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bres, eft 48; c’efl pourquoi 00 n'a mis dans cette
table, que les 48'"" de ce pied , ou 1rs tiers de
doigts & ies quarts de pouces. On pourra ailrment
rendre les fubdivifîons de ce pied, trois fois plus
nombreufes.
Ce qu’il y a de plus remarquable dans cette
table, c’eft d’y voir l’ancien pied romain, exactement
de 10 pouces , du pied équatorial, comme
le dit Hiéron, & que le palme actuel des archi-
teftes de Rome, y eft de 10 doigts de ce.pied.
Ce palme eft celui de Poflidonius, dans fa fécondé
tnefure de la terre, & 8 de ces palmes compofenc
la canne de Touloule. Ce 11 eft pas la feule en
France qui ait des palmes , pans ou empans remarquables
; au bas Languedoc, en Dauphiné , en
Provence & dans 1* comtat d’Avignon, la canne
.y eft, en- général , d’une aune & y de Paris ;
telle eft celle de Marfeille, pour les foierivs, telle
eft la canne d’Avignon , de Montpellier , de Som-
mières, d’Uiès & d’Anduze, le 8e de cette canne ou
le palme, eft les g l de faune de Paris, c’eft ptécifé-
ment le pied pythique,lequel eft les \l du pied équatorial
; enforte que fi ce dernier,eft le pendule équinoxial
des | d’une fécondé , le premier y eft celui
d'une demi-fécondé.A Béziers,ce palme y eft très-peu
plus long,c eftle pendule àdemi-fecondes,convenable
à la latitude moyenne de laFrance;(le comte de Mirabeau,
journal de Provence, n°. 14a)-A Marfeille, la
canne pour ies draps, eft plus longue que celle
pour la foie , d’environ yy . Si néanmo ns le pied
de cette ville, qui eft auflï celui de Montpellier,
étoit le palme de la canne , ce palme eft celui du
pied Albion d’Anronin, il eft au pied pytique ,
comme 8 1 à 80 ; alors la canne vaudroit 1 aune
& i i de Paris. En Dauphiné, à Nîmes, à Toulon'
....... la canne y paroît compofée de palmes,
dont chacun eft fort peu plus court, que le pied
pythique; mais retournons à notre mefure fonda-
mentale.
On a fotmé de cet étalon primitif, des mefures
ufuelles plus grandes ; on en a indiqué quelques-
unes, telles que font des aurtes, des cannes, des
toifes’ & des perches. On peut choifir les plus
commodes, parmi ces mefures; De plüs , l’aune
de Bayonne a z pieds & demi équatoriaux ; elle
a une longueur tiès-commode ; elle eft moitié de
de la ftature humaine : celle de 5 de ces pieds ,
feroit aufli fott convenable ; c’eft à fort peu-près
l ’aune de Laufanne. Celle qui aurait 3 & f de
ces pieds, feroit encore d’un emploi^facile; telle
eft l’aune’ de Paris , celle qui aurait 1 pied &
demi équatoriaux, feroit telle que dans Pufage,
des deux bras tendus, l'un feroit perpendiculaire à l ’autre ; plus longue, elle deviendrait incommode
; néanmoins l’aune de Laval, eft a fort peu-
près de 4 de ces pieds ; la canne de Touloufe,
celle de Montauban, & la verge de Nozai, ont 5
de ces pieds ; cette canne eft une b rafle , & l ’on
■ ne peut gtiètes auner feul', que par demi-canne :
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à Montpellier, la canne pour les draps, eft fore
peu moindre que 6 pieds équatoriaux , c eft une
orgye ou toife ; elle eft aufli d’un ufage incommode,
par fa longueur, comme celle de Touloufe.
Mais c e lle c i femble d ev o ir ê tre admife pour
braire u n :q u e ; e lle eft de 5 p ied s équ a to riau x ,
lefquels v a len t 6 pieds romains a n t iq u e s , ou 1 h e xapode
de c e peu ple c é lè b r e . ^ C e t t e bra ile qui a
5 pieds 5 pouces 8 l ig . 7 points & i de lo n g ,
mefure de P a r is , e ft exactement de 6 1 500 au degre
mo yen du mé rid ien : no'tre lie u e commune de1 t j ;
au degré , con tien dro it i j o o d e ces b r a fîe s , au lieu
de z z Z z to ife s * la lie u e ma rine de F ran c e &
d 'An gle ter re en ren ferme roit 3 1 1 5 > au i 1*“ “ 18
2852 toifes i ; la lie u e des pro vin c es mé rid io -
11 île s du royaume de 18 | au degré , ou de 4
m ille s rom a in s , au ra it 3335 y de ces b r a f îe s , au
lie u de 3 -4 1 toifes y .........
La demi-brafle devroit être l’aune françoife ;
le pied élémentaire de cette bralTe eft appuyé iur
des fondemens inébranlables ; le rapport de cette
bralTe à la toife eft exaâement celui de^ 13011
à 14254 , ou à très-peu près celui de 963 à i*5J >
ou fort peu moins exaétement celui de i l à 13.
Le pied de roi aétuel n’eft fondé fur aucun
principe , c’ eft le produit du hafard plutôt que
de la réflexion ; il feroit donc à propos de Opprimer
ce pied avec plus de vingt autres qui ont
encore lieu en France ; de maniéré qu a cet egard
on croiroit que ce font des pays ^ domines paf
différens fouverains : en leur fubfhtuant le pied
équatorial qui eft inaltérable , on feroit fûcceder
un ordre „confiant & fimple au defordre^St a la
confufion de ces mefures ; toutes les provinces du
royaume feroient, à cet égard , confédérées alors
comme parties intégrantes d’un même tout.
11 y a encore plus d’embarras pour les aunes ; il
y en a bien en France un tiers de plus que de
pieds, & il y a peu d’aunes qui foient fondées en
raifon. A cette multitude d aunes , on devroit leur
en fubftituer une feule ; on inclineroit pour la
• bralTe ci-delfus, qui eft la canne de Touloufe &
de Montauban : fi elle n’étoit pas trop etendue
pour fervir d’ aune : celle de Paris eft un peu trop
longue pour cet ufage ; elle eft de 3 pieds y équatoriaux
: fi on la fupprimoit, on pourroit la diminuer
d’un quart, & lui fubftituer avec avantage la
demi - bralTe ; elle eft de z & £ des pieds pre-
cédens, ou de 3 pieds romains : entre toutes les
aunes , la plus convenable eft donc celle de
Bayonne. -
A l’égard des mefures, relatives à l’arpentage,
ies plus petites gaules en France font aux plus
grandes cordes, chaînes ou perches , comme I eft
à 7. Dans l’intention de refferrer ces écarts, on a
combiné toutes Us perches qu’on a pu raflembler,
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bier., & la moitié de leur fomme commune s’eft
trouvée de 17 pie s z pouces du pied de roi , &
pour la moite de feur différence commune , on
a trouvé ; pieds 1 1 pouces du même, pied.
Pour arriver à cette fin , on a partagé ces perches
en deux fériés d’un égal nombre de termes
: la première contenoit les plus grandes perches
, & conféquemment l'autre renfermoic les
moindres ; on a réuni les plus grandes de la première
- fuite avec les moindres de l ’autre , afin 1
d’avoir des fommes plus égales, & la moitié de la
fomme moyenne a été préférée. On a aufli ôté
des plus grandes perches de la première fuite ,
les plus grandes de la fécondé , afin d’obtenir des
différences plus égales ; la moitié de celle qui
tenoit le milieu a été choifie , cette demi-fomme
& cette demi - différence fourniflent 11 pieds 3
pouces pour la moindre, & 23 pieds un pouce pour
l<i plus grande ; cela donneroit pour la moindre ,
à fort peu - près , z brafîes équatoriales ; pour la
moyenne 3 \ des mêmes brafles , & pour la plus
grande 4 brafîes y,
La perche légale de France fert fur-tout, & a
fervi, pour arpenter les bois du roi dans tout le
royaume , puifqu’elle Contient 4 de ces braflès ,
& qu’elle eft renfermée dans les limites rapprochées
précédentes ; elle paroît devoir être préférée
à toute autre , vu que les plu's longues perches
, dans ce royaume, ont jufqu’à 24 pieds équatoriaux
, & même il y a des roues en Hongrie qui
s’étendent jufqu’à 6 de ces brafîes.
Les anciens fe fervoient fréquemment de roues
pour mefurer les défiances. A leur exemple ,
Fernel , médecin de Henri II * employa les
tours de roues de fa voiture pour mefurer un arc
du méridien au nord de Paris , il trouva , toutes
réductions faites , que le degré de ce cercle étoit
de 56746 toifes ; mais la toife , en 1668 , fut
raccourcie de 5 lignes ( ancien Mémoire de VAcadémie
, tome V I ) ,* elle étoit donc, avant ce tems ,
les l f f .de ce qu’elle eft aujourd’hui; ainfi le degré
de Fernel, mefuré avec la toife actuelle , auroit
$6746 x 869
été de
864 ' — £7074 T .,4,tel qu’on Fa trouvé
de nos jours , par des mefures répétées avec toute
la précifîon que comportent la géodéfie & l’aftro-
nomie, actuellement perfectionnées. On ne pou-
voit pas s’attendre qu’une telle exactitude fui-
vroit des procédés qu’a employé ce célèbre médecin
«
Ayant expofé des moyens sûrs & invariables , de
réformer & de fimplifier les mefures en longueur
de France & d’autres pays , on va s’oocuper des
mefures de capacité, en les enchaînant aux premières.
A r c s G* M é t i e r s liomt VU•
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Des mefures de capacité, tant pour les grains &
les autres fubjiflanc es sèches f que pour les liquides,
Le pied équatorial ayant de long 13 pouces une
ligne 8 points du pied de roi , fon cube eft
de 2170 ■ +■ fy , pouces cubes du même pied. A
l’imitation des anciens , ce fera le médime ou le
mino't des graines. Ce minot contient 47 pintes
& ~ s, 'mefure de Paris , ou 3 boifleaux & f î
de cette ville ; ce minot peferoit en eau pure
p i l. , poids de marc ; & en froment ii peferoit
70 1. - 4 - | fd u même poids ou à fort peu-près ;
parce que les pefantours fpécifiques de l’eau & dit
froment, font entr’elles , environ comme 3? eft
à 27.
On a indiqué le poids de cette mefure en eau
pure de pluie, à io degrés & i du thermomètre
de Réaumur, qui étant au mercure , contient 8f
degrés entre la glace & l’eau bouillante. Ce liquide
eft préférable à tout autre , parce qu’il fe trouve'
par-tout, & qu’il eft un des plus homogènes qu il
y ait : d’aiilcurs l’eau eft très - dilatable à la chaleur
indiquée vers les de la colonne du thermomètre
de mercure, en commençant au terme de
la glace fondante. De plus , les expériences
exaftes qu’on a employées pour fixer cet élément
fondamental, ont été réduites à la hauteur moyenne
du baromètre de 2 pieds & , qu’il a. fur le bord
de la mer, à 45 degrés de latitude , & à la température
que l’on vient d’indiquer ; ce qui rend
confiante la pefanteur fpécifique de T air, laquelle
cfl dans ce cas yf* ds celle de l’eau ; on n’a point
fait ici d’autre ufage de la pefanteur fpécifique d»
ce fluide.
Huit fois le pied cube équatorial fera le ton3
neau pour les vins & liqueurs ; il fera égal en
capacité à un cube qui auroit deux pieds équatoriaux
pour chacun de ces produifans. C e tonneau
pefera en eau pure , à très-peu-près ,7 3 $ üv. y ,
& il contiendra 378 pintes f- de Paris ; c’eft à
fort peu-près queue de la Champagne , le muid dé
Cornât & de Saint-Péray , en Vivarais \ c’eft auflï
celui de l ’Hermitage.
Le muid de Paris eft pareillement de 8 pieîs
cubes de roi : cela feroit très-bien fi ce p:ed étoit
fondé en raifon. Le muid de Paris eft plus petit
que le tonneau dont il s’agit , dans la raifon de
331 à 43? , qui eft eelle du pied cube de roi a»
pied cube équatorial.
Ce tonneau étant rempli de froment, en contiendroit
environ $67 liv. 7. On pourra le fubdi-
vifer en demis , tiers, quarts , fixièmes & en huitièmes
: un de ces huitièmes eft la métrète génératrice
d’où l’on eft parti,
I La forme d’un tonneau feroit à-peu-près celle
I du cylindre circonfcrit à la fphère , fi l ’on n’a*
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