
plication du pendule au mouvement des horloges
avoit été d’abord propofée' par Galilée , & que
c’étoit fon fils, Vincenzo Galilei, qui l’avoit mis le
premier en pratique en 1649.
Quel qu’ait été l’auteur de cette invention, au
moins eft-il certain qu’elle n’a reçu fa perfeétioo
que de Huyghens , lequel fait remarquer avec foin,
que fi Galilée en a eu quelque idée , au moins ne
l ’a-t-il pas portée à fa maturité.
C ’eft en 1662, que M. Fromentil, hollandois, a
fait ven Angleterre le premier pendule.
Le pendule en tant qu’appliqué à l’horloge, eft
compofé d’une verge d acier, fufpendue à un point
fixe, de façon qu’eiie puiffç fe mouvoir librement
autour de lui; & d’un corps grave , auquel on
donne la forme lenticulaire, afin de diminuer la
réfifiance que l’air apporte à fon mouvement.
Ce qui rend le pendule fi fupérieur aux autres
régulateurs, c’eft que perdant fort peu de fon mouvement
, il eft entretenu en vibration par une force
très-foible à fon égard, & dont par conféquent les
inégalités influent bien moins fur fa jufteffe.
Si l’on met en vibration dans le même temps un
pendule & un balancier joint à fon reffort, l’expérience
fait voir qu’au bout de 90 fécondés , le
dernier aura perdu tout fon mouvement, au lieu
que l’autre le confervera pendant dix heures &
plus. Ainfi les reftitutions du mouvement fur le
pendule., font à, celles qu’exige le balancier aidé
du reffort, à-peu-près comme un à 400.
Plufieurs caufes concourent à cette fupériorité
du pendule fur le balancier : les particules du reffort
éprouvant un frottement les unes fur les autres,
quand il reprend fa première figure , la force qu’il
devrait communiquer au balancier en eft d’autant
plus diminuée ; mais ce qui contribue encore plus
à la perfeétion du pendule , c’eft la fufpenfion.
L’expérience a montré qu’un long pendule donne
plus de régularité qu’un court, en parcourant les
mêmes efpaces ; en voici les raifons.
i° . Sa lentille defcendant par un plan moins incliné
, peut être beaucoup plus pefante, parce que
fon mouvement eft moins difficile à reftituer , &
parce qu’il s’en perd une moindre quantité , le
nombre des ofcillations dans un temps quelconque,
n’étant pas fi çonfidérable , &. Pair n’étant point
frappé avec autant de rapidité dans chacune d’elles.
2°. Pour des folides de figures femblables, les
furfaces n’étant point comme les maffes , mais
comme les carrés de leurs racines cubiques , les
réfiftances de l’air deviennent d’autant moins puif-
fantes fiir les lentilles fort pefantes.
30. Ces vibrations, plus lentes 9 rendent le rouage
plus fimpie, plus conftamment le m ême, & moins
fujet à l’ufure. On remarque que dans les pendules
à fécondés , par exemple , les trous des pivots ne
s’ufent prefque jamais.
40. Par toutes les raifons précédentes , la force
motrice d’un long pendule peut être beaucoup
moins çonfidérable à l’égard du poids vibrant; ÔC
les inégalités de cette force influent beaucoup
moins lur la jufteffe des vibrations. Enfin , les
longs pendules peuvent décrire des arcs beaucoup
plus petits, q u i, comme il eft démontré, approchent
davantage des arcs cycloïdaux.
Des boules ou lentilles appliquées aux pendules.
Les boules ou lentilles qu’on applique aux pendules
, font faites de plufieurs manières, & il faut
s’y prendre différemment pour les remonter & pour
les faire defcendre.
Il y a desl>i tilles qui ne font que gliffer fur le
milieu de la verge du pendule. Il faut feulement les
pouffer du bas en haut, ou du haut en bas, félon
qu’il en eft befoin pour faire avancer ou retarder
le mouvement de la pendule ; mais c’eft une mau-
vaife manière de conftruire les pendules , parce
qu’il eft très-difficile de les bien ajufter.
D ’autres pendules ont le fil en bas , fait en vis
& la lentille tourne deffus, Pour remonter la lentille
do ces fortes de pendules, il faut la tourner
de la gauche à la droite ; & au contraire, pour la
faire defcendre, il faut la tourner de la droite à la
gauche.
Les pendules à fécondés, ait moins comme on
les fait en Angleterre , ont une boule applatie &
pefante de deux à trois livres, qui eft faite pour
gliffer fur un carre au bas du f i l, & qui eft foutenue
par une pièce de cuivre qu’on nomme écrou, formé
en 4 , 6 ou 8 angles, lequel tourne fur le bout du
fil fait en vis, de forte que tournant cette pièce de
la gauche à la droite, on fait hauffer la boule , &
la tournant de l’autre côté , on la fait baiffer.
Il eft d’autres pendules , particulièrement celles
à répétition, où il faut alonger ou raccourcir le
pendule par le moyen d’une aiguille qu’on fait
tourner fur un petit cercle fait au cadran pour cet
effet ; & la manière de régler ces pendules, eft pré-
cifément la même que dans les montres de poche.
( R ègle artificielle d u te m p s, p a r S ujljly. )
Pendule circulaire.
Ce pendule ne fait pas fon mouvement de côté
& d’autre, mais toujours en rond. La verge de ce
pendule eft fufpendue en haut comme celle du
pendule à fécondés, & la lentille eft fixée en bas &
appliquée , comme fi elle étoit au bout de l’aile d’un
tourne-broche commun.
Le mouvement de ce pendule circulaire, eft aufli
régulier & à peu près le même que celui des autres.
Le doéleur Hook l’a perfectionné jufqu’au point
qu’il pouvoit connoître par. les circulations qu’il
faifoit, les divifions d’un quart, d’une moitié , ou
d’une partie encore moindre de fon tour * de manière
qu’on fut averti, non - feulement d’une fécondé
, mais auffi de la moindre partie d’une
fécondé.
Pendule ou balancier pour la mufique. ï
M. d’Onfembray avoit imaginé de faire marquer
la mefure dans la mufique, par une efpèce de pendule
, fur le cadran de laquelle étoient gravés diffé-
rens mouvemens d’air , comme rigodons , fara-
bandes , menuets, gavottes , chaconne , &c.
En mettant l’aiguille vis-à-vis une de ces inf-
criptions , on raccourciffoit ou on alongeoit le
pendule , enforte qu’il donnoit par fes. vibiations
le mouvement précis de l’air.
Pendules d quarts.
Les hommes étant toujours portés à imiter, ce
n’eft qu’avec effort qu’ils fortent des routes ordinaires.
Ainfi la fonnerie des heures dans les premières
horloges ayant été faite avec un rouage particulier
, quand on voulut leur faire fonner les
quarts , on n’imagina rien de mieux, que de faire
auffi un rouage pour la fonnerie des quarts, quoique
ce fût employer beaucoup d’ouvrage à produire
peu d’effet ; ce qui eft directement contraire à la
faine mécanique, qui veut que la complication des
machines foit toujours proportionnelle à celle des
effets qu’elles produifent. Plufieurs horlogers fen-
tant ce défaut des pendules à quarts , ont voulu y
remédier, en les faifant fonner l’heure & les quarts
par un feul rouage ; mais jufqu’à préfent il y en a
peu qui aient réuffi, leurs-pendules pour la plupart
étant fort compliquées : il n’y a guère que quelques
habiles horlogers qui en aient tait avec cette fim-
plicité qui e ft, ficela fe peut dire, la véritable élégance
dans les machines.
Quanc à la difpofition des rouages du mouvement,
de la fonnerie des heures & de celle des quarts
d’une pendule à quarts ordinaire , elle ne diffère
en rien effentiellement de la pendule à quinze jours.
Quant au nombre des roues du mouvement, les
voici ;
Barillet. 84— 14
2e roue. . 84— 7
' HÏ 3 roue. . . . . . 78— 6
l: , ISf roue de champ. . . . 60— o
roue de rencontre . . . . 33— 2
| verge des. pa-
I lettes.
Pendule . . . .
Par ces nombres, on voit que la troifième roue
ou la roue à longue tige , faifant un tour par heure.,,
le nombre des vibiations du pendule, dans le même.
temps , fera de 9438 , & par conféquent que la
longueur de ce pendule fera de cinq pouces trois
lignes ou à-peu-près ; un pendule de cette longueur
donnant par heure 8450 vibrations. O r , par
lès nombres des premiers mobiles, il eft clair que
la roue à longue tige fait foixante-douze tours pour
un du barillet, & le reffort faifant fix tours dans
le barillet, il s’enfuit que le reffort, avant d’être
au bas, fera faire à cette roue 432 , qui équivaudront
à autant d’heures ; & ce nombre étant divifë
par 24, donnera le nombre de jours que la pendule
marchera avant que d’être au bas. Quant au
nombre des roues de la fonnerie, ils font lés mêmes
que ceux dont il eft parlé à M article Sonnerie.
La fonnerie des heures n’en diffère pas eflen.-
tiellement non plus , fi ce n’eft i°. que cëtte pendule
fonnant la demie par les quarts, un tour du
chaperon , au lieu d’équivaloir à 90 coups de marteau
, n’équivaut qu’à 78 ,' nombre des heures
qu’une pendule doit fonner en 12 heures; & 20.
que le détentillon, au lieu d’être levé par la roue
de minutes toutes les heures, Feft par un chaperon
qui appartient aux quarts ; de forte que l’heure ne
peut fonner qu’après les quarts, & qu’il n’eft point
néceffaire que ce détentillon ait une partie telle
que celui d’une pendule à fonnerie ordinaire, pour
faire le délai, parce qu’ici la fonnerie des heures eft:
dirigée par celle des quarts ; & que dès que ceux-ci
font fonnês , il faut que l’heure parte. Quant à la
fonnerie des quarts , voici comme elle s’exécute*
La roue de minutes porte quatre chevilles qufr
lèvent alternativement le détentillon des quarts ,
pour faire détendre la fonnerie des quarts comme
à l’ordinaire ; celle - ci étant libre , forine de la
manière fuivante. La roue porte un nombre de
chevilles égal aux coups de marteau que les quarts
doivent frapper pendant une heure, c’e ft-à-dire,
dix; & comme ces dix coups doivent être frappés
alternativement par deux marteaux, dont l’un doit
toujours partir le premier , fix de ces chevilles font
d un côté de la roue & quatre de l’autre, & non
toutes d’un même côté ; ces chevilles lèvent alternativement
une-double bafculepour les deux mar^
teaux qui font placés fur le côté. La fonnerie des
quarts ayant été mife en liberté, la’ pendule forme
un certain nombre des quarts qui font déterminés »'
de même que dans la fonnerie des heures, par une
roue de compte qui entre à carré fur l’axe de la.
roue de chevilles, & qui eft diyifée en quatre par-
ties, 1 , 2 , 3 , 4 , pour un quart, deux quarts , &c.
Lorfque l’aiguille des minutes eft fur le midi,. dans
l’inftant que les quatre, quarts font Tonnés.,, la cheville
du chaperon lève le détentillon delà fonnerie
des heures , au moyen de quoi l’heure fonne. Oit
conçoit bien que le. nombre des tours de la. roue
de chevilles de la fonnerie des quarts par rapport
a ceux de fon barillet, font déterminés: de façon
que fi la pendule va dix-huit jours, par exemple*
cette roue fera autant de tours qu’il y a d’heures:
dans cet intervalle de temps £ c’eft ce quTo.ii verra.