
tou t, & Poii- fufpendra la- boule dans lin lieu qui
ne foit point expofé à la pouflière, jufqu’à ce qu’elle
foit entièrement sèche.
Cet encollage eft un préparatif néceffaire pour
recevoir les couches de vernis que l’on applique
deffus. J’ai dit qu’il devoit être fait avec de la- colle
bien claire , parce que fi elle étpit trop épaiffe, elle
feroit un corps qui viendroit à fe gercer, & qui
obligeroit le vernis à fe fendre.
Il faut préfentement monter cette boule dans un
méridien. Or , ce méridien peut être de carton ou
de cuivre : le premier ne peut être bon que pour
de petits globes ; mais quand ils font d’une certaine
dimenfion, telle que d’un pied ou de dix - huit
pouces , le méridien de cuivre eft indifpenfable.
Je ne parlerai point de la conftruâion de ce dernier
; c’eft aux ingénieurs, en inftrumens de mathé-
matiqu.es à les conftruire.
Les cartons dont on fe fervoit autrefois pour
faire les méridiens & les autres cercles des globes
& des fphères, étoient compofés de maculatures
de rames & de pains de fucre, fur lefquelles l’on
colloit plufieurs feuilles de papier de rebut ; mais
le mauvais fervice que l’on en rètiroit, m’a fait
préférer l’emploi de bon papier de gros chapelet. Il
faut au moins vingt-quatre feuilles pour l’épaiffeur
d’un carton, qui, quand il eft fait, & qu’il a paffé
fous la preffe, fe réduit au plus à deux lignes.
L’on fait aufli l’horizon du même carton ; il ne
s’agit que de prendre la grandeur convenableà ces
cercles pour les tailler ; l’on colle enfuite deffus les
épreuves ; on les encolle & on les vernit. ,
Je ne m’étendrai pas davantage fur ce qui concerne
la fabrique des globes ; les détails dans lef-
quels je fuis entré, m’ont paru fuffifans pour pouvoir
en rendre la pratique aifée. Je terminerai cet
article par une courte defcription de la monture
nouvelle des globes que j’ai conftruits par ordre du
Roi en 175-2.
La figure 7 , pl. I l , repréferite un de ces globes
monté ; fon pied eft en forme de caffolette , couronnée
par un bandeau circulaire A B C, dans lequel
tourne l’horizon de bois D E F , dont on voit le profil
dans la fig. 8. a b c de f , eft la coupe de l’horizon ;
g h, eft une petite plaque de cuivre viffée à cet horizon
pour empêcher qu’il ne fe lève ; IK , eft le
bandeau circulaire qui tient aux branches du pied.
Pour procurer à l’horizon un mouvement commode
, qui n’obligeât point à déranger le pied du
globe, l’on a imaginé un moyen très-fimple, repré-
fenté dans la fig. 9 ; c’eft une pièce ronde de cuivre
ik lm , percée dans le milieu d’un trou rond p q r s ,
dans lequel entre une douille cylindrique pqno ,
faifant corps avec une autre pièce cylindrique gçdh.
Cette pièce a une ouverture cd e f , dont, la joue fe
trouve dirigée dans le centre de la douille p q n o ;
cette fente eft d’une largeur fufiïfante pour contenir
une roulette a b , fur laquelle le méridien de cuivre
doit tourner.
Tout ce mécanifme fe place dans le centre de la
noix ^ où les branches qui fupportent l’horizon
viennent s’emboîter. Il- faut le difpofer enforte que
la diftance depuis le bord a de la roulette a b , foit
égale à celle du centre de la boule au bord extérieur
du méridien. Pour lors , le méridien entrant dans
l’horizon & pofant fur la roulette, reçoit deux mou-
vemens ; l’un, vertical fur cette roulette, & l’autre ,
qu’il communique à l’horizon par le mouvement de
la douille autour de fon axe. .
L’on apperçoit aifément l’avantage que l’on retire
de cette invention : lorfque l’on veut orienter le
globe, il ne s’agit que ' de tourner cet horizon,
jufqu’à ce que la bouffole qui y eft pofée, & dont
le nord & le fud fe trouvent dans le plan du méridien
, indique la déclinaifon ; par exemple, celle
de 21 degrés, qui a lieu aéîuellement à Paris , ou
celle qui convient au temps & au lieu de l’opération.
( Article de Vancienne Encyclopédie, par M. Robert de
Vaugondy , géographe ordinaire du Roi ; revu par
M. de Lalande. )
ConftruElion d’un globe célefte, dont l’ùfage eft per*
pétuel, fuivant N. B ion, ingénieur du Roi.
Comme le firmament paroît fe mouvoir autour
des pôles de l’écliptique, la latitude des étoiles eft
invariable , puifque leur mouvement fe fait fans
s’approcher ni reculer de l’écliptique ; mais leur
longitude paroît changer félon l’ordre des fignes,
d’un degré en 70 ans you d’environ 51 fécondés par
an , & cela fe fait également pour toutes les étoiles
fixes.
Il n’en eft pas de même de leurs déclinàifons &
afcenfions droites ; car elles changent différemment
, félon leurs différentes fituations dans le ciel ;
quelquefois elles augmentent ; d’autres fois elles diminuent
à raifon de l’obliquité que fait l’écliptique
avec l’équateur.
Ces changemens font caufe que les anciens globes
ne marquent plus exaéfement le vrai lieu des étoiles
dans le c ie l, & que de temps en temps il en faut
refaire de nouveaux ; car, un globe célefte où les
conftellations ont été placées, comme elles l’étoient
au temps de fa conftru&ion ne repréfente plus, dans
la fuite, leurs pofitions véritables, à moins qu’on ne
les imagine changées , ainfi qu’elles le doivent être
fuivant le temps écoulé.
On peut cependant faire des globes céleftes, dont
l’ufage foit perpétuel. Le premier que j’ai fait, dit
M. Bion , étoit pour M. Caffini , de l’académie
royale des fciences, qui m’en avoit fourni l’idée. Il
eft conftruit de cette manière.
Le globe où fontrepréfentées les conftellations,
eft renfermé dans une efpèce.de cage compofée dés
principaux cercles de la fphère ; Savoir, des deux
. colures, de l’éqùinoxial, de l’écliptique , des deux
tropiques & des deux polaires.
Tous ces cercles font de fil de métal, ajuftés &
attachés enfemble de manière qu’ils compofent une
fphère
fphère qui joint & embraffe immédiatement' le
globe , qui doit tourner, dans la fphère extérieure ;
oc cette fphère eft attachée au méridien par les pôles
de fon équateur ; de. forte que ce globe peut tourner,
& fur l’axe de l’équateur , comme font tous les
autres, & fur celui de l’écliptique.
C ’eft en cela que confine la fingularité de fa
conftru&ion. On trace fur le globe, autour du pôle
de fon écliptique, un cercle de 23 degrés & demi
de ray on , que le pôle de l’équateur doit décrire
en 25200 ans ; & quand pour une certaine époque
on a placé le pôle de l’équateur fur ce cercle au
point qu’il faut, on l’y arrête fixement, & le globe
ne tourne plus que fur l’axe de l’équateur pour les
opérations ordinaires. Alors on peut voir avec plaifir
& d’un feul coup d’oe il, quel étoit le ciel de nos
a;eux, & quel fera celui de la poftérité,
Du choix des Globes.
Pour choifir de bons globes, il faut prendre garde
que l’équateur & l’horizon s’entrecoupent juftement
en deux parties égales ; ce que l’on pourra recon-
noître ,fi l’on remarque que les points de fe&ion de
ces deux cercles foient aux points du vrai orient &
occident marqués au bord de l’horizon, & que ces
mêmes points foient diftans de 90 degrés ou d’un
quart de cercle des points du feptentrion & du midi.
On pourra encore s’affurer fi le globe eft bien
conftruit, en élévant le pôle de 90 degrés , c’eft-
a-dire, en plaçant verticalement l’axe du globe,
& en examinant fi la circonférence de l’équateur
•s’ajufte bien avec celle de l’horizon ; & fi l’horizon
coupe le méridien en deux parties égales, ce qui
arrivera, fi le 90e degré compté depuis le pôle de
part & d’a u t r e fe trouve à l’horizon.
Parmi les différens globes anciens que nous avons,
on eftime principalement ceux de Blaeu. Cet ouvrier
, bien inftruit des obfervations de Ty cho, &
qui a même publié un Traité où il explique l’ufage
des globes avec beaucoup de clarté, a conftruit pour
l’année 1640, des globes céleftes fi parfaits, qu’il eft
difficile de trouver rien de plus précis en ce genre,
& d’autant que le catalogue des principales étoiles
venoit d’être tout récemment reftitué par T y ch o ,
l’erreur de deux à trois minutes qui auroit pu fe
gliffer dans la longitude de quelques étoiles de ce
catalogue, ne fauroit être aucunement fenfible fur
des globes de 30 pouces ; c’eft pourquoi on peut
s’en fervir avec affez de précifion , en obfervant
pourtant de faire les corrections néceffaires pour
les changemens arrivés aux pofitions des étoiles
depuis 1640. Les globes de Coronelli fpnt fort beaux
& les figures bien deffmées ; mais il s’en faut
bien qu’ils foient aufli exaéts & aufli parfaits. Inftit.
Aftronomques de M. le Monnier.
L’ufage de ces inftrumens eft très-commode pour
réfôudre un grand nombre de queftions de l’aftro-
nomie fphérique ; mais l’explication en fera donnée
par M. de Lalande, qui doit traiter de YAftronomie
dans le DiElionnaire de Mathématique, faifant partie
Arts & Métiers. Tome III. Partie /.
de cette Encyclopédie méthodique ; c’eft-là qu’il faut
chercher aufli ce qui concerne la fphère armillaire.
Globes céleftes 6* terreftres portatifsi
On a propofè une invention qui pourroit être
utile à-beaucoup de perfonnes. Les globes céleftes
& terreftres, tels qu’on les fabrique ordinairement
en bois ou carton, ne peuvent être d’üfage que dans
un lieu ftable. Les voyageurs qui feroient curieux
de confulter ces machines, foit à l’occafion des phé-,
nomènes , foit pour s’affurer de certaines pofitions,
font privés néceffairement du plaifir de fatisfaire
leur curiofité, parce qu’on ne fe charge pas d’un
meuble aufli embarraffant en voyage. On a donc
imaginé qu’il feroit aifé de fuppléer à ces globes
folides , par des globes à vent qui feroient certainement
portatifs. Auroit-on envie de parcourir le
ciel ou la terre, le globe s’enfleroit fur le champ
comme on enfle un ballon ; & ce qui n’occupoit
pas fix pouces cubes dans une malle, prendroit un
volume de 18 , 20, 30 pouces de diamètre. On
pourroit pofer ce globe fur un pied de fil d’archai,
au moyen d’une petite planche de quelque bois fort
léger. Il faudroit que ce globe célefte ou terreftre
fut exa&ement tracé &bien imprimé fur une peau
apprêtée exprès pour recevoir tous les traits, toutes
les figures qui repréfentent les conftellations ou les
divifions de la terre.
Globes de verre.
Depuis que l’étude de la géographie & celle des
mathématiques entrent dans l’éducation des per-
fonnes opulentes ,-on a vu faire un objet de luxe
des inftrumens dont ces deux fciences empruntent
les fecours. On fait aujourd’hui dans quelques verreries
, des globes de verre d’un affez grand diamètre
, de différentes couleurs. Sur la furface des
uns , qui font intérieurement étamès , font peintes
les quatre parties du monde avec les principales
îles ; les terres font en couleur naturelle, réhauf-
fées d’or ; les fleuves font repréfentés par le fond
de la glace. Les globes céleftes font d’un bleu très-
foncé , étamé ; & les étoiles qui forment les principales
conftellations, font peintes en or. Ces globes
font très-propres à décorer des appartemens & des
cabinets de phyfique.
Explication fuivie des deux planches relatives à là
conftruElion des globes, tome II des gravures.
ConftruEtion géométrique des globes.
P L A N C H E P R E M I È R E .
Figures 1 , 2 , 3 , 4 , $ & 6, démonftration de la
manière de tracer les fufeaux , l’écliptique, les tro-.
piques , les cercles polaires, & les parallèles.
P L A N C H E I I .
ConftruElion mécanique dss globes.
Fig. 1, demi-fufeau ou patron; il eft de cuivre!
Fig, 2 , forme ou demi-boule de bois pour monter.