
poignée d’une épée, pour empêcher que la main ne
foit offenfée par l’ennemi.
Les gardes font d’or ou d’argent, de cuivre ou
d’acier ; elles font compofées de la plaque, d’une
moulure, d’une bâte, d’un oe il, d’un corps, d’une
branche & d’un pommeau.
G arniture d’épée ; c’eft la garde, le pommeau,
la branche & la poignée.
G ratteau ; il eft tourné en fpirale par le milieu ;
les deux bouts font plats, tranchans & courbés ,
l’un à droite & l’autre à gauche; il fert à gratter &
même à brunir la plaque des gardes d’épée qu’on
veut nettoyer & réparer.
On appelle petit gratteau., un cifelet un peu recourbé
par le bout, avec lequel les fourbiffeurs &
autres ouvriers grattent & adouciffent le relief de
leurs ouvrages.
Hache -d’armes ; elle étoit compofée d’un fer
large & tranchant, en hache d’un côté , & d’une
pointe ou marteau par l’autre, & montée fur un
manche de bois. •
Hallebarde ; armé compofée d’ün fer pointu &
tranchant, élargi vers fon extrémité inférieure en
forme de hache d’un côté , & à pointe ou dard de
l’autre", monté fur un long bâton.
Hampe ; long bâton armé d’un fer par un de fes
bouts.
Ha s t ; . long bâton armé d’un fer tranchant &
pointu.
Javeline ; efpèce de demi-pique, armée par un
bout d’un fer triangulaire & pointu, & ferrée par
l’autre bout.
Javelot ; forte de lance courte & groffe, qu’on
lance à la main. -
L ame ; on appelle ainfi la partie des épées , des
poignards, des bayonnettes & autres armes offen-
fives, qui perce & qui tranche.
Ces fortes de lames font d’acier très-fin, ou du
moins d’acier moyen. Les lames des armes fe font''
par les fourbiffeurs.
La bonne qualité d’une lame d’épée eft d’être bien
pliante & bien évidée ; on en fait à arête, à dos &
a demi-dos.
La n c e ; c’eft un bâton dont le fer tranchant de
chaque côté eft en forme de dard.
- Lime ; les fourbiffeurs fe fervent de limes rondes,
demi-rondes , plates & étroites pourdifférens ufages
de leur métier, & principalement pour diminuer
de groffeur les foies des lames d’épées, & pour
agrandir dans la garde le trou dans lequel la foie
doit paffer.
Maillet ; ce maillet n’a rien de particulier, &
fert aux fourbiffeurs pour redreffer les branches des
gardes d’épées fauffées.
Mandrin ; les fourbiffeurs appellent ai.nfi un
outil qui leur fert à foutenir, entre-ouvrir & travailler
plufieurs pièces de la garde de leurs épées
& des fourreaux. Ils en ont de cinq fortes, qui
font le mandrin de plaque, le mandrin, de garde , le
le mandrin de corps , le mandrin de branche & le
mandrin de bout. Ce dernier fert pour le bout du
fourreau, & les quatre autres aux manoeuvres. Tous
ces outils font de fer.
Mandrin de bout ; les fourbiffeurs fe fervent
de deux morceaux de fer forgés, reffemblant à des
limes -, mais qui font unis, qui font plus larges au
milieu , & finiffent un peu en diminuant , pour
relever les boffes des bouts des fourreaux d’épées
& les viroles d’en haut, & aufli pour paffer fur les
fourreaux quand ils ont peine à entrer fur les lames ;
cela fe fait en tenant ces deux morceaux de fer des
deux mains, & mettant entre les deux la lame dans
fon fourreau ; & faifant gliffer ces deux morceaux
de fer de bas en haut, cela preffe le fourreau , &
l’élargit tant foit peu.
Mandrin de cha pe s ; eft un fer triangulaire,
dont les pans font arrondis, fur lequel.on.dore ou
l’on argente des chapes d’épées.
Mandrin de corps ; morceau de fer carré, recourbé
& percé pour recevoir le bout de la branche
qu’on dore ou qu’on argente deffus.
Masse ; groffe tête de fer à angles aigus, montée
fur un manche de bois , ou efpèce de boule de bois
ou de fer fufpendue à l’extrémité d’un bâton. C ’étoit
une arme des anciens & des fauvages.
Massue ; pièce de bois, groffe & lourde par un
bout, ayant une poignée par fon autre extrémité.
C’étoit aufli une arme des anciens & des fauvages.
Marteau ; ce marteau eft long de fix pouces,
rond & plat d’un côté, & plat & carré de l’autre. Il
fert aux fourbiffeurs pour chaffer les gardes d’épées
dans la foie avec le chaffe-poignée, pour les affu-
jettir au corps des lames.
Moulure; ornement carré qui entre dans la
rivure du corps pour le joindre avec la plaque.
(Eil ; c’eft la partie d’une garde qui eft entre la
poignée & la plaque. On la nomme aufli quelquefois
corps. Elle fe termine en bas par une batte.
(Eil de la carte ; c’eft le plus petit cercle
tracé fur une carte , que les tireurs d’arc tâchent de
percer.
Olinde ; forte de lame d’épée , qui eft des plus
fines & des meilleures, & qui a pour marque une
corne.
O util a tirer le fil de fer ; eft un morceau
de fer garni de deux mâchoires immobiles, ce qui
le rend différent des tenailles ; il fert à tirer les fils
-de fer dont on avoit rempli le pommeau, pour l’empêcher
de tourner fur la foie.
O uvrir ; c’eft, par le moyen de l’écarriffoir,
agrandir l’oeil du pommeau pour y introduire la
foie.
Pertuisane ; efpèce de hallebarde compofée
d’un fer très-large, long, pointu , & tranchant des
deux côtés, monté fur un long bâton.
Pierre a l’huile ; cette pierre eft la même que
celle des orfèvres , horlogers, &c. & fert aux four-
biffeurs pour aiguifer leurs poinçons & outils.
Pique ; long bâton armé par le haut d’une lame
de fer à deux tranchans & pointue.
La demi-pique eft celle dont le bâton ou le manche B eft moins long.
Plaque ; les fourbiffeurs appellent ainii la partie B de la garde de l’épée qui couvre la main ; elle eft
■ ordinairement ouvragée ou treiftifée. ~
Plat ( le ) d’une lame d’épée ; eft la partie de
B la lame qui eft entre les deux tranchans.
Poignard ; arme courte , compofée d’un fer
I tranchant & pointu, monté fur un manche.
Poignée ; eft proprement cette partie ovale d’une II garde que la main embraffe en tenant l’épée. Les
I poignées étoient autrefois toutes remplies de greffes
■ ; d’or ou d’argent ; mais à cette mode ont fuccédé les
I [ poignées pleines ou de même matière , qui font
H encore aujourd’hui les plus recherchées.
On fait aujourd’hui les poignées de bois, que
I l ’on entoure d’un fii d’o r , d’argent ou de'cuivre ; B ces fils , d’or ou d’argent, font filés l’un fur l’autre, B & entourent en fpirale le corps de la poignée , B laquelle par ce moyen eft remplie d’inégalités fem- B blables à celles d’une lime, ce qui l’affermit d’autant B plus dans la main de celui qui s’en veut fervir. C ’eft B aufli pour cette raifon que l’on fait le noÿau carré. B Les poignées de métal, au contraire, par leur poli, B échappent des mains plus facilement.
Pointe ; morceau de fe r , de bon acier, de dix à B onze pouces de long, de forme triangulaire, dont
H les angles, qui font très-tranchans , fe terminent en B pointe d’un côté , & en une queue de l ’autre , qui B fert à le monter dans un manche de bois. Cet outil
B fert à percer & ouvrir le pommeau, qui eft la der-
B nière pièce de la monture d’une épée.
Pointe (la) d ’une épée ; eft là partie delà lame
B avec laquelle on perce l’ennemi.
Pommeau ; gros bouton de fer ou d’argent, que
B fon met au bout de la poignée ou de la garde d’une
B épée pour y fervir en quelque façon de contrepoids. B C ’eft au bout du pommeau qu’on rive la foie de
B l’épée.
Balzac obferve qu’on trouve encore des privi-
B lèges accordés par Charlemagne, & fcellés du pom-
B meau de fon épée, lequel lui fervoit de fceau & de
B cachet ; & il promet de les garantir avec cette
B même épée.
Ponté ; c’eft la partie de l’épée qui couvre le
B corps de la garde ; ainfi on dit une garde d’épée à
B ponté.
Pot a colle ; c’eft un pot de grès dans lequel
B les fourbiffeurs mettent de la colle de poiffon dont
ils fe fervent pour affujettir les bout & viroles fur
les fourreaux.
Q uarres ou Q uarreaux ; fortes de flèches
dont le fer eft carré' & pointu..
Q uillon ; forte dé branche qui tient ail corps
de la garde de l’épée. . -
River ;. c’ eft rabattre l’extrémité de la foie fur le
bouton du pommeau, enforte que cette extrémité
foit faite en forme de tête de clou qui retient fur
la foie le pommeau & toutes les pièces qui y font
enfilées.
Sabre ; efpèce d’épée courbe ou droite, à un feul
tranchant, avec une garde.
Soie ( la ) d ’une lame d’épée; eft la partie de
la lame qui enfile la garde , la poignée & le pommeau.
Sponton ; arme compofée d’un fer pointu & à
deux tranchans , monté fur un Bâton ferré par fon
extrémité.
T ailler en acier ; c’eft l’art d’orner une garde
d’acier de toutes fortes de figures qu’il plaît à l’ou-v..
vrier d’y graver ; cet art tient beaucoup de la fculp-
ture & de la gravure : de l’une , en ce qu’il confine
à découvrir dans une pièce d’acier les figures qu’on
y a imaginées ; de l’autre, en ce que dans fes opérations
il fe fert des burins , comme elles. Pour
l’exercer avec fuccès, non-feulement il faut pofféder
lé^deffin & avoir du goût, mais encore une attention
une adreffe particulière pour finir des morceaux
d’hiftoire entiers dans un fi.petit efpaee.
T alon d’une lame d’épée; c’eft le tiers du
tranchant le plus près de la garde.
T enaille de bois ; fortes de pinces de bois dans
lefquelles on ferre les pièces d’une garde pour les
cifeler, & empêcher que l’étau ne les endommage.
T r a i t ; efpèce de flèche plus longue & plus
menue que la flèche ordinaire.
T ranchant d ’une lame d’épée ; c’eft la partie
du côté gauche de la lame quand on a l’épée placée
dans la main.
T ranchant ; ( le faux ) eft du côté droit de la
lame.
V ienne ; (u n e ) c’eft une forte de lame d’épée
* eftimée , qu’on fait à Vienne en Dauphiné.
V iretou ; nom donné à une flèche armée d’un
fer carré & cannelé à angle aigu, ayant des pen-
nons de cuivre croifés -, qui la faifoient virer & tournoyer
dans l’air.
V ir o l e ; ( l a ) c’eft la bafe de l’extrémité inférieure
de la poignée d’une épée.