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paiffeur du battant de la port«-. Cette règle renferme
dans- fa longueur neuf petites pièces de fer
cîi cuiaires , que nous appellerons têtes de vis ou
ronde U? s y qui ont toutes environ neuf lignes de
diamètre, & qui font'logées dans fon épàilTeur à
égales diftances les unes des autres. On obferve
qu’il y en ait toujours une précifément dans le milieu
de la règle.
Chacune de ces rondelles ou tête de vis , eft
percée fur fon plat de deux trous diamétralement
oppofés, & à environ une ligne & demie de leurs circonférences.
Ces trous qui ne fervent qu’à recevoir le
tourne vis ou clef de la ferrure ne traverfent pas
la rondelle d’outre en outre.
Ces rondelles ou têtes de vis", fi l ’on en excepte
celle du milieu, font divifées fur leur épaiflèur en
onze parties égales , & chaque divifîon eft défignée
par l'un des dix chiffres arabes i , a 3 , 4 , 5 ,
6 , 7 j 8 ,9 , o. Quant à la dernière divifîon, elle
eft marquée par une étoile.
Au-defîus de chaque rondelle, à l ’exception de
celle du milieu, on pratique dans la jègle de fer
une échancrure en forme.de triangle renverlé &
tronqué par le bas, pour lailTer voir les chiffrés
qui indiquent les divifïons des rondelles» quand
ces dernières paflent defleus. On pourroit cependant
le difpenfer de faire ces é chanci urcs, en mettant
les chiffres fua le plan de là rondelle * & autour
de fa circonférence. Il faudroit pour lors mettre un
petit bouton, ou faite une petite excavation fur
la règle au-deflus de la tête de vis ou rondelle,
pour fervir de repaire au lieu & place de Léchancrure
propofée.
Si l’on trouvoit qu’il fat trop apparent de mettre
des chiffres intéiieurement, on pourroit jfe contenter
de petits ^bornons » dont le plus apparent
de tous feroit limité ; & l'on compteroit les autres
nombres fuivans en allant à gauche ou à droite
félon fa volonté , il fera pour lors fac’lë d’ouvrir la
ferrure pendant la nuit fans lumière. Telle eft en
peu de mots la forme extérieure de l ’ingénieufe
feriure de M. Reignier. Les rondelles de celle
qu’ilapréfentée à la Société libre d’Emulationétoient
en couleur d’eau , & la règle d’acier confervoit fa
couleur naturelle ; mais le tout étoit très-bien poli,
ce qui annonçoit une ûoble fîmplicité.
Chaque rondelle porte une petite tige cylindrique
à fon centre, laquelle a environ une ligne de
diamètre fur fix lignes de long. Cette tige traverfe
le panneau de la porte, & fe termine par être couverte
par un filet de vis. Le même panneau, ou
plutôt la même traverfe ( car c’eft fur cette partie
de la porte que je pofe la ferrure en queftion ) a
derrière chacune de ces rondelles ou têtes de vis,
une excavation particulière de forme circulaire def-
tinée à recevoir une rondelle de fer de même grandeur
que celle qui eft extérieure, mais moins épaif
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fes. Cette féconde rondelle eft fixée quatrément
fur la tige ou axe de la première par un écrou.
Toutes ces rondelles intérieures à l ’exception de
celle du milieu qui eft dentée comme un pignon ,
& po;te huit à dix dents, font percées près de
leurs circonférences d’onze trous ronds qui corref-
pondent aux onze divifïons de la rondelle extérieure.
Ceux-ci font deftinés à recevoir quatre
pointes qui fe trouvent fous la circonférence d’un
cercle de fer ou virole d’environ neuf points dé-
paiffeur fur fix lignes de hauteur. Ces viroles ne
font pas entières , & il manque à chacune d’elles
un arc d’environ 1 5 ou 20 degrés. Chacun de ces
cercles ou viroles.qui fe trouvent en même nombre
que les rondelles intérieures font percées
d’onze trous près de leurs circonférences , à quatre
pieds ou pointes, (avoir, deux vers l ’endroit ou il
y a folution de continuité dans le cercle, les
deux autres vis-à-vis. Il s’enfuit donc que ce cercle
ou virole eft folidement établi fur la rondelle intérieure
, fans cependant y être aflfujetti à demeure.
Toute cetre petite mécanique doit être cachée dans
l’épaiiïeur de la trayerfe qui entretient le panneau
de la porte.
On pratiquera enfuite une petite rainure à droite
ou à gauche de la loge de chaque rondelle y félon
le fens où l’on voudra que la porte fe ferme , cette
rainure fera de la longueur de la partie du pêne
ou verrou de la ferrure qui doit entrer dans^la
gâche. Ces rainures doivent fe trouver toutes fur la
même ligne horifontale.
On aura enfuite une règle de fer d’environ quatre
lignes d'épaiiïeur , aufïï large & aufïï longue
que la règle extérieure fur laquelle on fixera de
fortes chevilles d’acier d’environ fix lignes.de long*
| dont chacune répondra an centre de chaque rondelle
intérieure, garnie de fon cercle , ou de fa
virole quand on leur préfentera ladite règle. Il
faudra cependant en excepter le milieu de cette
dernière, qui -contiendra plufîeurs chevilles ou petits
boulons placés de fuite , qui doivent entrer
entre les dents du pignon dont on a déjà pailé.
Ces chevilles feront l ’effet des dents d’une crémaillère,
& feront placées quelques lignes plus
haut que celles qui répondent aux rondelles garnies
de viroles. On verra pour dors que dans'le
cas où les cercles qui font adaptés à chaque rondelle
intérieure auront leur échancrure v is -à -v is
des petites rainures .dont on a parlé, la règle intérieure
mue par le pignon qui eft déterminé à fou
tour par la clef ou tourne-vis, aura la facilité d’avancer
& de reculer comme le pêne d’une ferrure
ordinaire. Si l ’on tourne au contraire une de ces
rondelles de manière que l'échancrure-du cercle ou
de la virole qui lui eft adaptée , ne Te trouve plus
du coté de la rainure, il eft évident que la cheville
implantée dans la règle ou verrou fê
trouvera engagée, & qu’elle ne pourra plus fortir
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<îe ce cercle, q.uelqu’effort. que l’oir falfe’ fur.îei
pignon qui devient alors immobile. .
Le verrou ou règle eft entretenu fut les rondel-,
les par le moyen de quatre collets ou.;, pièces, de
fer fixées par paires dans la porte. Chacune de,(es
parties faillantes eft percée d’un trou reélangulaire, j
dont la longueur eft parallèle à la règle ou verrou. I
On fait palier par çe.s trous deux larges^ clavettes
ou plaques de fer de trois lignes d’épaiffeur, ayant
un rebord ou tête qui les empêche de palier au
travers des ouvertures ,ou collets qui les reçoivent,
M. Reignier a trouvé un-expédient très - ingénieux
& très-fîmple , pour empêcher que l ’on «’enlève
ces clavettes ; il laïfîe près des deux bouts
de la règle & fur fon plat, deux filets qui en occupent
le milieu. Ceux-ci peuvent avoir une ligne
de faillie fur autant de largeur : ces filets font interrompus,
de manié'e que lerfque le bout de là
règle de fer ou verrou affleure la porte , les clavettes
peuvent defeendre. O r , comme .celles-c i
ont chacune une rainure deftinée à recevoir ces
filets , il eft évident que ces derniers doivent y entrer
a mëfu'- e que la, règle ou verrou avancera ou
reculera. On ne peut plus alors arracher k s clavettes
& la ferrure de combinaifon acquiert la plus
grande folidité.
La clef de cette ferrure ou tourne-vis refie m-
ble par le haut aux clefs ordinaires, & fe termine
par un petit cylindre d’une ligne de hauteur, fous
lequel font implantées deux chevilles ou deux|dents 41 Ler deftinés à entrer dans les deux trous pratiques
fur chacune des rondelles extérieures,
Ufage de la ferrure de combinaifon.
On choifit à volonté un nombre compofé de 8
chiffres, parce que dans le cas prêtent on n’a que
8 rondelles ou têtes de vis diviféesq par. exemple
1 , 1 , 7 , 4 , 1 > 6 * 9 * o. On fait enfuite mouvoir
avec la clef la première rondelle extérieure ,
de manière que l’unité placée fur fon épaiflèur ou fur
fa cii conférence, foit vis-à-'visl’évafetrent ou repaire
dont on a parlé. On fixe enfuite la fécondé rondelle
de façon que le 2 qui eft tracé fur fon épaif
feur foie vis-à-vis l’évafement, ou fous le boutqn
fervant de repaire , fi l’évatement n’avoit pas lieu.
On continue la même opération jufques à ce que
tous les chiffres des 8 rondelles apperçues par les
échancrures de la règle , forment le nombre 1 ,
2> 7 , 4 » ? > 6 , 9 , o.
On ouvre enfuite la porté, & l ’on met des v iroles
ou cercles imparfaits, fur toutes les rondelles
intérieures, de manière que leur vide fe trouve
yîs-à-vis la rainure pratiquée dans le panneau.
Ane 6? Métiers, Ton, y I I ,
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Cette opération' étant finie, le Verrou ou règle
s’applique fur toutes les-' rondelles intérieures, de
manière que les chevilles puiflent répondre cha”
çune au centre de leurs rondelles refpeârives, & Ton
met les clavettes. Le propriétaire a pour lors fa
ferrure: diüpofée félon la combinaifon qu’il a
adoptée;
Il- doit ! avoir le plus grand foin de ne la pas
.publier ^ car: la ferrure feroit alors aufll inaccef-
fible & aufïï inviolable pour lui que pour les autres#
Comme nul obftacle ne s’oppofe dans ce cas S
I allée, & à la venue du pêne, ia ferrure pour lors
,s’ouvre avec la plus, grande facilité ; fa voir, extérieurement
par le moyen de la clef qui fait tourner
la rondelle du milieu, qui eft fur l ’axe di*
pignon , lequel engraine à fon tout dans les dents-
de la crémaillère pratiquée avec des chevilles ferrées
& fixées fur le yerrou. O11 le ferme intérieurement
en pouflant Amplement avec la main la
réglé de fer dans la gâche. Cette règle doit être-
pour cet effet garnie d'un bouton.
Lorfque la porte eft: fermée , on change la pofi-
t on des rondelles, & l’on trouble la combinaifon.
II n’y a plus que le propriéraire -de la ferrure qui
püifï'e ouvrir la porte. Cette découverte fait beaucoup
d’honneur à M. Reignier. Comme la ferrai e
étoit très-bien exécutée, plufieurs pèrfonnes fe font
adreflees directement à lui pour en avoir de
pareilles.
Quoiqu’il foit facile d’imaginer la forme de la
clef de la ferrure qui vient d’etre décrite , on croit
cependant devoir donner quelques éclairciflemens fur
cet objet en faveur des perfonnes qui ont la conception
plus difficile que celles qui font exercées dans
la théorie & dans la pratique des méchaniques.
La clef de la ferrure de combinaifon inventée
par M. Reigner, 11’eft autre chofe qu’un tourne-vis
à l ’anglaife; pareil pour fès effets à ces petits tournevis
avec lefqïiels on ferre la vis des têtes des
compas ordinaires. Le manche de ces tourne-vis
faifant les fondions de clefs dans les fe:rur.es en
qneftion > relfemble à la tige des clefs -ordinaires,
mais avec cette différence qu’il fe termine par
deux dents cylindriques ou chevilles, ces dents
doivent entrer chacune dans un des deux trous pratiqués
dàns les rondelles extérieures. La diftance
qui fe trouve entre ces dents f.ra donc égale à
celle qui fe rencontre entre ces deux trous. Pour
donner une forme plus agréabk à cette elpèce. de
fourche , M. Reigner a terminé la tige de fa nouvelle
cle f par une efpèce d’épatemenc cylindrique
orné de moulures, femblables à un cachet., fous
la bafe duquel font implantées les deux dents on
chevilles dofit on vient, de parler.