
5 II' ^era facile aufîi cTemployer cet infiniment à
l’iliage de la balance liydrofîatique.
Syphon économique & portatifs inventé par M.
Pingeron.
Il y a peu de machines dont l’ufage foit plus
commun dans l’économie domeftique , & dans
certains commerces pour tranfvafer les liquides ,
que celui du fyphon. L’origine, de cet infiniment
date auiü de la plus haute antiquité.
Les Mathématiciens grecs & romains en parlent
dans ceux de leurs écrits, qui font parvenus juf-
qu’à nous , comme d’une machine très - connue.
Quoique la véritable caufe qui fait monter les
fluides dans cette machine, aufîi fimple qu’ingé-
nieufe, fut ignorée de leur temps , & que la feule
horreur du vide fervît à l’expliquer, ils jouiffoient
aufîi fréquemment que nous des avantages qu’offre
le fyphon.
La matière que nous employons le plus volon-
tiers pour le conflruire, efi le fer-blanc & le verre.
Dans le premier cas , cet infiniment efi facile à
fe fauffer, & ne peut fe tranfporter qu’avec beau-
coup de précautions : on peut même dire qu’ils
font tres-embarraflans. Ceux qui font en verre ne
peuvent guère fervir que dans les laboratoires des
amateurs de chimie, où tout fe fait par poids &
par mefure, & leur fragilité ne fuffit pas pour les
en faire exclure.
Les fyphons que je propofe, dit M. Pingeron,
peuvent fe faire aufîi grands qu’on les defire, fe
démonter & fe remonter dans un inftant ; enfin,
fe tranfporter par-tout avec la plus grande facilité.
L,e premier tourneur peut les confiruire.
Pour en avoir une idée exaéle , on imaginera
deux demi-bortes cylindriques parfaitement égales.
Les bords de l’une d’elles auront une rainure circulaire
ou drageoir, & les bords de la fécondé
demi-boîte auront une languette circulaire ., qui
entrera très-exa&ement dans la rainure.
Ces deux demi - boîtes étant appliquées l’une
contre l’autre, auronr la facilité de pouvoir tourner
l’une fur l’autre fur le même axe , fans laifler
échapper le fluide qui feroit contenu dans cette
efpece de rèfervoir.
-Une aiguille de fer ou clavette, ayant une tête
d’un côté & une vis de Y autre, traverfera par les
deux centres des fonds de ces demi-boîtes, & les
réunira au moyen d’un, écrou.
Chacune de ces boîtes fera percée latéralement
d’un trou circulaire, où l’on pratiquera un pas de
vis : cette ouverture fera defiinée à recevoir le
bout d’un tuyau de bois d’aune. H
Si l’on veut que le fyphon n’ait que deux branches,
& qu’il ne forme qu’un feul angle , il faudra
que l’une de ces deux branches , favoir, celle qui
doit plonger dans le vafe ou tonneau , foit de
quelques poucés plus courte que l’autre. Comme
ce genre de fyphon n’admet pas la courbure en
col de cygne, de même que ceux qui fe font en
v erre, il s’enfuit qu’ils font peu commodes, &
qu’il faudroit les compofer de trois pièces , comme
les-fyphons de fer-blanc; favoir, une pièce du
milieu qui fera horizontale , & deux tuyaux verti-
ticaux,' dont l’un fera plus court que l’autre.
Les fyphons en bois, qui feront compofés de
trois tuyaux, devront avoir nécefîairement deux
boîtes ou réfervoirs de bois d’aune confiruites
chacune comme celte dont je viens de parler. Un
de ces réfervoirs fe trouvera à chaque coude de
l’inftrument.
Pour peu que l’on rêfléchiffe fur la fimplicité de
cette confiaiétion, on verra que de pareils fyphons
fe plieront facilement; car les tuyaux qui les com-
pofent, ont la facilité de fe mouvoir fur l’aiguille
ou clavette qui fert à réunir les deux demi-boîtes.
Ils feront donc très-faciles à tranfporter, fans que
l’on puiffe jamais craindre qu’ils ne fe fauffent.
D ’ailleurs , le bon marché auquel on pourra les
donner, fera que les gens de la campagne pourront
en étendre l’ufage dans leurs travaux, & en
faire de très-grands. Dans ce dernier cas, il faudra
les boucher par les deux bouts , & les remplir
d’eau par une ouverture ménagée dans la partie
fupérieure du tuyau du milieu. Pour s’en fervir,
le fyphon étant ainfi rempli, on bouchera l’ouverture
dont on vient de parler v & l’on débouchera
enfuite celle des deux branches ; l’eau montera
pour lors par cette machine, fi toutefois le
plus petit des deux tuyaux verticaux n’excède pas
trente-un pieds de roi dans fa longueur.
Il conviendroit, pour donner la plus grande fo-
lidité aux boîtes des fyphons que je propofe, que
la gorge d’une des demi-boîtes fût en cuivrê^Sf
fut-' finie fur le tour.
Ces cercles aflùjettiroient ces demi-réfervoirs,.
empêcheroient qu’ils ne fe fendillent, & facilite-
roient leurs mouvemens l’un fur l ’autre, fans fë
défunir.
Moulin à vent , de nouvelle conflruClion , propre â
faire mouvoir des pompes, par M. Ca P E r o n y
architecte juré - expert, & entrepreneur de bâti-
mens y à Paris.
Ce moulin ne doit point être rangé dans la
clafiè de cette foule de productions ingénieufes ,
dont l’exécution efi impoflible en grand , & qui
ne fauroit fortir des bornes étroites des dimenfions
des modèles. Ce n’eft point un de ces efîais qui
ornent les cabinets 5 mais une machine qui a été
exécutée en grand à Arcueil, près Verfailles , &
qui a travaillé long-temps avec fuccès.
La difpofition des ailes de ce moulin qui tourne
dans un plan horizontal, efi telle que celles-ci peuvent
fe mouvoir par tous les vents , & produire
-l’effet qu’on a lieu d’en attendre , fans qu’il foit
befoin de les orienter d’une manière analogue à
la circonfiance, &. de les furveiller ; ce qui épargne
beaucoup de temps & la peine des hommes. Il ne
s’agit feulement que de graiffer, de temps à autre, •
les parties qui font expofées au frottement.
Cette ingénieufe machine efi compofée d’un
arbreve rtical, dont la partieinférieure qui efi de fër,
efi coudée pour produire l’effet d’une manivelle.
Des tirants de fer attachés à ce coude, par une
de leurs extrémités, & par l’autre, à l’un des bras
d’une équerre de même métal , mobile fur fon
angle dans le plan vertical, font mouvoir les pif-
tons des pompes, dont la verge efi; attachée à celle
des branches des équerres qui refie libre. La manière
dont coude la direction des fils d’archal des
fonnettes, aura pu faire naître cette idée.
La tête de l’arbre qui efi embrafîee par un collet
ou moife , reçoit fix rayons ou bras de levier à
l’extrémité defquels font placés des venteaux ,
ayant la forme d’un cercle ou d’un demi - cercle.
Ceux-ci fe meuvent fur un boulon vertical, retenu
d’un- bout par un des rayons dont on vient de
parler, & de l’autre par un nouveau rayon affem-
blé dans l’arbre du moulin, dans le même plan
vertical que le premier rayon ou bras de le vie r ,
& qui le croife, de forte qu’il y a une double
rangée de mortaifes dans la partie fupérieure de
l ’arbre vertical du moulin. Cette difpofition étoit
abfolument néceffaire, pour que les venteaux puf-
fent fe préfenter alternativement au vent , & fe
fouftraire à fon impulfion.
Comme il feroit à craindre que ce moulin ne
vînt à être complettement décoiffé de tous fes
venteaux, pendant les ouragans , M. Caperon a
trouvé un moyen aufîi fimple qu’ingénieux, pour
laifler aller fes venteaux en girouettes^, de manière
qu’ils n’oppofent plus aucune rèfiftance.
On a déjà dit que les venteaux étoient circulaires,
& l’on a déjà dû en conclure que Iorfqu’ils
réfiftoient au vent, ils dévoient être arrêtés dans
le plan vertical, d’une part par le boulon autour
duquel ils tournent, & de l’autre par une traverfe
verticale, fufpendue à celui du bras de levier qui
reçoit la partie fupérieure du boulon contre laquelle
ce^venteau s’appuie. O r , cette pièce de bois'efi
mobile fur le boulon ou grand clou qui la fufpend ;
une petite corde attachée au bas de cette traverfe,
& coudée dans fa dire&ion par une poulie de retour
fixée contre l’arbre du moulin dans le plan
vertical , fert à la retirer hors du venteau qui
tourne alors librement fur le long boulon qui lui
fert d’axe. La perfonne qui furveille le moulin ,
peut donc , par un feul mouvement , rendre la
liberté à toutes les ailes , & les faire aller en girouettes
, fans que " celles - ci puiffent produire
cette rèfiftance , qui fait décoiffer les moulins à
vent.
Il faut obferver que, pendant le jeu de la machine,
il y a toujours deux & même trois venteaux
qui reçoivent l’aétion du vent; mais comme
les furfaces de ces venteaux ne peuvent pas être
toutes perpendiculaires au lit ou à l’aire de vent .
à caufe de l’obliquité des bras qui foutiennent les
venteaux , il 'faut réduire l’impulfion du vent à
celle qu’il exerceroit fur une furface & demie de
l’un de ces venteaux.
Comme les venteaux qui reviennent au vent ;
offrent encore une rèfiftance, il faudra déduire un
quart de la force de cette impulfion fur une fur-
face & demie de l’un des venteaux. Il y a même
un inftant où la direftion des deux venteaux devient
parallèle au lit du vent ; ce qui rend leur
aâion nulle.
Il efi facile de voir que les dimenfions des différentes
parties de cette ingenieufe mécanique ,
font relatives à la profondeur du puits, dont on
veut élever les eaux, & à la hauteur où l’on veut
les porter, par des pompes foulantes & afpiran-
tes , ainfi qu’au volume d’eau que 1 on fouhaite
fe procurer dans un temps donné.
Le moulin qui a été exécuté à Arcueil, d’après
ce principe, fourniffoit par une viteffe moyenne,
c’eft-à*dire, en deux tours & demi par minute ,
foixante-dix-huit muids d’eau dans vingt-quatre
heures, lès pompes ayant quatre pouces de diamètre,
& leur pifton un pied de levée : effet que
l’on pourroit encore augmenter pour fe procurer
une plus grande quantité'd’eau , quand il foufîle
un bon vent. On éloignera pour cela du centre
du mouvement des équerres, le boulon qui fert
à réunir les verges des piftons a 1 un de leurs-
bras.
On doit conclure qu’un pareil moulin offre à
la vue une machine également agréable & utile.
Comme tous les détails dans ïefquels on vient
d*entrer, exigent un peu d’attention; pour les bien
faifir, on invite.le leéleur à fuivre le confeil que
M. Pingeron a fouvent donné en décrivant des
machines , fans fe fervir de figure ; c’eft celui de
tracer groflièrement fur le papier la figure^ des di-
verfes parties de ce moulin, félon 1 ordre ou celles;*
ci font décrites : on verra alors ce dernier tout
defliné.
Le prono flic r nouvel inflrument propre â indiquer le
I, temps qu'il fera.
Le pronoftic efi formé d’un tube de verre, presque
plein d’éther vitriolique, d’efprit-de-vin , &
de plufieurs fortes de fels.
Son inventeur efi inconnu ; on a quelques rai-
fons d’en attribuer la découverte à Cuming , fameux
horloger de Londres , connu par plufieurs machines
utiles & très-ingénieufes. Quoiqu’il en fo it,
la feue. Impératrice - Reine reçut un pronoftic de
, Londres, & le garda pendant plus de dix ans ,
fans qu’il prît fantaifie aux favans de fes états de
l ’analyfer & l’obferver. Il eut le même fort à Paris
à une époque poftérieure. Deux hommes affez
célèbres dans les fciences exaéles & en phyfique,
avoient, depuis trois ans cet infiniment fous leurs
Yeux fans s’en occuper , lorfque M. lé doéleur
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