
clos, toutes les précautions qu’on prend pour un j
tonneau rempli de vin ou de quelqu’autre 1
liqueur.
5»°. Si Iorfqu’on fera prêt de le boucher a demeure
, il en fort une odeur qui annonce un
commencement de corruption , on en tirera l’eau-
de-vie , & on en mettra de nouvelle, de la plus
forte,
io°. On peut s’épargner la peine de tirer les
ïnteftins des petits oifeaux hors de leur corps;
mais il ne fera pas mal d’ôter ceux des oifeaux
d’une grande taille.
i i ° . Les quadrupèdes qui ne font pas d’une
grande taille, & qui font particuliers au pays ,
pourront être envoyés dans le même barril où on
enverra des oifeaux ; ils s’y conferveront également
y 8i les amateurs de Phiftoire naturelle auront
un plaîfîr égal à y trouver les uns & les
autres. -
ix°. Les poifîons, les reptiles, les gros infedes-
particuliers au pays , pourront de même être mis
dans le barril.
130, Lorfque les oifeaux que l’on veut envoyer
ne doivent reflet en route que cinq à fîx femaines"
avant que de les faire partir , on peut les retirer
de l’eau-de-vie , & les mettre dans une-boite
ou ils feront aflujétis par quelque matière molle,
comme du coton , de la filafle, &c. qu’011 pourra
imbiber d’eau de-vie., mais, ce qui n’e.ft pas ab->
folument néçeffaire.
- ( Cet article eft tiré d'une feuille imprimée en 174?,
6? d'flribuée par ordre de V Académie des Sciences
de Paris.) Voyez aufli Préparations Anatomiques
Sc Injections»
Q U I N Q U I N A .
( Arc de recueillir 8c de préparer le )
L e quinquina efi une écorce extrêmement sèche,
de l’épaifleur de deux ou trois lignes , extérieurement
rude , brune , couverte quelquefois d’une
moufle blanchâtre, intérieurement lifle, un peu
réfîneufe , de couleur rouffe, ou de rouille de fe r ,
d’une amertume très-grande , un peu flyptique,
Si d’une odeur aromatique qui n’eft pas dé'fa-
gréable.
Quelquefois on apporte le quinquina en écorces
affez grandes „ longues de trois ou quatre pouces
au moins , & larges d’un pouce non roulées. Ce
font des écorces arrachées du tronc de l ’arbre.
Quelquefois elles font minces, roulées en petits
tuyaux, extérieurement brunes, marquées légèrement
de lignes circulaires, & couvertes de
mouffe ; intérieurement elles font rouges ; ce font
les écorces des petites branches.
D’autres fois elles font par morceaux très-petits,
& coupés fort menus, jaunes en:dedans & blanchâtres
en-dehors. On dit que c’eft \e quinquina'
que l ’on a levé des racines : il eft fo^rt eftimé des
Efpagnols.
Il faut choiüir celui qui eft rouge, ou qui tire
fur le rouge, ou fur la couleur de la canelle,
n’ayant rien de défagréable au goût, & dont
l ’ajnertume a quelque chofe d’aromatique, d’une
odeur légèrement aromatique, friable lorfqu’on le
brife fous la dent. On doit rejetter celui qui eft
vifqueux , gluant, dur comme du bois, vieux ,
paffé, infîpide & falfïfié par le mélange de quel-
qu’autre écorce trempée dans le fuc d’aloesP
L ’arbre fébrifuge du Pérou, le quinquina, n’avoît
point encore été décrit exactement avant que
M. de la Condamine envoyât fa defcription du
Pérou à l ’Académie des fciences où elle fut lue
en 1738.
On a reconnu pat cette defcription que c’eft
un arbre quin’ eft pas fort haut , dont la fouche eft
médiocre , & qui donne naiffance à plufîeurs.
branches. Les feuilles font portées fur une queue
d’environ demi-pouce de longueur ; elles font
liffes, entières, affez épaiffes, oppoféès ; leur
contour eft uni & en forme de fer de lance,
arrondi par le bas, & fe terminant en pointe ;
elles ont dans leur mefure moyenne un pouce
& demi, ou deux pouces de large, fur deux 8c
demi à trois pouces de long; elles font traverfées
dans leur longueur d’une côte d’où partent des
nervures latérales qui fe terminent en s’arro ndiffànt
parallèlement au bord de la feuille,
Chaque rameau du fômmet de l’arbre, finît
par un ou plufîeurs bouquets de fleurs qui reflem-
blent, avant que d’être éclofes, par- leur figure
& leur couleur bleue cendrée , à celles de la
lavande.
Le pédicule commun qui foutient un des bouquets,
prend fon origine aux aiffelles des feuilles,
Si fe divife en plufîeurs pédicules plus petits,
lefquels fe terminent chacun par un calice découpé
en cinq parties, & chargé d’une fleur d’une
feule pièce, de la même grandeur & de la même
forme à-peu-près que la fleur de la jacinthe.
C ’eft un tuyau long de fept à neuf lignes ,
évafé en rofette, taillé en cinq & quelquefois
en fîx quartiers ; ceux ci font intérieurement d’un
beau rouge de carmin, v if & foncé au milieu,
& plus pâle vers les bords; leur contour fe termine
par un lîféré blanc en dents de fcie, qu’on
n’apperçoit qu’en y regardant de près.
Du fond du tuyau fort un piftil blanc, chargé
d’une tête verte & ohlongue qui s’élève au niveau
des quartiers, & eft entouré de cinq étamines qui
foutiennent des fommets d’un jaune pâle , & demeurent
cachées au-dedans; ce tuyau eft par-
dehors d’un rouge laie-, Si couvert d’un duvet
blanchâtre.
L ’embryon fe change en une capfule de la
figure d’une olive qui s’ouvre de bas en haut
en deux demi coques réparées par une cloifon ,
& doublées d’une pélicule jaunâtre , lifle & mince,
d’où il s’échappe prefqu’auflitôt des femences
roufsâtres, applaties , & comme feuilletées. Les
panneaux en fe féchant , deviennent plus courts
& pJus larges.
L ’arbre du quinquina vient de lui-même, dans
le Pérou, qui eft une contrée de l’Amérique méridionale,
fur - tout auprès de Loxa , ou Loja ,
fur les montagnes qui environnent cette v ille , à
foixante lieues de Quito. Le niveau de L o x a ,
au-deffus de la mer, eft à environ 80 lieues de
la côte du Pérou; l’élévation de fon fol eft à-peu-
près moyenne entre celle des montagnes qui
forment la grande Cordélière des Andes, & les
vallées de la côte. Le mercure fe foutenoit à
Loxa en février 1737, à 21 pouces 8 lignes ;
d’où l’on peut conclure par la comparaifcn de
diverfes expériences, faites à des hauteurs connues
, que le niveau de Loxa au-defl'us de la m er,
eft d’environ-800 toifes. Le climat y eft fort doux,
& les chaleurs, quoi'que fort grandes, n’y foij
pas exceflives,