
A d lineam , A l in éa , A la l ign e ; cela exprime
le début d’une période ou d’une phrafe
détachée du corps de l’ouvrage, & qui s’imprime
en commençant la ligne.
A ffiche; placard ou feuille de papier que l’on
applique ordinairement fur les murs des maifons
& des rues , pour annoncer quelque chofe avec
publicité ; comme jugemens rendus, effets, meubles,
livres à vendre, &c. Toute affiche à Paris
doit être revêtue d’une permilîion du lieutenant
de police.
A fficher ; c’eft l’aâion d’appliquer ou de coller
une affiche fur le mur.
A fficheur ; nom de celui qui fait métier d’afficher.
Il eft tenu de favoir lire & écrire, & doit
être enregiftrè à la chambre royale & fyndicale des
libraires & imprimeurs , avec indication de fa demeure.
Il fait corps avec les colporteurs, & doit
comme eux porter au devant de fon habit une plaque
de cuivre, fur laquelle foit écrit A fficheur.
Il lui eft défendu de rien ai&cher fans la permiffion
du lieutenant de police.
Aïs ; c’eft une planche de bois de chêne de deux
pieds de long fur un pied & demi de large , &
de huit à dix lignes d’épaiffeur, unie d’un côté,
& traverfee de l’autre de deux barres de bois
pofées à deux ou trois pouces de chaque extrémité.
On fe fert à’aïs pour tremper le papier, pour
le remanier, pour le charger après l’avoir imprimé.
Il y a à chaque preffe deux ais ; un fur lequel eft
pofé le papier-préparé pour l’impreflion, & l’autre
pour recevoir chaque feuille imprimée.
Les compofiteurs ont auflî des ais pour defferrer
leurs formes à diftribuer & mettre leur lettre ; mais
le plus fouvent ils ne fe fervent que de demi-ais :
deux de ces demi-ais font de la grandeur d’un grand
ais.
A lloué d’imprimerie ; c’eft une efpèce d’ouvrier
apprenant l’art de l’imprimerie , diffèrent de
Y apprenti en ce que ce dernier, s’il eft reçu comme
apprenti, peut parvenir à. la maîtrife; au lieu que
le premier, engagé fous la dénomination d'alloue,
ne peut jamais être plus qu’ouvrier à la journée,
fuivant les réglemens de la librairie & imprimerie,
& en conféquence de fon propre engagement.
A nonyme (liv re ) ; c’eft un ouvrage qui eft
fans nom d’auteur , ou dont l’auteur n’eft pas
connu.
A postrophe ; c’eft un figne qui marque le retranchement
d’une voyelle à la fin d’un mot pour
la facilité de la prononciation. Le figne de ce
^ retranchement eft une petite virgule que l’on met
au haut & au devant du mot qui fuit. Exemples,
Tame, qiTil, c efl.
A pprêt du papier ; c’éft la trempe du papier
pour le rendre fouple & propre à l’imprefiion.
A pprobation ; c’eft un afte par lequel un cen-
feur nommé pour l’examen d’un livre , déclaré
l’avoir lu & n’avoir rien trouvé quipuiffe ou doive
en empêcher l’imprefîion, C’eft fur cet acte figne
du cenfeur qu’eft accordée la permiflion d’imprimer
; il doit être placé à la tête ou à la fin du
livre pour lequel il eft donné.
A pproche ; on entend par approche, ou l’union
de deux mots qui font joints, quoiqu’ils doivent
être efpacés , ou la déiuniori d’un mot dont les
fyllabes font efpacées, quand elles doivent être
jointes. Ces deux défauts viennent de la négligence
ou de l’inadvertance du compofiteur.
A rbre de presse ; chez les imprimeurs, on
nomme arbre de prejfle, la pièce d’entre la vis &
le pivot : ces trois parties diftin&es par leur dénomination
feulement ; ne font efientiellement
qu’une même pièce de ferrurerie travaillée de trois
formes différentes. La partie fupérieure eft une
vis ; le milieu ou l’arbre , de figure carrée, quelquefois
fphérique, eft celle où paffe la tête du
barreau ; fon extrémité eft un p ivot, qui, eu égard
à la conftru&ion générale & aux proportions de
la preffe-, a toute la force qui eft convenable à
fa deftination, & aux pièces dont il fait la troi-
fième & dernière partie ; laquelle, trois ou quatre
doigts au deffus de fon extrémité, eft percée &
reçoit une double clavette qui foutient la boîte
dans laquelle paffe la plus grande partie de l’arbre,
dimenfion prife depuis l ’entrée du barreau jufqu’à
la clavette qui foutient la boîte.
A rbre du rouleau ; fe dit quelquefois pour
la broche du rouleau.
A rdillon ; petite pointe attachée à une lame
de fer qui avance fur le tympan.
A ssemblage ; pom que l’on donne à un nombre
plus ou moins grand de formes imprimées , que
l’on range fur une table longue fuivant l’ordre des
lettres de l’alphabet, de gauche à droite. UaJJem-
blage eft ordinairement de huit ou dix formes. Ces
formes font une quantité déterminée, comme 500,
1000, &c. d’une même feuille imprimée, au bas
de laquelle eft une des lettres de l’alphabet appelée
jSignature.
A ssemblage.( partie d’ ) ; ce terme fe dit des
levées ou des feuilles déjà affemblées , qui doivent
entrer dans l’affemblage.
A ssembler ; c’eft réunir enfemble, ou plufieurs
feuilles, ou plufieurs parties, ou plufieurs volumes
d’un même livre." r
A ssembler par corps ; c’eft rapprocher par
fuite ou par volume , les divifions ou parties d’un
ouvrage imprimé, dont les feuilles ont été affemblées
& ployées en cahiers.
A ssortiment de livres ; c’eft la réunion de
différentes fortes d’ouvrages en quantité, que le
libraire ou l’imprimeur raffemble dans fon ma-
gafin.
A stérisque ; c’eft un figne qui eft ordinairement
en forme d’étoile, que l’on met au deffus
ou auprès d’un mot , pour indiquer au le&eur
qu’on le renvoie à un figne pareil, après lequel
il trouvera quelque remarque ou explication. Une
fuite de petites étoiles indique qu’il y a quelques
* / mots
mots qui manquent. Ce mot étoit en ufage dans
le même fens chez les anciens ; c’eft un diminutif
de <édip, étoile. Ifidore en fait mention au premier
livre de fes origines : flélla enim ùwp grceco fer-
mone dicitur, à quo aflerifcus, ftellula, efl derivatus ;
& quelques lignes plus bas, il ajoute qu’Ariftarque fe
fervoit d'afiérifque alongé par une petite ligne * , :
pour marquer les vers d’Homère que les copîftes
a voient déplacés : aflerifcus cum obelo ; hâc propriè
Ariflarchus utebatur in iis verfibus qui non fuo loco
poflti erant. Ifid. ïbid.
Quelquefois on fe fert de Yàflérifque pour faire
remarquer un mot ou une penfée ; mais il eft plus
ordinaire que pour cet ufage on emploie cette
marque N. B . , qui fignifie nota bene, remarquez
bien.
* Vaflérifjue eft un corps de lettre qui entre
dans l’affortiment général d’une fonte. Son oeil a la
figure qu’on a dit ci-deffus.
A ugustin (Saint) ; rfeuvième corps des caractères
d’imprimerie ; fa proportion eft de deux lignes
deux points, mefure de l’échelle. Son corps double
eft le petit canon. Il eft entre le cicéro & le gros
texte,-
Baquet ; c’eft une pierre de trois pieds de
- long fur deux & demi de large , creufée à trois
pouces de profondeur , garnie fur fes bords de
bandes de fer , & percée au milieu d’une de fes
extrémités ; l’imprimeur qui veut laver fa forme ,
bouche le trou avec un tampon de linge, la couche
au fond du baquet, & verfe deffus une quantité
fuffifante de leflive pour la couvrir ; là il la
broffe jufqu’à ce que l’oeil de la lettre foit net ;
après quoi il débouche le trou pour laiffer écouler
la leflive , retire fa forme, & la rince avec de
l’eau claire ; ce baquet doit être pofé ou fupporté
fur une table de chêne à quatre pieds bien fo-
lides.
Balles d’imprimerie ; ce font deux morceaux
de bois creufés, furmontés d’un manche auffî de
bois , parfaitement reffemblant à un entonnoir.
Le creux de cet inftrument fe remplit de laine bien
nette & bien cardée , laquelle y eft maintenue
par deux cuirs apprêtés & attachés avec de petits
clous tout autour de la bouche de l’entonnoir. La
balle ainfi façonnée, fe nomme balle montée.
L’ouvrier remue les balles l’une fur l’autre pour
diftribuer l’encre qu’il a prife avec , & dont il
touche la forme par plufieurs coups.
Balles teigneuses ; lorfque les cuirs neufs
refufent l’encre , faute de n’avoir pas été affez
corroyés , ce qui fait paroître fur les balles des
taches noires & blanches , on dit que ces balles
fontteigneufes. Pour remédiera ce défaut, l’on eft
contraint de démonter & corroyer de nouveau les
cuirs , & de les faupoudrer même de cendre pour
imbiber le trop d’humidité dont ils fe trouvent fur-
chargés en quelques endroits. Les balles peuvent
'encore devenir teigneufes, fi la laine de dedans
j jfort par les bords ; car alors il fe forme une efpèce.
Arts & Métiers, Tome III; Partie II.
.de duvet, qui fe mêle avec l’encre, & introduit
fur la forme nombre d’ordures qui empliffent l’oeil
de la lettre.
Banc d’imprimerie; c’eft une efpèce de table
de bois , longue environ de trois pieds fur dix
pouces de large, foutenue par deux tréteaux garnis
de planches tout autour., en confervant cependant
une ouverture pardevant qui forme un
réceptacle ou bas d’armoire; ce banc eft toujours
fitué à la droite de l’imprimeur ; fur le premier
bout , il place le papier trempé prêt à être imprimé;
à l’autre extrémité, il pofe chaque feuille
au fortir de la preffe : les imprimeurs fe fervent
de la cavité de ce banc, pour ferrer la laine , les
cuirs, les clous de balles, les blanchets, & autres
étoffes ou uftenfiles de la preffe.
Bandes ; ce font deux grandes tringles de bois
de quatre pieds & demi de long, fur trdis pouces
de large , recouvertes de lames de fer poli ou à
arête , placées dans lô milieu du berceau de la
preffe, fur lefquelles roule le train.
Banque ; fe dit chez les imprimeurs, du paiement
qu’on fait du travail aux ouvriers de l’imprimerie.
Le jour de banque eft le famédi.
On entend auffi par banque, la fomme entière
que chaque ouvrier reçoit.
Ce terme défigne encore la fomme que l’imprimeur
envoie chercher chez le libraire ou l’auteur
qui fait imprimer, à raifon des feuilles d’im-
preffion tirées & fournies dans la femaine.
Barbes ; ce font les bords des feuilles affemblées
& ployées.
Barbouiller ; lorfqu’une feuille imprimée eft
atteinte de noir dans les marges, ce qui ne peut
arriver que par l’inattention & la malpropreté de
l’ouvrier de la preffe, on dit que cet ouvrier barbouille
, & que la feuille eft barbouillée.
Barreau ; c’eft une barre de fer , de quatre
pouces de circonférence, carrée par le bout qui
traverfe la partie fupérieure de l’arbre de la preffe
& la partie inférieure de la vis , où il eft arrêté
par des clavettes ; le barreau eft coudé & arrondi
dans le refte de fa longueur, qui eft environ de
trois pieds ; fon extrémité fe termine .en pointe,
mais elle eft garnie & revêtue d’un manche de
bois tourné, poli, de la longueur d’un pied, fur
fix à fept pouces de circonférence , & plus gros
dans fa partie fupérieure. C ’eft de cet agent que
dépend tout le jeu d’une preffe; on ne peut fans
; lui, faire mouvoir la vis dans fon écrou, ni le pivot
dans la grenouille.
Bas de casse ; c’eft la partie inférieure de la
caffe d’imprimerie; le bas de cajfe eft partagé en
cinquante-qùâtre caffetins de différente grandeur.
Bassine. Il y a , dans une imprimerie bien
montée , deux fortes de baflines de cuivre : la
plus grande doit contenir quelques voies d’eau ;
elle fert à tremper le papier : la petite fert à ra-
moitir les balles, •& à mettre tremper .les cuirs. Au
défaut d’une baffine à tremper le papier, on fe fert
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