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Om a- inventé des fernoirs de différentes fortes.
L e mérite de ces machines eft de réunir à une
conftruétiô'n facile la sûreté de fes effe s ; l’objet
qu’on fë propofe eff d’économifer & de difhibuer
egalement les graines dont on eiifemevfcë les terres ,
& d’obtenir des récoltes plus abon ’antes.
Le femoir ordinaire eff compofé d’un cylindre ,
d- m la fîirface eft entaillée de plüfîeurs Cellules
où le grain fe place , & dans lefquelies il eft enlevé
a mefure que' ce cyFndre tourne pour être
verfé dans les (riions que les focs, dont cet infiniment
eft armé, ont tracés dans la terre précédemment
ameublie par lus labours ordinaires, où il
eft au(ïi-tôt recouvert par des herfes , enforte qu’il
ne devient po nt la proie des? oi-feaux.
Dans un femoir fouir monté on remarque deux
Brancards , fes. deux travérfes qui les affemblent ,
l'es mancherons aflemblés dans les- extrémités des .
brartcar.:’s& reliés enfem'ojepar une. entrë-to (ê.
Les deux Brancards font traverfés par i’effieu
des roues qui a la- liberté,de tourner avec une
d’elles, à laquelle il eft. fixé-, par une cfievilie de
fer.
Sur les bouts antérieurs des brancards font; fixés
plufieurs, crochets de fer ; a-tix uns ou-aux-autre s
defquels on attache les traits dli. cheval qui tire
cette machine, félon que l’on veut qu’elle charge
plus ou moins en arrière, fur les brancards.
Entre les mancherons' & les roues , eft fixé foli-
d nient un- coffre de bois, dans lequel eft renfermé
le cylindre dont'ori voit un dès fouillions dans les
fiices latérales du coffre, qui font fortifiées en cet
endroit par une pièce de bois circulaire, dont le
tourillon occupe le centre.
Au-deffous des brmeards & du coffre, eft fixée
folidement une forte plan'che à laquelle font at a- 1
chés fix focs, tous les fix difpofés en échiquier &
efpacés, de manière que les filions qu’ils tracent
parallèlement fur le terrein font éloignés les puns. ■
des autres de fîx pouces.
Les dents de la herfe tracent d’autres filions qui
fervent à combler les premiers après que la fe-
mence y eft tombée par les entonnoirs ou couloirs ;
qui font placés derrière les focs. Chaque dent de
herfe remplit à la fois deux filions, enfo;te que
tout le grain que cette machine a répandu eft entié-
ternent recouvert. .
Le coffre qui contient le cylindre eft divifé par
dix cloifons parallèles entr’ elles & aux faces latérales
du coffre. ,
H. ( Art du )
Les efpaces intermédiaires font feulement occupés
par l’axe ou corps du cylindre, d’un moindre
diamètre que la furface cellulaire.
le s cloifons s’appliquent exactement par leux
plan contre les ba es des différentes tranches cy.-r
Iindriques, aufli- bien que les deux fa.es inté-,
nëures-dcs côtés duixoffre pelles "s’appliquent auffi
par leur, partie cintrée fur le corps du cylindre.
Chacune des cloifons peut fe placer ou fe déplacer
à volonté , étant mobiles , entre deux
petites tringles de bois qui leur fervent de cou-
ïilîes;, lefquelies font piacé\s contre les longs
côtés du coffre.
Aü milieu du cylindre on voit une poulie po<-
lÿgone' qui y eft fixée , auffi-bien qu’une femblable
poulie appartenante à l’effieu des roues-.
Les nombres des côtés; de ces polygones doivent
ê're pairs & oceupé&aiternativen'Knt par des chevilles
de fer de forme pyramidale quad-fangulaire
tronquée.
Ces éminenres' fervent' à retenir la chaîne fans
fin qui émbrafîê tes deux poulies ,> par le moyen
de- 1‘aqueFe le mouvement Communiqué a l ’axe
des roués eft tranfmis au cylindre que le coffre
r.nfetroe. ^
La face antérieure du coffre eft percée de deux
ouvertures.inférieures pour laifler entreT la- chaîne,
& .la- fupérieure pour la "aiiTer fortir.
-Une des p:incipâles’ pièces de cette mach'ne eft
un verrou qui glifîe fur la partie quarr e dé
l’axé & qu’ôn fait avancer, on reculer a volonté „
par le moyen d’un gouvernail, & dbnt l’effet eft
de fermer ou d’ouvrir le couvercle de la trémie où
le gra n eft renfermé.
Charrue-femoir par M, Brun de Condamine.
Les pièces qui compofent cette chat rue-femoir
font |
i° . Une roue de charrues ordinaires à laquelle
on a fait adapter des dents dont on verra bientôt
r.ufage.
î °. Un petit effieu de bois portant à fa partie
fupérieure un entonnoir qui raffemble la'femence
& l ’empêche de fe porter plutôt d’un côté que
d’un autre ; ce qui eft indifpenfable pour femec
réguÜérement. Ce même effieu porte une palette
qui aboutit fur les dents de la roue.
3°, Petite efpèce de crible qui eft placé au-
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deflous de Fentofinoir. La femence tombant fur
ce crible fort par fes différens trous & fe répand lar
la terre. *
4°. Petit momatît en fer qui entre dans deux
crampons fixés à demeure à l ’oreille de la charrue.
Ce montant, lert à porter Feflieu , dont un -tenon
entre dans' l’oeil de ce montage.
ç°. Autre mon'ant en fer qui entre auifi dans
deux autres crampons fixés pareillement à Foreilre
de la charrue, c’eft-jà-dire, en-dedans de Tortille.
Ce montant foucient par fi paitie fupérieure une
trémie dans laquelle on met la femence.
6e. Morceau: de bois fervant de fupport.- Ce
fuppoit fixé à demeure à la charrue fou tient a-u (fi
par fa partie fupéri ure la trémie, & il fou ient
l ’effeu par fa partie inferieure. Un tenon de cet
effieu entre dans l ’oeil d’un des' crampons*
A préfent mettons chaque-pièce à fa place.
L ’on commence par placer les deux montans
en fer dans les , crampons fixés à l-oreillè- de la
charrue.
Un de ces• montàns Dutient l’eflîeu* que Ton
met en place enfuite. L ’autre foutierit la. trémie-.
Alors pour changer la charrue en femoir, on n’a
Befoin que de mettre'les. deux montant de fer en
place,, déplacer Feflîeu , & la trémie de dus. Opération
qui peut fe faire très-facilement en moins de
troL minutes.
On a Vu que Feflîeu porte par fa partie antérieure
une palette qui s’appuie fur les dents de la
roue, & par fa partie poftérieure une efpèce d’entonnoir,,
au-deffous duquel- eft le crible.
Cet entonnoir entoure une efpèce de ohanw
pignon qui porte une petite boule , portant une
petite aiguille qui entre dans le trou de la
trémie.
Cette trémie porte à fa partie inférieure une
petite planche percée d’un trou dont le diamètre,
détermine le plus ou le moins de femence que
l ’on, veut r:.j an dre. Cette planche tient à la trémie
-par deux chevilles de bois àgoup ile, afin qu’on
puifTé la ch-ang.r quand on-veut.
Suppofons .que la charrue marche, la dent de la
roue qui rencontre la paLtte, la fa fant relever.,
l ’entonnoir conf-quemment baiffe , & la trémie
s’ouvre : la petite aiguille remuant en-ce moment
la femence- , la détermine & tomber : en frappant
fur le champignon qui eft au-deffous de l’enton-
xaoîr, elle commence par fe diviffr, d’où tombant
furie c ib le & fortant par- fes différens irou s , elle
fe divife paifaitement.
Quand l'a- palette échappe- la dent de la roue ,
la tiémie fe ferme, & fuccefSvement la trémie
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s’ouvre & fe ferme à chaque rencontre que la palette
fait d'une des dents-d-e la; roue.
Mais comme ce moyen pour former la trémie
feroit infiiffiiânt, quand le laboureur arrivé au bout
du champ veut tourner, fa charrue, il y a fous la
trémie une co-ulifTe. avec un manche qui s’appuie
fur le manche de fa-charrue , tout près de l ’endroit
•où le laboureur appuie fes- mains. En .pouffant cette
petite coulifle, la trémie eft abfolument fam é e ,
fans craindre qù’M: force' un grain de bled. •
On voit que par ce moyen fimple le laboureur
femera' toujours régulièrement ; car la femence
.fortant de la trémie-toujours par le même trou,
il ne peut, en fortir, ni plus,.ni moins à la foi- ;
& comme elle tombe toujours ' dans l’entonnoii ,
delà fur le champignon enfuite fur le -crible ,
il faut néceffairement qu’elle fe répande au fond
du fillon que la charrue a fait, & qu’elle y foit
recouverte par le retour de la charrue.
Quand le laboureur aura fini de femer, il ôtera
de place la trémie ,, le petit effieu , les- deux mon-
tans en fer, .ainfî que le crible, & fon-femoir redeviendra
fâ charrue en deux minutes de temps.
Voici fapperçu que l’auteur donne des avantages
économiques de fa charrue-/moir.
En fuppofant, ait-il, vingt millions d’habitats en
France, St- fupputant que chaque individu confomme
Tun dans l’autre dou^e. onces de pain par jour, il
faut, pour la fubfiftan.ee. annuelle des habLans du
royaume 173 millions- de boiffeaux de bled, il
faut en femer tous- les ans 3-6 mi.Tous 40.0 mille'
boiffeaux, en fuppofant que toutes les terres l’une
dans l’autre produifent fept & demi-pour cent.
On ne parle point ici de la cortffmmation pour
la pâtifierie, ni de celle pour la poudre à poudrer ,
ni de celle des colonies-; ou, fe borne à la néceffité
abfolue pour la nourriture de vingt millions d’ha-
bitans à iz onces de pain par jour. 4»
Or , la charrue-femoir épargnera au moins le
fix ème de la femence ,-ce qui fait une économie
annuelle de fix millions foixante-fix mille fix cent
foixante-fîx boiffeaux de bled, fans parler des menus
. gr.iins.
Le boiffeau pelant vingt livres, coûte au moins
trente fois , ce qui fait neuf millions, quatre vingt-
dix-neuf miiie neuf cent quatre-vingt-dix-neuf liv.
qui font jettés en terre en pure perte tous les ans,
& que Fufage de la charrue femoir pourra épargner,
ee qu’on doit regarder* comme fon avantage Subalterne
, d’autant que celui de procurer des productions
plus abondantes , fera de toute autre con-
féquence.
Au refte,. cette charrue-femoir eft- le moins com-
pofé de tous les inftmmens de ce’ genre, publiés
jufqu’à ce jour & le plus facile à employer : il eft
aufli le moins coûteux, parce que les pièces du