
Je ne fais que transcrire fa defcription ; fa planche
même a Servi.
On dit que la Seconde efl de l a . compofition
«le feu M. le Lievre , horloger fort habile. M.
Profelle Son neveu a bien voulu me communiquer
cette machine.
Defcription de la machine à tailler les fufies à
droite & à gauche, avec la même v is , par M.
Regnauld de Chaulons, page 66 du Traité d’Horlogerip
de M. Thiout.
PL X X X V I I I | fig. 8f. « Les pièces U & X ,
w marquerit le châflis qui porte les pièces depuis Z
» jufqu’en V . Z V efl un arbre que l’on peut
» tarauder à droite ou à gauche ; cela ne fait rien,
» quoique celui-ci le Soit à gauche, & dans le
» Sens que font taillées les fufées à l’ordinaire.
Cet arbre eft fixé fur la pièce X par les deux
vt tenons g g , qui font la même pièce que X , en
m le faifant entrer par g. On paffe enfuite une
»> pièce en forme de canon, taraudée en dedans y y
» fur le même pas que la vis. On place fur la
w même vis une autre pièce taraudée X , qui
w Sert à déterminer le nombre de tours que l’on
» veut mettre fur la fufée. On paffe l’arbre dans
«> le tenon g , & après avoir placé la manivelle T
» deffus en m, dont le bout eft carré, on le fixe
» par le moyen de l’écrou n. ■
» A la pièce y eft jointe celle ƒ ou petit bras,
» par la cheville ç , qui fait charnière avec elle ;
j> & comme cette pièce ƒ eft fixée au châflis par
s> une autre cheville au point k , ce point lui
99 fért de centre lorfque l’on tourne l’arbre. Par
» le moyen de la manivelle, la vis fait avancer
•» ou vers g , ou vers X. La pièce y ne peut
» tourner avec la vis, & fie promener feulement
w deffus. Ce mouvement d’aller 8c de venir eft
99 répété fur le grand bras e , par le moyen de
w la traverfe a a , que l’on fixe fur l’un 8c fiir
#» l’autre bras par les chevilles h , que l’on met
w dans les trous dont on a befoin , à proportion
» des hauteurs de fufee. Ce grand bras a , vers
99 fon milieu, hn emboîtement L percé carré-
» ment, dans lequel paffe la pièce L , dont une
» partie de la longueur eft limée carré ; elle rem-
e» plit l’emboîtemêht L : l’autre partie eft tarau-
e> dée 8c paffée dans un écrou N ; elle fert à
99 faire avancer ou reculer la pièce L , q u i, à
e* l’autre extrémité porte une tête fendue, dans
3) laquelle.on fixe à charnière la pièce H , par la
n chçville L ; laquelle pièce H porte à l’autre
bout !’échoppe G , qui paffe au travers de la
99 tête de cette pièce , où elle eft fixée par la
» vis 7. L’arbre Z V porte une allonge ou afi-
tf fiette C , percée en canon, laquelle entre dans
3* l’arbre, 8c y eft fixée par une cheville à l’en-
» droit Z. C ’eft deffus cette afliette que l’on fait
99 porter la bafe de la fufée A , dont la tige entre
» dans le .canon B du tafïçau ou .afliette, Çette
99 fufée eft fixée à cet endroit par l'autre vis D 1
99 pour y être taillée.
99 Tout étant ainfi difpofé , il faut confidérer
99 deux mouvemens différens au grand bras e ;
99 par exemple, fi on le fixe au cnâflîs par une
99 de fes extrémités, & par la cheville R , & que
99 l’on tourne la manivelle T , tellement que la
99 pièce y avance vers G , 8c qu’alors on baiffe
99 la barre H qui porte l’échoppe G , jufqu’à ce
» qu’elle touche la fuperficie de la fufée A ; cette
» fufée fe taillera dans le fens que la vis de
» l’arbre eft taraudée , qui eft à gauche. Si
99 au contraire on ôte la cheville R qui fervoit
99 à fixer le grand bras e , 8c que l’on donne à
99 ce grand bras, pour centre de mouvement, le
» point P , en y plaçant la vis p dont l’aflîette O
99 arrête le grand bras : alors , fi vous tournez la
99 manivelle dans le même fens que vous avez
99 fait. ci-devant, le haut du grand bras e ira
99 vers W , au lieu qu’auparavant il alloit vers d :
99 la pièce H par conféquent ira aufli dans un
j> fens contraire à celui qu’elle avoit auparavant.
99 Ainfi, on ne taillera la fufée que lorfque l’on
» tournera la manivelle de l’autre côté. Il faut
99 obferver de retourner le bec de l’échoppe G
99 de l’autre côté, quand on veut tailler à droite.
j> La portion de cercle Q Q eft pour contenir le
j> grand bras par le bout, & paffe dans un em-
99 patement fait à la pièce S qui tient au châflis.
99 On voit que le bout fupérieur du bras e eft
» fendu én fourche dans laquelle paffe la barre d
99 pour lui fervir de guide, lorfque l’on a ôté la
99 vis p , 8c remis la cheville R , pour tailler à
99 gauche.
» Il faut aufli que la pièce F foit fendue, afin'
99 de fervir d’appui à la pièce H lorfqu’on la,-
» fait defcendre, pour que l’échoppe touche à.
99 la fufée. «
Dans toutes les machines à tailler les fufées ^
on a toujours eu en vue de former des efpèces
de pas- de vis fur la fufée , pour contenir la
chaîne, ainfi que nous l’avons dit. O r , il y avoit
deux moyens pour produire cet effet ; l’un , de
faire mouvoir la fufée fur la longueur de fon
arc, comme on le fait pour former des pas de
vis au tour ; l’autre, qui eft la meilleure & la
plus Ample, c’eft de faire mouvoir le burin qui
doit former les pas de la fufée : e’eft en effet le
dernier principe dont on a toujours fait ufage.
Pour faire mouvoir le burin ou l’échoppe, il y a
encore différens moyens ; 8c c’eft parrlà particu*
fièrement que diffère la machine de M. le Lievre,
dont nous allons parler.
On a vu dans la defcription précédente , que
l’arbre qui porte la fufée, ainfi que la manivelle
eft une vis qui fait mouvoir un levier qui porte
l’échoppe ; 8c que fuivant les différens points d’appui
que l’on donne à ce levier , il fait parcourir à l’échoppe
des efpaçes plus ou moins grands par rapport
à un tour de la vis; efpaces qui déterminent
nombre détours de vis ou rainures de la fufée pour
les différentes hauteurs de la fufée.
Dans cette conftruâion de M. le Lievre, l’axe
qui porte la manivelle de la fufée, porte un pignon
qui engrène dans une efpèce de cramaillère
ou longue règle : cette règle fe meut fur le châflis ;
elle en porte une fécondé de même longueur,
qui forme un angle ou plan incliné avec elle :
celle-ci agit contre un levier qui porte le burin :
ainfi , en faifant tourner la manivelle, 8c par
conféquent le pignon 8c la fufée, la règle qui
porte le plan incliné fe meut fur la longueur, &
fait mouvoir le burin ; & , fuivant que l’on donne
plus ou moins d’inclinaifon au côté de la règle,
le burin fait plus ou moins de chemin pour uq
tour de manivelle : venons à la defcription de
cet outil de M. le Lievre.
On v o it , pi, X X X IX , fig. 8$, n°. 2 , cette
machine repréfentée en entier. A A , B B , eft
la pièce principale ou châflis, lequel eft d’une
feule pièce & de cuivre fondu : il porte un talon
T , fig. 8s, n°. 4 , qui fert à tenir cette machine
dans 1?étau lorfque l’on veut s’en fervir.
L’axe V V , fig. 8 s , n°. 2, qui porte le pignon p
de 12 , fe meut dans les parties faillantes C C
du châflis. R eft la règle dentée; elle fe meut
fur la partie 1 , 2 , 3 , 4 , du châflis, creufée de
forte que cette règle y entre jufte: fon mouve- !
ment fe fait perpendiculairement à l’axe du pignon
p.
L eft une fécondé règle attachée après la règle R ;
elle eft de même longueur que la première, &
mobile au point m ; on la fait mouvoir par fon
extrémité h , au moyen de la vis Q ; enforte
qu’on lui fait faire des angles différens qui fervent
, comme je l’ai d it , 'à faire les pas de la
fufée plus près ou plus diftans ; chofe relative à
la hauteur des montres, & au temps qu’on veut
les faire marcher.
La pièce i , g, mobile en g , porte un talon
qui appuie continuellement contre la règle L L :
un reflort r qui agit fur le levier p p , qui fe
meut au point 0, fert à cét effet, 8c par conféquent
à faire parcourir à cette pièce ig , 8c au 1
levier où elle tient, des efpaces relatifs aux différens
angles que fait la règle L L avec celle R ;
c’eft ce mouvement qui fert à promener le burin,
8c à former les pas de la fufée.
La pièce D D , fur laquelle eft ajouté le coulant
qui porte le burin, eft mobile au point l du
levier p ; elle fe meut donc ainfi que le levier p
fur la longueur de l’axe du pignon p ( ou de la
fufée, ce qui eft.le même). La pièce D fe ment
encore dans un autre fens, qui eft en s’approchant
8c s’éloignant de l’axe de la fufée ƒ ; ce
mouvement fert pour faire fuivre" au burin la
forme de la fufée déterminée par les courbes
faites à la pièce H , fur laquelle vient pofer la
vis U qui tient au coulant qui porte le burin ;
cela règle la forme de la fufée 8c la profondeur
Arts <S* Métiers. Tome III. Partie I.
d e s pa s. C e t t e p iè c e D D e x ig e u n a ju ftem en t
fa it a v e c f o i n , u n e g ran d e fo lid it é ; c e lle - c i p a ffe
d a n s des fen te s fa ite s a u x p iè c e s K K ; à l ’e n d
ro it K , c e tte p iè c e , eft v u e d e p ro fil. _.
L a m êm e fig. m o n tre l’a ju ftem en t d u le v ie r pp;
8c la fitÇon d o n t fe m e u v e n t les p iè c e s gi 8c D D ,
8c c om m e n t i l fe m eu t lu i-m em e fu r la p iè c e -
o u ch â flis A A , B B , a u x p o in ts ùo. L a p iè c e D
e ft m o b ile a u x p o in t s II , h a u teu r d e l ’a x e d u
p ig n o n 8c d e là fu fé e ; e lle^ tien t à c e lle D D ;
la p iè c e g i eft m o b ile a u x p o in ts g g d u le v ie r p ; x
q eft le p ro lo n g em en t d u p ig n o n p ; i l eft c a r r e
8c e n t r e 'd a n s la m a n iv e lle , e n fo r te q u e p a r fo n
m o y e n on fa it tou rn e r la f u f é e , le s r è g le s R R ,
L L , 8c par c o n féq u en t l e b u r in .
L a m a ch in e q u e je v ie n s d e d é c r ir e n e t a ille
le s fu fé e s q u e d u m êm e fen s d e la b a fe au fom -
m e t ; 8c il e f t c e p en d an t n é c e ffa ire d e p o u v o ir
e n ta ille r d e l’a u t r e , p o u r f e r v i r dans le ca s ot»
o n a jo u te u n e ro u e d e p lu s dans u n e m o n t r e ,
o u dans to u t au tre q u i e x ig e q u e la m o n t r e f e
rem o n te d u fen s c o n t r a i r e , c e q u i s’a p p e lle r e -
monter à droite, ou à gauche. P o u r r em e d ie r a c e t t e
d i f f ic u lté , M . G é d é o n D u d a l , h o r lo g e r , a c o n f -
tru it u n e m a ch in e à ta ille r 'le s fu fé e s , a -p eu -p r e s
dans les m êm e s p r in c ip e s d e c e lle - c i , mais q u i
e n diffè re pa r c e t t e p ro p r ié té d e ta ille r le s fu f é e s
à d ro ite 8c à g au ch e ; p o u r c e t e f fe t il a r e n d it
l e le v ie r L L m o b ile au m ilie u d e fa l o n g u e u r ,
com m e au p o in t x , au lie u d e l ’e t r e en m; e n -
fo r t e q u ’o n fa it fa ire d e s an g le s à la r é g lé L L ,
d o n t les fôm m e ts fo n t f itu é s o u au b o u t I d e la
r è g le R , o u à c e lu i E , fu iv a n t le c ô t é q u e l ’ ont
v e u t ta ille r fa fu fé e ; p o u r c e t e f f e t , i l n e fa u t
q u e fa ir e ap p ro ch e r o u é lo ig n e r l e p o in t K d e I ,
au m o y e n d e la v is G .
M . À dm y r a u ld à a u fli c o n f tru it u n o u t il q u i
a les m êm e s p ro p r ié té s d e ta ille r à d ro ite 8c à
g a u c h e ; c ’e f t en ren d an t l e le v ie r L L m o b ile
a lte rn a t iv em e n t au p o in t m c o m m e i c e l l e - c i , o u
à u n a u tr e p o in t m p la c é dans l’a u tre b o u t I ; i l
s’ eft au fli f e r v i d’u n e c r am a i llè r e , 8c d e s au tre s
pr in c ip e s d e c e lle q u e j’a i d é c r ite . Je ne m ’a r r ê te
d o n c q u ’à c e q u i d iffé ren c ie c e s tro is m a ch in e s
à ta ille r le s fu fé e s . P a ffo n s à q u e lq u e s o b fe r v a -
t io n s . 1
P o u r ta ille r u n e f u f é e , i l fa u t com m e n c e r pa r
la f ix e r a u x p iè c e s tt q u e p o r t e l’a rb re o u p ign
o n p i c e s p iè c e s fe r e jo ig n e n t a u c e n tr e d e
c e t a r b r e , 8c y fo rm e n t u n t ro u ca r r é dan s l e q
u e l 011 fa it en tre r la p a rt ie c a r r é e d e l ’a x e d e là
f u f é e , 8c e n fe r ran t le s v i s 6 , 6 , c e la fix e la
fu fé e ; l’au tre b o u t d e la fu fé e q u i fe te rm in e e n
p o in t e , p o fe au c en tre d e la b ro ch e E qu i p a ffe
dan s l e ca n o n G d e la p iè c e G K ; il y a u n e
v is d e p r e flio n 7 q u i f ix e 'c e t t e b ro ch e .
P r é fe n t em e n t , f i o n v e u t ta ille r u n e fu fé e q u i
p u iflè co n ten ir f ix tou r s d e c h a în e , je fu p p o f e ,
i l fa u t toü rn e r la m a n iv e lle d e d ro ite à g a u ch e
p o u r ram en e r le p o in t F d e la c r ém a illè r e p ré s
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