Pour cela, ils ont des vilebrequins, avec des
mèches , qui doivent avoir depuis neuf pouces de
longueur jufqu’à deux pieds & plus, pour percer
des murs, des poutres ou • des cloifons épaifîes ;
c’eft pourquoi il faut avoir de ces mèches fembla-
bles à celles des marbriers pour percer les pierres,
& d’autres comme celles des menuifîers pour percer
le bois.
Ils ont encorè* des broches > dont le bout eft
acéré ; les unes font d’un pied de longueur, d’autres
de deux ou plus.
Elles font quelquefois utiles pour percer plus
promptement les trous lorfqu’il Ce rencontre dans
l ’intérieur des murs , des gravoi’s ou des plairas que
la broche peut entamer.
On foude à ces broches un talon qui donne la
facilité de les retirer, lorfqu’à coups de marteau
on les a fait entrer à force.
On peut en avoir quelques-unes afîèz déliées,
où il y ait un oeil pour fervir à pafîer le fil de
fer dans les trous > loifqu’ils font ouverts.
Quelquefois on fe contente de faire pafîer avec
l ’aiguille une ficelle dans le trou, & y ayant
attaché lè fil de fer j elle fert à l'introduire.
1 On doit avoir encore de fortes tricoifes , pour
arracher les broches des renvois qui feroient mai
placés ; il eft bon d’ en avoir aufli dont les mâchoires
foient tranchantes pour couper J.es fils de
fer.
Il eft utile d’avoir des pinces ou béquettés, les
unes dont les mâchoires foient quarrées pour faifîr
le fil de fer., & le tirer plus commodément qu’avec
les mains lorfqu’il réfifte, ou lorfqu’on veut
redrefîer celui qui fe feroit courbé.
Les marteaux fervent pour enfoncer les broches,
’& aufli les tiges des renvois, les crampons, &c.
La , petite bigorne eft utile pour rouler l ’extrémité
des gros fils de fer qui fervent à faire des
jeflorts qu’on roule ordinairement fur un mandrin
qu’on fait tourner avec une manivelle dont nous,
parlerons ci-après.
On emploie tout au plus de trois efpèces de
renvois 5 deux même feroient foffifans. *
A l’un, le clou lorfqu’il eft enfoncé, dans le
mur, porte un triangle qui forme le renvoi parallèlement
au .plan du *tnur.
L ’autre efpèce de renvoi ne diffère du précédent
que parce que la branche eft un peu plus
longue que les autres ; c’eft à cette branche qu’on
attache le cordon pour que l’appliquant à un plus
long bras de levier , on ait pius de. facilité à tirer
la fonnette. Il
Il y a quelques obfervations à faire fur le clou
qu’ort enfonce dans le mur ou le boV, & fî Tort
avoit à le fixer dans du mortier, on enfonceroit
dans le trou une grofîè cheville de bois s dans laquelle
on feroit un trou pour recevoir la pointe
du clou ; la partie arrondie eft pour recevoir l ’oeil
des triangles.
On met par-diffus une rondelle , fur laquelle on
rive l ’extrémité de la partie arrondie.
Quand le clou du renvoi eft enfoncé dans le
mur , le triangle eft dans une pofîtion, perpendiculaire
au mur ; pour produire cet effet, on ménage
au clou une tige ou mamelon qui ent; e dans le trou
du triangle & dans la rondelle, le to'-’t étant retenu
parlarivure du mamelon; le monument du triangle
doit être parallèle à la tige du clou.
Ces fortes de renvois fe mettent dans les angles ,
ou lorfque les fils d’archai doivent faire un retour
d’équerre.
A l ’égard des fonnettes, on les montoit autrefois
dans de petites hures de bois foutenues par des
tourillons qui entroient dans de longs pitons qu’on
enfonçoit dans la muraille ; un contre - poids fer-
voit à remettre la Tonnerre dans fa pofition ; car par
fon poids foui e lle . n’auroit pas pu vaincre le
frottement de tous les renvois.
Maintenant on fufpend prefque toutes les fonnettes
à un refîort à boudin ; & pour vaincre le frottement
des-renvois, on emploie un autre refîort
à boudin qui tire le fil d’archal qu’on a joint à celui
de la fonnette : on difpofe ces reflortrde rappel
de bien des façons différentes, luivant que la place
l’exige, ce qu’on peut imaginer aifément, & ils
- produifent toujours un très-bon effet.
Lorfque les fils d’archal font fort longs pour
aller d’un renvoi à un antre, on les fait pafîer
da-ns de petits crampons, qui leur fervent de con-
d odeur.
Avec un peu de réflexion, on ne fera pas em~
barraflé de pofer les renvois dans le fens qui leur
convient, d’autant qu’en les préfentant à la place
avant que de les attacher, oü pourra les tourner
en différens.fens jufqu’à ce qu’on ait trouvé la portion
la plus avantageufe.
Pour empêcher que par la tirée des reflorts de
rappel, les renvois ne fe renverfent, on met dei coté
on ils ne doivent point agir, une cheville de fer lut
laquelle une des branches du renvoi s’appuie quand
on a lâché le cordon.
On acheté le fil de fer par paquets roulés en'
cchevcau. '
On doit commencer par le recuire dans un four
ou dans la brailé , & prendre garde de le brûler ;
enfuite pour le rediefîer, iepofeur en attache un bout
à un clou , & prenant dans fa main un morceau
3e cuir, il recule en ferlant fortement le fil dans
ce cuir, ce qui fuffit pour le rediefîer.
Comme ce font les -pofeurs qui fournifîent le fil
de fer, ils le prennent fouvent trop menu, afin
qu'il leur en coûte moins, & parce qu’ils l ’emploient
plus aifément; mais aufîi il en dure moins.
Cependant le fil de fer menu eft fuffifarnmenrfort
pour les fonnettes, pourvu q.u’il n’ait pas étéforuié en
paffant au feu. Si l ’on veut qu’il dure plus long-tems,
on peut prendre du fil de laiton.
Les branches des renvois font tantôt de fe r , &
le p’us fouvent de cuivre fondu : elles ont environ
deux pouces & demi de longueur.
La broche ou le clou a quatre ou dnq pouces
de longueur ; & celle du renvoi, fix à ^pt pouces
fur cinq à fix lignes de gros auprès de la ri-
vurê.
Les -ferruriers poftnt aufli des renvois pour ouvrir
les ferrures à reffort des portes cochères ; mais
comme la mécanique eft la même que pour les fonnettes,
à cela près que les renvois font plus fort? ,
& lè fil d’archàl plus gros, nous n’aY^ns j rien à
ajouter à ce que nous avons dit.
Un des articles le plus difficile du pofeur de
fonnettes , eft de lavoir s’échafauder ; c’eft prefque
toujours a»vec des échelles ou des échafauds très-
légers, qu’ils - établiflent fur les appuis des croi-
fées d’une façon très-hardie ; car comme 011 les
paie à tant je cordon , ils évitent , autant qu’ils le
peuvent, des échafaudages qui leur coûteroient
trop.
De la ferrure des perfiennes.
Tout le monde fait qu’en été, pour fe ménager
de f air dans les appartemens, & en même-temps
un jour doux qui ne foit pas éblouiflant commè
eft la lumière direfte dufoleil, on a imaginé de
fubftituer aux contrevents ce qu’on nomme des
perfiennes.
C’eft un bâti de menuiferie garni de gonds ou
de couplets, qui permettent de Fouvrir & de le
fermer, cçmme les contrevents ordinaires : on
met à un des montans une efpagnolette ou des ver-
roux à refîort, pour pouvoir le tenir fermé quand
011 le juge à propos. n
Dans l’ép^iflcur des montans on ajoute de petites
planches minces portant à chacun de leurs bouts un
petit tourillon de fer qui entre dans des trous pratiques
dans l ’épaiffeur & à la face intérieure des
montans ; de forte que chacune de ces petites plan-
• c" es Peut tourner fur les tourillons , & être placée
comme on le juge à propos, ou de façon que la
largeur des planches foit dans une fîtùation verticale
ou dans une fîtùation horifontale.
Si on les place dans uns fîtùation verticale ,
comme elles fe recouvrent les unes les autres, ainfî
que le pureau des1' ardoifés, la jaerfîenne fait l’effet
d’un contrevent ordinaire , le pafTage de l’air &
celui de la lumière font interceptés; niais fi l ’on
met'lc plan de toutes les petites planches dans
une pofition horifontale, comme elles ne préfen-
tent que leur épaifleur qui eft peu confîdérable ,
ia i r& la lumière peuvent palier librement; de
fo. te qu’en-inclinant plus ou moins toutes ces petites
planches , on fe donne autant d’air & de jour
qu’on le juge convenable : mais il eft fenfible qu’on
ne pourrait, pas jouir de cet avantag e s’il falloit
porter fuccéffivemrnt la main à toutes çes p'an-
ciiettes pour changer leur inclinaifon.
Wput mfa.reÊ mMouv oir a la g g £ toute“s focertse qVu’on
ches avec beaucoup de facilité ; pour cela ils prennent
une tringle Ce fer quarrée & menue, ils v
ajuftent a la sauteur de la main une poignée &
daus toute la longueur de cette tringle autant de
P-nts pitons qu il y a de planches ; ils ajuftent au
bord de chaque planche une petite pièce coudée
quj fe termine à un de fes bouts-par une patte qu’on
arrête lut chaque planche, & à l’autre bout par
un petit tourillon qui entre à l ’aife dans les trous
des pièces ; une de ces petites S eft fixée fur les
planches d un qoté de la tringle ; celle qui eft en
delîus s attache de l'autre edré, & ainfi alternativement
tout du long de la tringle.
Maintenant il eft'çlair qu’en hauffant le-bouton
ou la poignee, on élève Je devant de toutes les
petites planches d’une même quantité I & dans
le meme înftant ; ce qu’il falloit faire.
Des flores pour les croiflées' d'appartement.
Nous avons déjà parlé, à l ’occafîon de la ferrure
des équipages, des petits flores qu’on met aux
portières, des carroffes; mais cela ne doit pas nous
dilpenfer de parler des grands flores d’apparte-
mens, dont les feffons étant faits avec de gros
fil de f : r , exigent, pour les plier, des précautions
dont on eft difpenfé lorfqu’on fait les flores
des voitures.
, Ce s grands flores, font formés, i° . d’une broche
de ter qui fe prolonge dans toute la longueur du
ftor ; îl-y a d’un cdté un anneau ou oeil qui
entre dans un crochet ou petit gond qui fert à
l’attacher dans le-tableau de la croifée; on pour-
rot percer le -bout d’un autre :oeïl pour fixer la
.broche à un piton au moyen d'une goupille; car
la broche ne doit point tourner, elle doit êtrefixe.
L ’extérieur du ftor eft formé par un tuyau de
fer-blanc; qui a environ deux pouces & demi à
trois pouces de diamètre. Les deux bouts de ce
j tuyau font^ fermés par deux tampons de bois qui
font attaches au tuyau de fer-blanc par des pointes
& ces tampons font percés dans leur milieu d’un
trou , dans lequel paffe librement la broche de
forte que cette broche formé un eflïeu fur lequel
1 tournent les tampons & le tuyau de fer-blanc.