
fous le titre de fe l de redevance ; i ° . pour anciennes
fondations faites en faveur des églifescommua
Hautes religieufes- & hôpitaux de la province : z°.
pour une partie des franc sfalés des anciens & des
nouveaux officie, s du parlement, de la chambre
des comptes, des chancelleries, & d’autres officiers
de la province ; on appelle franc-fa lé. le droit qu’ils
ont de lever, les uns gratis^ & les .autres à un
prix très-modique, le fel qui leur eft fixé ; 3 °<
pour l e ‘rachat du droit'ce 'mùire que différens particuliers
^voient'fur lés falines.
Ce droit etôit fo:£ ancien : il vendit de ce que
divers particuliersau temps que les falines1 ap-
partenoien- aux f-igneurs dë Salins, s’étoient aft
fociés pour trava lier aux voûtes qui renferment les
fources. Pendant ce t;ayc?il, iis avoient auffï découvert
d’autres fources. falées., & ils en avaient
fepare quelques-unes quî îe mêlaient avec les douces^
Ce fut pour les ré com-p enfer que. le prince leu>-;
accorda annuellement une certaine quantité, d’eau
falee qui fe trouva divifée en- 4.15? parts-, lorfque
les rois d’Efpagne prirent pofTéffion de la Franche-,
Comté. Ces parts étoi erit appelle es quartier^ & chaque
jquartier etôit de 30 féaux d’ëàit' ffiléev
Les rois d’Efpagne devenus, martres des falines
formèrent le deflern de i’réunir ces quartiers à leur
domaine. Ils n’y trouvèrent de difficulté, que de la
part des gens d’égiifé qui eh poffédoîent la plus,
grande partie v vraifemDlablement.en fuite des dons
qu’on leur en, avoit fait. L ’affaire fut portée à
Rome , où elle ne fut cependant pas décidée à l’a?
vaîifage dés eccté/îafHquès. Leurs portions furent
èftiméës, & l ’on en ,créa des. rentés &. redevances
4n fe l 3 comme Ton. avoit fait pour l ’achat des' droits
des autrês parieur ers qui s’etoieht prêtes, de bonne
grâce à cet arrangement. Cè. font ces réntes '& re
devances, qu’on appelle.1 rachat de. droit de maire.
Tous le$ bois qui fe 'trouvent dans. les. quatre
lieues autour de là "ville de la. Salins, ont été a ffrétés
pour la fourniture, des, falines^ par.'un réglement
de la' cour au premier Avril 17,17. Les
fore.s comprîtes dans, ces.' quatre lieues, que,l’on
nomme, /’anohdijfement des falines forment enfemble
«n total-de 453.40 arpens, donc environ les deux
tiers font au roi, & le relie appartient tant aux
communautés qu’aux particuliers, qui ne*font pas
ies maîtres d’en difpbfer, & auxquels l’on'R accorde-
que le bois., nécelîàire à leurs ùfàgës* On leur paie
le furplùs .à un prix fixé par la. cours
L e roi a .établi.par grrêt du 18 janvier 172,4,
nn commiffiaire; g/aérai pour j ’admin-iftration- & la
police;' des bois , aiiïfî que pour les chemins & rivières
de Par ondiffe ment. C. tté admhnftration. eft
«on.il« e- fo us - l’e nom- d e- réfô'rnï’afïob ;dts: falines, '
Elle connoît tant au civil qu’au trirhffiei, 'déboutés
matières conceinant la. police. & Tadminifiratipn des
forêt.,.
La'réfortîiation etoit compofée d’un càmmifTatrë
général, dTnffubdélégué, d’un lieutenant, d’un pro-
cureupdu roi, d’un fiubft tait .du .procureur du roiy
de deux gardes-ma'teaux,, d’un ingénieur & dire
de up des ouvrages, d’un receveur dre épices 8c
amende:, de deux arpenteurs, d’un garde-gén.eril
colledëur des amendes i de .deux gardés généraux,
& de 3,8 autres ' ga: dés *particuliers.
Il y avoit- encore dans cette faline: une: autre iu-?
riDidion , à laquelle la maîtrife. des eaux & £ô-
rêtsde Salins 3 été réunie en 1691. Elfe conno’fioit
tant aù civil qu’au criminel, & fauf l’appel a la
chambre des comptesde Dole, de tout ce qui concerne
lés gabelles , conformera ert faux édits • de
1703 &-I7O5. Elle etoit eh même-tëmps étibliepoür
fa;re la vifite des Toiicces,, & Connôître dé la pq.7
lice intérieure dés: félines. Cette jurifdidion avofi
polir cheftin jugis yifîteur des falines & maître particulier
des - e.\ux & forets’;. Es autres officiers font
les mêmes qu'à la réformation.
. Le revenu annuel des fait des des Salins pouvoit
être évalué, tous frais faits , aux environs .de f pf
cens mille livres, dont quatre cens cinquante- mille
viennent de la Sufflè. Il ..etoit plus ■ corfidérable
îivanc que la moitié de la Franche-Comté fe four-t-
nît .èn >fçl: de Montmorot.
Saline de. Montmorot.
Cette faline, remarquable par fes. bâtimens de
graduation , eft fîtuée à 8 lieues fud ou eft de Salins,
dans une petite plaine , entre la ville de Lons-
le-Saunier, & le village dont elle porté le nom.
TL y .a déjà eu autrefois ?à Lons-le-Saunier des:
falines ; qui ont long temps été les fuies de la
FraneherComté. On prétend qu’elles exiftoient avant
la venue d<?$ Romains dans les Gaules. La, ville
était connue fous le 110m latin -I<oedo, tiré du gre:ÿ
qui veut dire fax. & refiux. D’anciens mémoires
affurent qu’on [en; obfervok ..un;.dans les; eaux fa-
?lé-ês du* pui.s de Lo!“sTé-Saunier, que e’eft delà
que cette ville a pris fon nom. D’antres fbu*-
tienneixt que le mot de Lons 3 fon ancienne déno-
mîHa.'ion françôifè, à laquelle on a ajoute-Saunier
depuis trois fîêcles feulement, fignifioit uh-
iraijfeda dé mûfâs ' ^uî'rècey'ôit les. eaux falées-,
& duquel el‘e f côulôiént dans les chaudières.'Ma^
fuiie- de;;ces-, opinions n’eft pas plus; cettaine .que
l ’autre;. & elles pourroienç bien,, n’être. toutes les
deux,'quelle£;iuiÿ de l ’imaginât on.échauffée ds,'qujD
ques.,étyniologilfesvjPeudant îles travaux que: 1 on
a faits d ansle puits .de Ton:-!,e-rSaunièr..'pour l e -
tab.b fie ment de la nouvelle faline, on n’y a point,
remarqué, "ce flux & refiüx dont il efî parlé. D âil-
'îeors le' m‘ot de Lons vient prdbablefrie.nt 'deJ celui
de j£,oedoy $c c’efl fans, feifon. q.tïpi! l\Vx va, chercher
uivé 'étymhïôgië partiéiilièreé
Si.l’on igupre. en quel tempsles;/«/intfs dfi Lons>-
!e-Saunîcr furent établies, la caufe & Péùoque de
leur deflru&ion ne font pàs mo’ns inconnues. Oh
.a trouvé dans les creufages qui ont été faits, «ne
grande quantité de poulies3 de rouages,..d’arbres
fcle roue à demi brûlés, &Ton peut conjedurer delà
, que ces falines péiirtnt par le feu.
> La ville de Lons-le-Saunier, dans une requête ;
.préf-ntée en 1650 au confeil des financés' du roi
d’Efpagne, expofa que fes anciennes faillies avoieiit :
été détruites en 1190 3 pour mettre celles de Salins
en plus grande valeur 5, & qu’elle avoit obtenu, fur:
ces dernières 96 charges de fel par mois. Ce droit lui
avoit été. accordé en forme de dédommagement
par Marie de Bourgogne & Charles V , fon pe- _
tics-fils ; elle en avoit joui jufqu’aux guerres, &
aux peffes des années 1656 & 1^37; & elle dent
and oit à y être rétablie. Elle obtint ce quelle
'defiroit; mais enfin* cet ancien droit a été réd -it
en argent, & c’eft pour l ’acquîtt r que le roi lui
raccorde encore à préfent 1000 liv. par année pour
les falines de Salins.
- Cependant quoique la chute de celles de L ors- 3e Saunier foit fixée dans l’a&e que nous venons de
cirer à l’année iz5».ô , il eft certain qu’elle eft pof-
-térieure à cette époque. Philippe de Vienne, en
ÏZ94, légua par fon teffament à Alaïs fa fille,
abbeflè de l’abbayé de Lon<;-le-Saunier 18 montées
de ntuire à prendre au "puits de. Lons-le Saunier,
pour elle & pour ks abbefîes qui lui fuccéderoient.
C ’eft au commencement du quatorzième fiècle
qu’on peut vraifemblablemcnt rapporter fa deftruc-
rt on de ces falines , & l’on ne trouve point de
titre plus moderne qui en faffe mention.
Quoi qu’il en foit, il paroît certain que les eaux
qu’on y bouiiliffoit étoient meilleures que_.ee les
dont la nouvelle faline fait ufage. Si elles n’euffent
été qu’à z y 7 jk ? degrés ,.comme on les voit aujourd’hui,
il eût fallu une dépenfe trop confidérable
pour en tirer le fel ; les bât:mens de graduation
îi’étolent pas' coqnus alors. Quand ces anciennes
falines furent abandonnées, on tâcha d’eji perdre
les fources en les noyant dans les eaux douces y
l ’on n’a pu enfuite les en féparer entièrement; &
-c’eft à ce mélange encore fubfiftant, que nous devons
attribuer la foiblefle des eaux que Montmo*
Tôt emploie à préfent.
' Ce ii’eft qu’en 1744, que cette nouvelle faline
,a été établie , avec dès bâtimens de graduaron,
• dont les trois aî'es forment un demi-perefe , qu’elle
feinte en part'e par le devant.
Les puits dont elle tire fies eaux falées, font fî-
tués à différences diftances hors de fon. enceinte,
ainfî que les bâtimens de graduation.
Ce font de véritables puits, dontles fources
failliffent-prefqu’e toutes du fond. Ils n’<ont rien
,4e cu.rieu^, & ne méritent pas <§p l ’on en donne
-ici la defcriptioti. IIS font, comme à Salins, au
nombre-de dois.
Le puits de Lons-le-Saunierainfî nommé parce
qu’il fe trouve dans cette ville , fourni^ dans 14
néiires, depuis 1400 jufqu’à 1700 muids d’eau
feulement à 1 degrés, E le eft u,n peu. chaude , $c
le thermomètre plongé dans, çe puits, mohte de 4
degrés. Les eaux élevéés par. des pompes, font
conduites dans des canaux fouterreins à la dif-
tance d’un quart de lieue , jùfqù’à l’aî.e de gra--
duation, dite de Ldns-le-Saunier.
Le puits Çornoz eft éloigné de 34 toifes de l’aile
de graduation , à laquel.e il donne, Ion ïionij & .où
fes eaux vont fe.rendre. U.forme deux puits placés
Tun à cô|é dé l’autre, dans uneimeme enceinte,
pour recevoir deux différentes fources. L ’une à 7
degres donne, environ zoo muids d'eau par 24
heures ; & l ’auire à 3 degrés, n’en fournit que 1 z . .
Le puits de l ’étang du Saloir renferme plufîeurs
fources falées , qui, par des canaux fouterreins ,
font .conduits .à une demi-lieue , dans le bâtiment
de graduation, dit du puits Corno-ç. La principale
à 9 degrés tombe dans le puits où elle fe rend
par un petit canal taillé dans Je roc, & elle fourift
53 muids d’eàu par 14 heures. Différentes auttes
fources à 3 & 4 degrés fortent du fond de ce
même puits, & forment un mélange. d’eaux de £
à 7 degrés , dont le produit varie depuis 63- jufqu’en
73 muids par Z4 heures.
On voyoit autrefois dans le même endroit un
étang qui y avoit été -formé pour fubmerger les
fources falées, & c’eft de-ià qu- cè puits a pris le
nom de Y étang du Saloir. Il fut creufé en 1733
57 pteds 4 p.ouces de profondeur, ‘à laquel e on
trouva le rocher d?où fortoit la .principale fource
fklée ; 8ç des ce. temps. on. établit là miß faline 9
qui fourniflbit environ dix mille quintaux de fej.
Mais elle fut fupprimée quand Tön conüruift celle
de Mpntmorot, où furent amenées les eaux du
puits de l’étang d« Saloir.
Ce puits, le plus important des trois par le degré
de falure où fönt fes eaux, fut mal conftruit dans
les commenceméns. Il eft tout entouré d’eaux
douces, qu’on n’en détourna pas avec allez de foin,
enforte. quelles y pénétrèrent, ,& aftoibHrent de
beaucoup les fourres falées. On leur a depuis creufé
un puifard où elles vont fe rendre près du puits à
mùire , & d’où elles font élevées par des pompés.
Mais cet ouvrage néceiTaire n’a pas rendu aux fources
leur.même degré, qui, en 1734 > etoit à n , & fe
trouve, réduit à 8 ou i 9 , encore, n’ëft-on.pas allués
qu’elles relient long-temps dans le mêmç état ;
elles yariçnt beaucoup.
La principale fource , qui étoic entièrement
perchée dans le roc, eft defeendue en partie,, &
pouffe plus de fa îqpiîié par le fond du puits. Plus
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