
ample fatisfa&ion à cet égard, à l’article ÉCRITURE,
& aux planches..
On n’a inféré dans le bas de cette planche / , que
quelques effais de différentes lettres majufcules
rondes, bâtardes , capitales penchées , romaines ,
coulées, &c. afin de fervir de guide ou de modèle
dans J’occafion * & même encore quelques capitales
d’ornement qu’on appelle à deux traits ;
d’autres , grifes ou hachées ; d’autres, qu’on appelle
piquetées ; d’autres , fleuronnées , &c. qui fe font
toutes au burin, & dont la forme dépend plus du
goût de l’artifte & du lieu où il les emploie, que
des règles.
Les règles rigoureufes de l’art fe réduifent à
celles-ci. Que toutes les lettres capitales ou majufcules
droites ou penchées , ainfi que les majeures
bâtardes, doivent être toujours doubles en hauteur
des caractères inférieurs , & que leurs pleins foient
aufli proportionnés à leur hauteur, c’e ft-à -d ire ,
qu’ils foient doubles de ceux de ces mêmes caractères
inférieurs, comme en la figure $ du bas de la
planche. . '
Il faut éviter d’allier les capitales ou majufcules
droites ou penclfées , à la bâtarde , & les majeures
bâtardes à la romaine, &c. & conferver toujours
une analogie exafte entre les genres des caractères
que l’on emploie.
Des outils.
A , même planche I , parallèle à v is , laquelle fert à
tracer des parallèles de toutes efpèces , que l’on
pourroit appeller parallèle mobile.
B & C , autre efpèce de parallèle fervant au
même ufage, mais dont les pointes font fixes.
D , échoppe vue de toute fa longueur ; e , fon
manche ; ƒ , fa face. Quant à cet outil, il a été dit
ci-deffus qu’il dévoit être proportionné aii corps
ou plein de la lettre qu’on veut graver. C ’eft ce
qui a engagé à faire voir ici en g & en A deux faces
différentes de ces outils fimplement, au deffous
defquels font repréfentées leurs coupes ou tailles ;
& comme ces tailles produifent dans leurs cavités
une furface plane comme en i , où le noir d’im-
preflion ne pourroit tenir, fur-tout lorfqu’il s’agit
de forts caraCtères, ileft néceffaire que le burin dont
la faceeft en k 9 rentre à plufieurs tailles dans les
pleins, afin d’y faire griffer le noir; c’eft ce qu’offre
la fig. b : démonftration un peu outrée à la vérité,
mais qui n’eft ainfi, que pour la rendre plus fen-
fible. Article de Madame DELUSSE.
Gravure en géographie & topographie,
La fig. 1 , même planche I , eft un poinçon appelé
pofitionnaire. Les graveurs en géographie s’en fervent
quelquefois pour frapper toutes les pofitions
qui fi; trouvent fur les cartes.
La fig. z , eft l’empreinte de ce poinçon.
La fig. j , eft un autre poinçon pour frapper les
villes archiépifcopales»
Les fig. 4 * d , 7 , 8 9 p 6c /o, font d’autres
empreintes de poinçons. Toutes ces figures appartiennent
à la pl. I I 9 où l’on verra qu’il vaut mieux
graver tous les lieux que ces poinçons défignent,
que de les frapper.
Le haut de cette pl. I I , offre trois modèles de
gravure dans les genres de géographie & de topographie.
Fig. A , exemple de gravure dans le genre purement
géographique. C ’eft de cqtte manière qu’on
a toujours reprêfenté, & que l’on repréfente encore
les cartes particulières des provinces, même
les royaumes, & différentes parties de la terre.
Fig. B , exemple dans le genre femi - topographique.
Les blancs de ce modèle qui expriment la
campagne , fe trouvent remplis dans la fig. C , par
les pièces de terres labourées , les portions de
bruyères , de prés, de marais , vignes, &c. & fe
trouvent variés félon les habitations & la fertilité
du pays.
On trouve aufli dans cette fig. B , des portions
de bois , bruyères , prés , vignes, même les plans
de quelques châteaux & parcs confidérables'; mais
ce n’eft toutefois que les plus grandes maffes, ce
ce genre ne permettant pas d’entrer dans les plus
petits détails. La carte générale de la France , exécutée
fous la direction de M. Caflini , eft traitée
dans ce jgenre, q u i, jufqu’alors, n’avoit p^int encore
été mis en ufage dans aucune carte géographique.
Fig. C , exemple dans le genre topographique.'
Il repréfènte exactement la nature du terrain. La
manière avec laquelle on repréfçnte dans ce genre
les villes , bourgs, paroiffes , châteaux , hameaux ,
maifons particulières , & généralement tout ce qui
peut exifter fur le terrain, s’y trouve détaillée au
point d’y reconnoître jufqu’à la moindre habitation ,
loit enclos , jardins , parcs , bois, vignes , prés,
marais, friches ou terres la^purées, les routes plantées
, celles qui font revêtues de foffés ou qui ne
le font pas, les chemins ordqaaires bordés de haies
ou non : en un mot, toutesTes pièces de terre de
quelque nature qu’elles puiffent être, y font repréfentées
au point de pouvoir mefurer fur l’échelle
la quantité d’arpens & même de perches qu’elles
peuvent contenir chacun en particulier ; & c’eft en
quoi diffère cet exemple de la fig. B.
On s^eft contenté d’écrire fur les modèles qui
repréfentent ces trois fortes de gravutes , les noms
ou différentes expreflions dont on fe fert pour
défigner tout ce qui fe trouve fur le terrain, ou qui
ne font feulement que des fignes de convention ,
comme les mouillages, les courans , lçs roches fous
l’eau, &c.
La géographie & la topographie fe gravent fut
des planches de cuivre planées ou brunies. Le
cuivre doit être verni, & la manière de calquer
ou de tranfmettre le deffin fur la planche vernie,
eft exactement la même que celle pour la gravure
en taille - douce. On fe fert des memes pointes
pour
pour graver à l’eau-forte , & les burins font les
mêmes. N . . • . '
Quant à la manière de graver, voici la plus en
ufage & celle qui fait le mieux. On trace à la pointe
fur le vernis tout ce qui eft trait, comme murs d’enclos
, chemins, plans de villes , de bourgs ou de
hameaux. On ne trace feulement que les contours
destrivières, des mers, des lacs , des étangs.
Les bois, les bruyères , les vignes , les jardins
potagers , les.terres labourées , les prairies, les
marais & les chemins plantés d’arbres , doivent
être faits entièrement à l’eau-forte, où préparés au
ton que l’on voit dans les modèles B , C.
Les pofitions ,ioit fermes, moulins, &c. doivent
être tracées & ombrées à la pointe fur le vernis, tels
qu’on les voit dans les modèles A ou B.
Les montagnes , les côtes efcarpèes, les collines
& les dunes doivent être préparées en grande partie
à l’eau-forte, en frappant davantage les côtés de
l’ombre, ou en fe fervant de pointes plus fines fur
les côtés éclairés.
Voilà en général tout ce qui fe peut faire fur le
vernis ; alors on fait mordre la planche , foit à l’eau
forte à couler, foit à l’eau forte de départ.
Lorfque la planche eft mordue, on emploie le
burin & la pointe sèche-, pour achever & donner
plus de perfection à ce que nous venons d’indiquer.
Les rivières dont on n’aurà tracé que les contours
à l’eau - forte., feront ondées par des tailles de
burin.
Les lacs, les étangs, les mers, & généralement
toutes les furfaces d’eau doivent être exprimées par
des failles du burin, filées & adoucies.
Les fables doivent être faits à' la pointe sèche
par dès points près les uns des autres le long de
la rive, & plus légers & plus clair-femés vers le
milieu ou vers la berge de la rivière, s’ils s’y rencontrent.
Les maffifs des emplacemens de maifons dans les
villes & bourgs, doivent être pointillés aufli à la
pointe sèche, pour plus de propreté.
Les pentes des montagnes, des collines, &c. doivent
être prolongées par des tailles en points filés
au burin ou à la pointe sèche , afin, d’adoucir le
travail trop tranchant de l’eau-forte.
, On peut mettre dans les clairières des bois &
dans les* bruyères quelques petites tailles pointillées
à la pointe sèche, pour donner plus de variété,
& former quelques maffes plus ©u moins garnies &
fablonneufes.
Il y a des graveurs qui font tout ce que l’on vient
de dire à l’eau - forte ; mais quelque foin qu’ils
prennent pour obferver les différentes gradations
que ce travail exige , une carte gravée toute à
l’eau-forte , fera toujours défagréable ou grofiiê-
rement faite, en comparaifon des modèles qu’on a
fous les yeux.
Il y a aufli des exemples de cartes géographiques,
dont les pofitions & les bois ont été frappés
avec des poinçons ; cette «lanière eft fujette à
Arts & Métiers. Tome III. Partie I.
heaucoup d’înconvéniens : 1®. les pofitions deviennent
toujours lourdes & s’impriment malproprement;
2°. tout fe trouve du même ton, les arbres
font de même forme & de même groffeur, fans
aucune variété, & par conféquent ne jouent pas
allez ; 30. les coups de poinçons font étendre le
cuivre au point qu’une, gravure qui demanderoit la
précifion géométrique , fe trouverbit abfolument-
, fauffe dans fes parties. Enfin, toutes ces manières
n’approchent pas de la précifion & de la beauté de
celles que nous avons indiquées. Voye£ les figures
des poinçons dans le haut-de la planche / , numérotées,.
1 , 2 , 3 , 4 , 5 ,6 ', &c.
Ces différentes parties exigeant beaucoup de foin
& de propreté , font devenues un genre particulier
en gravure , c’eftrà-dire,, que les artiftes qui s’y
diftinguent le plus , font ceux qui s’en occupent
effentiellement. J
Ce genre a , comme , tous les autres , befoin
d’une étude de deffin qui lui foit propre. Savoir
deffiner la géographie & la topographie, eft la bafe
de ces parties qui ont en gravure chacune des expreflions
particulières.
C ’eft aux géographes & aux ingénieurs à donner
des leçons en ce genre; & nous obferyerons que
s’il étoit poflible que toutes les .cartes fuffent gravées
par des hommes qui réunifient à l’art du
graveur, la fcience du géographe & de l’ingénieur,
on auroit fans contredit les cartes les plus correctes
, les mieux exprimées , & les détails les plus
vrais & les mieux reffentis.
Gravure en mufique, '
L’art de graver la mufique n’eft pas ancien ; il a
pris' naiffance dans le dix-feptième fiècle , & c’eft
en 1675 qu’a paru la première édition de gravure,
de mufique en taille - douce. ..La figure des notes
étoit alors celle d’un iofange, imitée de celle des
caractères de fonderie , inventés & gravés vers
15 20, par Pierre Hautin, _& qu’on a continué d’employer
depuis. Dès ce temps, quelques,effais particuliers
parurent ; ils étoient gravés fur bqis ; les.
uns avbient la figure des notes carrées ou lofanges ;
d’autresavoient la figure ronde, comme dans les
copies manuferites ; mais, cela ne fut pas généralement
connu.
Lorfqu’on grava fur ie cuivre , quelques-uns
deflinèrent encore ces caractères de même, mais à
la pointe., & ils les faifoient mordre après à l’eau-
forte; ce qui ne venoit pas fi régulier que ce que
les poinçons frappèrent dans la fuite. Les recueils
de pièces d’orgue de ce temps en fourniffent des
exemples ; une grande partie des opéra de Lully
& de Mouret ; les motets de Çampra & de Lalande ,
& les cantates de Bernier & de Clairambault, qui
parurent enfuite , font des preuves de ce qu’étoit
I dans les commençemens ce genre de gravure.
Depuis on eft parvenu à corriger l’irrégularité
| de ces figures de notes, en les rapprochant exao-
I i