
à l’ordre alphabétique, ainfi que toutes les autres
pièces qui ont rapport à la preffe.
Les preffes ne font pas également conftruites
dans toutes les imprimeries , ou de France , ou
des pays étrangers ; mais les parties, quoique de
configuration un peu différente, ont toutes le même
objet & le même effet.
Pressier ; on fe fert rarement de ce terme dans
l’imprimerie, quoiqu’il défijme parfaitement l’ouvrier
qui travaille à la prefîe.
Princeps ( ediùo ) ; c’eft la première édition
d’un , ancien livre.
Privilège du grand ficeau ou privilège général;
ce font des lettres du fceau qui accordent le droit
exclufif de la vente d’un livre. Ce privilège doit
être enregiftré à la chambre fyndicale des libraires.
Il y a dans ces privilèges des peines portées
contre .ceux qui contrefont , ou qui achètent &
vendent des livres contrefaits ; mais outre ces peines
, il y â un déshonneur réel attaché à ce commerce
illicite , parce qu’il rompt les liens les plus
refpeétables de la fociété, la confiance & la bonne
foi dans le commerce. Ces peines & ce déshonneur.
n’ont lieu que dans un pays fournis à une
même domination; car, d’étrangers à étrangers,
l’ufage femble avoir. autorifé cette injufttce.
Proficiat ; mçt latin ufité autrefois par les
compagnons & apprentifs. imprimeurs, pour figni-
fier fefiin. L’édit de Charles IX, en mai 15 7 1 ,
art. V , porte : « Les compagnons & apprentifs
» imprimeurs ne feront aucun banquet qu’ils ap-
.pellent proficiat , foit pour entrée , iffue d’ap-
» prentiffage , ni autrement pour raifon dudit-
31 .état. »
Prospectus ; mot latin introduit particulière-^
ment dans le commerce des livres qui s’impriment
par foufcription. Il fignifie le projet ou programme.
de l’ouvrage qu’on propofe à foulcrire , la matière
qu’il traite , le format , & la quantité de feuilles
& de volumes. qu’il doit avoir , le caraâere, le
papier , foit grand , foit petit , qu’on veut employer
dans l’édition ; enfin , les conditions fous
lefquelles fe fait la foufcription, ce qui comprend
principalement la .remife qu’on fait aux foufcrip-
teurs , & le temps auquel l’ouvrage foufcrit doit
fe délivrer.
Pr o t e ; ce mot vient du grec xporeçprimus,
premier , & fignifie le premier ouvrier d’une imprimerie.
Ses fonctions font étendues, & demandent
un grand foin. C’eft lui qui, en l’abfenee du
maître, entreprend les impreffions , en fait le prix,
& répond aux perfonnes qui ont affaire à l’imprimerie.
Il doit y maintenir le bon ordre & l’arrangement,
afin que chaque ouvrier trouve fans
peine ce qui lui eft néceffaire, Il a foin des .caractères
& des uftenfiles. Il diftribue l’ouvrage aux
compofiteurs, le dirige, *leve les difficultés qui s’y
rencontrent, aide à déchiffrer dans les manufcrits
les en droits difficiles. Il impofe ou dirige la première
feuil le de chaque labeur, & doit bien proportionner
la garniture au format de l’ouvrage & à la grandeur
du papier.
Il dôit lire fur la copie toutes les premières
épreuves, les faire corriger par les compofiteurs,
& envoyer les fécondés à l’auteur ou au correcteur
: enfuite il doit ayoir foin de redemander
ces fécondés épreuves , les revoir, les faire corriger
, & en donner les formes aux imprimeurs,
pour les mettre fous preffe & les tirer. Il voit les
tierces ; c’efi-à-dire , qu’il examine fur une première
feuille tirée, après que l'imprimeur a mis
fa forme en train , fi toutes les fautes marquées
par l’auteur fur la fécondé épreuve, ont été exactement
corrigées, Si voir s’il n’y a point dans la
forme des lettres mauvaifes, tombées , dérangées,
hautes ou baffes, &c. Il doit, pfiifieurs fois dans
la journée., vifiter l’ouvrage des imprimeurs ,*&
les avertir des défauts qu’il y trouve. Il doit, fur
toutes chofes, avoir une finguliere. attention à ce
que les ouvriers foient occupés , & que perfonne
ne perde fon temps. Le famedi au foir, une heure-
ou deux avant de quitter l’ouvrage , il fait la banque
, c’eft-à-dire , qu’il détaille fur. le regiftre de
l’imprimerie , le nombre de feuilles par fignatures
qui ont été faites pendant la ^ femaine fur chaque
ouvrage , tant en compofition qu’en impreflion,
& en met le prix à la fin de chaque article. Il porte
enfuite ce regiftre au maître , qui examine, tous ces
articles, en fait le montant & , en donne l’argent
au prote, qui diftribue à chaque ouvrier ce qui lui
eft.dû.
Comme dans les imprimeries où il y a . beaucoup
d’ouvriers , un prote feul ne. pourroit pas
fuffire , le maître affocie à. la proterie une ou deux
perfonnes capables, pour aider le prote dans fes
fonctions.
Un prote devroit avoir l’intelligence du grec ,
du latin, de l’anglois , de Fitafie.n , de l’efpagnoi
Si du portugais ; mais on ne demande à la plupart
que l’intelligence du latin & de favoir lire le
grec. ( Cet article efi de M. Brûle , qui étoit prote
de l'imprimerie de M. le Breton. )
Pseudonyme ; ce terme fe dit d’un auteur ou
d’un ouvrage qui s’annonce fous un. nom faux Si
fuppofé.
Q uadrats ; pièces de fonte de cara&eres d’imprimerie
, dont chaque forte de fonte ou corps
I de caraâeres efi afforti. Ces pièces qui font plus
| baffes de quatre lignes que la lettre, & de diffé-
| rente grandeur pour la juftification des lignes,
j remplirent celles dont les mots n’en contiennent
j qu’une partie, & dont le reftant paroît vide à!
; Fimpreffion ; elles forment de même les alinéa,.
le blanc des titres, & les blancs qtfoccafionnent
: affez fréquemment les ouvrages en vers.
Q uadratin s ; autres pièces de fonte de caractères
d’imprimerie : chaque corps de caraéîeres a
auffi fes jquadratins. Ils, font, ainfi que les quadrats
& efpac.es , plus bas de quatre lignes que les-
lettres.
Les quadratins font exa&ement carrés, & dùi-
fage au commencement d’un article , après un
alinéa, & très-fréquens dans les ouvrages où les
chiffres dominent, comme ceux d’algebre ou d’arithmétique.
Le quadratin eft régulier dans fon épaiffeur ;
deux chiffres enfemble font celle d’un quadratin.
Il y a en outre des demi-quadratins de l’épaif-
feur d’un chiffre, pour la plus grande commodité
de l’art.
Q uarto ; un livre in-quarto efl celui dont la
feuille eft pliée en quatre.
Rame (mettre à la ) ; fignifie ranger par rame
une partie .de Fimpreffion d’un livçe dont on a
eu peu ou point de débit , pour le vendre de la
forte à vil prix aux épiciers & aux beurrieres , Si
à tous ceux qui en ont befoin , pour envelopper
leurs marchandifes, ou en faire autre ufage. Ri-
chelet dit qu’Amelot penfa devenir fo u , lorfqu’il
apprit qu’on alloit mettre fon Tacite à la rame.
Ramette; c’eft un grand châffis dç fer qui n’a
point de barre dans le. milieu: il y en a de différente
grandeur; les plus grands fervent à impofer
les placards , les affiches & ouvrages de cette
forte.
Ramoitir ; c’eft paffer l’éponge imbibée d’eau,
fur les uftenfiles auxquels il faut communiquer une
humidité convenable. Les ouvriers de la preffe ra-
mpitiffent le cuir de leurs balles , leur tympan ,
& le papier, quand ces chofes précédemment trempées
ont trop perdu de leur humidité, dans le temps
qu’ils viennent à les mettre en oeuvre.
Ranguillon ou A rdillon ; on appelle ran-
guillon une petite pointe-de fe r , attachée à une
petite lame de fer, quelquefois longue d’un demi-
pied j & qui. avance fur le ty mpan : Je ranguillon
eft au bout de cette lame._Il y en a deux, un de
chaque coté du tympan ; &. en perçant le papier
Si la feuille qu’on tire du premier côté, ces deux
ranguillons font deux petits trous qui tiennent le
regiftre égal, quand on tire la feuille de l’autre
CÔî|>-
Ratisser- les balles ; c’eft ôter de deffus les
cuirs l’encre, ou lorfqu’elle fe trouve trop abondante
, ou qu’elle jette une efpèce de craffe qui
s’y forme, Si qui remplit l’oeil de la lettre : pour
cet effet, après avoir verfé fur chaque balle une
demi-cuillerée d’huile déteinte, & Favoir étendue
fur toute la furface des cuirs, on fe fert d’un couteau
dont la lame eft très-plate , & n’a prefque
point de tranchant. -
Réclame ; c’eft le dernier mot mis au .bas de
la.dernière page d’un cahier ou feuille d’impref-
fion, pour, annoncer le premier mot du cahier fui-
vant : en France on ne met de réclame qu’à chaque
feuille ou à chaque cahier ; mais les étrangers
font affez dans l’ufage d’en mettre une à chaque
page.
Redresser le papier ; c’eft bien égalifer les
feuilles ployées des cahiers d’affemhlage.
E R é g i o n s ; on fe fert de ce mot dans l’imprimerie
, en parlant des chofes qui s’impriment les
unes vis-à-vis des autres , foit en diverfes langues ,
foit lorfqu’on met différentes tradu&ions en parallèle
pour l’inftruétion des leâeurs. On a fouvent
imprimé l’oraifon dominicale en diverfes langues ,
è regione.
Registre , piece de moule fervant à fondre les
caraéteres d’imprimerie ; les-regiftresffont pour recevoir
la matrice au bout du moule, & la retenir
dans la pofition jufte qu’il y faut. Ges regiftres
font mobiles ; on les pouffe & retire, jufqu’à ce
que la matrice foit dans la place où ou la v eu t,
pour former la lettre dans une bonne approche.
Registre ; une impreflion en regiftre eft1 celle
dont les pages viennent précifément les unes fous
les autres : ce qui fe fait parle moyen des pointes
que Fon remue à volonté, & des coins qui arrêtent
la forme fur le marbre de. la preffe.
R e g j s t r u m C h a r t a r i /m ; on mettoit autrefois
à la fin du volume, la table des lettres alphabétiques
qui àvoient fervi de fignature , & des premiers
mots des quatre premiers feuillets compris
fous chaque lettre ; & cette table imaginée pour
guider les relieurs, s’appelleit regifirum chartarum.
Mais le regifiwm eft à ptéfent fupprimé dans les
imprimeries, comme inutile.
Régler le cou p ; c’eft marquer avec de la
craie fur le tympan l’endroit où doit pofer la
platine, afin de donner à propos le coup de barreau.
Réglets ; ce font les lignes droites qui marquent
fur le papier ; ils font en ufage à la tête
des chapitres, S i quelquefois après les titres cou-
rans des pages : les réglets font de cuivre ou de
fonte, qui eft la même matière que les lettres ;
l’oeil du réglet eftfimple, double- Si triple : on en
forme auffi- des cadres pour entourer des pages entières.
Réglettes ; les imprimeurs nomment ainfi certaines
petites tringles de bois, de la largeur de fept
à huit lignes , S i réduites au rabot à Fépaiffeur
des différens corps de caraâères de l’imprimerie :
on appelle réglêttes celles qui fe comprennent depuis
le feuillet jufqu’au petit-canon : on dit une
réglette de petit-romain -, de cicéro , c’eft-à-dire,
que la réglette confidérée par la force de fon épaiffeur,
appartenant pour cette raifon à une forte de
caraéière, on la nomme réglette dè tel cara&ere,
comme il eft dit dans l’exemple ci-deffus. On fè
fert des réglettes pour blanchir les titres dans différens
ouvrages ; mais il eft toujours mieux d’employer
des cadrats autant que l’on peut, eu égard
à la folidité dont eft la fonte , & le peu de juftefïe
du bois fi bien travaillé qu’il foit, qui, quand on
le-fuppoferoit dé la derniere p-.rcérion, eft fiijet
•à l’ufer , à des incidens continuels & -d e toute
nature.
Réglure ; ce mot fe dit des reg’es qu’on fait fur
le papier ou fur les livres. »