
T ràversïNER ; c’eft pofer & attacher des bûches
à la tête & à la queue des chantiers du train à
flotter.
T rousse barbe ; morceau de bois de deux pieds
& demi, aiguifé & courbé par un bout, dont on fe
fert pour faire joindre les uns aux autres les coupons
d’un train.
Usnes; ce font de gros cables pour garer les
trains fur les ports oit on les confirait , & en
route.
F O N D E U R EN M É T A U X ,
( Art du )
Et de la fonte dans des moules de
plomb à
L ’A R T du fondeur confifte à modifier les mé-
taux , à les rendre plus purs, plus forts, plus fou-
pies , en les délivrant des matières étrangères qui
altèrent leur qualité. Le fondeur les jette dans des
moules, & leur imprime des formes aufli diverfifiées
que nos befoins ; enfin, il les rend propres à nos
ufages , & aux fervices qu’on veut en tirer.
On fent que les procédés de l’art du fondeur
doivent varier autant que la nature même, & la
propriété des métaux fur lefquels il travaille.
Ces métaux peuvent encore être confidérés fous
divers autres afpeéts qui les foumettent à l’examen
du naturalifte, du phyficien, du minéralogifte, du
métallurgifte, du chimifte, du médecin ; ils doivent
donc reparaître, fous leurs différens rapports,
dans plufieurs autres divifions de l’Encyclopédie
Méthodique. Notre objet, dans cet article , eft
feulement de rapprocher les principales opérations
de l’art du fondeur en métaux, fans vouloir entreprendre
fur le domaine des fciences, & nous
renfermant, comme il convient, dans les bornes
circonfcrites d’un Diâionnaire des Arts & Métiers.
De la fonte de tou
L’or eft un métal d’un jaune plus ou moins vif*
Sa pefanteur furpaffe, non-feulement celle de tous
les autres métaux, mais encore de tous les autres
corps de la nature. L’or eft fixe & inaltérable dans
le feu, à l’air & dans l'eau; c’e ft , de tous les métaux
, celui qui a le plus: de duâilité & de malléabilité.
Quand il eft pur, il eft mou, flexible & point
fonore; les parties qui le compofent ont beaucoup
de ténacité : lorfqu’on vient à rompre l’or , on voit
que ces parties font d’une figure prifmatique &
femblable à des fils. Il entre en fufion un peu plus
aifément que le cuivre, mais ce n’eft qu’après avoir
rougi ; lorfqu’il eft en fufion , fa furface paraît
d’une couleur verte, femblable à celle de l’aigue-
marine ; dans cette opération, quelque long '&
quelque violent que foit le feu que l’on emploie,
il ne perd rien de fon poids. .
fable , ainfi que de la dragée ou du.
giboyer.
Jufqu’à préfent on n’a point encore trouvé l’or
minéralifé, c’eft-à-dire, dans l’état de mine ou combiné
avec le foufre ou l’arfenic. Il fe montre toujours
dans l’état métallique qui lui eft propre; &
il eft d’un jaune plus ou moins v i f , en raifon de
fa pureté : c’eft ce qu’on appelle de l’or vierge ou
de Y or natif, .. \
Ce métal fe trouve, en cet état, joint avec un
grand nombre de pierres & de terre ; il y eft fous
une infinité de formes différentes, qui n’affe&ent
jamais de figures régulières & déterminées. En effet,
il eft tantôt en maffe plus ou moins confidérable,
tantôt en grains, tantôt en feuillets, tantôt en filets
& en petits rameaux ; tantôt il eft répandu dans
les pierres , les terres & les fables en particules imperceptibles.
La pierre dans laquelle on trouve l’or le plus
communément, c’eft le quartz blanc & gris , & on
peut le regarder comme la matrice la plus ordinaire
de ce métal. Mais ce feroit mal à propos que
l’on donnerait le nom de mine d’or à ces fortes de
pierres, puifque l’or s’y trouve fous la forme &
fous la couleur qui lui font propres, & fans être
minéralifé.
On trouve des particules d’or mêlées accîden-;
tellement avec des mines, d’autres métaux : on en
trouve dans des pyrites , dans quelques mines d’argent
, de cuivre, de plomb, de fe r , & plus communément
dans plufieurs efpèces de terre & de
fable.s. .
L’or fe rencontre dans prefque toutes les parties
de la terre, mais prefque toujours fi rare & fi diffé-
miné, qu’il n’y a point d’avantages à le tirer. On fait
que le Pérou, le Potofy & le Chily enfourniffent
la plus grande quantité.
L’or a beaucoup de difpofition à s’unir avec le
mercure; c’eft fur cette propriété qu’eft fondé le
travail par lequel on fépare ce métal des terres ,
des pierres, du fable avec lefquels ils fe trouve
'mêlé.
Quand l’or fe trouve enveloppé dans le quartz,’
ion eft obligé cPécrafer & de réduire en poudre Cette
minière, qui eft fort dure. On fe fert, pour cette
opération, d’un moulin compofé d’une auge ou
d’une grande pierre ronde, de cinq ou fix pieds
de diamètre, creufée d’un canal circulaire profond
de dix-huit pouces. Cette pierre eft percée dans le
milieu pour y placer l’axe , prolongé d’une roue
horizontale pofée au deffous, & bordéè de demi-
godets contre lefquels l’eau vient frapper pour la
faire tourner.
Par ce moyen, on fait rouler dans le canal circulaire
une meule pofée de champ, qui répond à
l’axe de la grande roue. Le diamètre de cette meule
eft de trois pieds quatre pouces, & fon épaiffeur
eft de dix à quinze pouces. Elle eft traverfée dans
fon centre par un axe affemblé dans le grand arbre,
qui , la faifant tourner verticalement, écrafe la !
pierre qu’on a tirée de la mine ou du minerai, qui
èft, ou blanc, ou rougeâtre, ou noirâtre, & qui
ne montre que peu ou point d’or â l’oeil.
Lorfque ces pierres font un peu écrafées, on
verfe par deffus une certaine quantité de mercure
qui s’unit à l’or qui étoit répandu dans la roche.
Pendant ce temps on fait tomber dans l’auge circulaire
un filet d’eau, conduit avec rapidité par un
petit canal, pour délayer la terre qu’il entraîne dehors
par un trou fait exprès. L’or uni au mercure -,
tombe au fond de l’auge par fa pefanteur, & y demeure
retenu.
On ramaffe cette pâte d’or & de mercure ou cette
amalgame , que l’on trouve au fond de l’endroit le
plus creux de l’auge ; on la met dans une toile pour
en exprimer le mercure autant qu’on peut : on l’ex-
pofe enfuite au feu pour dégager ce qui refte du
mercure uni avec l’o r , & l’on appelle l’or qu’on
a obtenu de cette façon, or en pigne.
Pour achever de dégager entièrement cet or du
mercure dont il eft imprégné, on le diftille dans de
grandes retortes ; & quand le mercure a été entièrement
féparé, on le fait fondre dans des creüfets,
& on le met en ligots ou en lames. Ce n’eft qu’alors
qu’on peut connoître fon poids & fon véritable
titre ; ce titre varie, & tout l ’or qui fe trouve n’eft
pas également pur, ce qui vient du plus ou moins
d’argent ou de cuivre auquel il'eft uni.
. Il y a en Hongrie & ailleurs , des roches ou minières
dans lefquelles l ’or eft enveloppé, & qui
font, ou blanches, ou noires, ou rougeâtres.
On écrafe cette minière fous des pilons, on en
.fait le lavage ; & comme elle contient des matières
étrangères, on la mêle avec de la chaux vive &
avec des fcories, & on la fait fondre dans un fourneau.
On. paffe la maffe qui a réfulté de cette fonte,
encore par un feu de charbon pour la purifier.
Quant à l’or qui fe trouve, dans les rivières , on
l’obtient en lavamç le fable dans leur lit : on choifit
pour cela les endroits où la rivière fait des coudes,
où ces eaux vont frapper avec violence, & où il
s’eft amaffé du gros fable ou du gravier.
Ceux qui s’occupent de ce travail, qu’on nommé
orpailleurs ~9 commencent par paffer ce fable à la
claie, afin de féparer les pierres les plus graflières ;
on met enfuite le fable qui a paffé dans de grands
baquets remplis d’eau ; on jette ce fable avec l’eau
fur des morceaux de drap gratifier , ou fur des
peaux de mouton tendues fur une claie inclinée:
par-là , l’or qui eft en particules très-fines, s’attache
avec le fable le plus fin aux poils du drap ou
de la peau de mouton, que l’on lave de nouvean
pour en féparer l’or & le fable. Pour achever en-
fuite la féparation de l’or d’avec le fable auquel il
eft joint, on en fait le lavage à la febille, c’eft-à-
dire , dans une écuelle de bois dont le fond eft garni
de rainures : on l’agite en tournoyant ; le fable qui
eft plus léger, s’en va par deffus les bords de la
febille, tandis que l’or refte au fond. L’or que l’on
obtient de cette manière eft quelquefois très-pur,
quelquefois il eft mêlé avec de l’argent ou du
cuivre.
Le vrai diffolvant de l’or eft l’eau régale, c’eft-
à-dire , l’acide nitreux combiné avec l’acide du fel
marin, ou avec le fel ammoniac.
La combinaifon de l’alkali fixe & du foufre, que
l’on nomme foie de foufre, diffout l’or au point de
le rendre mifcible avec l’eau commune.
Quand l’or eft allié avec de l’argent, on l’en fépare
par le moyen de l’acide nitreux qui agit fur
l’argent, & le diffout fans toucher à l’or ; mais il
faut pour cela qu’il y ait dans la maffe totale, trois
parties d’argent contre une partie d’or.
Lorfque l’or eft allié avec d’autres métaux, on
l’en dégage ou on le purifie., à l’aide de l’antimoine.
Pour cet effet, on met dans un creufet une partie
d’or contre quatre parties d’antimoine crud ; on fait
entrer le tout en fufion , & on le tient long-temps
en cet état : on videra enfuite la matière fondue
dans un cône de fer chauffé & enduit de graiffe:
lorfque le tout fera refroidi, on féparera le régule
où culot des fcories ; on mettra le régule dans un
creufet, pour calciner l’antimoine qui fe diflipera
en fumée ; on aidera la difiipation de l’antimoine,
en foufllant fur le métal fondu : lorfqu’il n’en partira
plus de fumée, ce fera un ligne que l’antimoine
eft entièrement diflipé. Par ce moyen on aura de
l’or parfaitement pur, parce que le foufre qui étoit
dans l’antimoine crud, s’unit avec les autres métaux
& les réduit en fcories ; & l’or fe combine avec
le .régule de l’antimoine , qui, ayant beaucoup de
difpofition à fe calciner & à fe diffiper en fumée, fe
dégage enfuite de l’or par la calcination.
Dans cette opération, l’or fouffre toujours quelque
déchet, parce que l’antimoine, en fe diflipant, en,
entraîne une petite portion.
L’or fe purifie encore par la coupelle, étant mêlé
avec le plomb. Cette ^opération eft fondée fur ce'
que le plomb qui vitrifie les métaux imparfaits ,
n’agit point fur l’o r , & le dèbarraffe des fubftances
étrangères avec lefquelles il étoit mêlé.
Enfin , l’or fe purifie par la cémentation : dans
cette opération, on réduit l’or en lames, onleftra