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en deux parties égales , fuivant là longueur, il s'en
éloigne d'un demi pouce, & s’incline vers la ligné
qui ferait prolongée de l'axe du feuillet ; mécha-
mftne qui rend la fcie fort adroite; & fait tout autant
que fi le manche étoit contigu au feuillet, lans
pour cela la rendre plus péfante.
L ’aVance recourbée ou le bec du manche de la
fcie eft encore-tourné du côté des dents-du feuillet ,
afin de fervir de borne à la ma’n du chirurg en.
Ce manche eft percé dans le milieu de fon corps
fuivant fa longueur, ce qui ferc à p a fier ’ la • fcie
de l ’arbre qui doit être rivée à fon extrémité pofté-
rieue.
30. Le feuillet & les pièces qui én dépendent,
font la' troifîème partie de dette Jeie.
Ce feuillet eft un morceau d’acier battu à froid ,
quand il* eft prefque entièrement conftruit , afin
qu'ui refferrant par cette niéchanique les pores de
l ’a ci:r, il devimne plus élaftique. Sa lôligueur eft
dun bón pié fur treize.ou quatorze lignes dé large;
fon épaifieur eft au moihs dune bonne ligne du côte
des défit?, mais, le dosne doit pas avoir plus d’uii
quart' dé ligne. "
On pratique fur la ..côte la plus épaifîe de ce
feuillet de 'petites dents faites à la lime , & tournées
de manière qu’elles paroi fient- fe jetter .alternativement
dehors., & former ,deux lignes, parallelles
: ce. qui donne beaucôup de voie à. l’inftru-
nient, & fait qu’il pafie avec ■ beaucoup de facilité &
fans s’arrêter.
La trempe des feuillets de fcie do‘t être par paquets
& même recuite , afin qu’elle foit plus .douce ,
que la lime puiflè mordre defîus, & quYlle ne s\n-
grène point.
Les extrémités du feuillet font percées afin de
l ’ailujettir fur l’arbre par des méchanique's différ-
rentes : car Ion extrémité antérieure eft placée dans
la fente que nous avons fait obferver à la fin du
fécond fegment du cercle de la branche antérieure ,
& elle y eft afîujertie par une vis qui la traverfe
en entrant dans le petit écrou pratiqué à l’extrémité
de cette branche.
L ’autre extrémité du feuillet eft plus artiftement
arrêtée fur-la branche poftérieure, elle y eft tenue,
pour ainfi dire , comme par une main. qui., n’eft
■- autre chofe qu’une avance plate légèrement convexe
en dehors , & fendue pour loger le feuillet
qui y eft fixé par une petite vis qui traverfe les deux
lames de cette .main & le feuillet.
Cette main qui couvre environ huit lignes du
feuillet, patoît s’élever de la ligne diamétrale d’une
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bafe ronde qui eft comme la mitre du. feuillet.
Cette mitre eft adoucie , très polie , & légèrement
convexe du côté de la main, mais plane & moins
artiftement limée à fa fui face poftérieure, afin de
s’appuyer jufte fur le trou quarre de la branche
poftérieure.
On voit fortir du milieu de cette furface poP-
térieure de la mitre une efpèce de cheville différemment
compofée , Car fa bafe eft une tige
quarrée de quatres lignes de hauteur, &proportion-
née au trou quarré de la branche poftérieure; lp
refte de cette cheville a un pouce de longueur ;
il eft rond & tourné en vis,: on peut le regarder
comme la fù'ie du feuillet.
Epfin Ja troifième pièce dépendante du feuillet
..eft:un’ écrou J fem corps eft. un./bouton qui a pres
de cinq lignes de hauteur, & fix ou fept d epaiffeur.
Sa figure intérieure; eft une rainure en fpî--
rale qui forme l’écorce l’extérieure reffemble a
deux poulies jointes d’une, auprès de l’autre.
Il part de la furface poftérieure de cet écrou
deux aîles qui ont environ neuf lignes .de longueur,
& qui laifient éntr’ellês un efpace afiez
cônfidéra'ble pour 1-aiffsr paffer la fcie du feuillet
ou de fa mitre,
L’ufage de 'cet écrou eft de contenir la v is ,
afin qu’en tournant autour il puifîe bander & détendre
le feuillet de la fcie.
La manière de fe’ fervir de cette fcie dont nous
venons de faire la defeription., c’eft de la prendre
par Ton manche, de façon que les.quatre doigts
de la main droite l’empoignent pour ainfi tire ,
& que le pouce foit alongé fur fon pan antérieur.
On porte énfuite l’extrémité inférieure du
pouce de la main gauche ôu le bout de l’ongle
fur l ’os qu’on veut feier & dans l’endroit où oii
veut le couper; puis on approche la fcie de cet
endroit de l ’os, & par conféquent auprès de l’ongle
qui ferc comme de guide à, la fcie, & l’empêche
de gliffer à droite ou à ’ gauche, ce qui
arriverait immanquablement fan S ^ cette pré-,
caution.
On pouffe enfuite la fcie légèrement & doucement
en avant puis on;la tire à foi. avec la même,
legéreté & la même douceur; ce qu’on continue
doucement & à petits ^ coups , jufqu’à ce, que fà
voie & fa trace foit bien marquée, . :
Quand une fois la fcie à Bien marqué fà voie
ou fa trace fur l’o s , pour lors on ôte le pouce de
la main gauche de fendroit où ,il çtoit pofe &
l’on empoigne avec la maw l ’os qu’on veut, cou-;.
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per. Il ne faut plus alors feier à petits coups,
m&is à gran’s coups de fcie, obfervant toujours de
feier;légèrement & de ne pas trop appuyer la fcie ;
car en appuyant, fes petites dents entrent dans i’os
& s’arrêtant.
Il y a dé 'petites feies fans arbre , dont les
lames très-folides font convexes & montées fur
un manche. On fe-ferc de ces petites feies pour
feier des pointes d’os.
Scie a repercer, à l’ufage du. bijoutier. C’eft un
inftrument de fer formant un quarré allongé en le
confidéiant monté de fa feuille fans avoir'égard au
planche..
Cette feuille fe prend entre deux mâchoires dont
l ’une immobile a un trou rarrodé ; .& l’autre qui
s’écarte & s’approchespour ferrer ou lâcher la feuille
11e l’eft point. Le manche eft fait de trois pièces,
i° . d’un morceau de fer qui répond à la cage de
la fcie, & .un tar ode dans prefque toute fa longueur;,
z°. d’un écrou dé bo s dans lequel il entre.
30. D’une autre enveloppe de bois qui couvre
cet écrou,!
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Scie des coupeurs de bois, dans ïes forêts. Les
Jcies dont on fe fc t dans les forêts pour débiter
les plus gros arbres s’appellent des pajjè-par'tout»
11 n’ont qu’un manche 2 chaque bout de la feuille;
cette feuille a les dents fon détournées, e’eft-à-
dire ouvertes, à droite & à gauche.
Scie des ébenifles. Outre toutes les feies qui
fervent à la menuiferie, les éheniftes eu ont encore
une particulière qui s’apelle fcie à contourner»
Certe Jcie eft montée, fur un archet d acier fort
élevé , afin que les feuilles des divers bois qu ils
contournent puiffent paffer entre ces archets, &
la feuille dentelée de la fcie.
Scie de graveur en pierres fines. Cet e fcie eft
une espèce de J>oule qui a la lame très1 mince
dont on fe fert "pour refendre,, ou même pour
féparer tout à fait les pierres.
Scie des Horlogers.. C ’eft une petite fcie dont les
horlogers fe fervent pour feier des pièces fort délicates.
X e s fortes de feies font montées comme
les grandes, &.n’en diffèrent que par leur grandeur.
L e charron fe fert de différentes feies i° . la
fcie grande & petite ;" c’eft un outil de cinq qu fix
pieds avec lequel les charrons rognent le bois,
qu’ils travaillent pour le parcager? & le mettre à
la longueur qui leur eft néceffai.re : cette fcie 11’a
rien de particulier ; elle eft «faite comme celle
des charpentiers, des raenuifiers &c. excepté qu’il
faut être deux pour s’en fervir,, . c’efl-à- dire que
quand un ouvrier pouffe, l’autre la tire. A &
■ Z0.-Scie a main. C ’eft une lame de fer dentelée
comme les foies ordinaires qui eft de la longueur
d’un pié, emmanchée dans ;unc poignée
de bois de la longueur det :trois à quatre pouces. .
Les charrons s’en fervent pour rogner des petits
morceaux de bois qui font en place.
' 30. Scie a refendre. Cet outil eft exactement
fait comme la fcie des feieurs de long , & fert
aux charrons pour refendre les ormes entiers &
autres bois de charronage.
Scie de charpentier. C’eft une feuille d’acier ou
de fer dentée, dreiïee fur deux montans de bois,
une traverfe au milieu, paralélle à la feuille de
fcie : au bout des montans eft une corde en quatre
paralelles à la traverfe & une languette au milieu
qui fert à faire bander la fcie.
Les dharpentiers fe fervent aufli des feies ordinaires
grandes & petites. Celle pour feier leurs
bois de longueur a ordinairement quatre piés &
demi-.
Scie des lapidaires. On donne ce nom à un outil
des lapidaires, non pas qu’il ait quelque rapport
par la figure à aucune des feies dont on vient de
parler, mais, parce qu’il feit à ufer, & pour ainfî-
dire à feier les pierres précieufes fur le touret#
Les ƒ««. des lapidaires font de petites plaques e
fer en forme dé ce qu'on appelle une pirouette avec
quoi jouent lesenfans, attachées au bout d’une broche
aufli de fer.
Les lapidaires ont encore une efpèce de,fcie
pour feier,,:ies diamans, qui'ne confifte qu’en un fil,
de fer ou de laiton , aufli délié qu’un cheveu ,
bandé fur un petit arc 'd’acier ou de bois. On s’en
ferc avec de la poudre de diamant bien broyée avec,
de l ’eau ou du vinaigre.
Les ouvriçrs en pièce de rapport fe fervent aufli;
de cecte forte de fcie pour les pierres les plus précieufes.
Ils ont pour les plüs grafles pièces une
petite fcie dont la feuille n’a point de dents.,
- Scie des jardiniers pour retrancher lé bois qui eft
fec& vieux, par conféquent fort dur & capable de-
gâter la ferpette avec laquelle on ne peut aifément
couper de greffes branches. Il ne faut jamais, dit
La Quintime, employer la fcie à retrancher des
branches qu’un coup de ferpette peut couper
adroitement.
. Il -faut que la fcie foit droite , qu’elle foit d'un
acier dur & bien. trempé. Il faut qu’elle,ait de la
voie , c’eft-à-diré, qu’elle ait les dents écartées &