
en foient détachées par leur pefanteur furmontant
cet obffacle. On préviendra donc leur chûte , du
moins en grande partie , fi on leur préfente un plan
incliné, rapide & régulier,' fur lequel elles puiffent
couler & prendre une route moins foneffe. Le cercle
ris remplit pas ces vues : confidéré, comme un po-
lygone d une infinité de côtés, il fait changer continuellement
de route aux larmes, & par confé-
quent il ne leur offre une pente, ni affez uniforme,
ni affez rapide.
Choififfant un point L fur la ligne verticale du
milieu du four, à 10 pouces du deffus des fièges,
on trace une ligne horizontale , telle que ML =
10 pouces. Du point M , comme centre , &
du rayon M E , on trace l’afc FDE. Du point N &
avec le rayon N A , on trace l’arc ABF , qui coupe
en F tare FDE. Comme le point F de rencontre des
arcs A B F , F D E , eff au deffus du point C donné
pour la hauteur déterminée du four ; lorfqu’on eff
parvenu en Q & en R , c’eft-à-dire, qu’il ne reffe
plus à fermer qu’environ 18 pouces de la couronne,
on abandonne les arcs A B F , FD E , & l’on ramène
la maçonnerie au point C ; ce qui forme d’une tonnelle
à l’autre une arête exprimée par C S dans
la coupe longitudinale, ou par les deux ouvreaux
m. eu » fiëure 1 » pl‘ LT/. Cette arête déborde
d’environ 3 pouces au point C , & diminue en allant
vers la tonnelle, de manière qu’en S elle eff
réduite à rien. Par cette conffru&ion , la courbe
du four devient ABRCQDE.
Les larmes qui fe formeroient de A en R & de
E en Q , fuivroient les plans inclinés A B R , Ë D Q ,
& feroient déterminées par une pente plus rapide
& plus régulière que dans la eonffruciion circulaire
, puifque les portions de courbe A BR , E D Q ,
approchent plus des lignes verticales AP & O E ,
que les arcs de cercle AGHC & CKIE. Les larmes
qui fe trouveroient de R en C & de Q en C , feroient
conduites par l’inclinaifon de la couronne
vers l’arête qui leur ferviroit de gouttière , & tom-
beroient entre les fièges où elles ne peuvent nuire.
La coupe longitudinale du four ou d’une tonnelle
a 1 autre, fig. 2 , pl. I I I , s’exécute de la même
manière , & elle préfente une courbe femblable
à celle de la figure précédente , puifque le four a
8 pieds de long fur une égale largeur. 9
Pour tracer régulièrement la courbe génératrice
du four en le conffruifant, on établit bien horizontalement
à 10 pouces an deffus des fièges, une
croix compofée de deux foliveaux qui fe coupent
perpendiculairement. Donnant 4 pieds à chaque
bras de la c r o ix le u r point de réunion doit indiquer
le point de milieu du four, puifqu’il a , comme
la croix, 8 pieds fur chaque dimenfion. Prenant
fur chaque bras une diffance de 10 pouces, on
attache en ces points tels que M , N ,fig. #, pl. I I I ,
des cordeaux égaux aux diffances M E , N A : ces
cordeaux fervent de rayons pour régler la maçonnerie
& lui donner la courbe demandée.
Dans la pratique, on fubûitue avantageufement
aux cordeaux, des lanières de l’écorce intérieure
du tilleul : l’humidité qu’éprouvent les cordeaux ,
les gonfle & altère leur longueur; danger que ne
prélente point l’ufage des lanières d’écorce fraîche.
On pourroit Amplifier la méthode que nous venons
d’indiquer pour tracer la courbe génératrice
du four, en fubftituant aux points M, N , fig. 1 ,
pl. I I I , dont le choix femble avoir quelque chofe
d’incertain & d’arbitraire, des points déterminés
qui exiffent réellement dans quelque partie du four. .
Tels feroient, par exemple, les milieux X , T des
bords des fièges. Du point T avec le rayon T A ,
on traceroit l’arc AYyZ ; du point ,X avec le rayon
X E , on traceroit l’arc E6*xç : ces deux arcs fe cou*
peroient en l’on rameneroit la maçonnerie en C
à la hauteur donnée du fou r , comme on le- fait
par la méthode précédente, & l’on auroit pour
la courbe totale du four AYyCx&E.
De cette nouvelle manière, on auroit moins
de peine dans la conftruétion à ramener le four à
fa hauteur déterminée en C , puifque le point Z
d’interfeâion des arcs AYyç & E&xç , fe trouve
plus près de C , que le point F d’interfeélon des
arcs A B F , FDE. L'intérieur du four auroit moins
de capacité , & par conféquent chaufferoit plus ai-
fément. En effet, on voit dans la fig. 1 , pl. I I I ,
qu’en adoptant la courbe AYycx&E, on a les figures
A B R yY A , ED Q x& E , de moins que fi l’on prenoit
pour génératrice du four la courbe ABRCQDE. Il
eff vrai que la voûte préfenteroit aux larmes une
pente moins rapide, mais le plan incliné feroit
plus uniforme * AYyC approchant plus de la ligne
droite A C , que ABRC.
Dans la coupe longitudinale du four, c’eff-à-
dire, par un plan vertical, paffant au milieu des
deux tonnelles, on n’auroit pas, pour tracer la
courbe, de centres remarquables, comme le font
T,X, dans la fig. /, pl. I I I ; mais il eff aifé d’y fup-
pléer, en prenant fur la ligne du milieu du four,
des points x t femblablement pofés >fig. 2 , pl. III.
Dans cette coupe il n’y a point d’arête à former;
il faut -donc prendre un autre moyen de réduire la
voûte à fa jufte hauteur en /, au lieu du point i où
la portèroit la réunion des arcs a b d i , h g f i. Du
point k , milieu du four à la hauteur des fièges, &
du rayon / k , traçant d l f , qui coupe en d , & ƒ les
arcs a. b d i & h g f i , la courbe totale du four,
dans fa coupe longitudinale, fera a b d l f g h.
On varie les échantillons des tuiles qui fervent
à la conftru&ion d’un four, fuivant la forme connue
de chacune de fes parties. La tuile d’embaffure
qui eff employée depuis les fondations jufqu’à la
naiffance de la couronne, a 10 pouces ou un pied
de long- fur autant de large, & 2 pouces d’épaif-
feur. On trouvé le plan gécmètral en E , & la vue
perfpeâive e , pl. I V , du moule des tuiles d’embaffure.
%
Les tuiles de tonnelles font de trois fortes; les
unes fervent à former lés pieds droits des tonnelles;
les autres font employées à conffruire la
voûte; enfin , les dernières font deffinées à fer-
merle ceintre. Les premières ont environ 20 pouces
de long fur 10 de large, & 2 pou.ces d’épaiffeur;
les deuxièmes ont 6. lignes d’épaifl’eur en l’un de
leurs- grands côtés plus qu’en l’autre ; & les troisièmes
ont environ 3 pouces d’épaiffeur d’un côté,
& 1 pouce ou 1 pouce 7 de l’autre.
Les tuiles de couronne doivent, étant pofées,
former par l’un de leurs paremens la furface intérieure
/-flu four, & par 1’aütre fa furface extérieure.
Cetre derriïèfè eft néceffairement la plus étendue ,
puifque de deux courbes fermées, femblables &
concentriques ; lé périmètre' dre la courbe intérieure,
eff moindre que le périmètre de là courbe extérieure.
D ’après cette confidération, on donne à la
tuile de couronne 10 pouces ou 1 pied de long ,
fuivant l’épaiffeùr qu’on veut donner au four , 6
pouces de large , & 2 pouces d’épaiffeur en un
bóut, 5 pouces .de large & 1 pouce 7 'd’épaiffeur en
l’autre bout.
Les fièges fe conflruifent avec de grandes tuiles,
quon pofe de champ, les unes à coté des autres.
- Le côté qui porte fur l’âtre du foür a 45 pouces;
celui qui appuie contre l’embaffure & qui fait la
hauteur du fiège, a 28pouces ;& çeluiqui fe trouve
au haut dé la tuile,' & qui fait partie de la largeur
du fiège en fa furface fupérieure , eff de 30
pbuces : l’épaiffeur de la tuile de fiège eff de deux
pouces.
On ne pourroit employer pour les fièges , de
conffru&ion plus commode. Les pots font quelquefois
collés aux fièges affez fortement, pour qu’un
certain effort foit néceffaire lorfqu’on veut les en
détacher : dans cè.cas’, on fent que des matériaux
d’un moindre volume , difpofés d’une manière
moins folide , feroient aifément enlevés avec le
pot, au fond duquel ils adhéreroient.
La pl. IV préfente les plans, les profils, les re-
préfentations perfpeétives de ces diverfes tuiles , ou
de leurs moules.
■ a*.. Le four , tel que nous venons de le décrire , eff
"W* revêtu, lorfqu’il eff bien fe c , d’une maçonnerie
en briques d’argile, qu’on appelle briques blanches,
ou en briques ordinaires. Les premières font employées
dans les endroits plus expofées au contaél de
la flamme. Ce revêtement n’a de motif, daris fa
eonffruciion, que la facilité du fervice, & de règle,
pour fa forme, que le libre emploi des outils.
La maçonnerie Imn o, fi'g.j i pl. V I , qui règne
entre les ouvreaux à cuvettes , a 20 pouces d’épaiffeur.
Elle laiffe un relai q l , P 0 d’environ un
pouce ; les arches en forment d’autres femblables
t x , r s , & ces relais fervent à pofer une ' tuile ,
dont on bouche les ouvreaux à cuvettes. Les côtés
lm ,x )n , ne (ont pas perpendiculaires à q p , mais,
par leur pofition oblique, ils forment une embrâ-
iure évafée, & cette difpofition fert à favorifer
l’ufage des outils avec lefquels on travaille aux ouvreaux
d’en bas, comme nous le verrons en décrivant
lçs opérations*
La maçonnerie Im no , a 24 pouces de hauteur
exprimés par D E , fig. 2 , pl. VII. A cette élévation
, on place des plaques de fonte G H , qui
régnent d’une arche à l’autre : elles ont une largeur
de* 20 pouces, égale à l’épaiffeur de la maçonnerie
, & on en augmente la folidité en les*faifant
foutenir par des bandes de fer. En fuppofant aux
plaques un pouce ou un pouce & demi d’épaiffeur,
fl reffe environ 5 pouces de la furface fupérieure
de la plaque aux ouvreaux d’en haut. Les plaques
font de la plus grande utilité à celles des opéra-
rations , qui fe paffent à ces ouvreaux.
Sur les plaques s’élèvent des piliers ou éperons >
dont on voit le plan géométral en n 0 l in, g h i k ,
fig. 2 , pl. V I , & l’élévation en K I , L M , fig. 2 ,
pl. VII. Un de leurs principaux ufage£, paroît être
de garantir l’ouvrier qui travaille à un ouvreau O ,
de l’impreflion de ia flamme qui fort par l’ouvreau
voifin P : ils fervent aufii utilement à foutenir le
fourciller, partie du revêtement du four que nous
ferons bientôt connaître.
La pofition des points //, m , k, i , fig. 2,pl. V I ,
d’où partent les éperons, eff déterminée par les
relais qu’on doit laiffer pour placer les tuiles dont
on ferme les ouvreaux. Comme il fe paffe peu d’opérations
à l’ouvre*Lu du milieu, & que les outils
qu’on y emploie ne demandent pas de grands mou-
vemens, l’embrâfure formée par les éperons devant
l’ouvreau P , peut être droite, & par conféquent
les côtés g k , m l des éperons , font perpendiculaires
au côté a b du four; mais la néceflitc de la
manoeuvre oblige de fe procurer plus d’efpace devant
les onvreaùx à trejeter O : auffi incline-t-on
les lignes A i, n o , pour avoir des embrâfures plus
évafées , telles que h s.
Les éperons avancent jufqu’à environ cinq à fix
pouces du bord des plaques. Leur hauteur K l ,
L M , fig. 2 , pl. V I I , eff déterminée par celle qu’on
veut donner à l’extérieur, au four & à fes arches.
Cette dernière eff communément d’environ neuf
pieds & demi, à compter de l’aire de la halle. Il
feroit abfolument polfible de lui donner quelque
chofe de moins, & les, dimenfions des arches ne
s’y oppoferoient pas ; mais on fe prête un peu à
, l’agrément & à la propreté de la conftruélion, en
évitant de donner à un four une forme extérieure
trop écrafée.
Le devant du four, ou , fi l’on me permet cette
expreffion , fa façade , vue du côté des ouvreaux,
prefente un avancement exprimé en c d , fig. 2 ,
pl. VIH i coupe du four, par les ouvreaux du milieu
, tel qu’une perpendiculaire abaiffée du point
d , tomberoit fur le bord de la plaque : cette ef-
pèce de corniche avance donc plus que les ouvreaux
de 20 pouces de largeur des plaques. C ’eff
cette partie extérieure du fou i, qu’on appelle proprement
fourciller: elle eff de la plus grande utilité
pour prévenir les incendies, en empêchant la flamme
qui fort des ouvreaux , d’atteindre le bois à brûler
qu’on fait fécher au deffus du fourneau. On affure