
ingénieux per.? avoir mérité d’être préfenté à
l’académie , l’auteur ne l’a pas jugé à propos, &
cela par un fentiment de modeftie qui ne peut que
lui faire honneur ; car, de nos jours, on cherche à
fe faire payer de la moindre production par des
éloges , que l’on n’a pas toujours mérités : quoi
qu’il en fo it, il a bien voulu me confier cette pièce
pour la faire deiîiner & en faire part au public,
auquel je crois faire un préfent, quoique l’ouvrage,
paroiffe trop compofé & pouvoir fe réduire à une
moindre quantité de pièces ; mais rien n’efî à négliger
en fait d’arts, fur-tout lorfque la compofition
annonce du génie , & un homme qui polie de fon
objet.
La roue annuelle A ( fig. 42 A ) , fait fa révolution
en 365 jours dans les années communes j
& en 366 dans les biffextiles, par un moyen que
nous allons expliquer.
Cette roue A fait mouvoir un petit rouage qui
lui eft particulier, compofé des roues d e j & du
volant g , mifes dans une petite cage formée par
la platine des piliers, & par la pièce ponétuée p.
La tige du pignon de la roue ƒ paffe à-travers la
pièce p , & porte quarrément un pignon r de 4
dents. Ce pignon engrène dans le cercle A (fig. 43
A ) où font gravés les quantièmes du mois , & lui
fait faire une révolution en 31 jours. La roue ƒ fait
un tour chaque jour, lorfque les doubles détentes
b c ont donné la liberté à la cheville que porte cette
ro u e , de fe dégager & de faire cette révolution.
Çes détentes font le même effet que celle d’une
fonnerie. La détente b eft portée par le quarré d’une
tige qui paffe à-travers les platines. La partie de la
tige qui paffe à-travers l’autre platine, porte quarrément
un levier qui eft mu par une roue de la fon-
nerie, qui fait un tour en 24 heures ; laquelle porte
une cheville qui fait agir les détentes b c , & dégagera
cheville de la roue f i
Sur la platine des piliers, au-deffous de la roue
annuelle, eft fixé un barillet, dans lequel agit un
reffort qui fait tourner la roue annuelle, au moyen
•d’un encliquetage qu’elle porte , & fur lequel agit
un rochet que porte l’arbre du barillet dont le
.quarré va jufqu’au cadran, & fert à remonter ce
petit rouage tous les quatre ans feulement.
On peut envifager ce rouage comme une efpèce
de fbnnèrie , dont la plaque O eft la roue de compte
, qui-fait faire 372 tours -à la roue f i , qui répondent
à autant de jours, & font tous les mois
w S . ■ :
On conçoit que cette roue f i n’étant dégagée
qu’une fois chaque jour, à ne fuivre que ce méca-
nifme, la roue annuelle feroit une révolution en
372 jours. L’effet de la plaque O eft donc pour
faire paffer le nombre des jours dont la roue annuelle
eft compofée pour chaque mois , lefquels
font tous de 3 1 , comme je viens de le dire, & qui
excède celui dont tel mois eft compofé ; enforté
que fi c’eft un mois de vingt-huit jours , la roue f i
fe;ra quatre tours en un feul jou r, par lç moyen
de la partie faillante de la roue de compte O , qui
fait refter la détente c levée jufqu’à ce que la roue
ƒ ait fait quatre révolutions , &■ ainfi des autres
mois.
La roue A emporte avec e lle, en tournant, la
roue d de 40 ; celle-ci engrène dans un pignon E
de 10, à lanterne, fixé fur la plaque pon&uée pp :
cette roue d fait donc un tour en quatre ans. Elle
porte une plaque T , laquelle a une entaille où le
levier q h entre tous les quatre ans une fois. Ce levier
eft porté par la roue annuelle ; il fert pour les
années biffextiles , c’eft-à-dire, à faire que la roue
de compte préfente une partie faillante moins large,
& qui par confèquent ne faffe paffer que trois jours,
au lieu de quatre qu’il en doit paffer dans les années
communes.de 365 jours, puifque l’on a dit que
^la roue annuelle eft calculée pQür faire une révolution
en 372 jours, enforte que chaque mois feroit
de 31 jours : le mois de février de l’année commune
eft donc compofé de quatre jours de trop.
La partie faillante de. la roue de compte a une
largeur qui tient la détente levée jufqu’à ce que la
roue f i ait fait trois tours ; & la partie i du levier
qh eft mife contre la partie faillante dé la roue de
compte qui répond au mois de février , & la rend
plus large d’une quantité qui répond à un jour ;
ainfi ces deux parties tiennent levées les détentes,
& permettent à la roue de faire quatre tours qui
répondent à quatre jours. Le levier qh refte dans
cette pofition pendant trois années ; & , à la qua»
trième , qui eft la biffextile, il entre dans l’entaille
de la plaque T , & diminue pour lors la largeur de
la dent faillante de la roue de compte ; de forte que
la roue ƒ ne fait que trois tours pendant que la
détente c refte levée : ainfi le mois de février eft
compofé par - là de 29 jours. Le cercle des mois
marque aufiî par ce moyen les quantièmes de mo-is
exactement. Le levier b porte un bras, à l’extrémité
duquel il y a un pied-de-biche : le bras ƒ du levier
b fert à faire changer à chacun de fes mouvemens
une dent de l’étoile F de fept rayons,, laquelle
porte un chaperon où font gravés.les jours de la
lemaine.
La roue annuelle porte 12 chevilles , dont chacune
fert & eft placée à propos pour faire paffer
une dent de l’étoile M ( fig. 43 ), auftî de 12 rayons.
Cette étoile porte un limaçon de 12 pas, fur lesquels
appuie un bras du levier O. Ce levier monte
& defeend, fuivant qu’il y eft obligé par le limaçon
P ; il fert à marquer les mois de l’année qui font
gravés fur la partie qr : ils .paroiffent alternative-»
ment à-travers de l’ouverture faite pour cet effet à
la plaqüe ou cadran. L’étoile M porte une cheville
qui fait mouvoir le levier 4 b c , mobile au po nt a ,
brifé en b , & dont la partie c fert à faire tourner
l’étoile E de huit rayons. Cette étoile porte un l i maçon
de quatre pas différens , lefquels font répétés
diamétralement deux fois, ce qui fait huit pas*
L’étoile E refte huit ans à faire un tour ; elle ftour-
rolt même n’en refter que quatre , puifque fou
ufage eft pour marquer les années biffextiles, &
qu’elles n’arrivent que tous les quatre ans. Mais
M. Admirauld l’a fait, afin que le levier a b c ne
fût pas obligé de faire un trop grand chemin pour
faire paffer une dent de l’étoile, qui ne feroit pour
lors que de quatre. Les pas du limaçon ƒ font monter
& defeendre le levier d e, & marquer les années
communes & biffextiles qui font gravées fur
la partie e , & paroiffent, comme ceux des mois,
au travers de la plaque. Chacune des étoiles dont
j'ai parlé eft maintenue par un fautoir , comme
on le verra par les figures.
On peut fixer fur la roue annuelle une ellipfe,
& faire fervir par ce moyen le mouvement annuel
à faire marquer l’équation. C ’eft en l’envi-
fageant auffi fous ce. point de vue , que j’ai cru
devoir joindre la defeription de cette pièce à l’article
équation. ( Cet article efi de M. Ferdin and
Berthoud , horloger. )
P L A N C H E X X I I .
Pendule à équation, d cadran mobile.
N. B. Cette planche & fon explication ont été
tirées du livre de M. Ferdinand/Berthoud.
Fig. 1. Si au centre du cadran A B d’une pendule
ordinaire, ou ajoute un cercle ou cadran E E
divifé en foixante parties , & gradué comme le
cercle des minutes du grand cadran , & que ce
cercle concentrique foit mobile , tandis que le
grand cadran eft fixe ; & qu’enfin on attache fur
l’aiguille du temps moyen , une autre aiguille ou
index diamétralement oppôfé e , & de longueur propre
à marquer fur le cercle mobile; on voit que,
félon que l’on fera tourner en avant ou en arrière le
cadran mobile, la petite aiguille dont le mouvement
eft uniforme, pourra y indiquer le temps vrai ou
apparent, & cela par un moyen très-fimple, puif-
qu’il fuffira de régler le chemin du cercle mobile
d’après les tables de l’équation du temps.
À B eft le cadran des heures & minutes ; il eft
fixé par quatre vis fur la fauffe plaque C D. Çelle-
ci porte quatre faux piliers qui fervent à arrêter
la plaque & le cadran, avec la cage du mouvement
; difpofition qui eft la même que dans les
pendules ordinaires.
E E eft le cercle ou cadran mobile des minutes
du temps vrai ; il eft concentrique au grand cadran.
Ce cadran mobile repréfenté de profil, fig. 3 , eft
rivé fur un canon qui entre jufte dans le trou de
la fauffe plaque , & qui peut y tourner librement :
le bout inférieur de ce canon entre dans un pont
E , fig . 2 , attaché à l’autre côté de la fauffe plaque :
ce canon roule de cette manière dans le trou de
la fauffe plaque & dans celui du pont, comme
dans une cage.
Sur ce canon entre à frottement le pignon F ,
Vu de profil, fig. 4. Ce pignon s’arrête avec le canon
, au moyen-d’une cheville, qui entre à frotte»
Artf <$* Métiers i Tome III. Partie 1.
ment dans l’épaïffeur du pignon & du canon. Le
pignon F ainfi fixé fur le canon du cercle mobile,
empêche celui-ci de fprtir, lui laiffant feulement
la liberté de rouler fur lui-mêine.
Le rateau G I , fig. 2 , qui engrène dans le pignon
F , porte le bras H , dont le bout porte une
cheville qui pofe fur la courbe ou ellipfe K K , attachée
fous la roue 4 , qui fait 'fa révolution en
365 jours.
L’ufage de cette courbe eft de produire la v a riation
du cercle mobile ; ce qu’il eft aifé de voir,
car ce cercle va & vient fur lui-même, félon que
l’ellipfe oblige le bras H de s’écarter ou de fe rapprocher
du centre de la roue annuelle : or, le bras
H entraîne le rateau G , celui-ci le pignon F &
le cadran mobile.
On taille l’ellipfe de manière que le cadran puiffe
parcourir un peu plus de fa demi - révolution,
ce qui répond à l’écart total du temps vrai & du
temps moyen. Cet écart eft de 30 minutes 50 fécondés.
Pour faire appuyer continuellement le bras H
fur l’ellipfe & oter le jeu de l’engrenage , l’auteur
a pratiqué fur le pignon F une rainure ou poulie ,
comme on le voit f ig . 4 , laquelle éft entourée par _
la corde N , fig. 2 , dont un bout tient à la poulie,
& l’autre eft attaché au reffort MN'. C’eft l’aétion
de ce reffort qui fait appuyer le bras H fur l’el-
; lipfe.
Le rateau G ( même fig. 2 ) eft mobile en I fur
une broebè attachée à la plaque.
La fig. 10 repréfente le plan du mouvement;
A eft la grande roue qui porte le tambour ou cylindre
, lequel eft entouré par la corde qui porte
le poids qui fait marcher la pendule ; ce cylindre
eft vu en perfpeétive, fig. 6.
La fig. 7 repréfente la roue A vue en plan ,
avec le reffort de l’encliquetage que doit former
le crochet G du tambour ou cylindre ( fig. 6 ). Pour
cet effet, l’axe du cylindre entre dans le trou qui
eft au centre de cette roue, & le bord du cylindr»
s’emboîte fort jufte dans une rainure faite à la roue.
Par le jeu de l’encliquetage , la roue & le cylindre
peuvent tourner féparément l’un de l’autre, lorf-
qu’on remonte le poids, comme on l’a déjà ex-»
pliqué : on n’a repréfenté ici cette partie que pour
en mieux faire voir la difpofition.
La fig. 8 eft ce qu’on appelle la clavette ; elle
fert à retenir & affembler la roue ( fig. 7 ) & le
cylindre (fig. 6).
La roue A (fig. 10) refte trois jours à faire une
révolution , ce qu’il eft aifé de voir par le nombre
de dents des roues, dont la dernière E eft celle
d’échappement, & fait un tour par minute.
Sur la roue A eft fixée une petite roue a (même
fig. 10 ) qui a 24 dents ; celle-ci engrène dans la
roue F de 96 dents , & qui refte , par ce moyen ,
douze jours à faire une révolution.
L’axe de cette roue F porte un pignon de 12 ,
j lequel engrène dans la rçue annuelle L (fig. 2).