
friSo S Â L ’
S ocqüement des poeles , c'eft après une
cuiflon de fel, l ’a&ion de retirer les poêles de
defïiis les fourneaux.
Sole du marais , c’eft Faire où le fonds d’un
marais falant.
S o’ubarbe , c’eft dans une éclufe du marais falant
la traverfe qui eft vis-à-vis des deux poteaux de la
charpente.
T andelins; on donne ce nom dans les f a t in e s
â des efpèces de hottes de fapin.
T inette , vaiïïèau de bois de forme conique,
lequel eft percé vers le fommet ; on s’en fert dans
les falines pour égoutter le fel.
TiRARi-DErSEL, nom que l’on donne dans les
f a l in e s *j à des femmes qui fe fervent de râbles de fer
pour tirer le fel hors de la chaudière.
T irar i-de-feu , ce font les femmes chargées
rde tirer les braifes qui tombent de la grille du
fourneau dans le- fondrier.
T ireur , c’eft le nom de l ’ouvrier qui fait mouvoir
une roue, en marchant dedans, pour élever
les eaux des puits falans.
T onnes, grolîes futailles qui font enterrées pour
le fervice des fauneries. .
T rident , infiniment dont les faïuniers fe fer-
S A L v
Vent pour prendre des anguilles aux jas & aux
conches.
V aches de sel, ce font des piles de fel qui
font ovales par le pied & qui vont en diminuant
par le haut.
T r ipo t , c’elt dans certaines falines une vafte
cuve toute en pierre de taille afphaltée & garnie
en dehors de terre glaife bien battue , qui con-s
tient 5568 muids, mefure de Paris.
Varaigneou ecluse, on appelle varaigne dans
les marais falans l’ouverture par laquelle on introduit
l’eau de la' mer dans le premier réferyoir
de ces marais qui fe nomme jas.
La varaigne s’ouvre & fe ferme à-peu-près comme
on fait avec la bonde des étangs : on ouvre la
varaigne dans les grandes marees de mars ; on
la referme quand la mer vient à baiffer, afin de
tenir les jas plein d’eau.
V axel , c’eft une mefure employée dans quel-*
q\ies falines. Le vaxel, eft à-peu-près de la figure
d’uji muid en largeur , mais il a moitié moins de
profondeur.
Vettes de marais ou de conches , ce font les par-
■ ties du marais qui entourent les aires ou qui fépa-
rent les eaux de la table en divers endroits.
V ie du marais , e’eft un chemin entre les
deux rangs d’aires, qui eft élevé de cinq pouces au
plus & large de quatre à cinq pieds. C’elî fur la vie
qu’on retire le fel.
- SALPÊTRE;
'là i .
S A L P Ê T R E .
( Art de récolter ,1e )
L E falpêtre ou nitre eft un fel neutre compofé de
l’acide particulier, appelle acide nitreux, combine
ju(qu’au point de faturation, avec Falkali fixe
végéta f.
Les propriétés du falpêtre font defè cryfiallifer en
aiguilles, d’exciter un fèntimuit de fraîcheur fur la
langue, & de fe décompofer par le contaâ d’un
phlogiftique allumé, auquel fôn acide s’unit & fe
diflîpe avec bruit.
Ce fel fe forme fur la fuperficie de la terre dans
les caves, celliers, écuries, étables, & autres lieux
couverts, imprégnés de fubftances végétales &
animales, & où l’air a un facile accès. Les vieux
murs formés de matières qui ont éprouvé l’aâion
du feu , comme le plâtre & la chaux en contiennent
aufti beaucoup.
L ’air, fuîvant M. Hellot, habile chymifte, eft
Tagent principal qui forme ce fe l , non qu’il en
contienne en foi, mais comme développant par une
forte de fermentation qu’ il excite dans ces matières
les principes prochains du nitre qui y font renfermés.
On peut augmenter la quantité du falpêtre que
les terres prôduifent naturellement, en les abreuvant
d’eaux provenant de la putréfaction d’animaux,
& de plantes 5 mais il faut que ces terres firent à
couvert pour les garantir de la pluie qui di flou droit
& entraîneroit le Ja Ipêtré à mefure qu’il (e formeroit,
& que le lieu foit frais pour le condenfer & lui faire
prendre corps.
Par la même raifon les terres expofées à la pluie
ne donnent aucun falpêtre. On n’y trouve en les
leftivant, & après l ’évaporation , qu’une matière
grafie, & un peu de fe! approchant du fel gemme.
Il faut aufli remuer fouvent la terre à la pe'le ,
pour donner lieu à l’air de les pénétrer , & d’y
déveloper les principes nirreux ; plus el'es feront
remuées -plus elles produiront de falpêtre. Dans
ce'les qui nçle fon{ point , i l pe s’en forme qu’à la
fuperficie.
Qn commence au bout de deux mois à y trouver
Arts 6* Métiers. Tome VII.
du falpêtre , & elles en acquièrent toujours jufpfà
ce qu’ elles en foient entièrement raffafîées.
Il eft dit dans l ’ancienne encyclopédie, qu’un
chymifte a /découvert par des expériences nouvelles
que le fel commun avoit auffi la propriété
de produire du falpêtre ; que fon acide devenoit
nitr-ux j & qu’il en acquéroit toutes les qualités par
l’entremife de l ’air., étant mêlé avec de la terre.
Pour s’en affurer voici les expériences que fauteur
a faites. Il a pris de la terre de jardin, 8c
en a fait e nq tas égiux dans un Feu couvert.
Le premier a été exactement leffivé à froM , 8i
on n’y a ajouté aucune autre matière qu’un peu d’eati
puie dont on. l’a arrofé lo'rfque la tenre a paru trop
deiïèphée.
Le fécond a été Iaiffé tel qu’il étoit fortant du
jardin ; on l’a feulement arrofé de temps en temps
d’un peu d’eau pure comme le p:emier.
Le troifîèmê’ a été différentes fois humeCtê
d’urine, ^
Le quatrième a été humeÇté par égale portion
d’urine & d’eau , dans laquelle ôn ayoït fait diffoudre
du fel commun jufqu’à faturation
Et le cinquième a été feulement humeCte d’eai?
falée. ’ - ;v-*
Ori a remué ces terres à la pelle trois fo:s la femaine
pendant fîx mois, & au bout de ce temps les ayant
îefïiyéês , elles ont donné du falpêtre dans les proportions
çi-après ; ftvoir :
Le premier tas, ' 1<f
Le deuxième, 2#
Le tro’fième , , a.
Le quatrième,
Et le cinquième, 4,
Ces expériences qui prouvent une forte de çon-
verfîou du fçl commun en falpêtre , fo>-t préfumeî,
fi