
vers le milieu de fa furface fupérieure en B , d’un j
trou quarrè ou de toute autre figure que ronde :
dans ce trou paffe très-juftement, quoique libre- |
ment, le bout d’un poinçon A B , qui porte un
bras e ƒ auquel efi attaché fortement en g le cou-
poir b g qui traverfe ce bras, & que Ton ajufte
folidement dans la direction que l’on a dit être
néceffaire, article 20. En L efi un talon qui, comme
le bras e ƒ , efi d’une même pièce avec le
poinçon A B'; ce talon fert à retenir folidement
la tête du coupoir qui s’appuie contre.
22. Ainfi l’ouvrier tenant des doigts de fa main
gauche, non le coupoir, mais le poinçon A B ;
auquel il efi attaché, il le lève & baiffe à fa volonté
, fans que le bout B forte entièrement de
fon trou ; de forte que le bout b du coupoir fe
trouve toujours dirigé parfaitement au trou a de
la matrice, qui efi ce que l’on demandoit.
23. L’ouvrier place un petit coffret ou petite
boîte ouverte entre les mâchoires de l’étau fous le
trou de la matrice, pour recevoir les paillons qui
tombent.
Fabrique des crochets.
24. Pour faire les crochets , on pique des lames
femblables à celles dont ôn fait les paillons, & de
la même épaiffeur : on les pique, dis-je, avec un
poinçon , fig. 12, dont les deux pointes h i ont
entre elles le-même efpace que la longueur d’un
crochet , comme on voit dans la figure où l’on a
exprimé la figure des crochets par des lignes ponctuées.
L’on pique d’abord les_ deux trous a n à la
fois & d’un feul coup de maillet ; enfuite mettant
la pointe h dans le fécond trou n } la pointe i par
un fécond coup fait un troifième trou g, & ainfi
du refie. On continue à piquer; on lime les bavures
, & on repique ces lames tout comme on l’a
dit ci-devant des lames des paillons , articles 14,
i f , 16.
25. On coupe aufii les crochets par un infiniment,
figure 13, femblable en toute chofe à celui des
paillons , fig. n , avec cette feule différence que le
bout du coupoir A , fig. 13, & l’ouverture B de la
matrice , au lieu d’avoir la figure du paillon
comme ci devant, ont celle d’un crochet, & que
le bout du coupoir ne porte qu’une pointe a qui
entre dans le bout de la lame qui doit être celui
du crochet.
Cinquième opération. Faire les goupilles.
26. Pour faire les goupilles, on prend un nombre
de fils d’acier A B , fig. 14, d’une longueur arbitraire
d’environ cinq à fix pouces , & d’un diamètre
un tant foit peu plus grand que celui des
trous des paillons ; on fait une pointe à chaque
bout du fil d’une longueur A d ou ƒ B , d’environ
deux à quatre lignes. Pour cet effet on prend un
bout G , fig. i f , n". /, d’un de ces fils avec une
tenaille ou pince G C , dont les mâchoires fe ferrent
par une vis E F , & dont la queue C entre
en B dans un manche de bois A B : on attache
un morceau de buis ou d’os K à l’étatr; & après
y avoir fait une petite entaille en d b pour y loger
une partie du diamètre du bout du fil, on tient
de la main gauche le manche A B de la pince, &
en le pirouettant fur fon axe, on paffe & repaffe
fur le bout du fil d b une lime plate & douce que
l’on tient de la main droite.
Sixième opération. Goupiller les paillons.
27. Ayant préparé de cette manière les deux
bouts d’un allez grand nombre de fils , on s’en
fert pour goupiller les paillons de la manière fui-
vante : on tient, fig. i f , n°. 2 , entre les bouts du
pouce & de l’index B & A de la main gauche ,
un paillon, o u , fi l’on v eu t, un crochet Ë e ; en-
fuite avec une pointe C D , dont on prend le
manche F de la main droite , on enfile deux paillons
G H , dont il y en a un tas fur la table ou
établi de l’ouvrier, obfervant en les enfilant que les*
faces plates de l’un & de l’autre d’où on a ôté. les
mamelons, foient intérieures & fe regardent mutuellement.
On les porte ainfi entre les deuxdoigts-
de la main gauche en g 8c h , enforte qu’ils em-
braffent entre eux le bout e du paillon ou crochet
e E , & que les trois trous qui doivent être goupillés
ensemble foient dans une même direâion :
alors ferrant des doigts ces trois paillons dans cet
état, on retire la pointe c d que l’on quitte pour
prendre un des fils préparés ci-devant article 26 9.
dont on paffe une de fes pointes par les trois trous ;
la faifant entrer par l ’ouverture m , l’on pouffe
cette pointe auffi avant que l’on peut avec les
doigts; mais comme les. doigts feuls ne peuvent
pas la faire avancer affez fortement, ori prend de
la main gauche ce f i l , auquel tiennent pour lors-
ces trois paillons , & on l’attache à l’étau de la
manière que la fig. 16 le repréfente, laiffant un
efpace entre les mâchoires de l ’étau & les paillons.
On applique enfuite fur ces. paillons une ef-
pèce de pince ou brucelle A B , fig. ty , de manière
que la pointe D du fil paffe entre fes deux
jambes A B , A C ; puis tenant cette brucelle de'
la main gauche par la tête A , on donne un petit
coup de marteau fur cette brucelle , qui fait entrer
le fil aufii avant qu’il efi poifible dans les trous
des paillons.
28. On ôte la brucelle, on détache le fil de l’étau
; & tenant ce fil A B , fig. 18, de la main gauche
, on prend de la droite de petites tenailles à
mâchoires tranchantes, dont on coupe le fil de
part & d’autre des paillons" contré leurs faces extérieures.
I c i , il faut obferver q ue , comme ces
faces extérieures ont été rendues concaves autour
de chaque trou en perçant ces trous ( roye^ l’article
i f , au commencement ) , de - là il arrive qu’en
appliquant le tranchant des mâchoires A , fig. 19 9
contre les bords an de cette concavité, on coupe
la goupille en b à l’alignement de ces bords a n :
de forte que les extrémités b 9 b de cette goupille
excèdent le fond de cette concavité, qui fera remplie
tout-à-l’heure par la tête que l’on formera de
cet excédent. - ’
29. Pour former ces deux têtes, on tient les paillons
de la main gauche , fig. 20 , on les applique à
plat fur une des mâchoires de l’étau , de maniéré
que la goupille foit dans une fituation perpendiculaire
à l’horizon , & s’appuie par un bout fur cette
mâchoire , & frappant à petits coups fur l’autre
bout a de la goupille, on lui fait prendre peu-à-
peu la forme d’une tête plate par-deffus., laquelle
remplit ladite concavité du paillon. On rétourne
enfuite ces paillons le deffus deffous , pour en faire
autant de l’autre côté à l’autre bout de la goupille.
30. On vient de joindre & de river les deux
paillons g h ( fig. if ) , au paillon ou crochet E e.
Maintenant les deux paillons g , h, entre le pouce
& l’indice de la main gauche, fig. 21, on prend
avec la pointe C D un feul paillon k , que 1 on
porte aux bouts des doigts & que l’on fait entrer
entre les deux paillons g , h , enforte que les trois
trous par où doit paffer la goupille foit dans une
même direâion , puis preffant des doigts ces trois
paillons, g , h , k , on ôte la pointe C D . On prend
un des fils d’acier, dont on enfonce la pointe dans
ces trous par l’ouverture m ; & du refte, on en-
'fonce davantage cette pointe avec les brucelles >
on la coupe & on la rive tout comme on l’a dit ci-
deffus , art. 27. 28. 29.
Septième opération. Egayer la chaînette*
31. La lime à égayer A B , fig. 22 , efi une lame
d’acier d’environ 4 a 5 pouces de longueur , 6 lignes
de largeur , & une ligne & demie à 2 lignes d e-
paiffeur. Sa coupe tranfverfale D N fait voir que les
bords ou épaiffeur de la lime font arrondis, & ils
le font dans toute la longueur de là lime. Cette
lime efi improprement nommée ainfi ,'car elle n efi
pas taillée. On attache cette lime à l’étau dans
la fituation où elle efi ici repréfentée ; & , après
avoir mis un.peu d’huile d’olive le long de la chal-
. nette , on la met à califourchon fur cette lime.
On prend deux lames de fer E F , E F , nommées
poignées , ayant chacune environ 3 ou 4 pouces
de longueur , 6 à 9 lignes de largeur , & une épaifi
feur telle que l’on puiffe accrocher le crochet des
bouts de la chaînette à l’un des deux petits trous
qui font aux extrémités des poignées. Ayant donc
accroché ces poignées, l’une à un bout de la chaîne
& l’autre à l’autre , on prend une poignée de chaque
main , & les tirant alternativement, on fait
paffer & repaffer la chaînette fur le bord de la lime
environ une douzaine de fois de chaque cote de
la chaînette , où elle reçoit un affez grand frottement.
Tandis que l’on fait courir ainfi la chaînette
fur la lime, elle fait d’abord un angle d’environ 50
à 60 degrés,dont le fommet efi fur la lime ; & ,
peu-à-peu, en rapprochant les mains l’une de l’autre
, l’angle diminue jufqu’à environ 30 à 40 degrés
» ce qui augmente le frottement. Par cette
opération, on égaye en effet, ou plutôt on commence
à égayer & à adoucir le mouvement de
toutes les charnières formées par les paillons & le#
goupilles. " »
Huitième opération. Limer la chaînette. .
n . On attache à l’étau le bâton a limer ; c efi un
cylindre de bois de buis A B * fig. 23 , d’environ un
pouce & demi de diamètre, & d’une longueur excedant
celle de la chaînette. A un bout B du bâton eff
planté un petit c ro c h e to ù l’on accroche un bout
de la chaînette , laquelle on tient tendue fur le bois
cylindrique , en appuyant un doigt de la main-
gauche fur l’autre bout A dè la chaînette ; puis d&
la droite, on paffe une, lime douce ordinaire L U
fur toute fa longueur , promenant cette lime parallèlement
à elle-même de A en B oc de. B en A »
jufqu’à ce que toutes les têtes des goupilles ne rai-,
font qu’un feul & même plan bien uni avec les laces
des paillons. On fait cette opération fur chacune
des deux faces de la chaînette.
33. Après avoir ainfi limé les deux faces de la
chaînette , on lime très-légèrement fes deux cotes,
& pour cela on fe fert d’une petite lime cylindrique
A B , fig. 24, terminée à l’un de fes bouts par un
bouton. Cette lime qui efi taillée très- finement
tout-autour , a environ une ligne & demie a oeux
lignes de diamètre. On l’attache par le bout B a.
l’étau , & on fait courir la chaînette fur cette lime,
de la même manière qu’on l’a fait courir ci-devant
fur la lime à égayer, art. 31 , mais très-légèrement,
& feulement une ou deux fois de chaque cote de
la chaînette. ' ' r c Q
34. E11 limant ainfi la chaînette fur fes races ot.
fur fes côtés , on a formé des bavures qu il faut
ôter ; on a aufii un peu déforme les paillons qu il
faudra reformer.* Les bavures font fur le fommet
des angles plans formés par les faces & les cotes
de la chaînette. O r , pour les abattre, on remet
la chaînette fur là lime à égayer dont on a parle
ci-de ffus, art. 3 1 , la pofant dans une coche g ,
fig. 2 f , femblable à celle C , & pratiquée fur le
bord de la lime ; & , tandis qu’une perfonne fait
courir la chaînette dans cette coche , une fécondé
perfonne tient une lime plate extrêmement douce
A B , qu’il appuie par un point b d un de fes angles
plans fur le bord de la lime à égayer, & par
un point a d’une de fes faces , fur un des angles
plans de la chaînette , très-legèrement. La coche
dans laquelle court la chaînette , l’empêche de fuir
l’impreffion de la- lime A B. Cette impreffion doit
être fort légère, & la chaînette ne doit courir
qu’une ou deux fois pour cnacun de fes quatre
angles ; après avoir fait cette opération fur l’un
de ces quatre angles , on fent bien de quelle façon
il faut tourner la chaînette pour la faire fur
les autres. 1 . *
3 5. Pour reformer les paillons , on attache a 1 ér
tau la lime à reformer D F , fig. 26 , qui efi u-peu