
5 0 6 I M P I M P
Correction fur les épreuves'.
Voici les fignes les plus ufités pour marquer les corrections à faire dans une épreuve. Nous tirons
'cet exemple du Dictionnaire des Arts & Métiers, où M. Didot le jeune, imprimeur de Monfieur, frère
du R o i, l’a fait inférer à la fuite de fon explication des procédés de l’imprimerie.
d e /to i"s e t moto a t lianoer . . .
M o to a ajou ter............■ . . . .
lia n e ..<*' a a jou ter.......................
M o ts a- supprimer . . . . . . . .
M o ts a- retou rn er....................
M o ts " ..................
L ia n e a- tran sp oser.................
ii/a/ic a- a jo u ter...........................
B la n c
. 0 i l r e p o r te àK l atyke tp / lim nec / o r
| n i t/1 îu v en t ion / h n p r mierie ./<■ / ' /
D<? tous le s a rts c'est ce l u i ../■ /// / 'K .,/ l.r ,- , /
‘ ‘ cU; s Lettre s a iretire et re t ir e la P ep u filip ie
• . erico/re p lu s p ÎH sd e s e ,:ours. J / r * /
. . l'É« lis e ,s o n an o y^ n 3 / 3 / 1
• • «s:tp|u(îs eu (cl.S r e p a i e . M H W — B
M oto ,v s ip a r e r .......................
L ettre,r a- ra p p ro ch e r .............
M o ts a r ed r e sse r ...................
L e ttr e i* trop hautes. . . ..............
LeOnu■ ...................
Lettre- a/ nettoyer..........................
« g M ’s a a h la is s e r ................
C o rre i'■ dans d e Pan eton tu a i.
i/M postrophe-.............
d s ic c e n fi.
De- Zi étirée doubles . .
MUneiv a / m a rÿ u er. .
P etites et? Grandes vitales
ei:1 me ttan t eivIrelesman is des) Transposes
cleimiltipliejcses mstruc ^ V
uples les otuvrages qui e lab lis -
■ a t s a to i et s a D o c tin n
f l j j ■ ;S i
. -Cl laciui/peut^a ujoiu- d lu ii^ai/ce # / # / # / # /
. ... et
c^ours e t 'u d
le Mnnstïe
ie r s a R e l; IS'IOll,
faccesdan:
. . le t> e sprits -pouir insniruer des X / ' / / / / '
ri/és que 1/s»yeux 0 / 1 C / s / » . /
. . «lé
an d
• • il,Z‘ 11V a v o it jv pie des Ma nus - n :
'. . . en p ts / domine1 ils efoieutt lo r t • S / J \
. . rajres,ilxyV aveut que des Gens
/ ra d ia s s en t, I l H H
. . fa llo it n é c e ffa ir en ien t ètr e r i clic. É B
P P e u e fû t qu au coinmemrement do '
I I 1470. que ü ln c li Gerrng’ in trod uis it
Pla/zc a supprruner....................— a P a n s l ’usage d e llu rp nm e n e .
£ 0 r s y u d ly a /p d u siea rsjù u tes d a n s u/ia- p.rentre, l'on/peut, p o u r éviter la - coidiiSion-, se -
servir d es sia /ie s su iv o n s a- chaque- lian e', 2™ Imite / 2 ? f i 3&. ffifi-^ jl Æ r . l é s
Coirections doivent toujours se' lu ir e s u r leu m arae- de- dehors, c ’e s t d dire■ m d ro ite su r
le fo liv r e c to etr d jo n c h e su r le v e r so :Z e s Lettres surm ondes s e corriy en t d on s M J j..
M tfi. M fi. com m e dans la , con-ecdon' dLfy ostrophe/. (fiu an d d
V f u g u e r - p lr ^ - v
de-passée!, ce- yue Ion - a p p elle Bonrd ou, l'on- lu it le ren vo i f i e t
• h it tra n scrit au-, fia s
delà.■
••envoi' /- ou/ l'o/v r&i/voye- a/ la- courte e/v m arquant le s p rem iers
Dans le manufcrit j ou dans la corre&ion d’une
épreuve , on défigne la lettre italique par une barre
deffous : ainfi m ; la lettre minufcule ou petite
capitale par deux barres : exemple, m ; & la lettre
znajufcule par trois , M.
Quand le compofiteur n’a point un afîez grand
nombre d’un même cara&ère ou d’une même lettre,
il renverfe, en attendant, un cara&ère ou lettré de
la même force que ce qui lui manque : cela forme
ce ligne Q , & s’appelle bloquer*
Correction fur les formes;
Le. compofiteur examine fon épreuve : c’eff lia
qu’il trouve ou la récompenfe de fa capacité
de fon application, ou la peine due à fon impéritie
& à fon inattention. Etant obligé de corriger fes
fautes, moins il y en a fur fon épreuve, plus tôt il en
eft quitte ; au lieu que quand l’épreuve eft chargée
de corre&ions, il faut y employer un temps confî-
dérable, ce qui le fatigue beaucoup , la corre&ion.
étant la fonction la plus pénible du compofiteur ;
I M P
encore eft-il prefqu’impoflible que l’ouvrage n en
fouffre. - o u *
Après donc avoir examine fon épreuve ix bien
compris toutes les corre&ions, il va prendre une de
fes formes à corriger, la première qui fe prefente,
s’il n’y a point dans la correction à reporter d une
forme à l’autre : s’il y a à reporter d’une forme
à l’autre , le compofiteur ne commence pas a corriger
celle dans laquelle il y aura à reporter, pour
éviter de defTerrer deux fois la meme forme. Il
prend donc une des deux formes, la met fur un
marbre, l’y couche , & la defferre avec le marteau.
.
Il revient enfuite à fa cafTe , prend un compol-
teur, & lève fa correCtion, c’eft-a-d ire , prend
dans fa cafTe les lettres dont il aura befoin pour
faire les corrections marquées fur fon épreuve.
En levant fa correction exactement, le compofiteur
ne peut manquer de tout corriger; car s il
oublie de faire quelque correction, les lettres qu^il
trouve dans fon compofteur, autres que celles qu il
a ôtées de la forme corrigée, l’avertiffent de lo -
miffion.
On fuppofe encore que l’ouvrage eft in-8 , & que
la forme defferrée fur le marbre eft le côte de deux
& trois. Il commence par lever les lettres qui font
marquées à la deux, puis il va à la trois; pafte la
quatre & la cinq, lève la correCtion de la fix & la
fept ; pafte la huit & la neuf, lève la correCtion de
la dix & la onze ; pafte la douze & la treize, lève la
correCtion de la quatorze & de la quinze, &^laiffe la
feize. Il met enfuite une pincée ou deux d efpaces
fur un papier , prend fa pointe & va au marbre
pour corriger. Il regarde fi les coins de la forme
'■ font aftez defferrés pour donner tant foit peu de
jeu au caraCtère, fens cependant qu’aucune lettre
puiffe fe déplacer.
Le compofiteur tenant„donc de la main gauche le
çompofteur dans lequel font les lettres néceffaires
pour la correCtion , & la pointe de la main droite ,
exécute fur la forme, de la façon que nous allons
l’expliquer, les corrections marquées fur fon épreuv
e , dans le même ordre qu’il en a levé les lettres :
îl commence par corriger la deux, puis il va à la
trois, à la fix & à la fept, à la dix & à la onze, a là
quatorze & à la quinze.
Chaque ligne où il y a de la correCtion ( à moins
que ce ne foit Amplement une efpace à abaifler,
ce qui fe corrige en appuyant fur cette efpace le
bout de la pointe ) , il faut l’élever tant foit peu
au-deffus des autres , en prefîant avec le bout de
la pointe, une extrémité de la ligne ( le commencement
ou la fin , félon que la page eft tournée
relativement au compofiteur), & en preffant en
fens contraire l’autre extrémité avec le bout du
doigt du milieu ou du doigt annulaire de la main
gauche. Au moyen de cette petite élévation, il
peut piquer avec fa pointe les lettres à changer,
fans craindre d’affeéter l’oeil des lettres qui fe trouvent
au-deffus ou au-deffous, U eft cependant
I M P 507
mieux d’enlever la lettre que l’on veut ôter avec le
pouce & l’index de la main droite ; on ne rifque
nullement alors de gâter la lettre ; les bons compo-
fiteurs l’exécutent ainfi.
Quand il n’y a qu’une lettre à changer, le compofiteur
pique cette lettre du côté du cran 011 du
côté oppofé, relativement à la pofition de la page,
il l’enlève, la met dans le compofteur après les
lettres de la correction, prend la lettre qui fe trouve
la première dans le compofteur , la met à la place
de celle qu’il vient d’ô ter, & l’enfonce avec le
bout du doigt du milieu de la main droite, ou
avec le bout du manche de la pointe , en frappant
légèrement deflùs. Si cette lettre fubftituée eft pré-
cifément de la même force, il n’y a rien à* ajouter
ni à diminuer dans la ligne. Si la lettre fubftituée
eft plus forte, il faut diminuer à proportion dans
les efpaces de la ligne : fi au contraire cette lettre
fubftituée eft plus foible , il'faut ajouter aux efpaces
dans la même proportion : il en eft de même quand
il y a dans la ligne quelque lettre à ajouter ou à
fupprimer. S’il y a à ajouter quelque lettre, il faut
autant diminuer dans les efpaces qui font entre les
mots : s’il y a quelque lettre à fupprimer, il faut
ajouter dans les efpaces.
Lorfqu’il y a quelque mot à changer, & que le
mot à fubftituer eft à-peu-près égal,en nombre de
lettres , cette correCtion eft très-facile à faire , &
s’exécute le plus fouvent dans la même ligne &
fans aucun remaniement, c’eft-à-dire, fans aucun
; mouvement d’une ligne à l’autre. Mais s il y a
quelque mot à ajouter ou à fupprimer , cela ne
peut fe faire qu’en remaniant plufieurs lignes , &
quelquefois même toutes les lignes jufqu a la fin
de l’alinéa. S’il y a un mot à ajouter , le compofiteur
enlève la ligne de la forme, la met dans le
compofteur de la juftification , ote de la fin de la
ligne autant de fyllabes qu’il eft néceffaire pour
faire place au mot à ajouter, met ces fyllabes à
part, juftifie la ligne & la met à fa place. Il prend
enfuite ce qu’il a mis à part, le met d’abord dans
fon compofteur, enlève de la forme la ligne fui-
vante , en met ce qu’il peut dans le compofteur,
diminue dans les efpaces le plus qu’il lui eft poftible,
s’il croit par ce moyen pouvoir s’exempter de remanier
le refte de l’alinéa, ôte le furplus de la ligne
, le met encore à part, juftifie cette ligne, &
la met dans la formel
Le compofiteur continue ainfi de porter d’une
ligne à l’autre ce qu’il a de trop , jufqu’à ce qu’il
ne lui refte plus rien & qu’il tombe jufte en ligne.
Quand au contraire il y a quelque mot à fuppri-
m e r ,'il faut mettre la ligne dans le compofteur,
ôter ce qui eft à fupprimer, rapprocher les mots
qui doivent fe fuivre, tirer de la forme la ligne
fuivante , la mettre couchée fur le bord du châftis,
en prendre le nombre de fyllabes néceffaire pour
remplir la ligne où eft la fuppreflion, juftifier cette
ligne en ajoutant quelques efpaces de plus entre
les mots, & la remettre dans la forme.