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b a {fins que l ’on recouvre de même, & ceux-ci
d’un troifième & dernier rang, aufïi recouverts de
ronds de bois, ce qui fait la hauteur à laquelle
les ouvriers peuvent porter commodément leur
baflïne.
On étouffe foigneufement les joints pour con-
ferver la chaleur de la diflolûtion concentrée,
& favorifer par un refro'diffment infenfible l'arrangement
des parties du falpêtre qui fe criftal-
life par refroidiffem nt.
3. Fragment de l'attelier nommé égouttoir, on voit
les baflins dont on a décanté l ’t au mère couchés
deux à deux fur les recettes , dans lefquelles on
les laifïe s’égoutter. Ils font chacun foutenus par
un coin de bois-; les recettes qui font des baquets
enterrés au.niveau du fol, font quelquefois doublés
de cuivre.
s A L
On voit en A , une recette vuide, & en B ’
la cuüler qui fert comme d’une écope pour relever
la liqueur qui s’y eft écoulée.
4. Fragment du fol de l’attelier, dans lequel on
arrange les pains de fa'pêtre au fortîr des baf-
fîns , pour les faire fécher.
Ces pains ont à l ’extérieur la forme de l’intérieur
des badins d’où ils fortent, & l’intérieur
ed creux , traverfé d’aiguilles "de falpêtre en
différens fens , comme le comporte l’arrangement
fpontané de la criftaliifation.
Les pains de falpêtre , après avoir féché, font,
mis dans des tonneaux pour êtrè portés aux
moulins à poudre, & être employés à la fabrication.
V O C A B U L A I R E .
. A ffiner au falpêtre ; c’eft dans les monnoies
affiner l ’argent par l ’intermède du falpêtre.
A lkalisatiqn du nicre ; c’eft la décompofîtion
du nitre qui Ce fait avec ou fans détonation fen-
fîble , fui va rit l'état, la quantité & le mélange plus
ou moins intimes d-s matières inflammables.
L e nitre décompofe ou alka'ifé de cette manière,
eft nommé ordinairement nitre fixé par telle
ou telle fubftance ; ainfi on dit nitre fixé par le
tattre , nicre fixé par les charbons.
Bar : inftrument en bois fervant au falpétrier
pour porter l ’eau de la pompe ou du réfervoir dans
les chaudières.
B assine vafe en cuivré rouge,.dont le falpé-
trier fe f:rr pour tranfporter le falpêtre dans les
baffines où on le laiffe cryftallifer.
B attage, en terme de falpétrier, fe dit du temps
qu’on emploie a battre la poudre dans le moulin.
Les pilonj font de bois*. & armés de fonte, & les
mortiers de bois, creufés dans une poutre ; quand
ils font de fe r , il en arrive fouven’ des accldens.
. Pour faire la bonne poudre, il faut un battage
de vingt-quatre heures à 3 500 coups de pilons par
heure , fî le morter contient 16 livres de com-
pofition. Le battage eft moins rude Fêté que Fh ver,
à caufe que l ’eau eft moins force.
B rut , falpêtre , c’eft le falpêtre tel qu’il fort
des platras , ou des terres, ou des autres matières
avec lefquelles il çtoit mêlé,
L e falpêtre d’une première cuite , eft regardé
comme un falpêtre brut,
C hargeoir, elpèce de felle à trois pieds. d’ufage
dans les atteliers de falpétrier, fur laquelle on place
la hotte quand il s’agit de charger. Cette hotte à
charger s’appelle bachou ; elle eft faite de d ‘uves
de bois aiïèmblées comme aux tonneaux, plus large
par en haut que par en bas, arrondie d’un côté ,
plate de l’autre ; c’eft au coté plat que font les braf-:
fières qui fervent à porter cette hotte.
C harger fe d i t , dans les atteliers de falpêtre,’
de l ’aâion de mettre dans les cuviers le falpêtre,
la cendre & l ’eaa , comme il convient, pour la
préparation du falpêtre.
C haudière, grand vafe en cuivre rouge ayant
intérieurement fîx pieds de diamètre & cinq de
profondeur. C’eft où l ’on fait les cuites du falpêtre«
C layon, ou couvercle de paille ; efpèce de natte
fervant à couvrir les baffins où l ’on fait cryftallifer
le falpêtre.
C rystal minéral ; c’eft du nitre fondu
coagulé en mafle folide , fonante 6c demî-tranf-,
parente.
Le cryftal minéral a exaét *ment, £ l ’arrangement
de la cryftftlifation près qu’il ne peut plus avoir,
toifîes les mêmes propriétés que le nitre cryftallifé«
C rystallisatiôn du salpêtre ; le falpêtre
étant purifié fe cryftalile en longues aiguilles, (Joüt
toutes les grandes faces font parallèles«
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C01TË ; on donne ce nom aux différents degrés
d’épuration ou d’affinage, que le falpêtre acquiert
par l ’ébullition des eaux ou des lefÏÏvés ; ainfi on
dit falpêtre de la première , de la fécondé', de
la troifième cuite.
Dégraisser le salpêtre; les falpétriirs dé-
graiffent le falpêtre, les uns avec' la colle, forte
d’Angleterre, les autres avec le fel ammoniac, le
blanc d’oeuf, l ’alun & le vinaigre.
Eau-mère ; c’eft la liqueur qui refte à la fin
des différens travaux de l ’affinage du falpêtre.
Ecumoire, outil du falpétrier fervant à écumer
la cuite du falpêtre, & à enlever le fel marin qui
fe précipite au fond de la chaudière.
Egouttoir , atrèlier où l’on fait égoutter le
falpêtre.
F ourche de f e r , efpèce de pïncette dont le
falpétrier fe fert pour atdfer le feu, ou enfoncer
le bois dans le fourneau.
G rain ( le ) ; les falpétrier s appellent ainfi le fel
commun qui fe cryftallifé d’abord pendant l ’évaporation
, & qui fe dépdfe en petits cryftaux cubiques
au fond de la chaudière par le mouvement
de l’ébullition. •
Houssage ; on appelle falpêtre de houjfage, celui
qu’ on balaie de deffus les murailles des vieux bâ-
timens.
L avage ( l e ) ; c’eft l ’eau pure dont on fe fert '
pour enlever le falpêtre avant que de décharger
les cuviers pour y mettre de nouvelles terres. L ’eau
qui paffe dans les recettes , fe nomme aufïi lavage.
Lessive du nitre ; on appelle aufïi le lavage
des platras nitreux avec une eau chargée de cendres
de bois. Voici comme fe fait cette opération.
On concaflë les platras nitreux, on les mêle
avec à - peu - près autant de cendres de bois ,
on met ce mélange dans des tonneaux rangés les
uns auprès des autres fut une même lg n e , pofés
verticalement fur un de leurs fonds , & foutenus
à environ deux pieds au-deffus dé 15. terré. Au-bas-
de chaque tonneau il y a un trou dans lequel font
engagées des pailles , précifément comme pour
couler la leflïve. On verfe de l ’eau dans le premier
tonneau , cette eau fe charge de tout ce qu’il
y a de falin dans le mélange , & coule dans un
baquet placé fous le tonneau, & deftiné à la recevoir
: on renverfe cette même eau fucceffivement
dans lès autres tonneaux , & de cette maniéré elle
fê charge de plus en plus des matières falines.
J. falpétrUrs obfervent toujours dq faire pafTex
S A L
les plus fortes leffives en finiflànt dans un tonneau
qui contient dès matières neuves j & de même
avant que de quitter un tonneau dont la matière
eft déjà prefque épuifée, ils y paffent la première
eau toute pure.
Magnésie de nitre ; c’ eft une terre blanche
qui fe précipite des fels terreux contenus dans feau-
mère du nitre, où l’on a mêlé une quantité luffi-
fante de leffive alkaline.
Masse , outil fervant au manoeuvre du falpétrier
pour écrafer les platras ou pour les concaffer, en-
forte qu’ils puiffent être tamifés par la claie. Cctre
maffe eft garnie d’une frette de fe r , & fon deffous
eft armé de têtes de gros clous.
N it r e ; c’eft un fel neutre compofé de l’acide
particulier nommé acide nitreux, combiné jufqu au
point de faturation avec l’alkali fixe végétal.
N itre alkalisé ; c’eft l’alkali fixe qui refte
après que l’acide du nitre a été détruit par fa détonation
avec une matière inflammable quelconque.
Cet aikali fè nomme plus ordinairement nitre fixé.
Nitre ammoniacal ; c’eft un fel neutre qui refaite
de la combinaifon de l’acide r itreux, jufqu’au
point de faturation avec l’alkali volatil.
Nitre calcaire ; c’eft un fel neutre compofe do
l ’acide nitreux, combiné jufqu’au point de faturation
avec une terre. calcaire. On nomme aufïi
ce fel nitre a bafe terreufe,
N itre cubique ou quadrangulaire ; l’acide nitreuse
combiné jufqu’au point de faturation avec la 1kali
minéral, donne un fel neutre, dont les cryftaux
font formés en cubes.
N itre en baguettes ; les falpêtriers appellent
ainfi les gros cryftaux de nitre affez. réguliers qui
paroiffent à la fiirface de la liqueur.
N itre naturel ; c’eft du nitre tout formé 6t
tout cryftallifé , qu’on trouve, foit dans des terres ,
ou dans des pierres , ou dans certaines plantes.
N itriaires ; c’eft un des bât'mens, ou des endroits
difpofés & préparés pour y récolter du n'tre.
Certaines habitations des hommes & des animaux ,
particuliérement les lieux bas & un peu humides, à
l ’abri des pluies, comme les caves, les c u i fines,
les étables, les écuries, les latrines , & autres de
cette efp èce, imprégnés de matières végérales 8C
animales, font de vraies n itr ia ir e s•
P ic à feuille de fauge, outil qui fert au falpétrier
pour démolir les vieux murs dont les platras con-,
, tiennent du falpêtre..
D d b