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R A I S I N É .
L e raifîné. eft une efpèce de confiture qu’on
prépare en faifant cuire le raifin écrafé , & dont
on a féparé les grains, & quelquefois la peau,
avec le vin doux, réduifaftt à une confîftanctt
convenable ce mets, d’un goût aigrelet, aflê$
agréable*
R A F L E DE R A I S I N .
O N appelle rafle de raifin le petit rameau
tendre de la vigne où étoient attachés les grains
de raifin.
On s’en fert à faire du vinaigre ; elle fait tourner
le vin 8c le rend fur; mais il faut pour cela
Cette préparation le rend propre à forger les plus
grofles pièces en fer & en acier, fans être obligé
d’y ajouter du charbon de bois : par le moyenne
ce mélange , les foudures les plus confîdérable$
peuvent fe faire fans l ’addition d’abforbans ; il
rend le fer très-malléable, fans l’aigrir ni le faire
couler dans la chaude ; il donne une qualité fiipé-
rieure aux inftrumens tranchans , & il peut être
employé avec avantage dans les manufadures d’ar-*
mes, & les atteliers ou l ’on travaille le fer-& l’acier.
On peut encore étamer & fouder le cuivre avec ce
charbon, ce qui n’a jamais pu fe faire qu’avec le
charbon de bois. Cette découverte , en un mot ,
réunit le triple avantage de procurer aux cultivateurs
la mettre, en lieu où elle puifle devenir fiire elle-
même avant que de la jetter dans le vinaigre &
pour cet effet, dès que la vendange eft faite , on
enferme les rafles dans des b a r ilsd e peur qu’elles
n’aient de l’a ir , parce que fi elles en avoient,
elles s’échauffèroient & fe gâteraient. On n’a
pas jufqu'à préfent trouvé d’autre moyen de les
çonfèrvér que dè remplir le vaiffeàu où on les a
enfermées de vin ou de vinaigre.
Mélange de charbon de terre avec le marc de raifins,
M . Coffé a trouvé le moyen de préparer avec le
marc de raifin diftillé , une matière qui, mêlée
avec le charbon de terre ordinaire, lui donne une
gualité, 8c en augmente le volume du double.
de la plupart des provinces, le moyen dé
tirer parti des marcs de raifin qui leur font inutiles
& qu’ils jettent., de diminuer la confom-
matîon du charbon de bois qui devient très-rare,
ainfî que celle du charbon de terre, & de faire
jouir les communautés d’une modération dans le
prix.
REGIME*
H
R É G I M
N o u s devons mettre au rang des arts utiles,
& même néceffaire?, celui de favoir adopter le
régime indiqué par la nature de fon tempérament.
On trouve à cet égard dans un excellent traité
des Erreurs Populaires en Médecine, & dans la
BibL Phyfico-Econo,, des règles générales & pré-
cieufés de faute ,* dont nos ledeurs nous fauront
gré fans doute, de.leur recommander la pratique.
Les hommes qui'jouiffenf d’une fanté parfaite, i
ne doivent s’aftreîndre à nulle règle, particulière
de régime : fidèles aux loix générales que per-
fonne ne peut tranfgreffer fans inconvéniens, ils
doivent ufer de tout avec modération, n’abufer
de rien : pleins de vigueur, ils peuvent & doivent
braver les intempéries de l ’air & des faifons, &
ne jamais oublier ce précepte de Celfe : « Celui
» qui jouit d’un fanté brillante, & qui peut difpofer
» a Ion gré de fon temps & de fes adions, ne doit
» fe lier par aucune lo i, ni rejetter aucune forte
» d’alimens ufités; il doit toujours prendre le
» plus de nourriture poflible, pourvu qu’il ne fe ■
» furcharge & ne fatigue point l ’effomac ; tantôt
» habiter la campagne, tantôt la ville,- quelquefois
» même boire & manger un peu plus qu’à fon
» ordinaire »,
Mais on ne fauroit fe flatter de jouir d’une fanté
parfaite , d’avoir un tempérament parfait : plus
l ’harmonie qui règne dans l’économie animale ,
s’éloigne de cet heureux degré de perfedion , vers
lequel doivent tendre toutes les règles de la médecine
, plus les loix particulières & les précautions
deviennent néceffaires.
Le tempérament le plus heureux , celui que
l ’on peut raifonnablement ambitionner comme l e 5
moins éloigné du parfait, c’eft le fanguin, dont
un peu trop de fouplefle reconnoît pour caufe le
peu de tenfion ou la délicateffe des vaifleaux, ce
qu’il eft important de diftinguer comme un fource
de variétés dans les règles du régime convenable
aux fanguins.
Un air tempéré , médiocrement froid & fec , eft
celui qui mérite à jufte titre leur préférence.
.Ils doivent fe nourrir de pain bien fermenté,
bien cuit ; les viandes , fur-tout celles qui font
tirées des animaux qui vivent d’herbes & de grains,
peuvent faire leur nourriture ordinaire ; mais les
herbes potagères leurfourniront un fuc léger, & peut-
etre plus falutaire encore, en même-temps qu’elles
oppoferont aux forces de leur eftomac & des autres
agents de la digeftion , ainfi que le pain & les
Ans & Métiers. Tom. VÙ %
E. ( Art du )
viandes dont nous venons de parler, affez de ré*
fiftance pour les occuper fans les fatiguer : les fruits
d’été bien mûrs, exactement conditionnés, aflai-
fônneront tous ces alimens avec lé plus grand fuc-
c c s , pourvu que l ’on ait l’attention d’éviter ceux:
qui font trop acides & qui pourraient irriter le
fyftême des vaifleaux , dans le feul cas où leur
délicateffè feroit le principe de leur excès de fou-i
plefle.
L ’ufàge habituel des farineux non fermentés
aufli bien que celui des légùmes à gouffes, ferait
dangereux pour eux : quoique leurs organes digeftifs
foient forts , il ne faut jamais perdre de vue la
foupleffè exceflive des vaifleaux & leur tendance a
l’inadion ; motif fans doute a fiez puiflànt pour
craindre avec raifon que ces organes n’aient pas la
force qui leur feroit néceffaire pour altérer des
fubftances aufli vifqueufes & aufli difficiles à digérer ,
à ce point néceffaire à la formation d’un chyle
élaboré convenablement, & qu’il n’en réfulte une
fâufle pléthore, qui ne tarderoit pas à faire naitre
la cachexie, la fièvre & d’autres maladies.
Leur boiflon doit varier félon la nature de la
caufe à laquelle on doit attribuer la foupleffè de
leurs vaifleaux : fi , dans tous lès cas, ils ne trouvent
aucun avantage dans l’eau pure, du moins
cette boiflon n a-t-elle aucun inconvénient : lorf-
que les vaifleaux ne font pas affez tendus , on ne
fauroit trop la diminuer, & les vins auftères, trempés
avec moitié d’eau, peuvent être employés comme
propres à fortifier les fibres, mais ceux qui les ont
délicats peuvent boire davantage : s’ils veulent ufer
de liqueurs fermentées, il faut qu’elles foient légères
& prefquefans efprits.
Les liqueurs fpiritueufes font de vrais poifons
pour eux ; elles enflammeraient leur fang, caufe-
roient des ruptures dans leurs vaifleaux, donneraient
naiffance à la phthifie pulmonaire, à laquelle ils
font plus fujets que les autres hommes , ainfî qu’aux
autres maladies qui dépendent des mêmes caufes*
Les moyens les plus propres à donner à ce tempérament
plus ôu moins de perfedion , ainfi qu’à prévenir
les maladies auxquelles il difpofe, font l ’exercice
, pris félon les règles que nous avons expofées ,
avec l’attention de le prendre à cheval, lorfque
les fibres font délicates’ , & les fridions sèches fur
tout le corps; moyens aufli capables d’augmenter
rinfenfîble tranfpiration, que de donner de la force
aux folides.
Ils ne fauroient éviter avec trop d’attention Ieç
, excès dans'le fommeii & les veilles.,
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