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& 1 =3 ç grains, poids de marc : on ne peut
donc rapporter notre, marc à ce pied naturel &
bien fondé , qu’en le diminuant de ï 73 grains*
Le pied qui vient du diamètre de la boule, eft
au pied g<ec , comme $66 eft à $6$ : or les cubes
des termes d“ ce rapport, font entr eux > comme
$P43 eft à 5849 ; c’eft pourquoi, afin que le marc
dépendît du pied g'ec , il foudroie dans cette Lypothefe
, que ce marc cgaiat — î-ÿfr-------- 4' o
grains ; conféquemment dans ce cas extraordinaire
, il faudroit diminuer k marc français de 73
grains;
Pour conferver dans cette réforme quelques anciennes
mefures , il faudroit qu elles füfieat foli-
dement fondées & qu'on n’eut à craindre ni disparités
, ni-chocs avec les autres mefures. Lors de
la réformation du eaiend ier ,. par exemple , Gre •
goire XIII n’auroit pas dû conferver les mois tels
qu’il les trouva établis. Trois lignes avant & apre>
le péiigée du fole'l ; cet aftre paroit le mouvoir
plus vite parmi les étoiles.5 les mois durant cc temps
devroient être les plus courts : depuis, odobre juf-
qu’en mars , ces fix mots au.rolent 30 jours chacun ,
dans les années bUTextil.es ; & dans les années communes
, décembre n’en.auroit eu que 2.9. ; lès autres,
mois, auroient eu chacun- 31 jours.
On m’a dit que M. Carouge avoit consigné cette
vérité dans le Journal des Sa vans ; je ne l’ai point
lu : j’avois vu depuis long temps- ce défaut du calendrier
: on doit trouver dans le travail de cé lavant,
plus de perfc&ion que n’en admet ici une fimple
indication : il eft poflîble que nous n’ayons renouvelle
qu’une objeftion , qu’on a du faire depuis
long-temps. Galilée , en découvrant les propriétés
du pendule, a rajeuni une vérité connue des Arabes
( Edouard Bernard , de Fonder.^ Menfur. ) , ôc fs
ne s’en difent point les inventeurs : on trouve d's-
indices de cet ufage dans la plus haute antiquité.
C ’eft ainfi que de nos jours on a mefure la grandeur
de la terre , que les anciens connoifToîent
au moins, auffi bien.que nous; car fi cela n é oit
pas, il faudroit que le halacd les eut mieux fervi
for ce fujet qu’on ne l ’a été par tousses travaux
académiques, géodéfiques & afiro nomlques de ce
fiècle. C’eft ainfi que le pied équatorial ,, qui date
de très-loin , vient d’être rétabli avec préçifion ;
c’.eft ainfi enfin qu’on croit nouvelles, nombre de
véûtés anciennes. ,
Le pane Grégoire X I I I , auroit dû aafiî placer
le commencement de l’année au foltkce d’hiver ;
alors on auroit vu le phénix , fymbole de i’afîre
du jour , renaître de fa cendre au renouvellement
d-: chaque année , avec le retour du folei-^ ver>,
l’hémifphère boréal; & l’année eccléfiaftiqueetV été
une année (blaire, dont-les mois re . f roieiit trouvés
autant bien divifes & dfipofés , que l’ufage ■
civil puÜTe le defirer. Ce renouvellement de i ’au-
* :e fe:oit analogue au jour compofé, qui eomraen-
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ceŸoit a n v n u it ; ca r l ’ann eau du jour & de la nuifi
eft u n e im ag e de l ’an n ée : fi (on com m en cem en t
av o :t lie u à l ’éq u in o x e du p rin te m p s , le jour d ev
ra it p ren dre naiffance-au lev e r du fo le il, com m e
ch e z les B ab y lo n ien s, les J u ifs , les P e fa n s .......
Si l'a n n é e ren aiiïb ît au folftice d’é té , le jour d evroit
c o m m e n c e ra m id i., com m e fon t ! es agro nom es > &
fi l’ann ée fe re n o u v e ilo it à l’équinoxe d ’a u to m n e ,
le jou r devrvj.it com m en cer au co u ch er du foleil ,
com m e en I ta lie , en B o lièn ie, & en q uelq ues autres
pays. L ’o rig in e du jou r , au lev e r ou su co u ch er du
fo le il, n’eft pas aflez fiab le , à eau fe de là m obilité,
de l’horifo n en tous fens : le m érid ien efi: m o in s
v ariab le 3 m a :s la nai(Tance du jour à m id i p ar les
aftronom es , n ’eft g uère n atu re lle ; c’ctoxt d on c a
m in u it qu’il co.nve.noit„ d’en, p lacer l ’orig in e , &
c’èft en effet ce q u i fe p ratiq u e le plus -gén éralem
en t.
O n a vu les Inco nv énlens qu’il y au ro it d e v ou lo ir
co n ferv er le p ied ou le m arc de P aris : en les O p p rim
a n t , to u t em barras d ifp aro îtro it à c e t é g a rd s
| p o u rro it-o n m ieu x faire., alors.,, que de p ré fé re r là
ponde & les au tres m efures q u i d ép en d en t du p ied
équatorial;? L e p ied p ythiqù e eft à fo rt p eu -p rès
; c e lu i d e M arfeilie 8c de M o n tp e llie r; les co n fé -
quençes qu’on en p eu t d é d u ire , n e fo n t pas fi naturelles
que çeiles. qu’on a tiré d u p ied éq u ato rial
: e n tie r q u i fo n t im m é d ia te s; les coro’laires qu’on
d éd u iro it des p ieds é g y p tien , ro m a in , o lym piq
u e , & c. n e feraien t pas p rim itifs ; c a r ces p ieds
fo n t refpe& ivem en t les j | - , les | , les du p ied
; équ ato rial. 1
1 L’e x c e lle n te h arm o n ie des m efores , le u r in tim é
liaifo a , la con fian te u n ifo rm ité que c e tte in fii-
tu tio n im p o rta n te répan d ro it en tre les m efures du
ro y a um e , Jeta it aufti avantag.eufe q u ’elle eft d efîrée;
: m ais c’eft à l’affom blée n atio n ale à .décréter c e tte
. falu taire réform e , à en pefor les avan tag es & les
: difficultés ; nous difons h-s difficultés , p arc e que
; le b ie n n e fe fa it pas fans p ein e , & que lé b on
j. ord re n e s’é tib lit pas sans obftacl.es. O n a in d i'ju e
jf des m oyens propres, à a p p lan ir nom b re de ces^diffi-
; cu ltes , & l ’on ne p en fe pas q u e les-.autres loienc
I in fu rn o n ta b le s. D ’ailleu rs ces mefures. ne fop t
• p a r abfo lum ent étran gères à la F ra n c e ; tém o in la
! q ueue d e C h am p a g n e , le m u id de C o n a t , de
| S a in t- Pe-ray , & celui de T H e rm ita g è , q u i con -
I tie n n e n t chacu n 8 pieds cubes éqi. a to ria u x , ou â
lie n t peu-près. ; tém o n la m efure d e . graines de
1 V erdun v-qu i eft d ’un de ces p ieds cubes , &> e e l'e
| de B efanq on -qu i en eft la m o itié ; tém o in la p er-
j c h e 'lé g a le d e F ra n c e , q ui eft d e z o p eds équ a-
! to riau x ; tém o in la can n e de T o ulou fe., celle fvîon-
• tau ban , la verge d e Nozai- , qui fau t chacu ne d e
■' 5 d e ces p ieds fo n d am en tau x ; tém o in le j ie d de
Bord eaux pour l’arpentage ; re lu i du M aine, & ce-
i lu i d e Franche-C om té , dont ch acu n eft é g a l,’ou à
j fo rt p eu - p rès>au p ie d équatorial*
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Combien donc cette précieufe mefure nVt-eîle
Cas de droits d’être accueillie par les refiaurateurs
de la patrie ? G ’eft fous les aufpices de ceue au-
gufie réunion de fages qu’on .la range. O11 p-o-
duit avec confiance u'e par-ie intere(Tante de ce
qu’on a acquis fur ce fujt't , d ms Tint enion de
concourir à remédier aux maux que c-mfe la multiplicité'des
mefures, Si dbnc J ’afienlblée nationale
, après un mû r examen , y donne fon a(îen-
timenc : ce travail. , par fon utilité . prochaine,
fera couronné
Du fuccès le plus flatteur,
Et le plus cher à mon coeur.
Par M. B o n n e , ing én ieur-h yd rograp he
d e la m a rin e.
Enfin , cette grande queftion dont M. Bonne fait
fi bien connoître l ’importance , les piocédés & les
avantages, vient d’être décrétée & fixée comme il
fuit dans la féaïice de l ’Affemblée nationale permanente
,1 e famedi z6 mars i-7.p1> -
M. Talieyrand , ci-devant évêque d’Autun , a
faic iedure d’une lettre , par laquelle M. Condorcet
, fecrétaire de l’académie des fciences, informe
J’Aflèmblée de ce que l'académie a déjà fait pour
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remplir le voeu des légiflateurs qui l’ont chargée
il y a quelque temps, de préfenter fes vues /ür
TuniforiTiité à opérer dans les poids & mefures. En
conféqucnce, l ’Alfemb-iée nationale codidérant que
.pour -parvenir à établir runitormité des poids &
mefures , il eft néceffaire de fixer une unité de
mefure naturelle & universelle , & que le feu!
moyen d’étendre cette uniformité aux nations
étrangères^, & pour les engager à convenir d’un
même fyfiême.- dè méfores, eft de chovfîr une unité
qui, dans là détermination, ne renferme rien ni
d’arbitraire ni de particulier à la fitua’ion d’aucun
peuple furie globe; confidérant de plus que l'unité
proppfée dans l'avis de l’académie des fciences du
14 mars de cette année' ( 17P1 ) réunit toutes ces
considérations, a décrété et décrèce :
Qu’elle adopte la gran d eur du quart du m érid ien
terrestre p o u r b a fe du nouveau, fyfiêm e d e mefures ;
qu’en conféquence les opératdns nécefTaires pour
déterminer cette bafe , telles -qu’elles font indiquées
dans l’académie , & notamment la mefure
d’un, arc du méridien depuis Dunkerque jufqu’à
Barcelone, fer nt incefiamment exécutées. Qu’en
conféquence le roi chargera l’académie de nommer
des çommiflàires qui s’occuperont fans délai de ces
opérations & fe conce tera avec l Efpagne poue
celles qui doivent être faites fur fon territoire.