
gueur de cette opération , elle ne donnerolt pas
encore toutes, les fubdivifions que l’on peut de-
iirer.
Voici une méthode beaucoup plus courte, & qui
remplit les deux objets.
Il faut 'avoir un arbre, fig. 138, qui entre dans
la douille B de la plate-forme, fig. $6, & qui porte
à fon extrémité une groffe douille de cuivre def-
tinée à recevoir à frottement l’arbre A de la pièce
Cette pièce , dont on voit le plan fig. ifg , le
profil en face fig. i$z, & le bout fig. i f j , eft def-
tinée à recevoir un télefcope de réflexion ou autre,
qui fe fixe fur cette pièce par le moyen de deux
vis qui tiennent au télefcope, 8c qui après avoir
paffé dans les trous G , G , de cette pièce , font
affermis par deux écrous à oreille, comme on peut
le voir dans le profil, fig. 142.
Nota. Il ne faut pas faire attention à la petite
règle que l’on voit dans ce profil, & qui eft destinée
à un autre ufage dont on. parlera plus bas.
Cette pièce porte en deffous un petit arbre def-
tiné, dans cette opération-ci, à tourner à frottement
dans la douille de l’arbre , fig. 138.
Il eft aifé de voir que le télefcope ainfi monté
eft fufceptible de deux mouvemens concentriques,
mais indépendaas l’un de l’autre; car il peut être
mené par la plate-forme, & il peut tourner indépendamment
d’elle; -----
Il faut avoir attention à placer au foyer du premier
oculaire du télefcope, un fil de cocon dans
la fituation verticale.
Il faut enfuite avoir une règle épaiffé, fig.
d’environ fix ou fept pieds de long, fur laquelle
on colle du papier blanc pour pouvoir y marquer
des diyifions.
Sur- cette règle, après y avoir tiré une ligne bien
droite au milieu de fa largeur, on place lur cette
ligne deux points à la diftance qu’on voudra , pour
repréferiter le degré qu’on veut divifer, par exemple
, de cinq pieds. On divife cet efpace en autant
de parties que l’on veut marquer de fubdivifions.
dans le degré , par exemple, en 6 fi l’on
veut divifer de 10 en 10 minutes; en 10, fi c’eft
par 6 minutes , fig. 13g A ; en 60, fi c’eft par minutes,
Sic. On fait paffer, par chacune de ces di-
vifions, une ligne de crayon perpendiculaire à la
grande ligne , afin de placer plus exa&ement. la
petite plaque qui fert à marquer les difvifions dont
on va parler.
\Cette plaque * fig. 140, qui efl de cuivré mince,
découpée en croix de S. André, efl de la même
efpèce que celles qu’on emploie pour faire les
lettres des livres de -chant, & qui font connues
fous le nom de caractères découpés. On fait que
la façon de s’enfervir efl d’y appliquer une brofle
légèrement hume&ée d’eau, 8c paffée fur une petite
planche fur laquelle on a mis du noir de fumée
avec laquelle on frotte le papier fur lequel on les
a pofés à travers Leurs découpures. Leur propriété
efl d’imprimer fur ce papier la figure de leur découpure
d’une manière très-nette 8c fans bavure,
& qui efl sèche dans l’inflant.
C ’eft de cette façon que l’on marque fur la grande
planche les fubdivifions du degré ; & pour les distinguer
plus facilement, on place-auprès de celles
qu’on veut diftinguer, les chiffres relatifs que l’on
imprime aufli avec des cara&ères découpés.
Tout étant ainfi préparé , on va placer cette
grande règle horizontalement à environ 48 ou 49
toifes de l’endroit où efl placée la plate-forme, fi
l’on a pris cinq pieds pour degré ; & l’on a attention
à la mettre à la hauteur convenable, pour
qu’elle fe trouve toujours dans le champ du télescope
pendant fon mouvement.
Cette règle, dans la rigueur, n’eft pas un arc ,
& n’eft qii’une corde;, nuis dans un arc d’un degré
, la différence de l’arc à la corde peut être
négligée fans erreur fènfible.
Maintenant , pour appliquer ceci à la divifion
de la plate-forme, il faut faire venir fous le premier
microfcope le point zéro , 8c faire tourner le
télefcope par fon mouvement propre , jufqu’à ce
que le fil qui efl aù foyer de fon oculaire fe trouve
bien exaâement fur le premier point de la grande
règle, que j’appelle la mire; enfuite faifant tourner
la plate-forme, qui, dans ce moment,, emmène le
télefcope avec elle, jufqu’à ce que l’on apperçoive
dans le microfcope le point du premier degré, on
regarde fi le fil du télefcope fe trouve fur le dernier
point de la mire. Si l’on voit qu’il n’y foit pas
arrivé, c’eft une marque que la mire, eft trop-
proche; & s’il l’a paffé, qu’elle eft trop loin : en
conféquence, il faut la faire approcher ou éloigner,
jufqu’à ce que le télefcope en parcoure exa&ement.
la diftance ,,dans le même temps que la plate-forme
tourne d’un degré.
Quand on y eft parvenu , on fent aifément qu'il
ne refte qu’à tracer une ligne fur le limbe, à me-;
fure qu’on voit une des fubdivifions de la mire
dans le télefcope, & que par la fimilitude des arcs,
elles doivent fe trouver de la plus grande exactitude.
On pourroit tracer, par ce moyen , les fubdi-,
vifions de tous les degrés : il n’y auroit pour cet
effet qu’à ramener à la fin de» chaque degré, par
fo,n mouvement propre, le télefcope au premier
point de la mire ; mais comme cette opération eft:
affez longue, & qu’ejle ne peut être faite que dans
un grand elpace , elle pourroit éprouver des in-
convéniens & des dérangemens qu’on peut pré-;
venir aifément, quand jl n’eft queftion que d’une
feule opération, mais qu’il feroit fort difficile d’éviter
, s’il fàlloit la répéter 3 60 fois.
Pour éviter cet inconvénient, au lieu de tracer
les fubdivifions d’un degré fur le limbe m,ême,
on peut les tracer fur une divifion mobile , que
l’on peut fixer pour ce moment-là feulement avec
des vis , afin qu’elle ne puiffe éprouver aucun
mouvement- pendant l ’opération ; & quand cette
divifion mobile eft une fois bien exa&ement di-
vifée’ , on peut l’appliquer fucceflivement à tous
les degrés qui paffent fous le microfcope , 8c ainfi
elle fervira de règle pour ;tous les degrés l’un après
l’autre.
Divifion de la règle matrice pour là ligne droite.
Nous ferons ici d’abord une obfervation de la
même efpèce que celle que nous avons faite à
propos de la plate-forme : c’eft que , quoiqu’on
puiffe employer la même méthode pour divifer
line ligne d’une longueur quelconque, nous ne décrirons
que la divifion d’un pied de roi , parce
qu’on peut en décrire aifément ce qu’il feroit néceffaire,
pour une autre longueur quelconque; 8c
cela fera fuffifant pour faire entendre ce qui eft
néceffaire pour divifèr en parties égales : mais
comme on a befoin quelquefois de divifer une
ligne en parties inégales , comme les cordes d’un
cercle, &c. -nous donnerons la méthode qu’il faut
employer ; ce qui ne fera, qu’un corollaire de la
méthode générale.
Divifion d?un pied de roi en pouces, lignes, dixièmes,
vingtièmes de ligne s &c.
L’outil à tracer étant placé fur l’établi convc nable,
comme on le voit dans la fig. top, il faut être
pourvu, comme dans l’opération précédente, d’un
nombre de divïfions mobiles, qui foient de même
épâiffeur que les deux règles dont nous allons
parler, 8c qui n’aient de largeur que celle de l’ef-
paCe qui reftera enfre le bord de la grande règle
mobile A E , & le bord de la règle A B , qu’on
appliquera deffus, comme on va le dire.
Il faut avoir deux règles de cuivre A B , B C ,
d’environ treize pouces de long , bien dreffées,
& bien égales d’épaiffeur , qui foient percées ,à
chaque bout d’un trou un peu oblong, deftiné -à
recevoir les vis qui doivent les arrêter lur la grande
rpgle mobile A Ê.
Enfuite il faut marquer fur la règle A B , avec
le plus de précifion qu’il fera pofîible, la longueur
d’un pied de roi, qui eft celle qu’on veut divifer,
& tracer les lignes qui en marquent les extrémités
très-légèrement, parce qu’elles doivent être vues
fous le microfcope ; 8c en même temps il faut les
continuer jufqu’au bord de la règle.
Cela fait, il faut placer cette règle A B , fur la
grande règle mobile, de façon qu’il ne refte entre
le bord de cette règle 8c celui de la grande, un
efpace fuffifant pour placer des divjfions mobiles.
Enfuite il faut placer le microfcope comme on
le voit dans la fig. iop 3 en obfervant que l’inter-
feélion des fils croifés de fon micromètre fe trouve
fur. le bord de la règle A B , qu’on vient de placer.
Mais comme il eft important que le bord de cette
règle, pendant tout le mouvement de la grande
règle A E , réponde toujours à ce point des filscroifés
, il faut, par le moyen des trous obiongs.
qui font aux bouts de la règle, 8c qui ont été ménagés
exprès pour cela, l’ajufter de telle façon que.
fon bord ne s’en écarte pas.
Cette règle étant ainfi placée , il faut difpofer la
règle C D , de façon que fon bout C , ou pour mieux
dire, le .point près de ce bout où doit commencer
la divifion, foit fous le tracelet en même temps
que le premier point tracé proche du bout A , de
la première règle, fera fous le fil croifé du mi-
crofeope.
Pour placer cette règle dans le parallélifine, il
faut avoir les mêmes attentions qu’on a eues pou?
la première.
On vérifie l’une 8c l’autre, en fa fant parcourir
à la grande règle tout l’èfpace qu’elle peut faire 5
c a r , _ fi après avoir placé le bord de la première
fous le fil croifé du microfcope, 8c le bord de la
fécondé fous la pointe du tracelet, au commen-
'Cement du mouvement de la grande règle, on les
trouvé à la fin de fon mouvement dans la même
pofition, on eft fur que ces. deux règles font par*-
faitement parallèles à la grande; ce qui eft abfo-
lument néceffaire pour la perfection de l’opération.
Tout étant ainfi préparé , il faut placer les deux
microfcopes à divifion s , l’un à la place du grand
microfcope., 8c l’autre à environ fix pouces de diftance
du premier, 8c enfuite mettre fous le fil croifé
de celui-ci une divifion mobile , pendant que le
premier fera placé fur le premier point què j’appellerai
aufli le point zéro. Si dans cette fituation
l’on fait marcher la grande règle, jufqu’à ce que
la divifion mobile que l’on vient de placer fous le
fécond microfcope arrive fous le premier, le fécond
point de la règle qui eft à fautre bout du pied,
fe trouvera près du fil croifé du fécond microfcope.
On en ufera alors comme on a fait pour les deux
bouts du diamètre du cercle ; c’eft-à-dire , qu’en
■ commençant l’opération, on avancera ou reculera
la divifion mobile, jufqu’à ce que/l'ouverture des
microfcopes, réponde parfaitement à chacune des
moitiés du pied : alors on aura le point de fix pouces
parfaitement placé.
On fera ,1a même chofe pour avoir les diftances
de trois ponces, ê c enfuite d’un pouce, en dimi-
■ niiant l’ouverture autant qu’il eft néceffaire pour
chacune de ces divifions.
On ne s’étendra pas davantage fur ces opérations
; ce qu’on a dit pour la divifion du cercle
doit fuffire pour les faire entendre aifément.
Quant à la fubdivifion du pouce en lignes, 8c
en portions de lignes, quoique le principe foit le
même, fon application demande quelques foins , 8c
quelques iuftrumens de plus, dont on va donner
les détails.
Les fig. 141 & 142 font le plan & le profil de l’inf-
trument néceffaire pour les fubdivifions de la ligne
droite, 8c dont on va détailler toutes les pièces.1
Les fig. 143, 144 8c 14;, font le plan, le profil 8c
le bout d’une règle épaiffe, longue d’environ trois
Q q q q ij
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