
fuppofe de la complication dans le mécanîfme, &
beaucoup de force motrice pour entre, ^air le mouvement;
d’où il s’enfuivra une altérr:V . ou def-
trudion par les frottemens, & un effet très-fenfible
foit de la. part de la plus légère imperfection , ou
primitive, ou accidentelle dans l’échappement, ou
dans la fufpenfion du régulateur. Le degré de perfection
auquel on peut atteindre, & qu’on peut
conferver, ne répond certainement ni à l ’idée ni
au befoin.
D où il s’enfuit que l’expérience, en rencontrant
le pendule à fécondés, a peut-être trouvé le meilleur
de tous les pendules, relativement au point de
perfedion poffible à l’exécution. Mais fuivons' la
même maniéré de raifonner fur les quantités des
vibrations pour les montres.
Je fuis le premier qui ait fongé à les réduiré.
J ai donné, en parlant du frottement, la defcrip-
tion de la première montré qui ait été exécutée
pour battre les fécondés, comme les pendules à fécondés.
Je ferai ici le même raifonnement fur cette
montre, que celui que |ai fait fur les très-longs
pendules. Quoiqu’il foit vrai que les montres battant
les fécondés aillent fort bien , elles fe trouvent
prec'ifeme.nt dans le cas d’un régulateur entre des
puiffances trop foibles ; ces machines exigent ft
peu de force motrice, qu’avec un reffort ordinaire-
.de montre de 24 heures, je les fais marcher huit
jours. Ce qui prouve & qu’il y a un grand avantage
à réduire les vibrations, & en même temps
que la limite eft un peu trop éloignée pour en faire
ufage dans les montres de 24 heures. D ’où il fuit
que , pour les montres à monter tous les jours, il
faut les faire battre à-peu-près la racine quarrée,
tout étant égal d’ailleurs, des'montres qui vonr
huit jour? & qui battent les fécondés, ce qui revient
à environ quatre coups par fécondé.
Le défavantage des courts pendules qui font un -
grand nombre d ofcillations , eft le même aux montres
auxquelles on fait faire un grand nombre de
vibrations. Le reffort du fpiral devient fi roide , les
mouvemens du balancier font li foibles, qu’il faut
que la force motrice foit prefque continuellement
préfente, fi encore elle ne fe trouve pas en défaut,
pour entretenir le mouvement fur le régulateur.
"
L’on fait que les dents de la roue de rencontre,
foit dans l’échappement à recul ou à repos, portent
fur le petit levier de l’axe du régulateur, palette
ou tranche du cylindre, la force motrice
qu’elle a reçue pour y communiquer le mouvement.
Elle trouve donc pour réfiftance, i° . le
poids du balancier multiplié par fon rayon ; & la
viteffe que le balancier prend en exerçant le mouvement
, fera retardée fi l’on vient à augmenter fes-
mouvemens ou fa maffe ; cela eft inconteftable. 20.
Un reffort tel que le fpiral, fi on vient à l’ajouter, dont
une des extrémités fera prife fur le balancier même,
& l’autre fur un corps étranger ; dans cet état il arrivera
que la roue de rencontre pouffant de l’une I
de fes dents la palette du balancier pour le faire
tourner & lui faire décrire un a r c , trouvera ce
reffort qui lui oppofera fa roideur. Il faut donc
qu’elle le tende en même temps qu’elle communique
le mouvement au balancier.
La roue agiffant pour communiquer fa force
motrice, comment donc arrive-t-il que par cette
double réfiftance le balancier prenne une viteffe
double, & même plus que double- que lorfque le
balancier étoit feul ? Si l’on vient à augmenter la
roideur du reffort fpiral & qu’on la rende à-peu-
près double de ce qu’elle étoit, le balancier étant
le même , la force motrice fera alors infuffifante
pour communiquer le mouvement au balancier, &
il reftera en repos.
Si, au contraire, on laiffe le premier reffort fpira
l, & qu’on réduife les mouvemens du balancier,
par exemple, à fa moitié , le reffort fpiral alors fera
aufii roide à fon égard que lorfqu’on avoit doublé
fa roideur. Dans ce cas , comme dans le précédent
, la roue de rencontre avec fa force motrice
fera également infuffifante pour communiquer le
mouvement au balancier, & il reftera en repos.
Voilà une efpèce de paradoxe que je laiffe à expliquer.
Je finirai par une obfervation. Les horlogers di-
fent & ont écrit, par-tout, que l’échappement à
recul avoit de l’avantage fur l’échappement à repos,
parce qu'on pouvoit effayer le poids de fon balancier
fans le reffort fpiral, ce que l’échappement
à repos ne permet pas. En conféquence, ils décident
qu’il faut faire tirer au balancier 25 à 26 minutes
pour 60 ; d’autres en demandant jufqu’à 28, &
cela, ajoutent - ils , pour prévenir que la. montre
n’arrête au doigt : c’eft une erreur ; elle peut ne
point arrêter au doigt en ne faifant tirer au balancier
que 20 minutes , & elle en peut tirer 30 &
arrêter au doigt. Cette erreur vient de ce qu’on n'a
pas une idée nette du régulateur. ( Article de M.
Romilly. )
B a l a n c i e r .
C ’eft un cercle d’acier ou de laiton, q u i, dans
une montre, fert à régler & modérer le mouvement
des roues.
Il eft compofé de la zone que les horlogers appellent
le cercle des burettes, & du petit cercle 1
qu’ils appellent le centre.
On ignore l’auteur de cette invention, dont on
s’eft fervi pour la mefure du temps jufqu’au dernier
fiècle , où la découverte du pendule en^a fait
abandonner l’ufage dans les horloges.
On donne au balancier la forme qu’on lui voit ,
afin que le mouvement qu'il acquiert ne fe con-
fume point à furmonter de trop grands frottemens
fur les pivots. La force d’inertie dans les corps en
mouvement, étant toujours la maffe multipliée
par la viteffe, la zone fort diftante du centre de
mouvement équivaut à une maffe beaucoup plus
pefante. Il fuit de cette confidération qu’on doit,
autant qu’il eft poflible, difpofei' le calibre d une
montre , de façon que le balancier foit grand, afin
que par-là il ait beaucoup d’inertie.
Voici à-peu-près Thiftoire des diftérentes méthodes
dont on a fait ufage dans l’application du
balancier aux horloges, avant que 1 addition du
reffort fpiral l’eût pqrté au degré de perfection ou .
il eft parvenu fur la fin du dernier fiècle. Toute
la régularité des horloges à balancier vint d’abord
de la force d’inertie de ce modérateur, & de la
proportion confiante qui règne entre l’aétion dune
force fur un corps, & la réa&ion de ce corps fur
elle. Cet effet réfultoit néceffairement de la difpo-
fition de l’échappement. On attribue cette decouverte
à Pacificus de Vérone.
Tous les avantages que lés mefures du temps
faites fur ces principes avoient fur celles qui étoient
connues lorfqu’elles parurent, telles que les clep-
fydres , ,fabliers , & autres , n’empêchoient pas que
leurs irrégularités ne fuffent encore fort confide-
rables ; çlles venoient principalement de ce qu’une
grande partie de la force motrice fe confumant a
furmonter le poids de toutes les roues, & la re-
fiftance caufée par leurs frottemens, la réaétion fe
trouvoit toujours inférieure à l’aétion, & le régulateur
fuivoit trop les différentes impreffions qui
lui étoient communiquées par le rouage qui lui
oppofoit toujours des obftacles fupérieurs à la^force
.qu’il en recevoit.
Voulant obvier à cet inconvénient, dans les
horloges deftinées à refter conftamment dans une
même fituation, les anciens horlogers s’avifèrent
d’un artifice des plus ingénieux ; ils-dffpofèrent le
régulateur de façon qu’il pût faire des vibrations
indépendamment de la force motrice ; iis mirent
en ufage l’inertie du corps & fa pefanteur.
Ils pofèrent l’axe du balancier perpendiculairement
à l’horizon, laiffèrent beaucoup de jeu à fes
pivots en hauteur ; paffèrent enfuite un fil dans une
petite fente pratiquée dans le pivot fupérieur au-
déffus du trou dans lequel il rouloit ; enfuite de
quoi ils attachèrent les deux bouts de ce fil à un
point fixe , tellement que le balancier fufpendu ne
portoit plus fur l’extrémité de fon pivot inférieur.
Si l’on tournoit alors le régulateur, les fils s’entortillant
l’un fur l’autre , faifoient élever le balancier
tant-foit-peu ; abandonné enfuite à lui-même,
il defcendqit par fon poids & le s détortilloit : .or,
cela ne fe pouvoit faire fans qu’il acquît un mouvement
circulaire. Pourfuivant donc fa route de
l’autre côté, il entortiiloit de nouveau les fils , re-
tomboit enfirfée , & auroit toujours continué de
fe mouvoir ainfi alternativement des deux côtes,
fi la réfiftance de l’air, le frottement des fils & des
pivots, n’euffent épuifé peu-à-peu tout fon mouvement.
Cette méthode d’appliquer deux puiffances, de
façon qu’elles faffent faire des vibrations au régulateur
, donne à ce dernier de grands avantages.
La conftru&ion précédente auroit été bien plus
âvafttageufe, fi ces fils toujours un peu étatiques
n’euffent pas perdu peu-à-peu de cette elafticitè.
de plus, les vibrations de ce régulateur ne s ache-
vpient point en des temps égaux ; & les petits
poids , ou autrement dits régules f qu’on mettoit
à différens éloignemens du centre du régulateur ,
pour fixer la durée des vibrations, ne pouvoient
procurer une exactitude affez grande. En cherchant
donc à perfectionner encore le balancier, on parvint
enfin à lui affocier un reffort.
Remarque fur la matière du balancier.
Quelques horlogers prétendent que le balancier
des montres doit être de laiton, afin de prévenir
les influences que le magnétifine pourroit avoir fur
lu i; ils ne font pas attention que pour éviter un
inconvénient auquel leur montre ne fera peut-être
jamais expofée, ils lui donnent des defauts tres-
réels ; parce que i° . le laiton étant fpécifiqueinent
plus pefant que l’acier , & n’ayant point autant de
corps, les balanciers de ce métal ne peuvent etre
aufii grands ; & comme, par-là , ils perdent de la
force d'inertie , on eft obligé de les faire plus pe-
fans , pour que la maffe comprenne la viteffe;
d’où il réfulte une augmentation confidérable de.
frottement fur leurs pivots ; 20. l’alongement du
cuivre jaune par la chaleur, étant a celui de 1 acier
dans le rapport de 17 à 10 , les montres ou l’on
emploie des balanciers de laiton , doivent, toutes
chofes d’ailleurs égales, être plus fiifceptibles d erreur,
parles différens degrés de froid ou de cnaud
auxquels elles font expofées.
Remarque fur la forme du balancier. '
Comme , par leur figure , les balanciers préfen-
tent une grande étendue , & qu ils ont une viteffe
beaucoup plus grande que le pendule , leur mouvement
doit être par confisquent plus fufceptible
des différences qui arrivent au milieu dans lequel
Us vibrent; ainfi, après avoir difpofé leurs barettes
de façon que l’air leur oppofe peu d’obftacks, il
feroit bon encore, dans ces ouvrages dont la hauteur
n’eft pas limitée ,■ de leur donner la forme par
laquelle Us peuvent prèfenter la moindre fiirface..
Par exemple, le cercle du balancier , au lieu d’être"
plat, comme on le fait ordinairement, devrait, au
contraire, être une efpèce d’anneau cylindrique,
parce que le cylindre préfente moins de furface
qu’un parallèlipipède de même maffe que lu i, &
d’une hauteur égale à fon diamètre.
Sufpenfion du régulateur.
Sufpenfion, fe dit en général des pièces ou par-;
ries par lefquelles un régulateur eft fufpendu.
Sufpenfion par des foies.
La fufpenfion la plus ufitée du pendule, lorfqu’il
eft court & léger , comme celui des pendules à reffort
, des réveils, &c. eft une foie doublée & attachée
au coq par fes deux extrémités ; le haut de
X x ij