
de l’arbre p V , enforte que le burin fe trouve
firué à la bafe de la fufée, à l’endroit ou doit
commencer le premier filet ou rainure : alors, fai-
fant tourner la manivelle de gauche à droite ,
on comptera le nombre de tours que fait la manivelle
, & par conféquent la fufée, tandis què
le burin parcourt la hauteur du cône ; s’il fait plus
de fix tours demandés, il faut, au moyen de la
vis Q , éloigner le point h de celui I , o u , ce qui
eft le même, faire que l’angle AIL foit plus ouvert
, & au contraire le diminuer fi la manivelle
ne fait pas fix tours pendant que le burin parcourt
la fufée de la bafe au fommet , & ainfi
jufqu’à ce que les fix tours demandés fe faffent
exactement. Il faut enfuite retourner la manivelle
en rainçnant le burin à la bafe de la fufée , où ,
comme j’ai dit, doit commencer le premier point
de la rainure ; faire appuyer le burin en preffant la
pièce D D au point O , & ainfi tourner la manivelle'
de gauche à droite jufqu’à ce qu’elle ait fait
fix tours. Le burin ou échoppe eft fixé fur le coulant
W ; la vis g v règle fur la courbe H: l’enfoncement
du burin dans la fufée. 8 eft une vis
pour fixer le coulant W fur la pièce D D ; cette
rainure de la fufée fe fait en ramenant à plufieurs
reprifes le burin à la bafe de la fufée , & en
•continuant à appuyer pour que le burin coupe
lorfqu’il va de la bafe au fommet, &c.
Ce que je viens de dire pour tailler une fufée
ordinaire, fervira à donner une idée d’opération
que la pratique même étendra. Il faut employer
les mêmes raifonnemens pour tailler de l’autre
cô té , & recourir à la defcription de la machine.
{Article de M. Ferdinand Berthoud). Voyeç auffi
les pi. X X X V I I I , X X X IX , & leur explication.
D e s R o u e s .
La roue e ft, en général, un cercle de métal qui
a des dents à fa circonférence.
Les horlogers emploient différentes fortes de
roues, mais celles dont l’ufage eft le plus tépété
dans les montres & pendules, font compofées d’un
anneau, des barrettes , d’un centre ou petit cercle
, enfin , d’un arbre ou pignon, fur lequel la
roue fixée au moyen d’une affiette, tourne parfaitement
droit & rond , de façon que le tout enfem-
ble fe nomme toujours roue, comme roue de rencontre
, de champ, &c. qui fignifie cette roue &
le pignon fur lequel elle eft enarbrée.
Noms des roues dont les différentes horloges font
compofées.
Roues du mouvement à?une montre. La première
eft la grande roue portée fur l’arbre de la fufée.
Elle a une éminence, que les horlogers appellent
goutte ; laquelle fert à augmenter la longueur du
trou de la roue ou fon canon , & à fortifier cette
partie, pour que de l’autre côté on puiffe y faire
«ne petite creufure pour noyer une goutte d’acier.
C ’eft dans cette creufure que font ajufiées les pièces
de l’encliquetage , & c’eft fur fon fond que
porte le rochet vie la fufée.
La fécondé roue d’une montre fimple eft la
grande roue moyenne, qu’on nomme, dans les
pendules , roue de longue tige j elle a une tige du
côté de la platine des piliers, qui fert à porter la
chauffée : comme, par la difpofition du calibre,
.cette roue fe trouve ordinairement au centre du
cadran , on difpofe toujours le nombre des roues,
de façon qu’elle faffe le tour en 60 minutes ; c eft
ce qui fait qu’on met l’aiguille des minutes fur la
chauffée.
Lu petite roue moyenne eft la troifieme roue. iLllo
eft plate, & à-peu-près femblable à la précédente,
fi ce n’eft qu’elle eft un peu plus petite, & qu elle
eft enarbrée fur un pignon de fix ou de fept au
moyen d’une: petite affiette. Cette roue engrene
dans le pignon de roue de champ. .
La roue de champ fe préfente la première quand
on ouvre une montre. Ses dents, au lieu d être
perpendiculaires à fon axe , lui font parallèles ,&
s’élèvent perpendiculairement fur le plan de fon
cercle & de fes barrettes. Cette forme eft requife
dans cette rou e, afin qu’elle puiffe engrener dans
les pignons de la roue de rencontre, dont la tige
perpendiculaire à celle du balancier eft pofée parallèlement
aux platines.
Roue de rencontre. Les dents de cette roue, la
dernière d’un mouvement fimple , font toujours
en nombre impair. Ce font des efpeces de pointes
renverfées , pofées parallèlement a 1 axe comme
celles de la roue de champ ; elles engrènent dans
les palettes. Le pivot de la roue de rencontre qui
eft voifin de cette roue , roule dans un trou percé
dans le nez de la potence , l’autre, dans le bouchon
de contre-potence. On étampe quelquefois
ces deux dernières roues, afin de rendre leur champ
plus dur. '
Roues de la cadrature. Ce font deux roues plates,
favoir, la roue de cadran de 4° dents, & celle des
minutes de 36. La première eft rivée fur un canon
qui entre librement, fans cependant avoir trop de
jeu fur celui de la chauffée. Cette roue, qui eft retenue
avec un jeu convenable entre le cadran &.
la platine des piliers, porte l’aiguille des heures par
l’extrémité de fon canon qui paffe au travers du
cadran.
La roue des minutes, autrement appelée roue de
renvoi, eft menée par le pignon de chauffée qui
eft de douze ; elle porte un pignon de dix, qu’on
nomme pignon de renvoi ; ce pignon mène la roue
de cadran : il eft percé à fon centre, & tourne avec
la roue qu’il porte fur une tige fixée perpendiculairement
fur la platine des piliers fous le cadran.
Roue de vis fans fin , eft une roue qui engrène
dans les pas de la vis fans f in , & qui entre à
quarré fur l’arbre de barillet ; elle fert à bander le
reffort au moyen de la vis fans fin.
Roue de rofette, eft la roue qui engrène dans le
fateau, & qui fert à faire avancer ou retarder la
Roues d'une répétition.' On diftingue , dans une
répétition, le rouage du mouvement d avec celui
de la fonnerie ; les roues du premier & celles de
la cadrature, font femblables à celles des montres
fimples : quant aux roues de fonnerie , qui font au
nombre de cinq, fi l’on en excepte la première ,
qu’on nomme grande roue de fonnerie, qui a un encliquetage
, & eft affez femblable à la grande roue
du mouvement, ce font des roues plates montées
fur des pignons de fix ; elles vont en diminuant
jufqu’à la dernière qui engrène dans le délai.
Roues du mouvement des pendules. Celles qui font
à reffort en ont ordinairement cinq, que 1 on diftingue
de la manière fuivante : i°. le.barillet ; 2 . la
fécondé roue ; 30. la roue à longue tige ; 4 . la roue
de champ ; 50. enfin , la roue de rencontre, qu on
appelle auffi quelquefois roue à couronne. Ces deux
dernières ne diffèrent qu’en grandeur de celles du
même nom d’une montre,. La roue à longue tige ,
répond à la grande roue moyenne ; & quant au „
barillet, c’eft un barillet ordinaire qui a des dents
à fa circonférènce. Dans les- pendules à fécondés
où l’on n’emploie prefque plus 1 échappement a
roue de ren con tre la dernière roue ou roue d e-
chappement s’appelle le rochet ; & la roue de champ
qui , p a r - là , devient une roue ordinaire, s appelle
alors la troifieme roue , parce que ces pendules
n’en ont que quatre, & la première s appelle la
grande roue.
En général, dans toutes fortes de pendules,
d’horloges, &c. la première roue du mouvement
s’appelle la grande roue , & la dernière rochet, ou
roue de rencontre , félon qu’elle eft plate ou formée
en roue de rencontre. Il en eft approchant de meme
dans les montres , quoiqu’ordinairenrent la der-
nière roue conferve le nom de roue de rencontre,
quoiqu’elle ne foit pas faite de la même façon que
celles auxquelles on donne communément ce nom.
Roues de fonnerie. Le nombre de ces roues n en
pas abfolument fixe , il diffère félon les fonnenes ;
dans les pendules, il eft ordinairement de cinq,
le barillet, la fécondé roue, la roue de chevilles,
la roue d’ètoquiau , la roue du volant ; il y a de
plus, le yolant : comme il y a en général, dans
toutes les horloges, une grande roue, une roue
de rencontre ou un équivalent ; il y a de meme
auffi, dans toutes les fonneries, une grande roue,
une roue de chevilles & une roue d’étoquiau. Dans
les horloges , la grande roue eft en même temps la
roue de chevilles. On donne ce nom à cette roue,
parce quelle porte des chevilles qui fervent à lever
les queues des marteaux ou des balcules. La
roue d’ètoquiau prend fon nom d un etoquiaa qui
eft à fa circonférence, & qui fert à arrêter la fonnerie
, cette cheville , quand la fonnerie eft en repos
, s’appuyant fur la détente ; cette roue fiât ordinairement
un tour par coup de marteau. Dans
plufieurs fonneries , elle ne fait qu’un demi-tour ;
elle eft alors garnie, proche de fa circonférence,
d’une efpècc d’anneau coupé en deux par fon milieu
, & la détente , après que l’heure a fonne,
s’engage dans les entailles de ces deux portions
d’anneau. Cette manière d’arrêter la fonnerie elt
plus (ûte pour des horloges mal exécutées que par
unétoquiau. On appelle cette dernière roue, roue
de cercle. Il y a encore la roue de compte , qui eft
la même chofe que le chaperon. Voye{ les machines
propres à fendre les roues , pl. X L l , XLU ,
X u h fX L lV , X L V , XLV1 , X L V I I , & leur explication.
. t
Dans les gros ouvrages d’horlogerie, comme les
horloges placées aux clochers des églifes , on emploie
, au lieu de pignons, des lanternes , qm font
deux plaques de fer rondes & percées par autant
de trous que les pignons ont d ailes , ou qu on veut
mettre de chevilles. Ces chevilles entaillées par
les deux bouts, & rivées avec les deux plaques
ci-dsffus à une diftance proportionnée de la roue
mouvante , forment ce qu’on appelle une lanterne.
On nomme ces chevilles , des fufeaux. Il eft .bon
d’obferver que les engrenages des lanternes valent
mieux que ceux des pignons.
Révolution.
C ’eft l’aâion des roues les unes fur les autres ;
car le moyen des engrénages. On fait que leur
objet eft de tranfmettre le mouvement d’une roue
fur une autre par le moyen dé fes dents, qm atteignent
Les ailes du pignon fur lefquelles elles
agiffent,' comme le pourraient faire des leviers les
. uns fur les autres. Sous ce point de vue , il y aurait
de l’avantage à faire de petites roues & de
grands pignons : la force feroit plus grande du côté
de la roue, & la réfiftance feroit moindre du côté
du pignon pour recevoir le mouvement. Mais les
engrénages ne fervent pas feulement à communiquer
le mouvement ; ils fervent encore a multiplier
les révolutions , ou à les fixer fur telle roue
qu’on voudra, ou a les diminuer, enfin, ils îer-
vent à changer le plan des révolutions.
i°. L’on obtient des révolutions , en faifant que
la roue continue plufieurs fois le .nombre des ailes
du pignon, ou bien en multipliant les roues.
Queflion. La première roue étant donnée, quelle
que foit la force qui la meut, trouver la dernière
roue qui faffe tel nombre de révolutions qu’on voudra
pour une de la première ? Cette queftion ferait
bientôt réfolue, fi le rayon de la première roue
à l’égard de la fécondé pouvoit être dans le rapport
demandé ; mais fi ce rapport eft tel qu’il ne foit
pas poffible de faire l’une affez grande, ni l’autre
affez petite pour y fuppléer, l’on aura recoure
à plufieurs roues intermédiaires , dont les diffèrens
rapports multipliés les uns par les autres, donneront
le rapport demandé. O r , c’eft ce nombre de roues
intermédiaires qu’il s’agit de trouver. Mais, comme
diffèrens nombres peuvent y fatisfaire, il tant faire
voir qu’ils ne font pas arbitraires ; qu il faut, au
Y y ‘J ;