
Il ne faut, pas un fi grand appareil pour duvrït
une ferrure, befnarde à tour & demi qui a un
bouton, lorfq.u’011 eft du côté du bouton, ou, ee
qui eft là même chofe, en-dedans de la chambre ;
car fi ces ferrures n’ont qu’un, fe u l■ rçffort, ce .
qui eft le cas ordinaire, on peut les ouvrir même •
avec un clou ; on fou'ève le reffbrt avec la pointe ;i
du clou, & on ouvre le pêne en tirant le
bouton.’
La prudence ne voudro.it pas qu’on confiât rien
«le précieux à des ferru res qui ne font pas à l’épreuve
des crochets : on le fait cependant tous les jours.
Ils peuvent ouvrir la plus grande partie des ferrures
befnardes, malgré leurs garnitures.
Un exemple pris de ces ferrures aidera à ..nous
faire entendre, tout ce qui regarde,les autres.
Choififions-en une qui ait’, comme le paneton
le demande, pour garniture deux'rouets & une*
planche garnie d’un pertuis.'
On dbfervera que dans cette ferrure, & généralement
dans toutes-les autres ; il y * a' ùe ' vide
qui répond à: ce qui eft en plein d$ns le paneton de
la c le f ; ‘ or le vide qui laifle entrer ce paneton,
laifle -toujours entrer le crochet.
Dans notre exemple, le crochet étant entré * n’a!
qu’à avancer jufqu’à un des bords de la planche.;
là il rencontre le vuide qui eft ëntre cette planche'
& le rouet , ôc peut librement aller cherher les
barbes" du pêne ou la gorge du reflort. , •
De même un autre crochet a libre paflage. dej
l ’autre c o t é de la planche entr’eliev& J e . fécond'
rouet, pour aller chercher auiïi ou_les. barbes du:
pêne ou les g jrg.es du reflort. .
Ces crochets peuvent avoir chacun un diamètre
prefque égal à la largeur de la partie du fer qui eft
çomprife èntr-e la planche & le bout de. chaque
rouet, ce qui fuffit pour qu’ils aient une force allez
Confidéràble,
Si les rouets de la clef étoier.t fendus plus avant,
qu’ils;, allaflent prefque jufqu’à la planche , il n*’y!
auroît de paffage que pour Un crochet trop Foible ;
mais la clef deviendroit elle - même trop foible ,
une d8 fes pa-ties tie tien droit plus qu’à un filet ;
il faut toujours que les entailles lui 1 aillent, une
certaine force ; mais on voit que. toutes celles qui
laifleront aux crochets un chemin pareil à celui
que nous venons.de . voir , comme le laiflent prefque
toutes les ferrures befiiar'es , pourront être
ouvertes par deux bu trois- crochets.
Pour boucher le pafTagë aux crochets , il faut
donner aux garnitures de ces ferrures une planche
foncée qui aille croffèr fur les rouets ; que ,1e paneton
foit entaillé de façon que les gorges des ref-
fo.ts St les barbes du pêne foieat à couvert , & .i\
n’y .a plus,moyen que les crochets puiffent aller les
rencontrer.
Cette garnitur® vaut mieux que tous les peftuis
les plus difficiles à- faire.
On donne quelquefois aux ferrures befnardes u»
canon qui 'reçoit* là clef & qui tourne avec elle.
Ce canon. tournant eft une bonne efpèce de garniture
, fur^tout fi ôh le fait un peu gros j if reçoit
à là vérité le crochet comme la cle f, & le crochet.
peut le faire tourner ; mais fi ce canon a aflez
de diamètre , il ïi’eft pas poffible au bout du crochet
d’atteindre les barbés du pêne , ni les. gorges
des refforts. ,
Les ferrures à broche font plus aifées à être mifes
à l ’épreuve dès crochets que les ferrures bèfnardes ;
pn n’y eft point gêné à mettre des en cailles” égales
à l’un & à l’autre bout du paneton, & chacune des
entailles parallèles à la tige ou dés rouets peut
"iàl-ler plus ' loin que le milieu des pànétôns , ce
qu’on ne peut faire dans' les ferrures bëfhar-
des : cependant, fi ces fortes de ferrures ne ;font
garnies que d’une pleine croix ou d’un rouet ren-
verfé , qui font les garnitures ordinaires, il eft
toujours a'ifé, aux crochets de les ouvrir : c’eû ee
que l’on verra , fi l’on examine dés'pànétôns ‘ qui
n’ont que de cesVfôrtës d’entailles ; le plèin qù’i rëfte
à la clef'montrera le vide qui refte'dans la ferrure
pour le jeu du crochet.'*
Les planches foncées font excellentes dans ces
ferrures comme dans toutes les autres, contre les
. Crochets., pourvu que là dent qui prelfé les barbés
. & celle quï‘4pulève les refforts,- foient. les deux
plus [proches de la planche; car alors la ferrure
met sûrement à-couvert des crochets les parties
: contre lefquelleS ils devroient agir. •' 1
Mais on garnit’ ces fortes de ferrures d’une manière
rrès-fimple, trèsrsûre & à peu .de frais.
Si elle n’effpias.plus'en u fa g e c ’eft apparemmeut
parce, qu’elle n’orne pas; aflez la clef', &’ q,ueTon
veut de 1’oimement. par-tout.-
On fend trois rouets dans la c le f, deux à l ’un
des bouts du paneton, & l ’autre à l’autre bout entre
, les deux precédènsV
On les fait aller chacun -par-delà.le milieu dé
la clef, de forte qu’ils -fe croifeiat tous. . •
*• Si les -trois rouets de Jaferrure-ont une hauteur
"égale à là profondeur de ceux de li cle f, il n’y
a point de'Cro-chet qui puifle' approcher des barbes
& des gorges .là ferrure en devient encore plus
' sure , lorfque le patietôn ou’ font fendus les rouets
précédens , eft en S.
De là ferrure "des équipages.
Il eft très-important à un carrofTe & à. une ber
line d’être aÇez légère pour ne point trop fati-- »
guer les chevaux ; mais il faut d’un aütre côté
qu’elle ait de la . force ; car un équipage .. fouffre ..
beaucoup , fur-tout quand on le mène vite.
Pour fâtisfaîre à la première condition , les char-
rôn6 & fur-tout les rnenuifiers tiennent leur bois
le plus mince qu’ils le peuvent; & pour remplir
la fécondé, on fortifie lès affemblages avec du
fer.
Ces ferrures font faites les unes par les maréchaux
, & les autres* par les ferruriers, quelques
parties même font faites, tantô^par les maréchaux,
tantôt par les ferruriers^ fuivant le degré de propreté
qu’on veut donner à ces: ouvrages : car ceux qui
forteht des mains des maréchaux, ne font jamais,
auffi propres que ceux que travaillent les ferrriers.
Pour, les ouvrages ou Ton exige de la magnificence
, les ferruriers emploient même lé fetfours
des cifeleurs & des doreurs ; mais nous devons
nous renfermer à ne parler que des ouvrages de
pure ferrurerie x puifque ces autres'arts font traités
à part.
Je vais commencer par détailler les ouvrages
qui fontt toujours fai's par les ferruriers, & qui appartiennent
à la caifle des voitures.
Je -dirai en-fuite quelque choie des ouvrages qui
regardent'le train, & qui font- L i t s , tantôt par les
ferruriers.^ St tantôt par les maréchaux.
Je parlerai enfin dçs refforts, parce qu’ils, font
toujours faits par les ferruriers-^je ne dirai rien
des effieüx, des bandages* des roues '& dés bandes
qui fortifient les brancards, cesparties étant toujours
faites par les iharéçhaüJt. j
Ouvrages de ferrurerie-qui appartiennent a la caijfe. .
Les tenons & les mortaifës que font les menui-
fîers de carroffes' font fi foibles qu’ils fëroiertt bientôt
brifés, fivon ne les fortifioit pas par des équerres
de fer , dont on varie ..beaucoup-la forme , pour :
quelles s’ajuftent aux contours 'des bois fur lef-
quels on doit les appliquer.,
Les unes font? pliées fur le plat, d’autre« fur le i
tianchant du fer.’..
Quelques-unes ont'trois-bandes, d’autres.n’en ont
que deux,,
Celles qui font en-dedans de la caille font moins
finies que celles qui fociit en-dehors ; ■ les unes font
attachées avec des clous à tête ronde; d’autres,
avec des clou.s rives fur l'équerre qui eft en-dedans j
d’autres avec des vis.,; d'antres , au lieu d’une brancheront
une patte ; on s’en lert dans les cas où
l ’on eft obligé de les attacher fur la largeur d’une
érayerféi ' ■
Et pour empêcher les traverfes d’en-bas de la
caiffe dé s’écarter, on met par-deffems, la caiffe une
bande de fer plate , terminée à chaque bout par
une patte.
On met auffi quelquefois1 a,u dos des caifles une
tringle menue terminée par deux vis.
Pour attacher la caiffe aux foupentes, on met
par-deffous une bande, de fer p lat, attachée par
des clous à vis qui traverfent l e -bâti de la Caiff -,
fon brancard, & la bande de fer fur laquelle on
met les écrous.
Cette bande eft quelquefois teiminée par une
main, d’autres fois par deux, pour,.recevoir lesT
foupentes qui embraffent un boulon à vis ; il y a
fur les côtés, à l’avant ou à l ’arrière, des pitons
à charnière qui fervent à retenir las guindagvs.
Pour ferrer les portières’des chaifes. de polie ,
qui s’abaiffent en-devant, il y a au bas deux couplets
ou pattes à charnière ou fiches, • qui per-
metrent à la porrière de s’abaifler & de fe îapprocher,
du corps de la eh'aifé;-
Quelquefois dans la traverCe, on loge deux
verroux & un pignon qui fe ferment au, moyen
d’un petit reflort, & qu’on ouvre avec des olives.
On peut, fupprimer cette ferrure aux .chaifes de
pofte.: quand les montans de la portière ,qnt une
pente confidéràble en-dedans , la portière ..s’appuie,
d’elle-même dans fa feuillure avec affez .de force
pour qu’elle ne-s.’ouvre point , même quand -les
brancards portent à terre.
Il y a des chaifes dont la portière1 dû devant
s?ouvre horifontalement ; & en ce cas, afin qu’on
'puiffe defceridredés’ deux côtés-‘ fans être in commode
’par la portière','on met fur les deux montans
qui forment1 les bords :de la portièrfedes
fiches à gonds-, & il y à dans l’épaiffeur du panèau
un levier 'qui fait fortir le gond des noeuds qui font
du côté qu’ on veut ouvrir; par exemple, du côté
droit.
Alors la portière peut s’ouvrir de ce côtè^là ; &
du côté*gauche, la fiche refiant avec leur broche
ou gond, la portière roule fur fa charnière.
Quand on ferme la portière , la broche du côté
droit retombe dans les noeuds de la fiche , & l ’on
eft mai re de. fou-lever la broche qui .enfile les
noeuds des fithes du côté gauche, fi l ’on veut l’ouvrir
de ce côté-là,
< A l’égàrd des portières des carroffes & dès berlines
, qui s’ouvrent horifonta;ement, elles font
ferrées avec des fiches à vafe , mais qu’on faic prefque
toujours de cuivre doré ainfi elles ne font
point du diftrift du ferrurier.
On les tient fermées par un Ioque/eau , foulevé
par une broche qu’on fait tourner au moyen d’un
anneau qui eft ordinairement $e cuivre doré ; -ou