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-à la grande régie ; & que po'ur cet effet, il Faut que
la réglé qui fert à diriger le -télefc-ooe foit plus
longue. .
Il eft bon d’obferver qu’une feule mire peut
lervir à tracet la. même efpece de divifion fur
toutes fortes 1 de longueurs , parce qu’il ne faut,
pour qu’elle puiffe y convenir, .que la placer un
peu plus près ou un peu plus loin.
C eft avoir fait conrioître fuffifamment l’art des
faifeurs d inftrumens de mathématiques , de physique
& autres, que d’avoir rapporté les procédés
par lefquels M. le dûc de Chaulnes les dirige sûrement,
dans les opérations qui demandent le plus
a ’adreffe & de précifion.
Quant aux inftrumens que ces artiftes font dans
le cas de conftmire, ils appartiennent aux mathématiques
, à l’aftrononjie , à la géométrie, à la
phyfique, à la mécanique, aux arts , &c. Ils font
tellement variés, qu’on n’entreprendra pas même
de les nommer.
D ’ailleurs, ces inftrumens doivent être décrits,
chacun à leur place, dans les Traités particuliers,
ioit des fciences, foit des arts qui les emploient.
G’eft là qu’il faut les chercher.
Nous nous contenterons feulement de parler’ici
de deux, ou trois iïiftrumèns nouveaux.
H , É L I O M E T
■ C eft un inftrument nouveau, inventé en 1747
par M. Bouguer, de l’académie royale des fcien-
ce s , avec lequel .on peut mefurer , avec beaucoup
plus d’éxaâitude qu’on n Y fait jufqua préfent,
le diamètre des affres. Cet inffrument, d’une très-
grande utilité pour les affronomes, eft d’une conf-
truétion très-fimple.
s Cet héliomètre eft cornpofé de deux obje&ifs ,
d’un très-long foy e r, placés à côté l’un de l’autre
& combinés avec un feu! oculaire. On donne au
tuyau de la .-lunette • une forme conique , dont
l’extrémité fupérieure eft la plus groffe, pour y placer
les deux objectifs ; l’extrémité inférieure doit
être munie, comme à l’ordinaire, de fon oculaire
& de fon micromètre.
Lorfqu’on fait ufage de cet inffrument pour re-
connoître le diamètre du foleil ou dé la lune ,
il fe forme au foyer deux images à caufe des deux
verres. Chacune de ces images feroit entière , fi
la lunette étoit affez groffe par en bas; mais il ne
s’y forme que comme deux croiffans adoffés l’un
à l’autre : alors, au lieu de ne voir qu’un des bords
du difque , comme cela arrive lorfqu’on fe fert
d’une lunette de quarante à cinquante pieds, parce
que le refte de l’image ne trouve pas de place
dans le champ , on a , préfentes fousTes yeux ,
fes deux extrémités du même diamètre, malgré
l’extrême intervalle qui les fépare, ou la grande
augmentation apparente du difque.
P A N T O G R A P H E.
Le pantographe eft un inffrument qui fert à
copier le trait de toutes fortes de deflins & de
tableaux, & à les réduire , fi l’on v eu t, en grand
ou en petit; il eft fort utile, fur-tout depuis qu’il
a été perfectionné par M. Langlois, pour les per-
fonnes qui , ne fachant point defilner , peuvent
prendre tous les traits d’un cleffin avec la plus
grande exaélitude. Ceux même qui favent defilner,
peuvent en faire ufage pour réduire un grand ta :
bleau en un petit , ou bien un petit en grand ;
& cela avec la plus grande précifion poflible. ■
Cet inflrument eft compofé de quatre règles
mobiles, ajuftées enfemble fur quatre pivots * &
qui forment entre elles un parallélogramme. A
l’extrémité d’une de ces réglés prolongées, eft une
pointe qui parcourt tous les détails du tableau ,
tandis qu’un crayon fixé à l’extrémité d’une autre
branche femblablé, trace légèrement ces traits de
même grandeur, en petit ou en grand, fuivant
qu’on a difpofé fon pantographe fur le papier ou
un plan quelconque , fur lequel on veut le rapporter.
r
Le pantographe, tel qu’il a été re&ifié par M.
Langlois , eft de la plus grande précifion : on peut
travailler même avec promptitude.
Cet habile ingénieur du roi, a très-heureufement
corrigé tous les défauts des anciens pantographes -9
principalement par le moyen d’un canon de métal,
dans lequel il place un porte-crayon, qui, pref-
fant feulement par fon poids & autant qu’il le faut
le plan fur lequel on copie, cède aifément de lui-
même , en s’élevant & s’abaiffant aux inégalités
qu’il rencontre fur ce plan.
A la tête du porte-crayon s’attache un fil avec
lequel on le fouleve à volonté , pour quitter un
trait & en commencer un autre, fans interrompre
le mouvement des réglés & fans les déplacer.
s Un tel pantographe eft préférable à la fenêtre
d’Albert Durer, au chjiffis d’Ignace Danti, au cylindre
.creux de Balthazar Lancia, & à l’équerre
deVignole & du Cigoli (Diti. de l'indujlrie.)
C r i c .
Cette machine fi fimple, fi utile, qui fouleve
des maffes énormes avec les bras d’un homme ou
deux , tout au plus, eft encore fufceptible de perfection.
Uu artifte angîois ayant réfléchi fur les dangers
auxquels font expofés ceux qui s’en fervent fans
précaution , a préfenté à l’académie de Londres un
cric de fon invention, qui n’eft point fujet aux
inconvéniens du cric ordinaire.
Le plus grand de ces inconvéniens eft la facilité
avec laquelle échappe le fardeau que le cric fou-
lève. Ce qui arrive lorfque le déclicq qui engrène
dans le crochet extérieur, ne tombe pas dans ce
rouage, parce que la puiffance abandonne trop tôt
la manivelle.
Le nouveau cric anglois n’échappe jamais. D ’ailleurs,
fa conftrudtion en eft beaucoup plus facile,
puifque les pièces qui compofent cette màchine
peuvent s executer fur le tour : voici en peu de
mots la maniéré dont il eft conftruit.
Un cylindre de fer fur lequel eft un filet de vis
carre , comme celui des étaux, remplace la bande
dentee du cric ordinaire. O r , comme le cylindre
fe meut fur lui-même, l’enfourehure qui eft dans
la partie fupérieure pour foulever les fardeaux, n’y
eft pas intimement adhérente ; elle reçoit feule- !
ment l’extrémité de l ’axe de ce cylindre, qui eft
nvee au deflus de maniéré que le pas de vis venant
à tourner , l’enfourchure refte fixe & faifit j
toujours le poids que le cric doit foulever.
Un double ecrou, c’eft-à-dire, une efpece de j
poulie cîe fer fort épaiffe, eft placée dans ce nouveau
cric horizontalement, ayant des cavités dans
la partie antérieure, comme un écrou ordinaire,
pour recevoir les pas de vis qui font fur le long
cylindre, & des cavités extérieures pour être en-
grenees par un petit cylindre horizontal & cou-
vert dune vis fans fin, forment tout le mécanifme.
a puiflance eft appliquée à une manivelle dont
le bras eft plus ou moins long, feion le degré de
force dont on a befoin. L ’oeil de cette dernière
reçoit un carré qui termine le petit cylindre horizontal
, produisant l’effet d’une vis fans fin. Celui-
ci engrène dans la cannelure de l’efpece de poulie
ou de double écrou, dont on vient de parler.
Cet écrou , en tournant, force le long cylindre ,
charge d’un pas de vis qui le traverfe, à s’élever
ou a s abaiffer, félon le fens dans lequel on tourne
la manivelle.-
Il eft évident que la vis ne pouvant pas rentrer
dans Ion écrou par la feule preflion exercée fur
f 1}®» ce n9uveau cric n’eft jamais dans-le cas de-
laiiler descendre le poids qu’il fouleve, & d’exiger
que l’on faffe attention à ce que le dédia entre
dans le rochet, qui devient inutile.
Cependant , il faut avouer qu’on ne fauroit
prendre un fardeau de très - bas comme avec le
eue ordinaire , & que l’ufage de celui qu’on vient
de décrire , ne fauroit être par conféquent aufiï
univerfel ; mais il ferviroit avec la plus grande
facilité aux rouliers, voituriers , & autres perfonnes 1
qui font dans le cas d’élever de grands fardèaux
déjà portés aune Certaine hauteur de terre. ( Di$
de l’indujlrie.') ■ . : V; ‘
N i v e a u d ’ E a u. .
Quoique l’oji convienne généralement que le-
niveau d’eau, c’eft-à-dire, celui qui eft compofé;
d un fimple tuyau de verre^recourbé par les deux
bouts pouf former un tube communiquant, eft
le plus fimple de tous ,*on doit cependant avouer
qu’il a plusieurs incommodités; la première, d’o-‘
bliger celui qui nivelle à porter toujours de l’eau
avec lu i, ou d’en aller chercher dans les vaiffeaux
voifins, à caufe de la facilité avec laquelle ce*fluide
s’échappe de 1’inftrument ; la. fécondé, confifte dans
la différence que peuvent oçcafionner les- réfractions
qu’éprouve le rayon vifuel en paffant au
travers de quatre furfaces de'verre , dont chacune
a , pour le m o in su n e ligne d epaiffenr. La troi-
fieme enfin, c’eft la difficulté d’appercevoir la mire'
dans un temps un peu nébuleux j à moins que les
bouteilles du niveau, ne foient d’un verre très-;
tranfparent, & d’un certain diamètre.
Les vieillards éprouvent encore de grandes difficultés,
fur-tout lorfque la mire n’eft point figurée
par une furface mi-partie de blanc & de noir.
D ’ailleurs, l’augmentation du diamètre des bouteilles
, facilite l’écoulement de l’eau. Te n’ignore
' pas qu’en les bouchant on y remédie; mais cela
fait perdre du temps, & un ingénieur doit toujours
en être économe.
Le niveau que je propofe, dit M. Pingeron
ingénieur très-inftruit des arts utiles, eft exempt
de tous ces inconvéniens, & l’excès de fon prix
fur les niveaux d’eau ordinaires, eft peu confidé-
rable. Il confifte dans un tube carré ou circulaire
auquel on peut adapter à volonté des verres' de
ilunettes : ce tube eft noirci en dedans; fes deux
extrémités font garnies de deux foies qui’ fe coupent
à angles droits.
Ce tube à qui la forme carrée convient le mieux,
eft en équilibre fur un axe d’acier , lequel entre
dans deux collets de cuivré très-polis , pratiqués^
dans la partie fupérieure de deux fupports.
Ces derniers font affemblés dans une longue’
réglé de bois compare, & d’environ fix lignes d’é-
^ paiffeûrî
Dans cet efpace eft pratiquée une cannelure’
capable de recevoir un tuyau de verre très-épais ,
d’environ une ligne de diamètre.
Ce tuyau eft foudé à deux bouteilles decriftal,
dont le col eft étroit & garni d’un écrou de cuivre! ‘
Le fond de ces derniers eft viffé pour s’ajufter avec
le corps de la bouteille.' -
On met dans la capacité de cette bouteille, un
petit plateau circulaire de métal, au centre duquel
s’élève une tige de cuivre qui fe viffe dans un'
bouchon cylindrique", portant extérieurement un.
; filer de vis pour entrer dans les écrous pratiqués*
| dans le haut de la garnitute des bouteilles ; au deffus
de ces bouchons éft un prolongement de la tige qui
entre.carrément, ou d?une autre manière , dans le
■ tuyau par où l’on mire.
Un petit trou- pratiqué dans ce prolongement
fert à recevoir une goupille de cuivre attachée par
un cordon de foie à chacun des côtés du tube
carré. .On remplit enfuite les boîtes avec du mercure
mi Amplement avec de l’eau, fi l’inftrument
eft d’une certaine longueur ; & le niveau eft fait.
La réglé dans laquelle entre le tuyau de verre
fervânt -à la communication du fluide dans les
deux bouteilles, eft recouverte de manière que