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de fable, qui forment comme deux tables. Les faces
intérieures du moule ont reçu l’empreinte des modèles
, ce qui fait un vide dans lequel on coule le
cuivre, ou autre métal fondu, qui prend ainfi la
forme des modèles qui ont fervi à former le moule.
Moule de potée ; eft celui que l’on couche fur
la cire quand elle eft bien réparée, 8c c’eft dans
ce moule qu’on fait couler le bronze. On compofe
ce moule de potée de f de terre de Châtillon aux
environs de Paris , avec \ de fiente de cheval
qu’on a laiffé pourrir enfemble pendant l’hiver, |
de creufet blanc, & moitié du poids total de terre
rouge femblable à celle du noyau. On réduit cette
matière en poudre tamifée, 8c, avec des broffes,
on en fait des couches fur la cire, en alliant cette
poudre de potée avec des blancs d’oeufs. Lorfque le
moule de potée eft achevé , on le foutient par des
bandages de fer qu’on met particulièrement dans
les parties inférieures de l’ouvrage, comme étant
les plus chargées.
Moulin ; c’eft un petit coffre fufpendu fur deux
montans où on le tourne à la main. Son intérieur
eft rempli de clous qui abattent les carnes qui font
reftées au petit plomb. . ^
Mu r de r e cu it; eft fait d’aflifes de grès & de
briques, pofées avec du mortier de terre à four. Sa
première aflife pofe fur le maflif de la fofle, & il
monte jufqu’au haut de l’ouvrage. Il doit être dif-
tant de dix-huit pouces environ des parties les plus
faillantes du moule ; on le remplit de briquaillons ;
on obferve de laiffer un efpace pour tourner autour
du parement extérieur de la fofle, afin de pouvoir
opérer.
No y au ; le noyau, que quelques-uns appellent
Vame d’une figure, eft un corps folide dont on remplit
l’efpace renfermé par les cires. La manière dont
il eft compofé doit avoir quatre qualités effentielles.
Premièrement, il faut qu’étant renfermée dans les
cires , elle ne puifle s’étendre ni fe comprimer. En
fécond lieu, il faut qu’elle puifle réfifter à la violence
du feu, lorfqu’on en fait le recuit, fans fe fendre
n ife tourmenter. Il faut en troifième lieu qu’elle ait
une qualité que les ouvriers appellent bouf} qui eft,
pour ainfi dire , une molle réfiftance ; afin que le
métal rempliflant l’efpace qu’occupoient les cires,
le noyau ait affez de force pour réfifter à fa violen
c e , & n’en ait pas trop en même temps pour
s’oppofer au métal qui travaille à mefure qu’il fe
refroidit dans le moule ; ce qui ferait gercer le
métal dans plufieurs endroits. La quatrième qualité
que doit avoir le noyau, eft, qu’il loit d’une matière
agréable au métal, & qu’il le reçoive volontiers
lorfqu’il coule, fans le recracher, & y faire des
foufflures ; ce qui pourrait arrivèr s’il y avoit trop
de plâtre dans fa compofition.
On forme ordinairement le noyau d’une matière
compofée de deux tiers de plâtre & d’un tiers de
brique bien battus & faffés , que l’on gâche enfemble
, & que l’on coule dans les aflifes du moule,
après que l’armature eft faite, continuant ainfi juf-
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qu’au haut de la figure. La brique qu’on mêle avec
lé plâtre l’empêche de pouffer , & fait qu’il réfifte à
la violence du feu & du métal.
Pelotes ; les fondeurs de petits ouvrages nomment
ainfi le cuivre en feuilles qu’ils ont préparé
pour mettre à la fonte.
On réduit le cuivre en pelotes, afin de le mettre
plus commodément dans le creufet avec la cuiller
du fourneau , qui de-là eft appelée cuiller aux pelotes.
On nomme aufli mortier & maillet aux pelotes
ceux de ces outils qu’on emploie à cet ufage dans
les ateliers des fondeurs.
La préparation des pelotes eft ordinairement le
premier ouvrage des apprencifs.
Perier ; c’eft un morceau de fer emmanché au
bout d’une perche ; on s’en fert à ouvrir les fourneaux
, pour faire couler le métal lorfque les fondeurs
veulent jetter quelques ouvrages en bronze.
Pignes ; nom qu’on donne à des maffes d’or ou
d’argent poreufes & légères, faites d’une pâte défi*
féchêe, qu’on forme par le mélange du mercure
& de la poudre d’or ou d’argent tirée des minières.
Plaque ; morceau de fer ou de fonte épais d’environ
un bon pouce , haut d’un pied. 8c demi, quelquefois
plus; 8c large d’autant où environ , que
l’on attache avec des morceaux de fer , que l’on
appelle pattes , au contre coeur de la cheminée -9
afin que le feu ne le gâte pas.
Plaques ou pierres de cuivre ; ce font des
épaiffeurs de métal figé, qu’on enlève à; mefure
qu’elles fe forment.
Poche ; c’eft un réfervoir pratiqué dans le fourneau
de fonte, pour y recevoir le métal à mefure
qu’il fond.
Ponsif ; c’eft un fac de toile qui contient du
charbon pulvérifé dont on faupoudre les modèles ,
afin qu’ils fe détachent facilement du fable dont le
moule eft compofé ; on fe fert aufli d’ùn fable très-
fin & fee pour le même ufage.
Le fable dont on fe fert à Paris pour poncer, fe
tire de Fontenay-aux-rofes, village près de | Paris ^
il eft blanc & très-friable.
Pouf ; les fondeurs donnent ce norii à une qualité
que doit avoir la matière dont on fait le noyau.
Elle confifte dans une molle réfiftancé, afin que le
métal rempliflant l’efpace qu’occupoient les cires,
le noyau ait affez de force pour réfifter à fa violence
; & n’en ait pas trop en même temps pour
s’oppofer au métal qui travaille en fe refroidiffant
dans le moule, ce qui le ferait gercer dans plufieuts
endroits.
Presse de fondeurs ; cette preffe, autrement
à.ite\prefie à coins , eft compofée de forts châflis de
quatre pièces de bois carrées , bien emboîtées les
unes dans les autres par des tenons' & des chevilles
; elles font de diverfes largeurs, fuivant l’ê-
. paiffeur des châflis à moule; qu’on y doit mettre.
Il en faut deux pour chaque moule, aux deux bouts
defquels on les-place ; enforte" qu’en chaffantavec
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des maillets des coins de bois entre le moule &
les côtés de la preffe., on puifle fortement unir les
deux châflis, dans lefquels on doit couler le métal ;
quand les châflis des moules font peu épais , on
fe fert de la preffe commune.
Proplastique ; (art) c’eft l’art de faire des moules
'dans lefquels ôn doit jeter quelque chofe,
Q uenouillettes ; ce font des verges ou tringles
de fer qui ont à l’un dés bouts une efpèce dé c y lindre
aufli de fe r , arrondi par l’extrémité ; elles
ont quelques pouces de hauteur, & font.d’un diamètre
convenable. Les fondeurs s’en fervent pour
boucher les- godets ou entrées des jets qui abou-
tiffent à i’écheno, jufqu’à ce qu’il foit fu.ififamm.ent
rempli de métal liquide pour qu’il tombe en même
-temps dans le moule par tous les jets dont on retire
les quenouillettes.
Rabot ; les fondeurs de gros ouvrages appellent
un rabot une bande ou plaque de fer plate., en forme
de douve de tonneau , de douze ou quinze pouces
de longueur , & dé cinq ou fix de hauteur, qui a
un-long manche, en partie de fe r , en partie de
bois ; elle fert à ces ouvriers comme d’é.cumoire ,
pouf ôter les feories qei s’élèvent fur le métal
fondu.
Racloir ; 'c’eft un morceau de fer ou de lame
d’épée emmanchée pour racler 8c affleurer le fable
du moule aux barres du châflis.
Ratisse-caisse ; c’eft une petite planche de fix
pouces de long, avec laquelle on raffemble le fable
de la caiffe à mouler.
Ra viver le feu , c’eft le rendre plus vif. Raviver
le cuivre, c’eft le râper, le limer , pour le rendre
propre à recevoir la foudure. .
Recuit ; on dit mettre ou porter, un* moule au
recuit : lorfqu’effe&ivement ce moule étant vidé
par le dedans dé la première- terre qui avoit fervi
à le former , & qu’il ne refte plus que la chape,,
qui doit donner l’impreflion au métal, on le porte
dans la fofle deftinée pour cela , on le recuitJ- 8c
on le sèche avec force bûches allumées qu’on jette
dedans.
Rifloir ; les fondeurs appellent ainfi un outil
d’acier, garni d’une poignée dans le milieu de fa
longueur, & dont les extrémités font un peu courbées
, taillées en lime pour les petits ouvrages, &
piquées au poinçon , comme les râpes, pour les
grands. On s’en fert pour enlever une efpèce de
croûte fort dure qui fe forme fur la furface des
ouvrages que l’on jette en fonte.
Rouleau ; c’eft un bâton cylindrique de bois’,
dont les fondeurs en fable fe fervent pour corroyer
le fable dont ils forment les moules dans la caifle
qui les contient.
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Rouler ; c’eft arrondir le plomb dans le moulin,
en l’y remuant avec précipitation.
Royale grosse ; c’eft une efpèce de dragée de
plomb d’un degré plus gros que la bâtarde, & de
deux degrés plus gros1 que la petite royale.
Royale petite ; c’eft l’efpèce de dragée de plomb
la plus petite.
Sablonnière ; c’eft un grand coffre de bois à
quatre pieds, garni de fon couvercle, où les fondeurs
confervent, & fur lequel ils corroient le fable
dont ils font leurs moules.
Sacs de cinquante ; ce font des facs de toile
contenant cinquante livres de dragées de plomb. Il
n’y en .a ni de plus petits , ni de plus grands.
Serre ; terme de fondeurs des menus ouvrages ;
c’eft une des deux fortes de preffes dont ces ouvriers
fe fervent pour ferrer & preffer l’une contre l’autre
les deux parties de leurs moules. -
Soufflure ; fe dit dans la fonderie de certaines
concavités, ou bouteilles qui fe forment dans l’é-
paiffeur du métal, quand il a été fondu trop chaud.
T enaillés , aufli appelées happes $ fortes de
pinces avec lefquelles Jes fondeurs prennent les
creufets dans le fourneau , pour verfer le métal
fondu qu’ils contiennent, dans les moules dont on
veut qu’ils prennent la figure.
T enailles tranchantes ; outil dont les fai-
feurs de dragées de plomb au moule fe fervent pour
féparer les dragées qui tiennent à la branche ou jet
principal.
T irer ; c’eft mettre le plomb, fondu dans le
moule pour y former la branche.
T ireur ; on appelle ainfi l’ouvrier qui tire de
la chaudière le plomb fondu , & qui le verfe dans
les moules pour en former des dragées ou des balles
pour les armes à; feu.
T isonnier ; c’eft une barre de fer de trois pieds
de long , pointue par un bout, dont on fe fert pour
déboucher les trous de la grille du fourneau.
T r anch e ;, forte de couteau dont les fondeurs
en fable fe fervent pour réparer 8c tailler les moules
qu ils eonftruifent ; c’eft une lame de fer roulée par
un bout & aiguiféè en langue de carpe, tranchante
des de_ux côtés par l’autre.
T r o u -dû tampon ; les fondeurs appellent ainfi
le trou par lequel Je métal fort du fourneau pour
entrer dans Téchenp. Il eft fait en forme de deux
entonnoirs, joints l’un contre l’autre par leurs bouts
les plus étroits. On bouche celui qui eft du côté du
fourneau, avec un tampon de fer. de la figure de
l’ouverture qu’il doit remplir, 8c que l’on met par
le dedans du fourneau avec de la terre qui en bouche
les joints ; de forte que le tampon étant en forme de
cône, le métal ne peut le pouffer dehors.