
que la troiGénie changeante, font à 1 degrés f .
& foumiüent par demi-heure i quart 50 pintes.
Un cheneau de bois les amene dans le récipient
des eaux faléès, d’où elles font élevées féparé-
ment pour des u'ages dont nous parlerons dans la
fuite.
La voûte en cet endroit a 30 pieds de haut, à
compter, depuis le fond des’récipiens, jufques fous
la clef des" arcades, & 44 pieds de largeur : le tout
a une feule arcade & fans piliers. Elle eft conftruite
ainfî dans la longueur de 178 pieds ; de-là elle
n’a plus que 17 pieds de haut fous, c le f, fur 20
de large, & 148 de longueur; cette partie fert à
commun quer aux fources dites le puits à gray. En
Cit, endroit la voûte a 46 pieds de large, fur 34
de hauteur, & 176 de longueur. L ’on trouve à
l’extrémité un plancher de 13 pieds de large fur
la longueur de 2 5 , fous lequel font fept petites four-.
ces falées à 13 degrés, couvertes, par des trapes,
comme au puits d’amont , & conduites par des rigoles
de terre glaifo dans un petit baffin de réu^-
nion où tombe encore un filet d’e.^u au même 4Jg|é îjïâpnt 1,’çin ignore la fource. De ce baffin,
ou elles prennent le nom de grands coffres, .elles
font envoyées par des tuyaux de bois de 18 toifes
de longueur au récipient des eaux falées , contenant
28 muids. A 18 pouces du fond de ce récipient,
il fort encore une fource nommée la chèvre ;
elle eft à 10 degrés, & Te mêle avec les autres.
Leur produit toa l donne dans 24 heures, 145
mu'.ds à 12 degrés f.
L ’cn doit obferver que dans le nombre des fept
premières fources, il y en a une, d’un produit
peu considérable, qui tarit dans les temps de
grande pluie, & ne paroît que dans les temps de fé-
chereife. Autour du plancher qui les couvre, il
fe tronve encore huit ou dix petites fources pref-
que douces , qui réuifes par un cheneau, vont
tomber enfemble dans leur récipient, contenant 78
muids.
Toutes les fources falées des trois pu:t s , fournirent
dans 24 heures 527 muids, donc le mélange
dan" la cuve du tripot eli Ordinairement à
14 degrés. Elles font me fusé es le premier de chaque
mois, en préfence des officiers de la jurifdi&ion
des falines des prépofés des frmiers. les quantités
de muids rappoitées ci-delfus, ont été calculées
, de même que le degré des eaux, fur lè produit
total de plufîeurs années, dont a tiré le
.commun.
_ Ces fources augmentent ou diminuent proportionnellement
au plus ou moins de pluie qui tombe •
& 1 on a remarqué que les années qui étoient abon-'
dan tes en neige, étoient celles oü les fources pro-
duifoient davantage. En général, plus Je produit
des fources augmente, & plus elles font falées ,
elles paroilfent toutes venir du couchant, & palier
fous la montagne fur laquelle eft bâti le fort Saint-
André.
Les eaux falées te douces des deux falines , font
élevées avec des pompes afpirames , au moyen
d’une machine hydraulique établie à chaque puits.
Les eaux faléesJfont conduites par differens chéneaux
dans le grand récipient gppel'lé tripot ; c’eft
une va fie cuve toute en pierres de taille afphalrée ,
& garnie en dehors de t rre glaife bien battue; elle
contient muids , mefure de Paris.
De-là ces eaux font encore élevées avec des
pompes ,& diftribuées par pluficurs chéneaux dans
les nauds ou réfervoirs, établis près des chàudièr. s
où elles font bouillies ; on les y fait couler par le
moyen d’une échenée que l’ori tire enfuite lorfque
la chaudière eft rempl’e : les pompes, qui élèvent
les eaux douces ou peu falées, & qui les jettent
dans le canal dit de Cicon, jouent par les mêmes
rouages qui font mouvoir celles des eaux falées.
Le canal de Cicon qui reço:t toutes les fources
douces de la grande faline, ainfî que les eaux qui
ont fervi aux machines hydrauliques , commence
à 1Jextrémité de la voûte du puits d’amont. A cet
endroit élevé de dix pieds au-deffus du niveau des
fources falées, on en voit une d’eau douce, abondante
, claire, & bonne à boire.
De-là le canal continue jufqu’à l’autre extrémité
de la voûte dite Le puits à gray, où il reçoit encore
les eaux qui ont fa t rîiouvoir la machine hydraulique
conftrui’e pour les pompés de la cuve
du tripot alors il eft fa’t en voûte, & paffe fous
la ville de Salins, à 25 pieds de profondeur. Il
a 332 toi fs. s de longueur, 4 pieds de large, fur
6 de hauteur commune, à compter depuis l’extrémité
de la-voûte du puits à gray, jufqu’à l ’endroit
où il jette les eaux dans la rivière de Furieufe.
Les eaux douces ou; peu falées du puits amure à
la petite faline, ainfî que celles qui font mouvoir
les machines hydrauliques pour les pompes qui les
élèvent, font auffi reçues dans un canal de 53
toifes de longueur, du même nom & de la même
conftru&ion que celui de la grande faline, auquel
il fe réunit.
Les voûtes fouferreines qui renfermeut les fources
des puits d'amont & à gray, régnent' fous le pavé de
la grance faline , du feptentrion au midi; leur longueur
totale eft de 502 pieds On en attribue la
conftrudion aux feigneurs de la maifon de Salns,
qui commencé ent a régner vers l’an’ ^41 , en la
perfonne d’Albéric de.Narbonne, comte de Mâcon
& de Bourgogne, lire de Salins.
.Nous avons dit que toutes les eaux falées de fa
grande & de la petite faline, fe ralîembloient dans
la cuvé du tripot, d’où el'es étoient dïftribuées dans
les réferyoirs établis près des chaudiè.es.
Ces chaudières ou poêles, toutes defignées par
un nom particulier, font au nombre de neuf, avec
chacune un poêlon qui !.es jo nt,par-derrière. Ii y
en a deux à la petite faline, & fept à la grande.
Les chaudières de la grande faline font beauregard,
châtelain, comtejfe , giapin, grand - bief,. martinet ,
& peiic-bief. Celles qui font à la petiie Jaune s’appellent,
l’une chaudière du. creux, ôc l ’autre chaudière
de foupat.
Chaque chaudière, avec fon poêlon", a un emplacement
Téparé, & un réfervoir ou naud fait de
madrièis de fapin , pour y dépofer les eaux né- .
ceflaîres aux cuites. Cet emplacement s'appelle
berne ; il a 64 pieds de long fur 38 de large.
Toutes les poêles [font de figure ovale, & les
poêlons de celle d’un quarré long plus étroit dans
le bout oppofé à ce ui qui touche la chaudière.
Les dimëiaàons communes dune poêle font de
27 pieds 2 pouces de longueur, 22 pieds 8 pouces
de largeur, & 1 pieds 5 pouces de profondeur. Elle
contient 90-muids d’eau ; celles du poêlon font de
. 18 pieds de long, 10 pieds 6 pouce's de large,
& un pied '3 pouces de profondeur; i l content
30 muids. L’un & l’autre font composés de platines
de. fer coufues enfemble avec de gros- clous
rivés, & font fufpendus fur un fourneau , la poêle
par 135 barres de fer de 4 pieds de longueur, &
le poêlon, par 2© autres barres longues de 6 pieds.
Les platines du fond s’appellent tables y celles
des bords verfjts , dont le haut eft rerminé par des
cercles de fer nommés bander de toifes.
Les poêles font compofées de 3^0 tables; de 100
, verfat-sde 13 5 chaînes, & de 7400 clous.
Les barres appellées chaînes, font rivées par-
delfous la chaudière , & accrochées .dans le deffus
à des anneaux de fer tenans à des pièces de bois
de fapin, qui traverfent la largeur de la poêle ,
& font appuyées fur deux grolfes poutres que fou-
tiennent quatre dés de maçonnerie appelles piles ,
qui s’élèvent de 3 à 4 pieds aux quatre, angles
des murs du fourneau.
Le nom de ces pièces de bois eft traverfiers. El’es
font^au nombre de 22 , diftantes de 10 pouces l’une
de l’autre, & ayant chacune ^ à 10 pouces d’équar-
riiïage. Les deux poutres fur lefquelles elles font
appuyées , s’appellent pannes ou pefnes.
Le fourneau eft creufé dans le terrein en même
longueur & en même largeur que 1? poêle & le
poêlon. Le devant fermé par un mur, forme une
ouverture ou gorge de 4 pieds 6 pouces de hauteur,
fur t y à 1 6 pouces de largeur, C ’eft par-là
que l ’on jette le bois fur line grille de 10 pieds
de long & de 4 pieds de large, placéè à 6 pieds
de diftance de la gorge du fourneau , fous le milieu
de la poêle dont elle eft éloignée de 4 pieds 6
pouces.
Cétte grtlle eft compofée de gros barreaux de
fonte , diftans de trois pouces les uns des autres, "
pour que la braife puifie tomber dans un fondrier
de 3 pieds 6 pouces de profondeur, & de 4 pieds
de largeur, creufé depuis l’extrémité de la grille
jùfqu’à l ’ouverture de la gorge à laquelle il vient
aboutir pour faciliter le tirage des braifes.
Depuis les bords du fondrier, le terrein s’élève
en talud jusqu’aux côtés de la poêle, de façon
qu’il n’en eft plus qu’à 8 pouces de diftance. Il
s'élève de même depuis le bout de la grille jufqu’à
l’extrémité du poêlon, dont alois il ne fe
trouve plus éloigné que de 10 à 11 pouces.
Les murs des côtés dé la poêle fe nomment nacelles
, & la partie qui touche les bords de la
poêle s’appelle rond.
Le fourneau eft fermé tout-au-tour avec de la
terre, à l’exception de 4 foupiraux de 1 y pouces
de -largeur - ,que l’on ouvre & ferme, fuivant les
befoins.
L’aftivité du feu fe trouve dans le centre de la
poêle : l ’air fait couler la flamme fous le poêlon ,
& la fumée s’échappe derrière par une ouverture de
6 à 7 pieds de largeur , fur 10 à n pouces de
hauteur.
Les poêlons ne font pas anciens. Il n’y a pas
trente ans qu'ils foi t en ufage dans la faline de
Salins. C eft M. Dupin, fermier général, qui les y
a introduits. Il en réfulte une épargne en bois
cônfidéràble, & relative à la quantité d’eau que
l’on bouillit au poêlon, fans augmenter fenfîblement
le feu de la poêle.
La formation du fel fe fait dans 3 , 4, & quelquefois
5 bernes à-la-fois. Il faut 17 à 18 heures
pour une cuite; en forte que les 16 cuites çonfé-
cutives, qu’on appelle une remandure, emportent
11 ou 12 jours & autant de nuits d’un travail non
interrompu à la même poêle.
Autrefois la cuite ne duroit que 12 heures;
mais le fel en étoit moins pur & moins beau ,
l ’eau n’ayant pas le tëmps de fcheloter .allez, ni
le fel celui de fé former. Auffi, étoit-il (ans con-
fiftance, & comme de la pouffière.
On fait dans lè même temps 16 cuites au
poêlon , & le fel s’ y trouve ordinairement formé 3
ou 4 heures avant celui de la poele.
La raifon de cette différence eft que l’on ne remplit
jamais le poêlon déjà beaucoup plus petit ,
afin que l’évaporation s’y faifant plus vite , on puilfe
y remettre de l’eau pour la cuite fuivante , pendant
qu’il y a encore du feu fous la chaudière.
Avant de commencer une remandure , on prépare
la chaudière i ° . en bridant Ls chaînes ou barres
de fer qui fouiiennent la poêle & le poêlon ,
c’eft-à-dire 3 en les affujett ffant foutes à porter ega