neutre compôfé de l’acide du vinaigre combiné juf-
qu’aù point de faturation avec le plomb 5 comme ce
J<r/aune faveur douce & fucrée, on le nomme aufli
Jiicre de Saturne.
Pour faire ce fe l acéteux , on prend de la cérufe,
qui eft du plomb, déjà corrodé & à demi diffous par
l ’aC'de du vinaigre ; on verfe deflus affez de vinaigre
diftillé pour la difîoudre en entier, à l ’aide-de la
digeftion au bain de fable ; on fait évaporer & cryf-
tallifer la liqueur par refroidiflement;ils’y forme fine
grande quantité de petits çryftaux en aiguilles qu’on
fait bien égoutter*
* Ce.fel eft peu d’ufage en médecine, on ne l’emploie
qu'extérieurement, à caufe de la qualité per-
Viicieûfe & malfaifante du plomb qui lui fertde bafe:
oh s’en fert dans quelques arts, & fur-tout dans la
teinture, pour aviver le rouge de la garance.
Sel de fuccin, ou fe l volatil de fuccin.
C ’eft une matière faline, huileufe, concrète ,
jqu’on retire du fuccin par fublimation , ou même par
cryftallifation. Cette.flxbfiance eft une efpèce de fel
ëffentiel, qui fe çryftallife en aiguilles brillantes,
qui a l’odçur de l ’huile de fuccin rédifiée, qui eft
diffoluble dans l’efprit-de-vin , & dont on ne fe^
fert qu’en médecine , en qualité d’an'ifpafinodique ,
de même vertu que l’elpric & huile résiliée de
fuççin.
Sels de Takenius,
Les fels préparés à la manière de Takçuius , Copt
des alkalis fixes, impurs, qu’on retire des cendres
de différens végétaux qu’on fait brûler exprès, en
fuffoquant leur flamme, & ne leur lailfent de çom-
jmunication avec Pair, qù’autant qu’il en faut pour
en brûlçr leurs parties inflammables les plus
libres*
Lors dp ne qu’on veut préparer les fels fixes d’une
plante fuivant cette méthode , on met cette plante à
fec dans une marmite de fer qu’on place fur un feu
fcfTez fort pour en bien rougit le fond ; on remue
continuellement cette plante, dont il s’exhale une
fuméç épailfe, qui à la fin s’enflamme ; on la couvre
alors avec mi couvercle qui ne ferme pas allez
exademtnt pour empêcher h* plus grande partie
de la fumée de s’exhaler, mais qui puifle empêcher
& fuffoquér la flamme , en remuant néanmoins de
pemps en temps la p’ame.
Quand elle eft réduite par cette méthode en une
efpèce dé cendre , on lefljve cette cendre avec de
l ’eau bouillante on filtre & on fait évaporer cette.
Jeflive jufqu’à ficcité ; il refte une. matière faline
plus on moins rouflatre, qu’on enferme dans une
bouteille : ç’eft le fe l fixe de la plante, préparé à 1g manière de Takenius,
Il eff évident qu’ça brûlant les plantes de pette
manière, on doit retirer l’alkali fixe de celles qui
font capables d’en fournir * mais que cet alkali doit
être très-phlogiftiqué, à demi favonneux, affez
femblable à celui qu’on prépare pour faire le bleu
de. Prufie , & de plus mêlé d-- tous, les fels neutres
fixes qui pouvoient être contenus dans la plante»
C ’eft uniquement pour l ’ufage de là médecine
qu’on a imaginé de préparer ces fortes d alkalis
impurs. Plufîeurs gens de l ’art ont cru que ces fels
pouvoient retenir beaucoup de la vertu de là plante
dont ils étoient retirés: mais quoiqu’on ne puifle
douter qu’il n'y ait des différences confxdérables entra
les fels fixes des différentes plantes, préparés par
cette méthode, il n’eft pas moins certain que les
vertus médicinales des végétaux dépendent principalement
de leurs principes prochains, & que ces
mêipes. principes étant totalement altérés , dénaturés
, & même décompofés par lâcombuftion , même
lorfqu’on la fait avec les précautions qu’indique
Takenius, ils n’eft pas poflible que ces fels retiennent
aucune dés vertus des plantes dont ils proviennent;
ce (ont feulement des alkalis fixes demi-faVonneux ,
beaucoup moins cauftiques que les alkalis bien purifiés,
& qui , par cette raifon, peuvent être employés
par préférence en médecine, dans les oçca-
fions où les alkalis font indiqués ; ces alkalis participent
d’ailleurs des vertus des fels qeutçcs dont Uç
font mêlés.
Sel de tartre.
C e ft le nom qü’on donne affêz communément a
l’alkali fixe du tartre, & même fouvent à l ’alkali
fixe végétal en général.
Sel de verre•
Cette matière qu’on nomme aufli fie l de Verrez
eft une efoèce d’écume ou maffe faline qu’on trouve
dans les pots dps verreries à la furface du verre
fondu ; ce fe l n’eft qu’un amas des fels neutres,
comme le f e l commun, le fel fébrifuge du Sylvius ,
le tartre v-triolé , & ’autres qui font contenus dans
les fou des & pouffes qu’on fait entrer dms la com-
pofition du ve:re, & qui n’étant pas fufçeptibles
d’entrer eux-mêmes dans la vitrification, fe réparent
du verte pendant fa fonte & fe raffemblent
toujours à fa forfaeê,.parce qu i ’s font fpécifiquement
plus légers.
On voit par là que comme les foudes, pofaiïes
& charées qu’on emploie dans les différentes verreries,
contiennent plus ou moins de ces fels neutres
etrangers, le fe l de verre doit être variable ,8c différent
fuivant les verreries d’où il vient.
On n’a jamais , par la même raifon, de fel de
verre dans les vitrifications où l ’on ne fait entrer
que des fels purs & vitrifiables , tels que les alkal^
purifiés ? fe pitre, le borax f 8cc*
Sel de Vinaigre«
Il n*y a point, à proprement parler, de fe l de
vinaigre , car le tartre qu’on en retire ne lui appartient
pas plus qu’au vin: celui que quelques
apothicaires vendent fous ce nom, n’eft que du
ranre vitriolé, imprégné de vinaigre radic^ très-:
fort.
Comme on ne peut point, ou du moins comme
ôn fie peut que très-diffici'ement obtenir ie vinaigre
radical pur, en forme concrète , & qu’il 11e refte
pas fous cette forme quand on eft parvenu à la lui
donner, aln'ï que l’a fait voir M. le comte de Lau-
fagua’s , lorfqu’on a voulu avoir un fel de vinaigre
d’une odeur tiès-pénétrante & 'très-vive, & renfermer
dans des flacons, pour qu’il imitât à cet égard
Talkali volatil concret ; qu’on nomme fel c£Angleterre
, on 11’a pas trouvé de'medieur expédient que'
Celui dont nous venons de parler.
Ce mélange a l’odeur du vinaigre radical, pref-
que aufli vive que l’aikali volatil, quoique d’une
efpèce tout-à-fait différente ; Il fert néanmoins aux
mêmes triages, c’eft à-dire , pour rappeller les el-
’ pries dans les paroxifmes hyftériques, les aiphixie^,
fincopes, &c.; ■’
Sels effentiels,
Ce nom fe donne en général à toufe's les matières
falines concrètes, qui confervent Todctrr,
la faveur & les autres principales qualités des corps
dont elles font tirées : il n’y a'que lis végétaux
& animaux dont on puifle retirer ces fels qu’011
nomme effentiels.
La méthode générale pour y parvenir, confifte
a faire évaporer aïfez fortement, & prefque en con-
fiftance dé fîrop, les liqueurs qui contiennent le
fe l effen'iel, favoir, les focs exprimés & dépurés ,
les fortes décodions , & à les placer dans un endroit
frais ; il y a beaucoup de ces liqueurs defqu lles il
le fépare à 1a- longue & a l’aide d’une forte e'e fermentation
, des matières falines qui fe dépotent
eri çryftaux aux parois des vaifleaux qui les contiennent.
On ramaffe ces çryftaux qui font toujours très-
roux, mais q.u’on peut purifier en les diflblvant dans
de l’eau ,. filtrant dans la diffoiution 9 évaporant &
Cryftallifant une. féconde fois. ■ \
Il faut obfeiver, au fujet des fels retirés par ce
moyen des matières végétales & animales * premièrement
, qu ils ne font que lquefois que du tartre
vitriolé, du fe l de d au b e r , du nitr^*, du fe l commun
& autres fels neutres de cette efpèce q.u’on
aurait tort de regarder comme fels dîentiels des
.fu b fiances dont ils font extraits. *
Ces fels minéraux font étrangers aux végétaux
animaux dont on les retire, ils n’en font point
partie , ils n’y font point combinés ; & quand ils
font bien purifiés de la matière extractive, dont
ils re font d’abord que mêlés & enduits , ils n’ont
abfolument plus rien du végétal ni de l ’animal.
Ces fels s’introduifent par la voie de la nutrition
dans les végétaux & dans les animaux, font mêlés
avec leurs liqueurs, circulent dans leui s vaifleaux,
mais fans y recevoir aucune altération, & fans
avoir cpntradé aucune véritable union avec les
principës ‘prochains des végétaux & animaux, parce
qii’ils font par leur nature incapables de pareilles
unions.
La preuve de cette vérité, c’eft que les végétaux
& animaux les rendent toujours tels qu-’i's. les ont
pris, & que la quantité d’ailleurs eft abfolument
inconftante & variable, fans que pour cela on puifle
appercevoir aucune différence' réelle dans le végétal
ou animal qui en contient une plus ou moins grande
quantité-
Certaines p’antes, telles que la pariétaire , mais
encore beaucoup plus le grand foleifo, nommé eq
latin corona fo lis, ont la propriété de pomper tellement
le nitre, que qua"d,elles crpiffeiït dan,s des-
terres bien.nitreufes, elles font toutes remplies de
ce fel. J’ai vu des moelles fe/. lies de grand foleil,
tellement remplies de nitie tout ciyflaliifé, qu’il
foflifoit de les tecouer for un papier, pour recueillir’
une bonne qu unité de c e f c f S t qu’elles brûloient
comme une fufée qu'aud on les àliumoit ; mais il
n’eft pas moins'certain que cette même plante,
cultivée .dans un terrein beaucoup mbins nitreux ,
ne contient pas .à beaucoup près la même quairité
de nitre, quoique d’ailleurs e’ ie foie aufobelle
- aufli Vîgcmreufe. Ces fortes de fels minéraux ne
peuvent donc point être regardés comme les fels
effentiels des plantes ou animaux : on ire doit re-
connoître comme tels que ceux dans la combi-
naifon defquels on trouve des parues hüileufes, qui
n’en peuvent être feparées , à mo’ns que Je fe l ne
foit déeompofé.
Nous obfervcrôns en fécond îfeu, au foj'et de
ces derniers fels vraiment eflentiels , qu’on n’en
connoît encorè qu’uh fort petit nombre , & même
la plupart aflez imparfaitement ; le plus connu de
tous, eft le tartre ou acide tartareuX.
On trouve .chez les drog.uift.es. un fe l acide concret
bien blanc , bien cryflaUifé & affez difloluble
dans l’eau , qui porte le nom de f e l dlofeille \ dé-
, nominal ion. qui lignifie que c’eft un fe l effentiei tiré
de fofeiïle. Ô11 peut tirer, à la vérité, du foc
d’ofoille , un fel eflentiel acide-, concret; mais ce
dernier paioît bien different de celui qui eft connu
fous ce nom dans Je commerce, il eft infiniment
plus terreux & moins acide. D’ailleurs, M. Baumé,
qui a fait des recherches for cette matière, allure'
que fi le fé l cf’ofeilîe du commerce ttoit véritable-
ment tiré.de cette plante , on ne pourroit, quoiqu’il
foit" cher , fe donner au prix où ou le donne j