où fe rencontrent le haut des
. pages d’un in-folio : ces ,bois font nommés plats,
parce qu’ils n’ont point de rigoles comme les bois
de marge, de fonds & des têtières.
Bo ît e , partie d'une preJJ'e d'imprimerie ; c’eft un
morceau de bois taillé à quatre faces, d’un pied
de long, creufé dans fa longueur, félon la grof-
feur & la forme de l’arbre de la v is , pris depuis
le deffous du barreau jufqu’au pivot, lequel, au
moyen de cette emboîture, eft contraint de tomber
d’à-plomb dans la grenouille ; la boîte elle-
même eft maintenue perpendiculairement par une
tablette découpée en carré, dans laquelle elle fe
trouve encaftrée au milieu de fa. hauteur : la boîte
eft arrêtée un peu au deflùs du pivot , par une
double clavette de fer qui traverfe l’extrémité de
l’arbre au deflùs du pivot ; aux. quatre coins de
‘ cette boîte font attachés quatre crochets de fer ,
' qui Reçoivent les attaches de la platine.
Bo u lo n s ; les.imprimeurs nomment ainfi les
deux chevilles de fer qui traverfént le fommier j
& le chapiteau d’une 'preffe : ces chevilles de dix- '
liuit pouces de long, fur trois pouces de diamètre,
font terminées d’un bout par une tête ronde ap-
platie , & de l’autre elles font percées en long
pour recevoir une large clavette. L’office de ces
boulons eft, en les ferrant ou defferrant, de faire
monter ou defcendre le fommier.
, BOUQUET, venir par. bouquet ; on fe fert de ce
terme dans l’imprimerie, , lorfqu’on remarque que
la feuille imprimée, au lieu d’être par-tout d’une
égale & même couleur d’encre, fe trouve plus
atteinte dans quelques endroits que dans d’autres ;
défaut qui vient de la preffe quand elle foule inégalement
, & auquel on remédie aifément par le
fecours des hauffes.
Bourdon ; les imprimeurs entendent par ce
mot, une omiffion que le compofiteur a faite dans
un ouvrage, d’un ou de plufieurs mots de la copie
& même quelquefois de plufieurs lignes. Le compofiteur
èft obligé, en remaniant, de faire entrer
les omiflions; ce qui fouvent lui donne beaucoup
de peine, & nuit prefque toujours à la propreté
de l’ouvrage. Ce terme fait allufion au grand
bâton dont les pèlerins fe fervent pour franchir les
foffés.
Braie ; c’eft une peau ou parchemin préparé
pour l’ufage de l’imprimerie, qui fert à recouvrir
le grand tympan.
On appelle encore braie une feuille de papier
gris ou une maculature découpée en, frifquette,
qui fert à faire des épreuves.
Broche du rouleau; s’entend dans l’imprimerie
en lettres, d?une pièce de fer dé l’épaiffeur d’un
doigt, ronde par les deux bouts, carrée dans le
milieu , & longue de deux pieds, non compris le
coude & la poignée : le premier fiout eft coudé
de façon à recevoir un revêtiffement de bois
creufé que l’on .appelle manivelle, & qui eft pour
la commodité de la main de l’ouvrier. Cette broché
traverfe en deflous tout le train de la preffe, en
paffant par le milieu du corps du rouleau , eft
arrêtée par fa dernière extrémité au moyen d’uné clavette.
Ces deux agens réunis fervent à faire paffer
le train de la preffe fous la platine > & à faire'revenir
ce même train fur fon point d’appui.
Broche ttes; ce font deux petites tringles de
fer , chacune de quatre à cinq pouces de long ,
fur huit à dix lignes de circonférence. Elles attachent
la frifquette au châflis du tympan au moyen
de petits couplets, & vont un peu en diminuant
d’une extrémité à l’autre , afin qu’on puiffe les
ôter facilement, quand on veut détacher la frifquette
du tympan , pour en fubftituer une autre ,
en changeant d’ouvrage.
Brochure ; c’eft un livre dont les feuilles font
coufues avec une couverture en papier , au lieu
de la reliure en carton & en peau.
B rosse d'imprimerie ; celle qui fert à laver les
formes dans la leflive, d’abord avant de les mettre
fous preffe , enftiite le foir quand la journée eft
faite, & enfin quand le tirage eft fini. Cette brofie
eft grande , & doit être de poil de fanglier.
Broyon ; c’eft une pièce ou molette de bois
tourné J longue de trois à quatre pouces, fur neuf
à dix de circonférence , uni par le bout, furmonte
d’un manche rond de quatre'à'cinq pouces de long
pris dans le même morceau de bois. Il fort à remuer
l’encre pour l’empêcher de fécher ou de fe confoli-
der, & à en étendre quelque partie fof ù ° rd de 1 en~
crier, afin que quand l'imprimeur prend de 1 encre,
elle foit préparée à fe diftribuer facilement fur les
balles.
C ahiers ; ce font les divifions de 1 affemblage*
ou certaines quantités diftinâes de feuilles affem-
blées. . .
C alligraphie ; connoiflance ou defcription
des belles écritures & des ornemens d’anciens ma-
nufcrits des livres , avant la découverte de lart
de l’imprimerie. j ,
C amelote ; ce terme fe dit d’une impreflion
faite fans foins, fans goût, & avec des caraâères.
ufés , fur un papier grolfier.
C anon ; c’eft un corps des caractères d’imprimerie
: on diftingue , fiiivantria force de la
lettre., le petit, le gros, le double’, le triple canon.
Le petit canon eft le quinzième corps, qui vient
après la palejline 8c avant le trlfmégijle. Les trois
autres canons forment les dix-feptième , dix-huitième
& dix-neuvième corps, après le trifmegifte
& avant la grofle nompareille. I ^
C antonnières ou C ornières d'une prejfe
d'imprimerie ; ce font quatre pièces de fer pofées
aux quatre coins du coffre de la preffe, pour arrêter
le châflis d’une forme.
C apitales ; on nomme ainfi certaines lettres »
qui , quoiqu’elles faffent partie d’une fonte &
foient du même corps de caraâère , diffèrent feulement
en cè-que l’oeil en eft plus gros., en ce
que la figure n’eft pas la même ; 8c qu’elles font
moins d’ufage & moins courantes dans l’impref-
fion , ces fortes de lettres n’étant faites que pour
la plus grande perfeâion de l’art. Elles font in-
difpenfables au commencement d’une phrafe, d’un
alinéa, au commencement d’un v e rs , aux noms
propres d’hommes, de femmes, de royaumes, de
provinces, de villes, &ç., ,
Les petites capitales s’emploient fuivant le fyf-
tême que l’on fe propofe de fuivre dans un ouvrage.
Elles font d’un oeil plus petit que celui des
capitales, 8c leur configuration eft la même, aufli
en plus petit.
C aractères d’imprimerie ; ce font autant de
petits parallélipipèdes d’une compofition métallique
particulière, à l’extrémité del'quels eft en relief
une lettre. ou quelqu’autre figure employée
; dans l’impreflion des livres ; fa furfaçe étant enduite
d’encre noire , rouge ou d’autre couleur ,
& appliquée fortement par la prefie d’imprimerie
F f f f ij