
encore plus efficacement cet effet, en couvrant le
fourciller de feuilles de tôles qu’on charge de torchis
y c’eft - à - dire , d’argile commune corroyée
avec du foin.
On forme le fourciller & on le foutient, en conf-
truifant depuis les ouvreaux un plan incliné** ƒ*,
fig. 2, pl. V I I Si fig. 2 , pl. VIII. Ce plan incliné eft
communément confondu dans la dénomination de
fourciller ; mais , pour le diftinguer ,.*nous le dè-
fignerons plus particulièrement par le nom de talut.
Puifq«è les éperons font établis à cinq ou fix
pouces dii bord des plaques, il s’enfuit qu’ils doivent
aullï laiffer faillir le fourciller de cinq ou fix
pouces. -
On étoit dans l’ufage de revêtir extérieurement
la couronne du four , d’une calotte de briques
blanches compofées de bonne argile & de ciment :
cette calotte s’appelloit chemife. Par deffus la che-
mife, on bâtiffoit un maffif jufqu’à la hauteur des
arches ; on le couvroit de torchis, Si le deffus du
four & de fes arches formoit une furface plane, re-
préfentée dans la fig. / de la pl. VIL
L’expérience m’a prouvé que cette pratique abré-
'geoit quelquefois la durée du four. Une longue
chauffe communique de proche en proche, d’abord
à la chemife, & enfuite au maffif, un violent degré
de chaleur. La couronne fe trouve alors fortement
échauffée ; dans l’intérieur du four, par l’a&ion immédiate
du feu ; & à l’extérieur, par là chaleur de
la chemife & du maffif. Dans-cette pofition, eliê~
eft puiffamment follicitée à la fufiorr, & le four
ne tarde pas à larmer, ou elle s’amollit; & cédant
au poids qui la furcharge, & à la caufe toujours
fubfiftante de fa dégradation, il s’en détache des
morceaux qui tombent dans le four : l’interruption
du travail devient alors inévitable.
J’ai pris, avec fuccès, le parti de laiffer la couronne
abfolument à nud, en fupprimant la chemife
Si le maffif. Il fembloità craindre, qu’en diminuant
auffi considérablement l’èpaiffeur totale du four,
fa chaleur ne fe diffipât d’autant plus facilement,
& que l’on ne perdît par la lenteur du travail, plus
que Ton n’auroit gagné par la durée du four : l’événement
m’a convaincu qu’une pareille crainte n’eût
pas été fondée. J’ai cru remarquer, au contraire,
que le fourneau, dénué de chemife & de maffif,
étoit porté plus promptement au degré de chaleur
convenable : cette observation me paroît au refte
confirmer ce que le fimple ràifonnemènt pourroit
faire prévoir. En effet, en fuppofant la voûte d’un
four très-épaiffe, les premières couches s’échauffent
, celles qui les touchent immédiatement, font
bientôt portées, par communication , à peu près
à la même température ; & par la continuité de la
chauffe, le même effet a lieu pour toutes les couches
jufqu’à la dernière, qui, rafraîchie par le-çontaéî:
continuel de l’atmofphèrc , ne peut parvenir au
même degré de chaleur : on fent qu’il doit ÿ avoir
beaucoup de feu employé à imprégner les matières
denfes, dont la voûte eft compofée. Si la voûte eft
plus .mince , le contait de l’air produit for fa furface
extérieure, le même effet que fur celle de la voûte
épîiiffe, & l’on a beaucoup moins de parties folides
'à échauffer.
Si toutes, les ouvertures indifpenfables au fer-
vice d’un four demeuroient ouvertes pendant la
chauffe , il fëroit impoffible d’amene^ la chaleur au
degré de violence qu’on defire, attendu la trop,
libre geceOion de l’air extérieur. Il n’eft pas moins
évident que le feu fe faifant fous les, tonnelles „
la flamme doit être dirigée fur-tout vers les.vafos
qui contiennent la matière à fondre.
Sur ces principes,.. on difpofe les tonnelles de
manière que l’air plus refferré puiffe animer la com-
buftion par la rapidité de fon mouvement, au lieu
de produire le réfrodiffëment, par le volume que
l’ouverture'totale de la tonnelle en admettroit. On
laiffie les ouvreaux d’en, haut ouverts pour qu’ils
fervent de foupiraux, & que la flamme, fe porte
fur les pots , foit directement, foit réverbérée par
la couronne : on fe contente d’en diminuer l’ouverture
, pour diminuer auffi l’âcceffion de l’air extérieur,
& pour le proportionner, en quelque forte,
à'celui qui agit par les tonnelles. Enfin, les ouvreaux
à Cuvettes étant les plus grands & par
conféquent les plus nuifibles, procùrant d’ailleurs
à la flamme, par leur pofition, une direérion défa^
vantageufe, on les tient parfaitement boucriés , Si
on ne les* ouvre que lorfque les opérations le demandent.
La tonnelle, difpofée comme il convient pour la
chauffe , prend le nom de glaye. La glaye eft re-
préfentée en élévation , fig. 3 , pl. V I I I , & en géo-
métrâl, fig. 4 même planche. Les diverfes pièces qui
la compôfent & qu’on appelle pièces de glaye , font
exprimées dans la même planche , chacune fféparé-
ment.
On prend le milieu / de la tonnelle , & en /, i, à
8 forts pouces de / , ôn place debout deux pièces
j , j , connues fous Je nom de joues ; ce font des
parallélipipèdes de 16 pouces de long fur 4 pouces
de large , & 4 pouces d’épaiffeur. Sur les deux
joues , on place une autre pièce C de 24 pouces de
long fur 4 de large & 4 d’épaiffeur, qu’on nomme
chevalet ; ce qui forme une ouverture de 16 pouces
fur chaque face : on défigne cette ouverture par
le nom de grand trou de la glaye ou bas de la glaye.
Au deffus Si au milieu du chevalet, on pratique un
trou T de 4 pouces fur chaque dimenfion, qu’on
appelle tifar, & par lequel on introduit le bois dans
le four. On achève de boucher la tonnelle avec
une maçonnerie de briques ordinaires , ou encore
mieux, de briques d’échantillon de 4 pouces fur
chaque dimenfion. Au devant du bas de la glaye ,
on fixe avec du mortier, le plus folidement qu’on
le peut, une pièce S appelée chio. Elle a 4 pouces
d’épaiffeur; & pour qu’elle porte contre le chevalet
Si contre les joues, on lui donne au moins 17
pouces de 1 en 2 Si de 3 en 4. On perce le chio
d’un trou pour donner la facilité de le placer Si de
l’enlever avëc un ferret , infiniment de fer de 4 à 5
pieds de long, dont on voit la forme en A B , C D ,
planche XVIII.
Le chio partage le bas de la glaye en deux ouvertures
ou ioupiraux , qu’on laiffe ordinairement
ouverts , mais qu’on ferme , lorfque le travail
l’exige , au moyen de deux pièces de fonte m , m ,
qu’on appelle margeoirs.
Lorfque l’on eft en pleine chauffe, & que l’on a
befoin de favorifer la combuftion , en établiffant le
courant d’air , de la glaye aux ouvreaux d’en haut,
on place devant ceux-ci une tuile t , planche V I I I ,
qui a 10 pouces ou 1 pied de large, fur autant de
long ; mais qui , par fa forme défignée dans la
figure , ne peut boucher entièrement l’ouvreau.
Lorfqu’on veut feulement conferver la chaleur du
four, & que ceffant- de tirer, on defire s’oppofer à
un trop prompt refroidiffement, on applique contre
les oüvreaux d’en haut, des plateaux tels que P ,
planche VIII, qui, les bouchant exaéfement,retiennent
la flamme dans le four, & empêchent l’accef-
fion de l’air extérieur.
Les tuiles t. Si les plateaux P font percés d’un
trou , qui fert à les prendre avec le ferret.
Les grandes tuiles T , planche VIII , avec lef-
quelles on bouche les ouvreaux à cuvettes , ont la
forme des ouvreaux, contre lefquëls on doit les
placer : elles font feulement un peu plus grandes,
pour interdire plus efficacement tout paflage à la
flamme : on garnit le tour des tuiles, de torchis ,
c’eft-à-dire, de foin roulé dans de l ’argile ; c’eftce
qu’on appelle marger. La grande tuile T a communément
24 pouces de long, jufqu’au haut de fon
ceintre , Si 20 pouces de large : elle eft percée de
deux trous , pour la prendre avec un inftrument de
fer E F , appellé cornard, planche X V I I I , qui n’eft,
en quelque forte, qu’un ferret à deux branches. Si
la tuile n’étoit percée que d’un trou, & que celui-ci
ne partageât pas également le poids de la tuile , il
feroit difficile de la placer bien droite ; & attendu
fon volume, on la porteroit au bout d’un ferret avec
peu de sûreté.
Les pièces dont on forme la glaye, les tuiles &
plateaux dont on bouche les ouvreaux, font défi-
gnés par le nom générique de pièces de four. Les
fig. y , 6 , 7 ,8 , p , 10 ,1 1 , planche X , préfentent les.
moules de bois, qui fervent à fabriquer ces différentes
pièces.
Les arches F , F , F , F , fig. 1 , pl. V I , font quatre
petits fourrleaux, que l’on joint au four de fufion,
dont trois fervent à recuire les vafes nécëffaires à
la fabrication , Si font par cette râifon appellés
arches à pots : le quatrième fert de dépôt aux matières
que l’on doit enfourner, & eft défigné par le nom
d'arche à matières.
La grandeur des arches .à pots eft relative à la
quantité de creufets que l’on veut y cuire à là fois1:
il eft affez ordinaire d’en placer trois dans chaque
arche. Dans cette fuppofition , il fuffit que la longueur
a c ou d e d’une arche ait 8 pieds ou 8 pieds j .
Les points a d font placés à environ 4 pouces des
pieds droits de la tonnelle , Si les côtés a c ,
d e des deux arches, ne font pas parallèles au côté
a d du four : il n’y auroit pas affez d’efpace entre
les deux arches, pour le mouvement des outils. On
fait diverger les lignes a c , d e , de manière q ue , v
tandis que ad — 44 pouces, ce — environ7 pieds
Le côté c ƒ de l’arche pourroit, fans inconVé-^
nient, être parallèle au côté d g du four ; mais ce
feroit augmenter l’étendue de l’arche , fans ajouter •
fenfiblement à fa capacité intérieure. En traçant ch
perpendiculairement à a c , on diminueroit la capacité
de l’arche. Au lieu des pofitions c f , c h , on en
prend une moyenne c g.
On détermine la longueur de c g en difpofant trois
fonds de pots fur le terrain où l’on veut conftruire
l ’arche , de manière qu’ils foient à l’aife, Si que
cependant ils occupent le moins d’efpace qu’il foit
poffible , Si en figurant l’arche , ayant un jufte
égard à la largeur de fa gueule, à l’efpace néceffaire
aux pots, & à l’épaiffeur des murs. Cette opération ,
peut fe faire fur le papier au moyen d’une échelle,
& l’on trouvera que c g a environ 9 pieds j.
Quant à la courbe que forme l’arche en t ï , elle
eft réglée par l’efpace qu’exige le mouvement des
outils , employés dans les opérations , aux ouvreaux
à cuvettes.
Pour diminuer l’étendue de l’arche, au lieu de
pouffer la maçonnerie jufqu’au point'g, on fa it , en
cet endroit, un pan coupé il.
Ayant établi la forme extérieure de ¥ arche, on
conftruit , jufqu’à la hauteur d’environ 30 pouces ,
un maffif qu’on peut bâtir en pierres ordinaires ,
puifque le feu ne le touche point. A cette hauteur ,
on place le pavé de l’arche , qu’on conftruit en briques
pofées à plat : on fe fert des mêmes matériaux
pour la voûte & les parois. L’étendue du pavé eft.
déterminée par l’efpace néceffaire aux trois fonds de
pots, 4 , 4 , 4 » fig• i ; ? p l V~I.
Au devant de l’arche eft fon entrée , communément
appellée fa gueule. On en voit le plan géomé-
tral T , fig. 2 , pl. VI, Si l’élévation T , fig. 3 ,pl. VIH
Cette ouverture eft deftinée à introduire les pots
dans l’arche, ou à les en tirer. Il faut donc que fes
dimenfions rendent fon ufage facile ; on lui donne,
environ 42 pouces de large fur une égale hauteur s>
& fon ceintre eft fort furbaiffé.
L’arche eft fermée par une porte de tôle, qui ,.
tournant autour du boulon a b , fig.- 3 , pl. VIL ,
comme fur une charnière, s’abaiffe contre la gueule *
& qui, lorfque l’arche eft ouverte, eft retenue dans
une pofition horiozntale , par un crochet de fer fixé
à la charpente de la roue, lieu dont nous donnerons
bientôt la defcription.
Cette porte eft connue fous le- nom de ferra(fc
; de Varche , • Si le boulon a b qui la foutient, eft fixer
! par deux barrés de fer , placées une de chaque?
I côte de la gueule de l’arche , & retenues dans une
pofition verticale par des tirans auffi de. fer engagés*
dans la maçonnerie*